Coup de gueule - Page 35
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« Casse-toi ! » de Jean-Marie Périer, à lire…
Jean-Marie Périer, le photographe star des chanteurs yéyé des années 60, a récemment sorti un livre document sur les jeunes chassés de leur foyer parce qu’ils sont homosexuels. « Casse-toi ! – Crève mon fils – Je ne veux pas de pédé dans ma vie » est paru chez Oh éditions, dirigées par un homme engagé Philippe Robinet. Beaucoup de gens, notamment à Paris, croient que vivre son homosexualité est simple en 2010. Ce livre nous démontre malheureusement tout le contraire.
A partir de nombreuses histoires vécues au Refuge – seule et remarquable association recueillant les jeunes homos chassés de leur maison par leurs parents et présidée par mon ami Nicolas Noguier -, Jean-Marie-Périer nous raconte la vie d’errance qu’ont connue bien des jeunes virés parfois dès 16 ans du foyer familial.
Ce livre, dédié à Jean Marais, nous fait comprendre le drame de tant de jeunes ados blessés à jamais par ces rejets et les mots qu’ils ont entendus de la part de leurs géniteurs.
« Tu es une honte… Va te soigner ailleurs. Tu n’es pas normal » a entendu Jean-François. « Tu imagines, si ça se sait, c’est la honte » lui dira-t-on aussi. « Tu peux être n’importe où en France, on te retrouvera et on te tuera. Si tu deviens homo, t’es mort » dira la sœur d’Hassan. « Si, j’ai un fils pédé, je l’enterre vivant » lui assénera le père de Jimmy qui avant de le chasser hurlera : « je le tue, je le tue ! ». « Agis comme un homme, parle comme un homme, arrête d’être une lopette » lance Gabriel à son frère Etienne avant de le rouer de coups et de le virer.
Le livre de Jean-Marie Perrier tombe à pic. Il est utile et indispensable à un moment où le ministère de l’éducation refuse qu’on parle d’homophobie à des jeunes élèves qui sont pourtant habitués à entendre dans les cours d’école l’une des plus habituelles insultes : « Casse-toi pédé ! »
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Invité de "Palons net" sur France Info (partie 2)
2/ J.L. Roméro : Bergé, le SIDA, le baiser de la lune
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Invité de "Parlons net" sur France Info (partie 1)
1/ J.L. Roméro de droite à gauche, l’anti-Besson ?
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Dérapages homophobes dans Cactus… mais dans la bonne humeur !
Le site GayClic.com a mis en lumière les propos homophobes qui ont été tenus… dans la bonne humeur au cours de l’émission Cactus sur Paris Première. Alors que Christine Boutin avait choisi de rappeler son opposition à la diffusion du conte d’animation « le baiser de la lune » qui raconte une histoire d’amour entre deux poissons homosexuels, ce n’est pour une fois pas la passionaria anti PaCS qui a le plus choqué mais deux autres invités, l’acteur Philippe Lellouche et l’ancien responsable de Reporters sans frontières Robert Ménard. Je ne vous en dis pas plus et vous conseille de visionner la vidéo de ce passage où M. Ménard, pourfendeur des atteintes à la liberté de la presse, montre une ouverture d’esprit pour le moins curieuse…
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Un wagon pour les femmes dans les RER pour la tête de liste UMP du 93 ! Et les handicapés, les jeunes, les ALD30, etc..
La campagne régionale de l’UMP en Ile-de-France est de plus en plus étonnante. Après avoir proposé d’automatiser la ligne 14 (qui l’est depuis sa création), puis la ligne 1 (qui en cours) ; de mettre ne œuvre un grand plan pour assurer la régularité de la ligne 14 (elle est automatique…), de financer les salles de bains des seniors dépendants (c’est déjà le cas !!!), de vouloir arrêter les bus de nuit n’importe où tout en assurant une régularité exemplaire ( !), voilà cette fois-ci que la nouvelle tête de liste de l’UMP dans le 93 nous propose de réserver un wagon pour les femmes seules le soir dans les transports franciliens…
Moi qui ai une carte d’adulte handicapé, je veux aussi une rame pour les handicapés !!! Et puis, tant qu’on y est pour les jeunes, pour les gens souffrants d’Affection de longue durée et donc fragiles… On voit qu’en entrant dans cette logique on va aboutir à un véritable apartheid dans les transports en commun !!!
