Coup de gueule - Page 22
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Face aux inégalités, la manif des privilégiés !
Avant les gens manifestaient et se battaient pour sauvegarder leurs droits mis en cause ou pour obtenir de nouveaux droits.
Depuis le mariage pour tous, des gens manifestent pour empêcher d’autres d’avoir les mêmes droits : une première !
Ceux qui défilent aujourd’hui sont contre les droits des femmes et veulent revenir sur l’IVG. Ils sont contre les droits des lesbiennes à bénéficier comme les autres femmes de la PMA. Ils sont contre les Français qui demandent la légalisation de l’euthanasie et d’obtenir ainsi leur ultime liberté. Enfin, ils n’acceptent pas que les homosexuels aient depuis un an le droit de se marier…
Pire, ils inventent la mise en œuvre de la théorie du gender à l’école et osent même écrire, sans rire, qu’on enseignerait la masturbation aux enfants !
Le défilé d’aujourd’hui est non seulement celui de la réaction mais surtout celui des privilégiés… Loin de l’esprit républicain qui devrait tous nous animer ! -
Notre itw avec Jonathan Denis sur l'interdiction des soins funéraires aux personnes mortes du VIH/sida/hépatite
Refus des soins funéraires aux malades du sida... par leparisien -
78 000 signatures pour autoriser les soins funéraires aux morts du VIH/sida/hépatite
Depuis un mois, vous êtes nombreux à vous mobiliser pour que Marisol Touraine autorise enfin les soins de conservation aux personnes mortes atteintes du VIH, du sida ou d’hépatites.
Déjà plus de 78 000 d’entre vous ont signé notre pétition sur change.org.
Les lignes bougent : Marisol Touraine assure que cette mesure est discriminatoire, de nombreux thanatopracteurs veulent que la réglementation évolue.
Ce combat, que nous menons à ELCS depuis 7 ans comme d’autres associations de lutte contre le sida n’a que trop duré.
Le sida n’est pas une maladie contagieuse et aucun thanatopracteur n’a été contaminé en 30 ans de pandémie par le sida. Il faut donc que les responsables politiques prennent enfin leurs responsabilités. La décision appartient aux ministres !
Pour que cela avance plus vite, aidez-nous à amplifier le mouvement en faisant circuler la pétition (ici). Je compte sur vous ! -
Défendre les droits des femmes contre la régression
La volonté du gouvernement espagnol de remettre en cause le droit à l’avortement a choqué bien des défenseurs des droits des femmes et bien au-delà de la péninsule ibérique.
L’Espagne a montré, ces deux dernières décennies, le chemin à nos démocraties : elle fut notamment l’un des premiers pays européens à accorder le mariage aux conjoints de même sexe.
C’est donc un coup de tonnerre qui secoue l’Europe avec la régression annoncée qui semble même et enfin poser problème au sein du parti conservateur au pouvoir en Espagne.
En France, dimanche dernier, quelques milliers de militants anti choix et contre l’avortement ont défilé à Paris. Ce n’était pas un raz-de-marée, loin de là. Mais ce mouvement montre qu’en France, il a aussi un mouvement en faveur de la régression des droits des femmes, les mêmes qui se battent contre l’égalité des homosexuels ou encore contre l’euthanasie.
Il faut donc être vigilant car le progrès n’est pas toujours linéaire. La loi sur l’égalité hommes-femmes que discutent actuellement les députés est un signe fort du gouvernement. A nous aussi de ne pas ménager notre militantisme contre toute forme de retour en arrière ! -
Twitter doit enfin faire du ménage dans ses comptes hors-la-loi
Chaque jour, je reçois menaces et insultes sur Twitter. Aujourd'hui, c'est un compte qui se réclame d'Hitler qui prédit ma mort (voir le message ci-dessous) et qui renvoie à un site sordide et contraire à nos lois.
Malgé mon signalement, Twitter ne bloquait pas ce compte.... Il a fallu la mobilisation de centaines d'internautes pour qu'ils bougent enfin. Merci à eux - petit remerciement spécial à David Assouline !
