Retrouvez ce petit portrait du journal Le Parisien
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Alors que nous sommes en pleine révision des lois bioéthiques organisée par le CCNE, dans ce vaste et passionnant débat sur l’aide active à mourir – qui lui, se poursuit déjà depuis plus de 30 ans – deux arguments sont souvent opposés aux défenseurs du droit de mourir dans la dignité.
Le premier, en forme de polémique, concerne l’objet même de la revendication des défenseurs de ce droit, c'est-à-dire la dignité. Certains nous accusent de considérer que seuls ceux qui voudraient bénéficier d’une euthanasie ou d’un suicide assisté auraient une mort digne. Il n’en est rien. Le concept de dignité, tel qu’il est compris dans l’article L. 1110-5 du code de la santé publique, consiste à rechercher l’apaisement de la souffrance du patient. Cette souffrance peut être physique et psychologique. Or, nous savons que 12% des Français meurent dans des douleurs réfractaires. Et que dire de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de la déchéance qu’ils subissent en fin de vie et qui n’en peuvent plus de l’infantilisation qu’ils connaissent dans les derniers jours de leur existence… La dignité due à chaque être humain, avant tout, consiste à entendre sa demande et à respecter sa volonté, y compris lorsque celle-ci suppose une aide active à mourir parce que la vie n’est plus que de la survie. Une loi d’ultime liberté garantira à celle et à celui qui veut aller au bout de ses souffrances qu’il sera accompagné et que ses souffrances seront apaisées au maximum des possibilités de la médecine, et garantira à celle et à celui qui veut mettre un terme à son agonie de disposer des moyens de cette délivrance, par euthanasie ou suicide assisté.
Le second, agite le fameux « Tu ne tueras point » d’essence biblique. Un médecin qui pratiquerait une euthanasie ou fournirait les moyens d’un suicide assisté tuerait – selon nos opposants – leur patient. Quelle idée ! D’abord, c’est la vie qui tue. Le terme naturel de la vie, c’est la mort. Personne n’a pu la contourner. Elle est même la seule évidence de la vie. Ensuite, c’est la maladie qui tue. Ceux qui ne meurent pas de vieillesse meurent de maladie ou d’accident. Le médecin, à l’écoute de son patient et qui répond à sa demande, ne fait qu’anticiper une échéance fatale qui se dessine. La mort est déjà installée, le médecin ne fait que délivrer son patient de ses souffrances. Non, le médecin ne tue pas. Et la mort n’est pas son échec. La maladie peut le mettre en échec (mais la médecine n’est pas toute puissante), mais pas la mort qui est naturelle. Ce qui est un échec pour le médecin, c’est lorsque son patient souffre, hurle sa douleur et qu’il reste sourd à la demande consciente et réitérée de son patient de le laisser mourir, de mettre un terme à son calvaire. Là, est le véritable échec de la médecine…
Comme je le développe longuement dans ma Lettre Ouverte à Brigitte Macron – que tant de militants m’ont conseillé de solliciter plutôt que la ministre de la santé qui, ne respectant pas le débat citoyen, a déjà indiqué qu’elle était opposée à toute évolution de la loi et car les femmes en général font davantage progresser la société que les hommes – le droit de mourir dans la dignité est un droit, une liberté accordée au citoyen. Il est libre d’en user ou pas. Le droit de mourir dans la dignité, lorsqu’il existera enfin en France comme il existe déjà aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, au Canada, en Colombie, aux États-Unis… permettra à chacune et à chacun d’entre nous de rester maître de son propre parcours de fin de vie. Dignement, car librement.
A ce jour, Brigitte Macron ne m’a pas encore répondu, et Vincent Lambert est toujours au cœur d’une nouvelle procédure judiciaire, pour le libérer ou le maintenir dans un état de survivance artificielle…
Refus des soins funéraires aux malades du sida... par leparisien
A Madame Marie-Odile Amaury
Directrice de la Publication
Le Parisien
25, avenue Michelet
93408 Saint-Ouen cedex
Madame,
Je vous remercie de bien vouloir publier le droit de réponse ci-dessous, à la suite de l’article publié en page 12 de l’édition du mercredi 9 février de votre journal.