Il semble que l’initiateur de cette mesure soit, devant le tollé, revenu en arrière. Bonne nouvelle !
La préoccupation que devrait avoir ce candidat, par ailleurs policier, c’est que la sécurité soit assurée évidemment pour toutes mais aussi pour … tous. Pour cela, au delà de la vidéo surveillance que la région finance déjà (le sait-il ?), il faudrait surtout du personnel. Et cela dépend de la RATP et de la SNCF…
Comme ce candidat est sur une liste composée de nombreux ministres, qu’il leur demande que l’Etat, actionnaire principal de la SNCF et de la RATP, finance ces postes… Mais ça s’est plus difficile à obtenir que de faire des promesses irréalisables et disons-le discriminatoires !
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4 centres IVG fermés en Ile-de-France !
Cette semaine a été publié un rapport de l’IGAS sur la contraception et l’IVG dans lequel on apprend que 200.000 IVG sont pratiquées par an en France - un chiffre stable -, mais surtout que l’accès à l’IVG se détériore considérablement en Ile-de-France. Allongement des délais de rendez-vous jusqu’à 4 semaines, refus de prises en charge de mineures sans papiers, disparitions de consultations,… : telle est la réalité de notre région.
Ainsi, quatre centres IVG ont été fermés : deux à Paris (Tenon et Broussais), un à Poissy dans les Yvelines et un autre à Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.
Le ministère de la santé s’est enfin alarmé cette semaine, mais que n’a-t-il fait pour empêcher les fermetures de ces centres ?
La région, présidée par Jean-Paul Huchon, a, quant à elle, pris ses responsabilités comme on l’a vu récemment avec la campagne « sexualité, contraception, avortement, placardée sur toute la région en janvier ; en finançant une plate-forme téléphonique d’information, en investissant 1,115 millions d’euros pour 30 échographes pour les hôpitaux. Mieux, Jean-Paul Huchon s’engage, s’il est réélu, à poursuivre cette action et à l’amplifier notamment grâce à un Pass contraception.
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La demande d’interdiction de Baiser de la lune : l'homophobie a de beau jour devant elle ...
Christine Boutin a demandé au ministre de l’éducation nationale d’interdire la diffusion du film pédagogique à destination des élèves de CM1 et CM2 « Le baiser de la lune » au prétexte que ce film « prive les enfants des repères les plus fondamentaux ». Pour mémoire, ce film d'animation raconte une histoire d'amour entre un poisson-chat et un poisson-lune...
Je n’ai pas réagi aussitot, mais après avoir constaté que le ministre de l'Education nationale suivait Mme Boutin et surtout à la lecture de certaines réactions homophobes sur le net, j’ai juste envie de rappeler calmement mais fermement à quel point il est important d’éduquer pour prévenir les discriminations, notamment l’homophobie. On sait aussi à quel point les adolescents peuvent mal vivre la découverte de leur homosexualité au point de se suicider ou du moins de faire plus de tentatives que leurs camarades hétérosexuels. Evoquer l’homosexualité à l’école est important pour banaliser cette identité et pour rappeler que, contrairement à ce que dit un certain député UMP du Nord, l’homosexualité n’est pas inférieure à l’hétérosexualité !
Lire aussi L'Express (ici), Citegay.com (ici). -
L’UMP veut faire le ménage au PS… Et Vanneste ???
Alors que le PS a su exclure Georges Frêche pour ses habituels dérapages et aller plus loin en présentant une liste contre lui, plusieurs dirigeants de l’UMP, notamment au sein du groupe UMP, demandent que le PS exclue tous les militants qui soutiendraient Georges Frêche.
Je trouve cette posture originale de la part de dirigeants d’un parti qui n’a jamais exclu Christian Vanneste qui affirme pourtant que « le comportement homosexuel est inférieur au comportement hétérosexuel. » Pour mémoire, non seulement M. Vanneste a eu l’investiture aux dernières élections municipales alors qu’il persiste dans ses propos contre les homosexuels, mais en plus il est toujours membre du groupe UMP à l’Assemblée nationale.
Alors que l’UMP, avant de donner des leçons de morale électoralistes déplacées, fasse avec M. Vanneste au moins ce que le PS a fait avec M. Frêche en l’excluant et dans le même temps désapprouve sans ambigüités Francis Delattre, ce député UMP, qui a eu des propos à connotation discriminatoire sur le jeune Ali Soumaré, tête de liste PS aux élections régionales dans le Val d’Oise.
