Face à l’invisibilisation de la lutte contre le VIH/sida et au désengagement national et international, nous, personnes vivant avec le VIH ou engagées de longue date, refusons cette politique du renoncement.
Les chiffres sont pourtant alarmants : 5 500 personnes ont découvert leur séropositivité en 2023, un chiffre en hausse. Parmi elles, 55% sont des personnes hétérosexuelles, 40% HSH tandis que 2% sont des personnes trans. Aujourd’hui, 43 % des diagnostics sont tardifs, preuve que l’accès au dépistage reste encore trop insuffisant.
Pendant ce temps, les personnes vivant avec le VIH continuent d’être discriminées dans l’accès aux soins, au logement, au travail et à la retraite. La sérophobie reste une réalité tragique, alimentée par une méconnaissance du virus et une méconnaissance des avancées médicales comme le TasP (Traitement comme Prévention).
À 5 ans de l’objectif d’une France sans sida, nous ne nous résignerons pas à cette disparition organisée. Il est urgent de réagir !
Nous appelons à une mobilisation collective pour :
Rétablir le VIH/sida comme une priorité de santé publique absolue, en garantissant une place centrale aux personnes concernées et en allouant des financements à la hauteur de l’urgence.
Renforcer massivement le dépistage et le suivi médical, pour toute la population et en ciblant en priorité les populations les plus vulnérables, afin d’enrayer l’épidémie cachée et non diagnostiquée.
Combattre fermement la sérophobie, en menant des campagnes de sensibilisation ambitieuses, en protégeant les droits des personnes séropositives et en luttant contre toutes les formes de discriminations dans les institutions, les entreprises et les écoles.
Exiger un engagement politique fort, à la hauteur de l’objectif d’une France sans sida en 2030.
Ne laissons pas la lutte contre le sida devenir un combat du passé !