Je l'ai dit ici après une plainte que j'ai faite contre plusieurs comptes : Twitter ne peut être le Far West ! La liberté d'expression ne peut tolérer racisme, sexisme, anti sémitisme et homophobie. On aimerait un jour connaître l'avis de Twitter ! -
Mon 3ème vœu politique pour 2014 : Autoriser enfin les soins de conservation aux personnes mortes du Vih/sida !
Mon 3ème vœu politique pour 2014 : Autoriser enfin les soins de conservation aux personnes mortes du Vih/sida !
Depuis de nombreuses années, avec Elus Locaux Contre le Sida, nous interpellons les autorités sur la discrimination post-mortem qui touchent les personnes vivant avec le VIH-sida. En effet, une réglementation honteuse et obsolète interdit les soins de conservation aux personnes séropositives, obligeant souvent à mettre un séropositif décédé dans son cercueil sans qu’aucun proche n’ait pu lui rendre un ultime hommage.
Rien ne justifie une telle discrimination. D’ailleurs, la France est bien isolée dans cette interdiction que les raisons de santé publique ne peuvent justifier !
Depuis quelques années, Act Up a fait aussi de ce combat un de ses combats importants et désormais toutes les associations de lutte contre le sida sont unies et déterminées pour que cette interdiction soit levée.
Même la ministre de la santé y semble favorable et pourtant rien n’avance ! Face à ce constat j’ai lancé, en décembre dernier, une pétition sur change.org. Vous êtes déjà plus de 56 000 à l’avoir signé !
Je ne peux donc que vous engager à m’aider à relayer massivement cette pétition que vous pouvez retrouver (ici).
Vous l’avez donc bien compris : mon 3ème vœu pour 2014 est que cette interdiction moyenâgeuse soit enfin levée ! Aidez-moi pour cela …Vraiment ! -
Papa Noël, tu as oublié mon cadeau … (Tribune dans l'Obs.com)
Vous trouvez le titre bien racoleur ? C’est le cas. Et c’est même assumé. Mais si ce titre est bien destiné à vous accrocher, ce n’est pas pour vous faire lire l’énième actualité si essentielle liée au buzz du jour ou vous faire larmoyer sur un chaton trop mignon, mais pour vous entretenir d’une réalité. Une réalité aussi injuste qu’injustifiée : aujourd’hui, en France, plus de 30 ans après le début de l’épidémie, il est interdit d’effectuer des soins de conservation pour les personnes décédées séropositives. Cela signifie quoi, très concrètement ? Que la famille et les proches d’une personne séropositive décédée ne pourront pas lui rendre un dernier hommage. Lui murmurer un dernier au-revoir. Lui déposer un dernier baiser sur le front. Vous trouvez cela normal ? Une personne séropositive n’a-t-elle le droit au même respect que toute personne défunte ?
Plus de 5 ans que je me bats avec d’autres associations comme Sidaction ou Act-Up Paris pour la levée de cette interdiction. 5 ans que je dénonce cette interdiction comme humainement inacceptable et dangereuse sur le plan de la santé publique. Pourquoi ?
Maintenir cette interdiction est intolérable et inacceptable pour les proches et les familles. Les défunts ont droit au respect. Tous les défunts. Pensez-vous que rajouter de la souffrance au deuil est une manière morale d’agir ? Je ne le crois pas.
Maintenir cette interdiction constitue également un non-sens en termes de santé. Elle crée une sécurité bien illusoire pour les thanatopracteurs : cocher une case sur un formulaire alors que plus de 30.000 personnes sont séropositives et ne connaissent pas leur statut sérologique. Respect de la personne défunte et sécurité de thanatopracteurs peuvent aller de pair. Comment ? Il faut Il simplement faire en sorte que les professionnels puissent travailler dans de bonnes conditions, notamment en leur donnant la possibilité d’œuvrer le plus possible en chambres funéraires. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et le travail interministériel, maintes fois promis, est bien long à se mettre ne place.
Lever l’interdiction, voilà la seule solution justifiée et humaine. Cette opinion, ce n’est pas seulement mon opinion mais c’est celle de l’ensemble des associations de lutte contre le sida, celle du Conseil national du Sida, celle du Défenseur des devoirs, celle du Haut Conseil à la santé publique. C’est aussi celle de nombreux politiques et personnalités du monde du spectacle comme entre autres Omar Sy, Nikos Aliagas, Laetitia Hallyday, Anne Hidalgo … et de plus de 53.000 personnes qui ont signé la pétition demandant la levée de l’interdiction sur le site change.org.
