« Deviens ce que tu es, Homosexualités d’hier et d’aujourd’hui ». A lire !
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Je continue de me replonger dans l’univers fantasque et queer d’Armistead Maupin en relisant ses Chroniques de San Francisco - neuf tomes à ce jour parus en France.
Après avoir relu les trois premiers tomes, j’achève la lecture du quatrième épisode « Babycakes. »
Quelle joie d’y retrouver Michael Tolliver, ce héro gay et séropositif, auquel je me suis tellement identifié pour continuer à vivre et à survivre du VIH à une époque où tout espoir paraissait impossible. Avec lui, je retrouvais espoir et confiance en l’avenir. Comme quoi, les livres nous aident vraiment à vivre…
Ce tome est, des décennies avant, annonciateur du dixième numéro des Chroniques, qui est récemment sorti en anglais, puisqu’il met en scène Michael dans un voyage à Londres, où il retrouve par hasard, Mona, l’une autres héroïnes de cette série, qui s’était sauvée de San Francisco, sans donner aucune nouvelle aux habitants du 28 rue Barbary Lane.
Mona est ici - déjà ! - évoquée comme la Dame du Manoir, presque le titre du nouvel opus « Mona of the manor. »
Autant dire qu’avant sa sortie en France, la lecture de « Babycakes » est indispensable pour comprendre la suite des Chroniques.
Et bien sûr, comme pour chaque livre de Armistead Maupin, vous êtes assurés de passer du bon temps et de vous rappeler qu’au final, la vie vaut le coup d’être vecue…
J’avais beaucoup apprécié « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » ainsi que « Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie » de Raphaëlle Giordano. J’ai tout autant aimé lire et relire - même adoré - son « Cupidon a des ailes en carton ».
C’est un beau livre d’été. Mais pas que ... Vraiment.
Un livre d’été, car cette histoire d’amour se lit facilement et, sans vous révéler l’histoire, se termine bien.
Typiquement le genre d’histoire dont nous avons besoin en cette période si anxiogène pour toutes et pour tous. Même si les jeux olympiques - si incroyables ! - de Paris nous ont remis bien du baume au cœur.
Mais ce livre est aussi utile, car il vous prodigue de nombreux conseils très concrets pour faire vivre et surtout faire durer une histoire d’amour.
Il oblige celles et ceux qui ont la chance d’aimer et d’être aimés à se poser de vraies questions. Les bonnes. Celles qui font avancer. A faire le bilan. Un bilan aussi utile qu’indispensable !
Vous l’aurez compris, je vous recommande ce bouquin, un exaltant roman d’été, mais aussi un véritable guide pour mieux aimer !
J’ai récemment reçu le livre « Le processus de tendresse » de Thomas Louis qui doit sortir pour la rentrée littéraire, en août prochain.
Alors que j’achevais avec beaucoup d’émotion la lecture du livre de la merveilleuse Raphaëlle Giordano « Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie », j’ai lu ce nouveau roman d’une seule traite.
L’auteur, Thomas Louis, est journaliste et un récidiviste de l’écriture puisqu’il est l’auteur du roman « Les chiens de faïence » qui avait déjà été couronné de plusieurs prix.
A son tour, ce nouveau roman, qui sort pour la rentrée littéraire, a toutes les chances d’obtenir de prestigieux prix. Vraiment.
Ce livre, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux hommes venant de deux horizons totalement différents. Loin du militantisme LGBTQIA+, Cyril, jeune chef étoilé vit en couple avec sa compagne et sa fille. Yann qui se rêve un avenir de journaliste culinaire vit dans une famille de province aux conceptions étriquées et homophobes.
Le processus de tendresse nous permet de suivre l’évolution des sentiments de ces deux êtres que rien n’aurait dû rapprocher.
Je vous conseille ce livre qui nous entraine dans un tourbillon de sentiments.
Pour vivre ou revivre l’amour fou…
Quand vous lisez Raphaëlle Giordano, vous n’êtes jamais déçu. Jamais.
J’ai découvert cette auteure et peintre grâce au sublime livre au titre si évocateur « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une. »|
Son livre « Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie », que je viens d’achever, est dans la même veine. Un roman plein de joie mais qui, aussi, vous fait réfléchir au sens de la vie. A vos priorités.
Le risque est grand lors que vous avez une vie professionnelle passionnante d’oublier le reste. C’est-à-dire la vie et vos proches… l’essentiel.
