Le 28 février 2024 est une date historique pour les droits des femmes en France.
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Victoire pour le droit des femmes au Mexique. La Cour suprême dépénalise l'avortement. Une avancée majeure dans un pays où les violences faites aux femmes et les féminicides sont nombreux. @lemondefr
La volonté du gouvernement espagnol de remettre en cause le droit à l’avortement a choqué bien des défenseurs des droits des femmes et bien au-delà de la péninsule ibérique.
L’Espagne a montré, ces deux dernières décennies, le chemin à nos démocraties : elle fut notamment l’un des premiers pays européens à accorder le mariage aux conjoints de même sexe.
C’est donc un coup de tonnerre qui secoue l’Europe avec la régression annoncée qui semble même et enfin poser problème au sein du parti conservateur au pouvoir en Espagne.
En France, dimanche dernier, quelques milliers de militants anti choix et contre l’avortement ont défilé à Paris. Ce n’était pas un raz-de-marée, loin de là. Mais ce mouvement montre qu’en France, il a aussi un mouvement en faveur de la régression des droits des femmes, les mêmes qui se battent contre l’égalité des homosexuels ou encore contre l’euthanasie.
Il faut donc être vigilant car le progrès n’est pas toujours linéaire. La loi sur l’égalité hommes-femmes que discutent actuellement les députés est un signe fort du gouvernement. A nous aussi de ne pas ménager notre militantisme contre toute forme de retour en arrière !
En juillet 2010, l’Espagne se dotait d’une législation libérale sur l’avortement permettant aux femmes espagnoles d’avorter jusque la 14ème semaine. L’Espagne rejoignait l’immense majorité des pays européens qui reconnaissent aux femmes la liberté de disposer de leur corps. Seuls la Pologne, l’Irlande et Malte ont toujours des législations qui interdisent l’IVG.
Mario Rajoy avait sous entendu dans sa campagne électorale qu’il changerait légèrement la loi, mais c’était sans compter son ministre de la justice qui se veut jusqu’au boutisme et souhaiterait même interdire l’avortement pour malformation du fœtus. Pour des raisons thérapeutiques, l’IVG est toujours permise en Espagne. Beaucoup considèrent que le progrès est linéaire. On voit que l’Espagne qui, sous Zapatero, s’est libérée du conservatisme moral en autorisant l’IVG ou encore le mariage des conjoins de même sexe, est prête à revenir sur des avancées sociétales fondamentales.
Mes origines espagnoles m’assurent que la réaction des Espagnols sera forte et empêchera les retours en arrière. Mais la mobilisation doit être déterminée face à un gouvernement soutenu par l’Opus Dei qui mettra tout en œuvre pour que sa théologie moralisatrice domine l’action gouvernementale.
Cette semaine a été publié un rapport de l’IGAS sur la contraception et l’IVG dans lequel on apprend que 200.000 IVG sont pratiquées par an en France - un chiffre stable -, mais surtout que l’accès à l’IVG se détériore considérablement en Ile-de-France. Allongement des délais de rendez-vous jusqu’à 4 semaines, refus de prises en charge de mineures sans papiers, disparitions de consultations,… : telle est la réalité de notre région.
Ainsi, quatre centres IVG ont été fermés : deux à Paris (Tenon et Broussais), un à Poissy dans les Yvelines et un autre à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.
Le ministère de la santé s’est enfin alarmé cette semaine, mais que n’a-t-il fait pour empêcher les fermetures de ces centres ?
La région, présidée par Jean-Paul Huchon, a, quant à elle, pris ses responsabilités comme on l’a vu récemment avec la campagne « sexualité, contraception, avortement, placardée sur toute la région en janvier ; en finançant une plate-forme téléphonique d’information, en investissant 1,115 millions d’euros pour 30 échographes pour les hôpitaux. Mieux, Jean-Paul Huchon s’engage, s’il est réélu, à poursuivre cette action et à l’amplifier notamment grâce à un Pass contraception.
A Paris, une femme qui souhaite avorter doit attendre 15 jours pour obtenir un rendez-vous… Un délai 3 fois supérieur à celui recommandé par la Haute autorité de santé. On imagine les conséquences d’une telle attente.
Pour mesurer les délais d’accueil des Parisiennes, la mairie de Paris souhaite proposer la mise en place d’un observatoire du droit à l’IVG en collaboration avec l’Etat et l’AP-HP. Une excellente initiative qui je l’espère se concrétisera vite.