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Mettre fin à l’esclavagisme de la prostitution par les réseaux mafieux tout en réglementant la prostitution librement consentie

Le débat sur la prostitution ressemble à celui sur la drogue. C’est d’abord un débat idéologique et moralisant avant d’être un débat pragmatique.
Depuis des années, la pénalisation de la prostitution est le fil conducteur de la France qu’elle que soit la majorité au pouvoir.
Un monde merveilleux sans drogues et sans prostitution nous promettent les abolitionnistes de tout poil.
Sûrs d’eux, ils promettent qu’avec des lois très répressives, ces deux problèmes seront définitivement résolus. Un monde sans drogues, un monde sans prostitution. Qui n’adhérerait pas à un tel slogan ?
En y réfléchissant objectivement, chacun sait que cela n’est pas réalisable. Et au fond, est-ce même souhaitable pour la prostitution ?
En globalisant et résumant la prostitution à l’esclavagisme de femmes contraintes – on ne parle jamais des gigolos d’ailleurs ! - par des réseaux mafieux à vendre leur corps, on tente de donner mauvaise conscience à celles et à ceux qui soutiennent les demandes des représentant(e)s des prostitué(e)s libres et volontaires.
Car tout le monde partage l’idée qu’il faut s’attaquer sans fléchir contre les réseaux mafieux qui exploitent des femmes souvent mineures. Cet esclavagisme est immonde et tout doit être fait pour le combattre.
Mais, à côté, ces femmes et ces hommes qui ont choisi librement de vendre leurs charmes ne seraient-ils toutes et tous que des victimes ?
Ainsi, il serait temps d’oublier le moralisme d’antan et un certain féminisme puritain. Mettre tous les moyens pour démanteler les réseaux de prostitution, oui. Pénaliser travailleurs du sexe et clients, non !
Chacun sait bien que la prostitution continuera mais dans une telle clandestinité qu’elle va, comme avec les lois de 2001, 2002 et 2003, fragiliser essentiellement les femmes qui exercent librement cette activité sans démanteler les réseaux esclavagistes.
Le sort des prostitués et de leurs clients semble être scellé en France. Droite et gauche voteront des deux mains ce texte. Parmi les votants, il y aura à n’en pas douter des « élus-clients », qui se tairont.
Car, en ces temps de grand moralisme, essayer de dire que la seule politique qui vaille est la réglementation est un excellent moyen de se faire bannir par les ligues de vertu.
Dommage, car ce débat mérite mieux que les solutions simplistes, moralistes et surtout illusoires et inefficaces.

Commentaires

  • Hurmf, je ne souscris vraiment pas au fait de poser le débat en ces termes, termes d'ailleurs qui nous viennent des abolitionnistes qui ont fini par complètement envahir le champs du langage et par la même, confisquer et silencier diverses problématiques.

    Je suis vraiment dérangée par ce fait de laisser entendre "esclavage = à combattre", "prostitution libre et consentie = ok". Car si il semble se dessiner que les chiffres concernant le taux de personnes prostituées victimes d'esclavage par des réseaux criminels soit largement sur estimé, ce n'est pas pour autant que la réalité que l'on découvre derrière soit franchement rose. En l'occurrence il est souvent question de personnes qui entrent en prostitution par elles mêmes certes, mais pour rembourser une dette à un passeur par exemple. Dans cette situation, on ne peut pas parler d'esclavage soutenu par des criminels, mais on ne peut pas vraiment parler de prostitution "libre et consentie" non plus. D'où le problème à poser le débat en ces termes d'ailleurs.

    Si il apparaît que l'exercice des réseaux criminels soit beaucoup moins important que ce que les abolitionnistes réclament, il ne faut pas perdre de vue que c'est surtout parce que dans un monde libéralo capitaliste traversé par les systèmes de domination, au final, il n'y a que peu besoin de l'exercice de la contrainte pour faire entrer les gens en prostitution : la misère et l'écrasement du Sud par le Nord se chargent très bien d'y jeter les gens sans + d'aide.

    Alors non, il n'y a certainement pas que des victimes (d'un réseau criminel, de la misère, de la pauvreté, d'un ptit connard de julot et d'autres facteur-contraintes) qui se prostituent, mais il faut garder à l'esprit que la prostitution ne saurait être et continuer d'être une solution acceptable et normale pour répondre aux divers problèmes auxquels essaient de s'adapter les personnes qui s'y adonnent.