Ce roman met en scène une jeune femme, Joy (joie en français), qui donne tout à son activité professionnelle oubliant même qui elle est, une femme joyeuse et amoureuse de la vie.
Mais sa vraie nature reprend ses droits… C’est toute la saveur de ce roman.
Et comme tous les livres qui me font vibrer, je vous le recommande. Et surtout, à lire sans modération !
« Sortir du placard, LGBT en politique » de Sonia Tir est un livre qui se lit d’un trait. L’ancienne journaliste a mené une enquête particulièrement fouillée sur un sujet qui, il y a encore peu, était sulfureux.
N’oublions pas que l’homosexualité n’a été totalement dépénalisée qu’en 1982, que les fichiers de gays ou les descentes de la police dans les établissements homos n’ont été interdits qu’en 1981 et que le mariage pour tous ne fête que ses 11 ans.
Mais des années 60, où les députés classaient l’homosexualité parmi les fléaux sociaux, à 2024, que d’évolutions !
Qui aurait pu imaginer, en 1981, que la France, en 2024, se doterait d’un Premier ministre gay sans que ce soit un sujet d’étonnement pour l’immense majorité des Français ? Et que seuls 20% des Français seraient choqués de l’élection d’un ou d’une présidente de la République homosexuel ?
Ce livre, basé sur de très nombreux témoignages de femmes et d’hommes politiques de tous bords, nous démontre la normalisation de cette question. Aujourd’hui, des élus d’extrême-droite assument leur homosexualité. Mais, dans le même temps, ne se mobilisent pas vraiment pour l’égalité des droits et acceptent de cohabiter dans leur parti avec des homophobes.
De Bertrand Delanoë à Gabriel Attal ou Ian Brossat, ces élus ont fait avancer les choses. Mais les LGBTQIphobies ont la vie dure.
C’est pourquoi, montrer qu’une personne LGBTQI peut réussir en politique, ou qu’une personne transgenre, à l’exemple de Marie Cau, peut devenir maire, sont des symboles forts pour les plus jeunes qui peuvent s’identifier. Ma génération n’a pas eu cette chance.
Je vous conseille donc ce livre qui, s’il rappelle que le chemin pour l’égalité n’est toujours pas terminé, démontre surtout à quel point « l’acceptation » des homosexuels en politiques a considérablement avancé.
A lire sans modération…
J’ai lu d’une traite le dernier livre « Les folles enquêtes de Magritte et Georgette à Montmartre » de mon amie Nadine Monfils.
Écrivaine au palmarès impressionnant avec plus de 90 livres à son actif, la plus française des Belges a lancé, dans la collection « La bête noire » chez Robert Laffont, des enquêtes menées par le célèbre peintre belge, l’inclassable René Magritte et son épouse Georgette.
Et bien sûr, il fallait qu’il y en ait une à Montmartre où Nadine vit depuis si longtemps et dont elle connait tous les secrets.
Comme d’habitude, dans ses romans noirs, des meurtres en série et des intrigues à couper le souffle.
Ce roman n’y échappe pas et part de la mort d’une jeune femme portant un chapeau avec un poussin dans un nid de plumes... Déjà toute une histoire !
Nadine a un talent fou et ce livre est jubilatoire. A la folie même.
Il est de plus très instructif tant sur Montmartre, dont il nous divulgue les meilleures adresses de l’époque, mais aussi sur le mouvent surréaliste. Car ces fictions sont basées en partie sur des personnages ayant existé et dont elle respecte fidèlement l’histoire et la pensée.
J’ai ainsi été sensible au portrait qu’elle dresse de Boris Vian, ami de Magritte, et dont on apprend qu’il appelait la femme de sa vie « mon ourson », comme je nommais souvent mon mari défunt… ça m’a forcément ému.
Ne ratez donc pas ces nouvelles et surtout folles enquêtes… Bonne lecture !
Nouvelle lecture de ce mois, « A prendre ou à laisser » de l’écrivaine Lionel Shriver.
Le pitch est assez simple.
Après avoir dépassé la cinquantaine, un couple anglais se fait le serment de se donner la mort à l’anniversaire de leurs 80 ans.