Je ne sais plus quoi faire … alors, Papa Noël, dans ta hotte, ne te restait-il pas un dernier cadeau, un dernier cadeau en forme de respect dû aux défunts ?
Lire sur le site de l'Obs.com (ici). -
L’Inde, re-pénalisant l’homosexualité, « pays moderne » pour Christine Boutin !
Une nouvelle fois, Christine Boutin n’a pas manqué de démontrer à quel point la question de l’homosexualité l’obsédait. Alors que l’Inde, par une décision judiciaire stupéfiante, re-pénalisait l’homosexualité, Mme Boutin, essayant de faire un vaseux amalgame avec la Croatie et l’Australie qui refusent le mariage pour tous, assure : « des pays modernes qui donnent des leçons au vieux continent ! »
Pour Mme Boutin, l’Inde est donc « un pays moderne » : pour mémoire, ce pays pénalise l’homosexualité, autorise le mariage forcé des mineurs, a un système moyenâgeux de castes. Sans oublier la peine de mort…
Mais, Mme Boutin n’en est pas à son premier essai : récemment, en Iran, elle dénonçait la politique de notre pays dans un Iran « exemplaire » qui, ne l’oublions pas, condamne à mort les homosexuels et ne respecte pas les droits des femmes. Sans oublier le respect de la démocratie !
Et elle va bien sûr nous assurer qu’elle n’a rien contre les homosexuels… -
49 000 signataires pour l’accès aux soins de conservation des morts du sida
En moins de 10 jours, plus de 49 000 citoyens se sont mobilisés sur le site change.org pour que les soins de conservation soient enfin autorisés aux personnes décédées porteuses du VIH/sida.
Cette interdiction méconnue du grand public est infondée scientifiquement comme l’ont reconnu le Conseil national du sida et le Haut conseil de la santé publique. Les trois ministres de la santé qui se sont succédés depuis que j’ai posé ce problème et fais des recours ont tous reconnu que cette interdiction était discriminatoire. Pourtant, rien n’avance !
Outre la mobilisation des associations de lutte contre le sida, il est donc important que le mouvement s’amplifie sur Internet. Déjà, à côté des citoyens, des personnalités se mobilisent comme la chanteuse Juliette, Brigitte Lahaie, Laurence Rossignol, Rémi Féraud ou encore Anne Hidalgo.
Je compte donc sur vous pour signer cette pétition (ici) et surtout la diffuser sur vos blogs et les réseaux sociaux. Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus : je compte vraiment sur vous ! -
Signez l’appel pour l’ouverture des soins de conservation aux personnes décédées du sida : déjà 40 000 signataires !
Aujourd'hui encore, les soins funéraires sont refusés aux personnes séropositives au VIH/Sida ou à une hépatite virale.
Ne pouvant rendre un dernier hommage à leurs proches décédés, des familles ne peuvent faire leur deuil comme les autres, ajoutant à la peine de perdre un être cher, le traumatisme de ne pouvoir préserver le corps de ceux-ci.
En 2013, ce n’est pas acceptable et pourtant rien n’avance sur cette question.
Avec ELCS, j’ai lancé cette semaine une pétition sur change.org et je compte sur vous pour la, signer et la faire connaître notamment sur les réseaux sociaux !
Déjà, sans aune médiatisation, plus de 40 000 internautes l’ont signé en quatre jours...
Signez l’appel : (ici) -
La Manif pour tous détourne odieusement le logo de l'ADMD
La Manif pour tous, qui n'a aucun respect pour le mobilier urbain de la ville de Paris, a peint dans de nombreux endroits de la capitale, à côté du siège de médias, comme par hasard, son opposition à la légalisation de l'euthanasie.
Pour ce faire, elle a rebaptisé l'ADMD : Aide au Débarras des Malades Dérangeants... Sordide !
Lire aussi mon itw au HuffingtonPost (ici). -
Mettre fin à l’esclavagisme de la prostitution par les réseaux mafieux tout en réglementant la prostitution librement consentie
Le débat sur la prostitution ressemble à celui sur la drogue. C’est d’abord un débat idéologique et moralisant avant d’être un débat pragmatique.