Lire aussi Yagg (ici). -
Mission de révision des lois bioéthiques : circulez, y a rien à voir !
Le député UMP Jean Léonetti a récemment présenté les 95 propositions de la mission parlementaire d’information sur la révision des lois bioéthiques. Comme prévu, ce rapport - destiné à servir de base au débat qui doit prochainement se dérouler au Parlement - n’apporte pas grand-chose de nouveau.
C’est désormais une habitude : quand on ne veut rien changer, il s’agit de donner un rapport au bon docteur Leonetti…
Evidemment et ce n’est pas surprise, rien sur la fin de vie qui est ainsi écartée du champ des lois bioéthiques. Cela évite de relancer le débat sur l’euthanasie dont ne veut absolument pas le gouvernement. Quant aux familles homoparentales, ils ne trouveront aucune réponse à leurs questions. Mais pouvait-on s’attendre à autre chose : circulez, y a rien à voir !
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Travailleur handicapé…
J’ai mis très longtemps à accepter de bénéficier du 100%, c’est-à-dire être dans la catégorie des 8,5 millions de personnes atteintes d’affections de longue durée dans notre pays. La nécessité de prendre des médicaments à l’hôpital, alors non commercialisés en pharmacie de ville, m’avait forcé à franchir le pas. A l’époque, accepter le 100% était comme devenir un malade à plein temps. Comme perdre tout espoir de vivre normalement. J’avais alors tort car il faut reconnaître qu’assumer sa ou ses maladies est le meilleur moyen de les combattre même si on ne peut pas toujours les vaincre.
J’ai franchi un nouveau pas en recevant le 5 janvier 2010 une notification de reconnaissance de travailleur handicapé. J’entre désormais dans le fameux quota des 6% que les entreprises ou les collectivités doivent embaucher… mais qu’ils n’embauchent pas souvent, préférant payer des pénalités que donner une chance à celles et ceux qui ont un handicap mais qui sont pourtant capables de travailler !
J’assume donc ce nouveau statut tout en constatant à quel point les formulaires et les procédures de la maison départementale des personnes handicapées de Paris manquent singulièrement d’humanité…Je comprends aujourd’hui mieux la colère de tant de personnes handicapées qui ont parfois l’impression d’être traités comme des sous-citoyens.
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Communiqué de presse d'ELCS du 15 janvier 2010
Communiqué de presse du 15 janvier 2010
Pour le Haut Conseil de la Santé publique,
les personnes séropositives décédées doivent être cachées !
Jean-Luc Romero, président d'Elus Locaux Contre le Sida, se dit surpris et particulièrement déçu par l’avis du Haut Conseil de la santé publique en date du 27 novembre 2009 sur la révision de la liste des maladies contagieuses portant interdiction de certaines opérations funéraires. Le président d’ELCS regrette que le Conseil n’ait souhaité auditionné ni Elus Locaux Contre le Sida, ni le Conseil national du sida. A noter que le CNS, saisi par ELCS, avait rendu le 12 mars 2009 un avis très clair réclamant la levée de l’interdiction.
Ce rapport propose une présentation du corps des patients décédés séropositifs, tout en maintenant l’interdiction des soins du corps. Affirmant que « le risque ne peut pas être considéré comme nul », le HCSP justifie sa position en évoquant les cas de deux thanatopracteurs infectés par le VIH et des cas de transmission d'hépatites.
Jean-Luc Romero tient à souligner que ce rapport se base sur des cas documentés de contamination qui proviennent d’enquêtes effectuées il y a plus de 15 ans aux Etats-Unis ! Leur valeur probante doit évidemment être relativisée. Plus globalement, via ce rapport, le HCSP donne l’impression de valider le fait que le sida reste une maladie honteuse, une maladie qui doit être cachée. C’est un très mauvais signal envoyé aux personnes malades - même décédées, elles sont discriminées ! -, ainsi qu’aux familles des personnes décédées. Il faut imaginer la douleur des proches qui ne peuvent rendre un dernier hommage au défunt !
Le président d’ELCS affirme que les précautions universelles à prendre par les professionnels dans la manipulation des corps sont suffisantes - c’est la position de nombreux pays comme les Etats-Unis qui autorisent les soins de conservation pour les personnes décédées séropositives.
