Aujourd’hui, au conseil de Paris, doit être voté le Plan local d’urbanisme qui dessinera le Paris de 2020. C’est dire l’importance du vote que s’apprêtent à émettre les élus de la ville Lumière.
En février dernier, j’alertais les Parisiens dans « La Nuit des petits couteaux – Qui gagnera la bataille de Paris ? », sur le PLU que nous impose l’actuelle majorité. Rappelez-vous, car je n’enlèverai aucune virgule à ce constat :
« […] On le sent bien – hormis quelques manifestations originales comme Paris Plage ou la Nuit blanche -, Paris n’illumine plus le monde. Si nous restons - de peu ! - la capitale mondiale du tourisme avec 26 millions de visiteurs par an, il y a déjà belle lurette que nous ne sommes plus le leader en ce qui concerne l’organisation des congrès. Aujourd’hui, la ville lumière, avec 75 congrès accueillis en 2004, se classe à la 5ème place des villes européennes derrière Barcelone, Vienne, Berlin et même Copenhague ! Notre première défaite intellectuelle.
Incontestablement, notre belle capitale a longtemps étonné et émerveillé le monde par son imagination architecturale. En disant cela, on a l’impression d’évoquer des temps à jamais révolus, à tel point qu’on se demande si la Tour Eiffel aurait pu être érigée avec nos actuels et bien conservateurs gouvernants. Je pense que non !
« On ne sent pas de vision [en matière architecturale], pas de souffle ou de volonté politique. Aujourd’hui, Paris est absent des grands concours internationaux. On parle de Bâle, de Lisbonne, d’Amsterdam... Pourrait-on refaire aujourd’hui le Centre Pompidou, un équipement purement culturel sans aucun espace commercial ? J’en doute » affirme avec tristesse l’architecte Françoise Fromonot .
Certes, me direz-vous, les Parisiens, en refusant très majoritairement, en 2004, l’édification de tours à Paris - 62% s’y opposent, mais 55% des Parisiens de moins de 25 ans y sont favorables - semblent se satisfaire de l’absence d’une ambition architecturale moderne pour leur ville. Mais n’oublions pas les enseignements de l’histoire : les Parisiens, comme les Français, rejettent souvent dans un premier temps ce qu’ils adoreront par la suite. L’exemple de la Tour Eiffel est édifiant. Si les décideurs avaient suivi l’hystérie anti Tour Eiffel de l’époque, jamais notre belle dame de fer n’aurait vu le jour en 1889. Maupassant, Gounot, Dumas, Prudhomme, toute la fine fleur des intellectuels de l’époque, l’estimaient carrément « monstrueuse et sans utilité ». « Un déshonneur pour Paris » osaient-ils même ajouter dans La protestation, qu’ils firent paraître dans Le Temps. Presque les mêmes arguments que les actuels opposants aux tours dans Paris.
Pour éviter que le cyclone de la régression nous submerge, il est vraiment temps de retrouver la voie de l’imagination architecturale !
Il faut le marteler pour être entendu : l’imagination architecturale n’est vraiment plus à Paris. Elle est à Londres, à Amsterdam, à Berlin, à Barcelone, à Madrid, à Shanghai , à Sydney. Personne ne conteste ce constat déprimant.
Chacun s’en plaint amèrement. Mais que fait-on pour remédier à cette situation ?
La ville lumière, qui a si longtemps montré le chemin de la modernité et de l’audace architecturale, est incontestablement à la traîne des principales capitales. Si certains veulent faire de Paris un musée vivant sur son glorieux passé, ils sont incontestablement en train d’y parvenir ! Merci les Verts, mais aussi à certains de mes amis de cette droite nostalgique, éternels conservateurs dans tous les domaines ! »
Ce propos préliminaires aux propositions que je fais dans mon dernier livre pour retrouver l’imagination architecturale, favoriser la construction de logements - 103.000 demandes toujours en attente ! -, créer la propriété sociale et éviter la fuite des entreprises - 130.000 emplois perdus depuis les années 90 -, se révèlent plus que jamais d’une grande actualité.
La surenchère des Verts pour faire de notre ville un chef-lieu de sous-préfecture endormie doit être absolument contrecarrée.
Un peu de courage mesdames et messieurs de la majorité.
Refusez, avec la droite et le centre, le PLU que les Verts veulent nous imposer pour les 15 ans qui viennent : un Paris conservateur éloigné de la « ville des villes » qui a toujours montré le chemin de la modernité et de la grandeur.