Depuis des années, la pénalisation de la prostitution est le fil conducteur de la France qu’elle que soit la majorité au pouvoir.
Un monde merveilleux sans drogues et sans prostitution nous promettent les abolitionnistes de tout poil.
Sûrs d’eux, ils promettent qu’avec des lois très répressives, ces deux problèmes seront définitivement résolus. Un monde sans drogues, un monde sans prostitution. Qui n’adhérerait pas à un tel slogan ?
En y réfléchissant objectivement, chacun sait que cela n’est pas réalisable. Et au fond, est-ce même souhaitable pour la prostitution ?
En globalisant et résumant la prostitution à l’esclavagisme de femmes contraintes – on ne parle jamais des gigolos d’ailleurs ! - par des réseaux mafieux à vendre leur corps, on tente de donner mauvaise conscience à celles et à ceux qui soutiennent les demandes des représentant(e)s des prostitué(e)s libres et volontaires.
Car tout le monde partage l’idée qu’il faut s’attaquer sans fléchir contre les réseaux mafieux qui exploitent des femmes souvent mineures. Cet esclavagisme est immonde et tout doit être fait pour le combattre.
Mais, à côté, ces femmes et ces hommes qui ont choisi librement de vendre leurs charmes ne seraient-ils toutes et tous que des victimes ?
Ainsi, il serait temps d’oublier le moralisme d’antan et un certain féminisme puritain. Mettre tous les moyens pour démanteler les réseaux de prostitution, oui. Pénaliser travailleurs du sexe et clients, non !
Chacun sait bien que la prostitution continuera mais dans une telle clandestinité qu’elle va, comme avec les lois de 2001, 2002 et 2003, fragiliser essentiellement les femmes qui exercent librement cette activité sans démanteler les réseaux esclavagistes.
Le sort des prostitués et de leurs clients semble être scellé en France. Droite et gauche voteront des deux mains ce texte. Parmi les votants, il y aura à n’en pas douter des « élus-clients », qui se tairont.
Car, en ces temps de grand moralisme, essayer de dire que la seule politique qui vaille est la réglementation est un excellent moyen de se faire bannir par les ligues de vertu.
Dommage, car ce débat mérite mieux que les solutions simplistes, moralistes et surtout illusoires et inefficaces. -
Des tests pour détecter les gays dans les Etats du Golfe ? Que disent les diplomaties ?
Lundi, une commission de coopération des Etats du Golfe devait se réunit pour examiner la proposition du directeur de la santé publique du Koweït de mettre en œuvre un examen médical pour détecter … l’homosexualité !
En effet, certains Etats du Golfe veulent interdire leur territoire à ceux qui veulent travailler chez eux et même aux simples visiteurs, c’est-à-dire les touristes !
On se demande si ce test sera fait aux chefs d’Etats et de gouvernements et aux ministres qui viendraient en voyage officiel dans ces pays !
Que dire pour le Qatar qui va recevoir la coupe du monde de football ? Ce pays interdira-t-il footballeurs et ministres gays qui se rendront à ce grand événement sportif ?
Cette mesure discriminatoire est honteuse et même particulièrement grave en Arabie Saoudite où l’homosexualité est punie de la peine de mort. Un gay détecté y sera-t-il exécuté ?
Face à une telle mesure attentatoire aux droits humains, il serait temps que les diplomaties des pays démocratiques réagissent ! Pour l’instant, c’est le silence assourdissant. -
Inscrivez-vous aux 18èmes Etats Généraux des Elus Locaux Contre le Sida !
Les 18èmes Etats généraux des Elus Locaux Contre le Sida se dérouleront le mercredi 27 novembre à 16h00 à l’Assemblée nationale sous le haut patronage du président de la République et la présidence effective de Claude Bartolone.
Le sida se soigne aussi par la politique et c’est pour cela que la mobilisation des élus est essentielle.
A un moment où le sida ne fait plus partie de l’agenda médiatique et politique, il est important que des élus s’investissent.
Pour le programme, lire (ici) et s’inscrire (ici).