Refuser un dernier hommage aux personnes décédées séropositives est humainement intolérable. Les personnes séropositives méritent le respect.
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Mme Jouanno : de l’UMP à la société civile ?
Mme Jouanno : de l’UMP à la société civile ?
Serait-elle mal à l’aise au sein de son parti conservateur comme je le fus. Si oui, qu’elle fasse comme moi : qu’elle en tire les conséquences !
Hier, La Chaîne Parlementaire accueillait le premier débat des élections régionales. Mon amie Anne Hidalgo, qui mène la liste PS à Paris sur laquelle je suis candidat, débattait pour l’occasion avec Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat du gouvernement de Nicolas Sarkozy et tête de liste UMP à Paris.
Anne a opposé avec brio sa connaissance réelle et concrète des attentes des Parisiens à de vagues et simples déclarations d’intention de la part de Chantal Jouanno. Entre autres, une phrase prononcée par la Secrétaire d’Etat m’a interpellé : cette phrase où elle explique être une candidate « issue de la société civile… » L’emploi de ce terme par Chantal Jouanno m’a fait sourire en ayant à l’esprit ses responsabilités politiques.
Tout en étant un militant politique, je me considère d’abord comme un militant associatif issu de la société civile car je porte surtout des combats au sein de différentes associations, tels que la lutte contre le sida, l’égalité des droits pour les couples de même sexe, le droit à mourir dans la dignité,…
Autant de combats qui sont malheureusement loin d’être gagnés d’avance, qui appellent à se retrousser les manches, à agir au quotidien, dans le seul souci d’un meilleur vivre ensemble. Autant de combats qui ne sont pas pour autant du goût de toute la classe politique et ma présence aux côtés de Jean-Paul Huchon et d’Anne Hidalgo, n’y est pas étrangère.
Chantal Jouanno peut-elle dire qu’elle est « issue de la société civile », comme cela, l’air de rien, oubliant ses actuelles responsabilités nationales au gouvernement et surtout qu’elle est conseillère politique au sein de l’équipe dirigeante de l’UMP ?
En considérant son itinéraire d’énarque passée par le Conseil général des Hauts-de-Seine et les cabinets ministériels, puis, en ayant à l’esprit sa fonction actuelle de Secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, je comprends sa volonté de faire référence à la société civile pour éviter de répondre aux questions politiques de fond et pour éviter de montrer sa méconnaissance des dossiers de la vie quotidienne des Franciliens.
Serait-elle mal à l’aise au sein de son parti conservateur comme je le fus.
Si oui, qu’elle fasse comme moi : qu’elle en tire les conséquences !
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Communiqué de presse de l’ADMD du 13 janvier 2010
Communiqué de presse de l’ADMD du 13 janvier 2010
Mourir en 3 semaines à domicile…
Sinon pas de congé pour accompagner un proche en fin de vie !
Ce mercredi 13 janvier 2010, le Sénat va examiner la proposition de loi votée à l’Assemblée Nationale le 19 février dernier, visant à créer une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie.
Si l’ADMD ne peut que soutenir un texte qui va au-delà des lois du 9 juin 1999 et du 21 août 2003 qui créent un congé d’accompagnement mais ne prévoient ni salaire ni allocation compensatoire, elle rappelle que cette proposition, en ne s’appliquant qu’aux seuls salariés accompagnants à domicile un malade en fin de vie inséré dans un parcours palliatif, distinguera les « bons accompagnants » qui bénéficieront de cette allocation et les « mauvais accompagnants » qui n’en bénéficieront pas.
Ainsi, seules 20 000 allocations sont prévues par ce texte alors qu’il y a 530 000 morts en moyenne par an en France (soit 3,77%).
Si vous habitez un petit appartement, dans un immeuble sans ascenseur, vous ne pourrez pas accueillir l’être aimé en fin de vie. Si vous n’êtes pas salarié, cette mesure ne s’appliquera pas. Serez-vous un moins bon accompagnant si vous passez vos jours et vos nuits auprès de lui à l’hôpital ? Pourtant, vous ne recevrez pas d’indemnités.
Après 3 semaines, si la personne que vous accompagnez n’est pas décédée, que faire ? La renvoyer à l’hôpital ? La maintenir à domicile ? Mais sans recevoir d’allocation, comment faire ?