    Oui, il faut nous donner des droits, oui, il faut faciliter nos conditions de travail et nos actions collectives, oui, il faut aller dans le sens d'une réduction des risques maximale, et donc il faut aller vers la décriminalisation, mais ces revendications doivent être tenues pour les "bonnes" raisons, et il est primordial de garder à l'esprit que la prostitution, c'est en majorité une adaptation à l'oppression, un bricolage, que cela reste un métier violent, très souvent traumatisant, qu'il est question de rapports sexuels, soit pas n'importe quoi, et qu'il est plus que souhaitable de revendiquer des dispositions complémentaires à la décriminalisation allant dans le sens d'une libération des contraintes financières, d'une régularisation massives des dits clandestins, de la chute du patriarcat, de la criminalisation des usagers de drogues, etc etc. (du genre revenu universel)

    Le parallèle avec la drogue est similaire : la décriminalisation des consommateurs est souhaitable, et j'irais même plus loin en rappelant que bon nombres de "dealers" sont avant tout des gens qui s'adaptent au chômage ou cherchent un palliatif à l'accès au crédit (beaucoup de dealers finissent par entreprendre une petit commerce après plusieurs années, enfin si ils ne se sont pas fait broyer par la "justice" entre temps).
    Il y a bien sûr les grands méchants dealers de loin là bas qui s'en mettent plein les fouilles en exploitant des gens pour passer de la came qui doivent être combattus, et puis il y a aussi ces centaines de milliers de personnes qui ne font que s'adapter à l'oppression.
    Là dessus je ne sais pas vraiment quoi préconiser, ou du moins j'ai mon idée mais j'ai encore besoin d'y réfléchir.
    Et puis bien sûr, il y a le cas des consommateurs, qui ne sauraient tous êtres ces moutons débiles à avoir été piégés sans rien voir venir alors qu'ils voulaient "faire comme les copains" (le scénario vaseux qui n'existent qu'à la télé).
    Pour autant, ça ne signifie pas qu'il n'y a pas une démarche problématique derrière la consommation et l'addiction à un/des produits actifs.
    Des droits et la décrim sont nécessaires, mais tout comme avec le cas de la prostitution, des dispositions complémentaires pour combattre misères, systèmes de domination qui engendrent violences et traumatismes, culte de l'hyper performance du capitalo liébralisme etc etc. doivent être prises. Une façon de combattre le problème à la source, pour endiguer les causes.
    Parce que bon, de la même façon qu'on entre rarement en prostitution parce qu'on nage dans le bonheur, on s'accroche rarement à un produit actif aux effets secondaires horribles dans les premiers temps parce qu'on va superbement bien :D

  • Je milite pour ma part contre la peine de mort arboricole:
    Ici dans le Nord , nous avons trés régulièrement des automobilistes qui , à la suite d'une simple erreur de conduite , sont littéralement exécutés par un arbre criminel , en embuscade le long de la route qui agit alors comme un Juge impitoyable et un bourreau sanguinaire !
    Mobilisons Nous , plus Jamais Ca !
    Arbres criminels et Pylônes électro nucléaires sont des réactionnaires obscurantistes qu'il faut éliminer pour sécuriser nos axes de circulation !

  • Un de nos compatriotes retenu contre son gré dans un pays étranger vient d'être libéré !

    "Hollande annonce la libération de Francis Collomp, otage au Nigéria depuis décembre 2012 "
    « Cette nouvelle tant attendue ne nous fait pas oublier que sept de nos compatriotes sont encore retenus en otage en Syrie, au Mali et au Nigeria », a ajouté le chef de l’Etat en assurant que « la France continuera inlassablement à travailler pour leur liberté ».
    Réjouissons nous de son retour vers notre Mère Patrie , en faillite , c'est vrai !
    Mais la Mère Patrie en faillite est plus agréable pour ses enfants qu'un pays étranger prospère et ensoleillé !

  • D'accord sur le fond, pas vraiment avec ce :
    « droite et gauche voteront des deux mains ce texte ».
    Si j'ai bien compris, le vote a été casé un vendredi pour que l'abstention soit maximale (beaucoup d'élus repartent le jeudi soir dans leur circonscription).
    Je ne vois qu'un cas de figure où la droite (soyons précis : l'UMP plus que l'UDI, en l'occurrence) donnerait une discrète consigne de vote : faire porter la responsabilité de la loi au PS (appuyé par le PC sur le sujet).
    Histoire d'avoir un bon nombre de clients sanctionnés s'abstenir, ne plus voter PS, éventuellement voter UMP.

    Cette loi sera liberticide. La Brigade de répression du proxénétisme redeviendra la mondaine, la police des mœurs, et sera tentée de faire du chiffre... ou du chantage.
    N'oublions pas aussi que d'aucunes et d'aucuns veulent en faire un délit, donc s'inscrivant sur le casier judiciaire, avec les interdictions professionnelles qui en découlent (comme aux États-Unis où, dans certains États ou comtés, les photos des clients-prostitueurs, soit de ceux qui sollicitent une prestation tarifée, sont publiées dans la presse).