Au 27 novembre ! -
40% des 18-39 ans ont renoncé à des soins faute de moyens !
Le dernier baromètre CSA pour Europ Assistance indique que 33% des Français ont déjà renoncé à se soigner pour des raisons financières. En regardant en détail cette étude, on s’aperçoit que c’est même 40% des 18-39 ans… 40% !
Ce sont les soins dentaires qui pâtissent d’abord des problèmes financiers de patients (25%), suivis des frais de lunettes ou lentilles (12%) et enfin des soins courants.
Nous avons certes toujours l’un des meilleurs systèmes de protection sociale, mais il nous faut prendre garde à l’appauvrissement d’une partie de la population qui ne peut plus payer les restes à charge. Il ne faudrait pas que la France prenne le chemin inverse des Etats-Unis… -
Twitter : un Far West sans shérif ? (Tribune pour le Huffington Post)
Dénigrements, insultes, appels aux meurtres, à la pendaison, à la lapidation … voilà le type de messages que, comme tant d’autres militants, je reçois, tous les jours, sur Twitter. Bien évidemment, il ne s’agit pas de la majorité des tweets - loin de là ! -, mais je pense que, tout comme moi, vous seriez plus qu’exaspérés d’une telle situation, d’où ma saisine du procureur de la République. Je compte bien que cette plainte aboutisse d’une part, pour empêcher que les réseaux sociaux ne deviennent une zone de non droit et, d’autre part, pour faire reconnaître mes droits élémentaires de ne pas être diffamé et menacé. Mais pas seulement pour moi.
Car, si moi, en tant que militant, cela fait bien longtemps que j’ai à subir ce genre de bêtise et de haine, il n’en reste pas moins que ce phénomène d’homophobie sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter s’est considérablement accentué depuis le mariage pour tous.
Clairement, certains élus ou personnalités ont, par leur paroles souvent à la limite - limite bien souvent dépassée -, ouvert les vannes à un déversement homophobe totalement décomplexé. Ils ont donné un blanc seing à tous les professionnels de la haine et portent sur leurs larges épaules de pseudo défenseurs de notre civilisation (sic) une vraie responsabilité dans la situation actuelle. J’en vois assez peu, aujourd’hui, faire amende honorable … même si je suis toujours mi-amusé, mi-consterné quand je vois les mêmes n’hésitant pas à me féliciter très chaleureusement et, dixit, « très sincèrement » pour mon mariage. Sans commentaires…
Il faut bien savoir que l’homophobie peut avoir des conséquences dramatiques. Juste un chiffre, un seul, un qui peut permettre de poser le débat dans toute sa gravité : une jeune homosexuel a treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide qu’un jeune hétérosexuel. Globalement, comment se construire quand son identité est réduite à des insultes? Imaginez les conséquences …
Alors que la société Twitter a déjà été au centre des critiques pour la prolifération de propos racistes et antisémites, que des tables rondes ont déjà été organisées notamment avec la ministre Najat Vallaud-Belkacem, on ne peut pas dire que Twitter fasse, à ce jour, preuve de la plus grande fermeté à l’égard de ces professionnels de la haine. Loin de là ! Clairement, la société ne doit et ne peut se retrancher derrière des arguments techniques ou de principe comme la défense de la liberté d’expression.
Les arguments techniques sont fallacieux, il s’agit simplement de mettre en place une modération respectueuse des valeurs de notre République et plus largement des pactes onusiens de 1966.
Quant à la liberté d’expression, elle doit être totalement préservée car il s’agit aussi bien du socle que du ciment de notre démocratie. De cette liberté, j’en use pour toutes les causes que je défends, mais j’estime en user sans chercher à blesser, à nuire ou même à enfreindre les lois de notre pays. Et je ne crois pas que quiconque puisse défendre que l’appel au meurtre, l’homophobie ou encore le racisme, l’antisémitisme fassent partie de la liberté d’expression !
Twitter, outil magnifique de communication et de rapprochement des hommes, a une responsabilité dont il ne peut plus s’exonérer notamment au moment de son entrée en bourse. Car Twitter, ça ne peut pas être le Far West. Et puis, même si ça l’était, qui peut imaginer un Far West sans shérif ?