Sous le titre « Les pro-euthanasie bienvenus à l’hôpital Georges-Pompidou », vous publiez un article qui travestit la réalité.
Par un arrêté du 11 août 2006, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité a été agréée pour représenter les usagers de santé dans les instances hospitalières ou de santé publique. Parmi d’autres associations. Dans ce cadre, elle a signé une convention avec les autorités de l’Hôpital Européen Georges-Pompidou. Ce n’est donc pas « la première fois » que l’association entre en contact avec des usagers de santé. Partout en France, des représentants des usagers de santé, issus des rangs de l’ADMD, siègent dans les conseils d’administration d’hôpitaux, dans les conseils de surveillance, dans les commissions de relation avec les usagers et de la qualité de la prise en charge et tiennent des permanences dans les maisons des usagers.
A ce titre, jamais aucun des représentants issus des rangs de notre association, qui représentent alors l’ensemble des usagers de santé, n’a fait l’objet de remarque ou d’avertissement de la part des responsables sanitaires.
Par ailleurs, l’ADMD est le seul organisme (ni l’Etat, ni les associations qu’il subventionne à hauteur de 1 350 000 euros par an ne le font) à diffuser une brochure d’information sur les droits de la personne malade, à diffuser un formulaire de directives anticipées et à gérer un fichier national des directives anticipées, ouvert aux adhérents de l’ADMD comme aux non-adhérents.
Dans votre article, vous donnez la parole à une malade, par ailleurs médecin, membre du collectif « Plus digne la vie » comme le Pr. Emmanuel Hirsch, le Dr. Bernard Devallois, le Pr. Louis Puybasset, le Dr. Anne Richard, auteur d’un livre préfacé par le Pr. Emmanuel Hirsch et d’articles publiés dans la revue Vie Chrétienne. Nous nous interrogeons sur la spontanéité de sa réaction, deux semaines après le vote favorable en commission des affaires sociales du Sénat d’une proposition de loi relative à l’assistance médicalisée à mourir.
De plus, votre journaliste m’a interrogé mais a repris un morceau de phrase qui, sorti de son contexte, dénature totalement ma pensée ; ceci est d’autant plus dommageable que cette citation tronquée a été reprise par de nombreux médias sans la confirmer auprès de moi.
Les 48 000 adhérents de l’ADMD rappellent que l’ADMD milite pour une modification de la loi actuelle, soutenue par 94% des Français (Ifop – octobre 2010), et n’agit auprès des personnes en fin de vie que dans le strict cadre de la loi actuelle.
Par ailleurs, le 25 janvier dernier, le Sénat a « retoqué », par 172 voix contre 143, soit une différence de 15 sénateurs pour obtenir une majorité, la seule proposition de loi qui ait été débattue dans cette enceinte et non la « énième ».
Cordialement,
Jean-Luc Romero
Samedi 16 juin, Le Parisien a consacré deux pages de son édition à la réduction des risques chez les toxicomanes sous le titre « Subutex, Méthadone, les ventes s’envolent. »
Le Subutex , la Méthadone et la Buprénorphine sont des produits qui sont donnés aux consommateurs d’opiacés - dont l’héroïne - qui acceptent d’entrer dans un programme de soins et donc de décrocher des produits illicites.
Entre 150.000 et 180.000 personnes consomment régulièrement des opiacés. Mais aujourd’hui, grâce à la généralisation de la substitution mise en œuvre courageusement par Simone Veil en 1993, plus de 100.000 consommateurs sont désormais entrés dans des programmes de substitution. Les résultats ont été à la hauteur, puisque comme le rappelle le docteur Didier Jayle , président de la MILDT , grâce à elle « les morts par overdose ont chuté passant de 1000 à 100 par an , Le sida ? Si il y a 15 ans, un toxicomane sur deux était séropositif, ce taux avoisine les moins de 0,3% chez les mois de 30 ans. »