    Pour le reste, le commentaire de Salomée me semble assez complet.
    L'une de ses consœurs a entrepris de contacter les parlementaires, certaines et certains se sont montrés réceptifs à ses arguments étayés.
    Son « Appel » est en ligne (sur Scribd). Rien ne vous empêche de le diffuser auprès de vos collègues élu·e·s de la région IDF.

  • totalement d'accord avec vous
    la prostitution a toujours existé et existera toujours;le fait de prendre de l'argent aux clients , c'est comme les radars pour les dépassements de vitesse;un moyen de faire rentrer facilement de l'argent dans les caisses de l'état;sans traquer les organisateurs de réseau et libérer toutes ces femmes esclaves;ce n'est pas s'attaquer au fond du problème.
    il ya aussi de la prostitution librement consentie;on pourrait réouvrir les maisons closes!!le seul danger c'est que dès que les clients voudront passer la porte il y aura des photographes planqués partout paie faire du pognon.quant aux élus ils emploient des prostitués de luxe payées par nous.

  • Contre la pénalisation des clients des prostituées, je voudrais développer des arguments complémentaires à ceux déjà largement diffusés.

    LES PROSTITUE(E)S SERAIENT-ELLES(ILS) DES PERSONNES MINEURES (AU SENS LÉGAL DU MOT) ?
    Je suis assez étonné des arguments du ministère de défense des droits de la femme dans cette affaire. Bien sûr les souteneurs et les proxénètes ne considèrent pas les prostituées comme des êtres humains majeurs, jouissant de droit et de liberté, à cela rien d'étonnant. Mais paradoxalement le discours des abolitionnistes considère aussi que ces femmes (ces hommes) n'ont pas le discernement pour passer un contrat avec leurs "clients" en toute clairvoyance et indépendance. On n'a de cesse de dire que ces femmes (ou ces hommes) "vendent leur corps" sans avoir la maturité, la citoyenneté pleine et entière pour contracter un tel contrat. On peut aussi remarquer qu'il est plutôt question de se louer que de se vendre. Autrefois des ouvriers agricoles disaient se louer d'une année à l'autre chez tel ou tel patron.
    Par ailleurs le sort des prostituées qui assument leur indépendance n'est-il pas meilleur que celui certains ouvriers ou ouvrières qui travaillent dans l'esclavage des chaînes de production et qui quelquefois manipulent des produits toxiques voire même FŒTOTOXIQUE. À l'évidence se sont ces personnes qui vendent réellement, et souvent pour une bouchée de pain, leur corps au diable !

    LA LOI SUEDOISE, UN SUCCES ?
    En Suède, 10 années de pénalisation des clients ont réduit la population qui avait recours aux services de la prostitution de 12 % à 8 % c'est-à-dire grosso modo d'un tiers de moins et ce dans une population autrement plus disciplinée que celle de nos concitoyens ! Ce n'est pas vraiment un succès. On voit bien que les malheureuses qui se louent à la sauvette sont encore plus mal loties qu'il y a 10 ans. Par contre les populations, qui en ont les moyens s'offrent, ces mêmes services par-delà les frontières suédoises donc encore une fois les plus défavorisés sont les plus pénalisés et les autres en toute légalité passent entre le mail du filet… Quant aux travailleurs du sexe dans la clandestinité, ils n'accèdent même plus aux conditions minimales d'hygiène. Bravo pour les bons sentiments !

    ET SI LES GRANDS COUPABLES ETAIENT LES ETATS REPRESSIFS ?
    A-t-on le droit de pénaliser la sexualité librement consentie, au motif de l'esclavagisme des réseaux de prostitution dont les états répressifs, comme la France, se rendent objectivement complice ?

    NOUS LES FRANÇAIS, LE PAYS DES DROITS DE L'HOMME
    J'allais oublier, il me semble qu'en Catalogne se développe une tout autre façon de traiter les travailleuses(eurs) du sexe. Ce qui devrait nous faire réfléchir, nous le pays des droits de l'homme, sur la façon de traiter ces femmes et hommes.
    A-t-on le droit de pénaliser la sexualité librement consentie, en raison de l'esclavagisme des réseaux de prostitution dont les états répressifs, comme la France, se rendent objectivement complice ?

    A PRIORI PAS DE CONFLITS D'INTERETS
    Après ce plaidoyer en faveur de la prostitution librement consentie, j'ai un peu le même ressenti que quand, dans les années 70, je défendais le droit à la libre sexualité des homosexuels…Parce qu'il me semblait que c'était juste même si cela n'a jamais été ma sexualité. A priori je n'avais pas, en la matière, de conflits d'intérêts.
    Pour les prohibitionnistes, je signale que je n'ai jamais été ni client ni évidemment souteneur de prostituées ! Là encore, pas de conflits d'intérêts.

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