Lire aussi sur le Huffington Post (ici). -
Les réseaux sociaux ne sont pas le Far West : Jean-Luc Romero saisit le procureur de la République.
Communiqué de presse du 8 octobre 2013
Acharnement homophobe et appel à la mort sur Twitter: Jean-Luc Romero dit stop!
Il saisit le procureur de la République et les ministres concernés
et appelle Twitter à, enfin, réagir.
Les réseaux sociaux ne sont pas le Far West !
La liberté d’expression ne peut supporter les appels au meurtre !
[[ Lire la note sur le blog de Jean-Luc Romero, avec des tweets ... encore plus...] ]urlblank:http://www.romero-blog.fr/archive/2013/10/06/l-homophobie-l-appel-au-meurtre-au-quotidien-sur-twitter-518.html
« @JeanLucRomero @FIFACOM on peut aussi rêver d’une lapidation de l’immonde Romero en place publique en Iran… » / « @Spinochat Juste écœuré de voir cette saloperie de @JeanLucRomero vivre sa vie honteuse de sodomite avec mon pognon et ne rien produire » / « @JM44G un grand homme ce @JeanLucRomero ? Non, une sangsue, un parasite ! Une grosse merdre ! Une pourriture qui mériterait d’être pendue » / « @JeanLucRomero Et les « cathos friendly » te pissent dessus. Pour ma part j’aimerais t’euthanasier au 9 mm ».
Voici quelques exemples fort parlants de récents tweets homophobes reçus par Jean-Luc Romero, qui vont du plus imbécile, des insultes, au plus grave, des appels au meurtre !
Depuis de nombreuses années, Jean-Luc Romero, en tant que militant des droits LGBT, est la cible des homophobes de tous horizons. Mais cet acharnement homophobe s’est considérablement aggravé depuis son récent mariage, les personnes trouvant dans l’anonymat des réseaux sociaux un parfait défouloir à leurs détestables opinions.
Alors, face à cette situation inacceptable, et alors que Jean-Luc Romero est un fervent défenseur de la liberté d’expression comme ciment de notre démocratie, celui-ci ne peut que se résoudre à, légitimement, saisir le procureur de la République de cette situation via son avocate, Maître Caroline Mécary.
Globalement, cette situation individuelle trouve un écho très fort dans la société française puisque ce déferlement homophobe est un constat très clair dressé par toutes et tous, et ce depuis le débat sur l’ouverture du mariage pour toutes et tous. C’est dans cette optique et parce que le gouvernement doit se positionner sur cette question, qu’il a également décidé de saisir les ministres concernés : Manuel Valls, ministre de l’intérieur, Christine Taubira, garde des Sceaux, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre du droits de femmes et porte-parole du gouvernement. Il attend d’eux une parole forte, une parole qui, tout en respectant la liberté d’expression, mettra au premier plan et comme valeurs indépassables, l’égalité et la dignité.
Il appelle enfin la société Twitter à lutter contre ces dérives qui ne relèvent en rien de la liberté d’expression même au sens le plus libéral du terme – à moins que les insultes et les appels au meurtre en fassent partie ? Alors que la société Twitter prépare son entrée en bourse, elle doit prouver que les réseaux sociaux ne sont pas le Far West et que la loi y est respectée, notamment quand il s’agit d’appel au meurtre.
A lire aussi: Le Parisien (ici), Les Echos (ici), Yagg (ici), MeltyBuzz (ici), TF1 (ici), Le Blog de Jean-Marc Morandini (ici), Le Républicain Lorrain (ici), HuffingtonPost (ici), Illico (ici), Le Progrès (ici), 20 Minutes (ici) et (ici), Libération (ici), Le Point (ici). -
L’homophobie, l’appel au meurtre… au quotidien sur Twitter
A plusieurs occasions, j’ai publié sur ce blog les tweets haineux, voire d’appel à ma mort que je recevais depuis le débat sur le mariage pour tous. Je pensais que la fin du débat calmerait ces insultes homophobes et haineuses. Force est de constater que ce n’est malheureusement pas le cas.
Pire, depuis notre mariage avec Christophe, ces tweets se trouvent plusieurs fois par jour sur Twitter et de faux comptes ont même été créés pour nous diffamer.