Ils ne veulent ni être un poids pour leurs proches, ni pour le système de santé anglais dont on connait les terribles défaillances…
Évidemment, la date arrivant, les choses ne vont pas être aussi simples qu’ils l’avaient envisagé. C’est quand même un roman… L’écrivaine va justement fait feu de tout bois et échafauder douze fins potentielles. Toutes aussi incroyables les unes que les autres.
A lire, car sur nos fins de vie, il faut savoir douter et sortir des certitudes qu’on entend d’ailleurs si souvent de la part de certains soignants ou religieux en cette période de débat sur la fin de vie en France. Jubilatoire…
Depuis quelques semaines, je me suis replongé dans les Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin.
J’ai déjà relu les deux premiers tomes et je viens d’achever le troisième « Autres Chroniques de San Francisco. »|
Pour être honnête, ces livres m’ont beaucoup aidé à me construire en tant qu’homosexuel et que séropositif. Durant ma vie, je me suis souvent identifié à l’un des héros de cette saga Michael. Ça m’a aidé à vivre. Vraiment. Incontestablement.
Bien que n’étant pas de la génération « Maupin », ces livres avaient aussi été particulièrement utiles à Chris qui avait repris la lettre que Michael avait envoyée à ses parents conservateurs de Floride pour faire son coming out. Effectivement, ma moitié d’orange l’avait recopiée et envoyée à son père peu de temps avant que nous décidions de nous marier pour lui dire qu’il était gay.
Ces romans, ce sont donc un peu ma madeleine de Proust.
Même si ce tome n’est pas mon préféré, il ne manque pas de rebondissements… Entre kidnappings, course-poursuite en Alaska, on ne s’ennuie vraiment pas.
Bref, une lecture pour se replonger dans l’univers fantasque, queer et singulier d’Armistead Maupin…
En ouvrant le roman autobiographique de la cinéaste Maria Larrea « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent », je ne m’attendais pas à vivre une histoire aussi touchante que palpitante.
Une jeune femme découvre tardivement grâce à un cartomancien qu’elle n’est pas la fille naturelle de ses parents. Le choc. L’incrédulité.
Et pourtant, ses parents adoptifs lui avouent.
Faisant fi de sa vie personnelle - un mari et des enfants -, de ses parents adoptifs qui vieillissent, elle entre dans une course effrénée pour connaître ses origines.
Tout est bon pour cela : des sites internet aux autorités locales en passant par un détective privé.
On lit ce livre aussi vite que l’on saute d’un évènement a un autre.
Une course aux origines qui vous envoute et vous émeut.
A lire. Vraiment.
En ce début d’année 2024, j’ai lu avec beaucoup de joie mais aussi d’émotion le livre de mon amie Louïz « Papillon », qui raconte son parcours de transition. Née homme, c’est après ses 30 ans qu’elle va débuter ce long processus qui va lui permettre enfin d’être celle qu’elle a toujours été.
La nature lui avait donné le mauvais corps. Elle va se réapproprier celui qu’elle aurait dû toujours avoir. Le corps d’une femme.
Louïz, j’ai voulu la rencontrer quand je faisais un déplacement militant sur la fin de vie et le sida à la Réunion, en septembre 2021.
Quand je l’ai vue, son sourire si bienveillant et sa beauté m’ont immédiatement conquis. Cette femme militante - elle est la marraine de l’association LGBTQIA+ de La Réunion, Orizon - est une passionnée.
Passionnée de militantisme. Passionnée par son métier d’artiste, chanteuse, danseuse, chorégraphe. Passionnée par la vie.
Elle irradie. Ce livre pétille.
Il nous apprend beaucoup sur la complexité de faire une transition dans un territoire d’outre-mer, si éloigné de la métropole.
Tous les chapitres de sa biographie portent le prénom d’une personne qui a compté dans son parcours de vie.
J’avoue avoir été ému qu’un chapitre s’appelle Jean-Luc.
Nous ne nous connaissons que depuis deux ans, mais l’amitié et l’affection ne se jugent pas au nombre des années.
Louïz est une femme que j’aime et que j’admire.
Le courage qu’elle a déployé toutes ses années me font que l’admirer encore plus fort.
Je vous conseille ce beau livre. Un livre fort et poignant, un livre qui pétille.
La lecture de « L’AVC qui m’a sauvé la vie » m’a rappelé à quel point Philippe Meynard est un garçon attachant et courageux.