Nous le voyons bien, cette mesure est insuffisante et se révèle cynique. La collectivité accompagne le début de la vie durant un minimum de 16 semaines. Mais elle se refuse à accompagner dignement la mort. Pourquoi ?
La France ne fera pas l’économie d’une réflexion globale sur la fin de vie et devra bien un jour, comme l’ont fait les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et plusieurs états des Etats-Unis d’Amérique, légiférer pour que chacun, librement et dignement, puisse choisir les conditions de sa fin de vie, entouré et respecté dans ses choix.
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Les malades, coupables ?
2010, comme 2009 avec les franchises médicales, est encore une bien mauvaise année pour celles et ceux qui sont gravement malades. En effet, cette année, le forfait hospitalier augmente de 2 euros à 18€ par jour.
Quant au taux de remboursement des médicaments, il passera de 35 à 15% pour 110 médicaments en 2010 !
Pour mémoire, les malades doivent déjà payer 1€ par acte médical, 50 centimes par boite de médicament et pour les actes para médicaux, 18€ de franchises sur les actes médicaux de plus de 91€ et enfin 2€ pour les transports sanitaires. Tout cela s’est fait ces dernières années…
10 millions de Français vivent avec des pathologies de longue durée qui les obligent souvent à arrêter toute activité professionnelle. Et pourtant, malgré leur baisse de revenus, ils ne sont pas exonérés de toutes ces franchises ou déremboursements.
Demain, cela peut être l’un d’entre vous.
Notre système de solidarité ne joue plus son rôle : soutenir par la solidarité ceux qui sont les plus malades et les plus démunis. A quand une réaction des Français ? Les malades ne sont pas coupables. Battons-nous enfin contre les maladies !
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Un observatoire de l’IVG à Paris
A Paris, une femme qui souhaite avorter doit attendre 15 jours pour obtenir un rendez-vous… Un délai 3 fois supérieur à celui recommandé par la Haute autorité de santé. On imagine les conséquences d’une telle attente.
Pour mesurer les délais d’accueil des Parisiennes, la mairie de Paris souhaite proposer la mise en place d’un observatoire du droit à l’IVG en collaboration avec l’Etat et l’AP-HP. Une excellente initiative qui je l’espère se concrétisera vite.
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Communiqué de presse du 14 décembre 2009
Communiqué de presse du 14 décembre 2009
Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, salue la démarche entreprise par Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé, concernant les salles de consommation à moindre risque et demande une plus grande implication de la MILDT dans la politique de réduction des risques
Le président d’Elus Locaux Contre le Sida salue la démarche entreprise pas Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé, concernant les salles de consommation à moindre risque.
Jean-Luc Romero rappelle que ces structures présentes chez 6 de nos voisins européens doivent être vues comme une continuité de la politique de réduction des risques, politique légalisée et appliquée avec succès depuis plus de 25 ans en France. Elles permettent de mettre en place, avec l’aide du personnel médical, une démarche de soins et peuvent même au final constituer un tremplin vers l’abstinence. Sur le plan collectif, les bénéfices en termes de sécurité publique sont évidents. Un exemple de la réussite des salles de consommation à moindre risque : lors d’un référendum populaire en date du 30 novembre 2008, les suisses ont accepté à une très large majorité - près de 70% ! - la légalisation des salles d’injection à moindre risque dans leur pays.
Jean-Luc Romero soutient la démarche entreprise par Jean-Marie Le Guen et demande également à l’Etat de prendre ses responsabilités. Le président d’ELCS rappelle qu’en octobre dernier, il avait adressé une lettre ouverte à Etienne Apaire, président de la MIDLT dans laquelle il insistait sur trois priorités qui lui semblaient essentielles :
- l’extension de la réduction des risques au monde carcéral
- l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque et de programmes de prescription d’héroïne sous contrôle médical
- la mise en place de programmes d’éducation aux risques liés à l’injection
Jean-Luc Romero demande à ce que l’on sorte de l’hypocrisie et que la priorité soit donnée à la santé publique et non aux idéologies inefficaces. La mise en place effective de ces structures innovantes serait un vrai gain en termes de santé, de sécurité et d’ordre public.
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Et l’identité européenne ?
Depuis quelques temps, le gouvernement a lancé un débat sur l’identité française. Outre que le mélange entre identité et immigration est malsain et que faire ce débat avant les élections régionales ressemble à une manipulation, je suis étonné que notre identité européenne ne soit pas évoquée dans ce débat.