Je vous livre quelques uns de ces tweets - bouchez-vous le nez ! - et vous indiquerai dans quelques jours les actions que je vais intenter avec mon avocate Caroline Mécary.
Car cette fois-ci, trop c’est trop ! -
Lettre à François Hollande :Ne laissez pas voter une loi Leonetti de gauche sur la fin de vie ! (tribune du Huffington Post)
Lettre à François Hollande :
Ne laissez pas voter une loi Leonetti de gauche sur la fin de vie !
Monsieur le Président, rendez-nous notre Ultime Liberté !
(tribune du Huffington Post [ici])
Monsieur le Président,
Voilà maintenant dix ans que, le 26 septembre 2003, le docteur Frédéric Chaussoy libérait de ses souffrances le jeune Vincent Humbert, que sa mère Marie n’avait pu, malgré tout son amour, aider à accomplir sa volonté. Voilà également un peu plus de cinq ans que, le 19 mars 2008, Chantal Sébire mettait fin à ses jours. Cinq ans enfin que Rémy Salvat, 23 ans, en une nuit d’été, seul, après dix-huit années d’insupportables souffrances, se suicidait dans sa chambre, à l’aide de médicaments.
« Je les prends parce que je peux encore le faire. Bonne nuit », furent les derniers mots qu’il laissa à ses parents, Régine et Jean-Pierre.
Vincent Humbert, Chantal Sébire et Rémy Salvat ont écrit à vos prédécesseurs. « Vous avez le droit de grâce, et moi, je vous demande le droit de mourir », dictait Vincent à sa maman, dans sa lettre au président Jacques Chirac, le 20 novembre 2002.
Des lettres comme celles-ci, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), une association de près de 51 000 adhérents que j’ai l’honneur de présider, en reçoit des dizaines chaque année.
Certaines vous ont été directement adressées, telle celle de Damien Delmer, 33 ans, atteint d’une mucoviscidose incurable, vous demandant « le droit de partir dans la dignité ». Votre chef de cabinet a répondu à ce jeune homme, qui ne pèse plus que 37 kilos, que « la loi de 2005 constitue une avancée certaine », mais qu’il « est malheureusement des situations dramatiques auxquelles ce texte ne répond pas. »
Justement, la loi Leonetti qui régit la fin de vie dans notre pays montre et, depuis longtemps, d’une part ses limites et, d’autre part, bien des ambigüités comme votre chef de cabinet le reconnaît entre les lignes dans sa réponse au jeune et courageux Damien.
Cette loi faite par des médecins, pour des médecins, montre, plus de huit ans après son vote, qu’au final le patient en fin de vie n’est pas au centre des décisions qui le concernent.
Cette situation n’est plus acceptable aujourd’hui.
On ne peut parler à longueur de discours politique de démocratie sanitaire et ne pas écouter les patients notamment au moment le plus singulier de leur vie : celui de leur mort !
Monsieur le Président, durant la campagne électorale de 2012, vous avez soulevé un immense espoir en promettant, dans votre proposition 21, de permettre au mourant de demander à être libéré de souffrances insupportables et que rien ne peut soulager.
Vous avez aujourd’hui une majorité parlementaire qui s’est aussi engagée à voter une loi qui prenne enfin en compte celui qui est dans le lit et pas seulement ceux – mandarins, héritiers - qui gravitent autour.
Le temps est venu de voter une grande loi sur la fin de vie qui restera, au même titre que celle que vous avez courageusement porté sur le mariage pour tous au Panthéon des grandes réformes de société.
Monsieur le Président, ne cédez pas aux sirènes des grands mandarins ni des extrémistes religieux qui veulent nous faire vivre dans une société inégalitaire, liberticide ou d’un autre temps.
Monsieur le Président, ne vous contentez pas de proposer une loi Leonetti de gauche comme certains vous le conseillent !
Soyez comme vous savez l’être si souvent : audacieux et humaniste.
Monsieur le Président, laissez-nous mourir dans la dignité !
Monsieur le Président, rendez-nous notre Ultime Liberté !
Jean-Luc Romero
Président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD)
Auteur de « Monsieur le Président, laissez-nous mourir dans la dignité ! »