Je l’ai connu il y a une vingtaine d’années, quand il révéla son homosexualité alors qu’il était élu de Barsac et que ses adversaires politiques menaient des campagnes immondes contre lui.
Depuis quelques années, nous nous sommes perdus de vue et je n’ai pas su que Philippe avait été frappé par un AVC qui a failli l’emporter. Je regrette de ne pas lui avoir fait de signe dans ces moments si éprouvants où il luttait courageusement pour la vie.
Dans son livre, il nous raconte la terrible épreuve qu’il a vécue, la remise en cause de tout ce en quoi il croyait.
Élu local particulièrement engagé, cet AVC va balayer toutes ses certitudes et ses priorités.
Le passionné de l’engagement politique va donc abandonner tous ses mandats et se recentrer sur sa vie. On n’a vraiment qu’une vie…
Au final, comme le titre de son livre l’indique, même si l’AVC fut une épreuve terrible, cet accident l’a recentré sur l’essentiel. Sur la vie.
Ce livre se lit d’un trait. C’est un livre d’espoir.
En publiant, il y a deux ans, Ivo & Jorge, l’écrivain Patrick Rotman s’est attaqué à deux mythes du siècle passé, Yves Montand et Jorge Semprùn. L’acteur et l’écrivain qui furent des compagnons de route du communisme au siècle dernier. Ils avaient la foi du charbonnier, le fils d’italien modeste communiste ayant dû fuir le fascisme italien de Mussolini et le fils du bourgeois espagnol progressiste fuyant de son côté le franquisme.Deux hommes, deux parcours. Une même amitié. Les mêmes convictions et les mêmes désillusions.Alors que le futur ministre de la Culture espagnole va vivre l’horreur du camp de Buchenwald, Montand réussit à éviter le STO et progresse dans sa carrière d’artiste au point d’être déjà, avant la fin de la deuxième guerre mondiale, une star de la chanson française.
Montand, comme le rappelle l’auteur s’en voudra d’être passé à côté de la résistance dont son père fut pourtant un des acteurs. Cette culpabilité ne le quittera jamais.
Toute la vie, ils vont tous les deux se battre contre les injustices pensant au départ que le salut des plus modestes passait par le communisme.
Jusque le rapport de Khrouchtchev reconnaissant les crimes contre l’humanité de Staline, ils ne peuvent admettre s’être trompés. Avant de faire face à l’évidence et de l’admettre publiquement. Un déchirement.
Ils vivront ensemble et solidaires cette terrible désillusion et mèneront une vie militante et engagée que seule la mort séparera.
En parcourant le livre de Rotman, on a la merveilleuse impression de vivre l’histoire en direct. Une histoire politique passionnante. Une histoire d’amitié indéfectible qu’on rêve toutes et tous de connaitre…
J’ai pris l’habitude cet été de parler des livres que j’ai aimés. Et « A propos d’Amour » de Bell Hooks que m’a offert mon amie Anne-Claire Boux pour mon anniversaire en fait partie.
En commençant ce livre, je me demandais où voulait nous emmener la célèbre écrivaine américaine.
Le féminisme est bien sûr omniprésent dans ce livre. Et plus étonnement la religion. Cela m’a d’ailleurs perturbé à plusieurs reprises car même si je partage l’intérêt de Bell Hooks pour le bouddhisme, je suis loin d’avoir la foi du charbonnier !
De même, si le patriarcat est un obstacle à l’amour véritable comme le décrit si bien l’auteure, tous les hommes n’en sont pas des adeptes.
D’ailleurs, bien des gays de ma génération en ont autant été autant les victimes que les femmes. Et indiscutablement nous sommes des hommes…
C’est ça un des intérêts de ce livre, c’est que même si vous ne pouvez partager tous les avis et réflexions de l’auteure, il vous prend aux tripes.
Parmi les plus beaux passages de ce livre, le chapitre concernant la perte « Aimer à la vie, à la mort. »
Car, oui l’amour rend vivant même après la mort de l’être aimé ! En lisant ces pages, cela résonnait incroyablement avec le titre de mon dernier livre consacré à mon amour disparu « Plus Vivant que jamais ! »
Car oui, l’amour ne connaît pas la honte. Aimer, c’est s’ouvrir au chagrin, même s’il est sans fin comme l’écrit si bien Bell Hooks.
Au final, ce livre nous démontre que l’amour est éternel ! Du moins, le vrai amour…