Depuis longtemps, nous apprenons à vivre ensemble avec les pays de l’Union Européenne. Pourtant, rien n’est fait pour donner aux peuples un sentiment d’appartenance à une communauté de destin européenne afin qu’ils se sentent autant citoyen de leur pays que de l’Europe. Pourtant traiter cette question sous cet angle aurait le mérite d’éviter certains relents de nationalisme portés par l’extrême droite et même récemment un maire UMP…
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Dépêche AFP sur ma réaction au débat avorté sur l'euthanasie
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L’acharnement thérapeutique, toujours une réalité en 2009 !
L’affaire du jeune Michaël, annoncé mort à ses parents 20 minutes après sa naissance, puis sauvé mais avec de terribles séquelles prévisibles - tout cela sans que ses parents n’aient été consultés -, a été largement commentée par les medias ces jours-ci. Pour la première fois, un tribunal condamnait un hôpital pour acharnement thérapeutique.
Sans vouloir entrer dans le détail de ce dossier complexe et dont je n’ai pas tous les éléments, je souhaite profiter de cette décision - qui constitue une première juridique - pour rappeler deux vérités sur des pratiques d’acharnements thérapeutiques qui perdurent en 2009 dans notre pays.
Première vérité. La loi d’avril 2005 proscrit l’acharnement thérapeutique qualifié désormais d’obstination déraisonnable. C’était une vieille et importante revendication de l’ADMD.
Malheureusement, la réalité est tout autre comme nous le confirme le rapport parlementaire de M. Leonetti de décembre 2008. De mon côté, je viens encore de le démontrer dans mon livre « Les voleurs de liberté » avec moult exemples vécus douloureusement à l’ADMD : l’acharnement thérapeutique n’a jamais cessé malgré la loi de 2005 !
Ainsi, bien des équipes médicales méconnaissent ou bafouent la loi de 2005 et poussent encore la survie à l’absurde. Volontairement ou par méconnaissance de la loi. Et pas seulement dans des services de réanimation : Il faut savoir par exemple que 50% des chimiothérapies ont lieu dans les 15 derniers jours du patient… Si donner une chimio dans les derniers jours d’un malade n’est pas de l’acharnement, qu’on m’explique l’intérêt d’un mourant d’avoir un traitement si lourd fait pour guérir à ce stade de sa maladie !
Deuxième vérité. Le législateur a préféré laisser un flou inacceptable sur la conduite à tenir lors de la naissance d’un enfant en mort apparente et dont la réanimation aura des conséquences graves pour ce dernier. Aujourd’hui, la plupart du temps, seule l’équipe médicale décide s’il est souhaitable ou non de réanimer. Ce qui est inacceptable car, comme cela s’est passé pour le petit Michael, les parents sont la plupart du temps ignorés et non informés des choix qu’il convient de faire alors qu’il s’agit de leur enfant et qu’ils seront les seuls à supporter les décisions prises par l’équipe médicale. Equipe qui ne juge, la plupart du temps, qu’au vu du seul dossier médical et encore trop souvent en fonction de ses propres conceptions éthiques voire religieuses.
La décision de réanimer un enfant - dont on sait qu’il ne sera pas viable à terme/ou qu’il sera atteint de terribles handicaps - ne peut plus continuer à se faire dans le secret du bureau d’un chef de service : c’est une des leçons de la décision du tribunal administratif de Nîmes du 2 juin dernier. Des médecins tout puissants ne peuvent plus décider seuls de l’avenir de nos enfants. Et encore moins de notre propre avenir quand nous ne pouvons plus nous exprimer mais que nous avons écrit nos volontés et même désigné une personne de confiance.
Pourtant, la loi française laisse encore trop souvent le dernier mot au médecin.
Espérons que cette décision de justice, qui met en lumière, une fois de plus, les lacunes de la loi Leonetti qui n’a rien prévu pour les cas comme celui de Michaël, permettra enfin de rétablir cette évidence : c’est celui (ou son représentant) qui est concerné par une décision médicale qui doit avoir le dernier mot. Pas celui qui est à côté du lit comme l’a dit si justement un jour notre Président !
Lire aussi Challenges (ici), Romandie.com (ici), 20 Minutes (ici), Le Télégramme de Brest (ici), France Soir (ici), Aujourd'hui en France/Le Parisien (ici).