Intervention de Jean-Luc Romero
14èmes Etats généraux - Elus Locaux Contre le Sida
25 novembre 2009 - Conseil régional d’Ile-de-France
Monsieur le président,
Mesdames, messieurs les élus,
Mesdames, messieurs les responsables associatifs,
Chers amis,
Je vous remercie d'être à nos côtés pour ces 14èmes Etats généraux d'Elus Locaux Contre le Sida. Je remercie bien évidemment Jean-Paul Huchon pour son accueil et pour son soutien permanent et déterminé à ELCS. Le président de la région Ile-de-France fait partie des personnes qui sont là depuis les débuts d’ELCS, nous pouvons compter sur lui dans ce combat pour la vie, il sera toujours à nos côtés. Je l'en remercie très chaleureusement et très sincèrement.
Dans la lutte contre le VIH/sida, dans ce combat pour la vie, on le sait, la mobilisation du politique est essentielle. En tant qu'élu et personne séropositive, je sais comment et à quel point ces deux mondes peuvent s'entraider. Mais je sais aussi que, pour que cela soit une réalité, une donnée est nécessaire et indispensable: le courage, le courage politique. Ce courage, dans la lutte contre le VIH/sida, n'est pas une valeur propre aux élus de gauche ou de droite. Ce courage, c'est celui des élus qui savent qu'un mandat est une responsabilité et non un honneur en soi; c'est celui des élus qui savent qu'un mandat est une charge et implique des devoirs. Etre élu, c'est agir pour l'ensemble de la population, en respectant les différences et sa diversité, sans émettre des jugements péremptoires et définitifs et en affrontant la réalité. Je crois sincèrement que, dans la lutte contre le sida, ce dont nous avons tous besoin c'est de courage politique. C'est cette valeur qu'essaie d'ériger comme moteur d'action Elus Locaux Contre le Sida et ce depuis près de 15 ans. Aujourd'hui, c'est de courage politique dont nous avons besoin, courage pour affronter les réalités mais aussi courage pour innover car c'est via l'innovation que les défis, de plus en plus nombreux, pourront être relevés.
Du courage pour affronter les réalités du sida, oui, nous en avons de plus en plus besoin. Aujourd'hui on a l'impression que cette maladie qui concerne au moins 6.000 de nos concitoyens supplémentaires chaque année et tue plus de 5000 personnes par jour dans le monde passe après bien des problèmes beaucoup plus conjoncturels. Premier exemple: celui de la grippe A. Bien évidemment, c'est une priorité de santé publique et il fallait tout mettre en œuvre pour éviter une pandémie Je ne rentrerai pas dans le débat sur l'utilité et le coût de la vaccination. N'empêche, et on le voit pour la grippe A,, quand on a besoin d'argent, on le trouve. Sans faire de parallélisme macabre, je voudrais juste souligner que la grippe A a causé la mort de 6000 personnes depuis son apparition, alors que le sida, lui, cause la mort de plusieurs milliers de personnes par jour dans le monde. Et pourtant, rien qu’en France, on a pu aisément trouver plus d'un milliard pour la vaccination... Tant mieux, mais pourquoi n’arrive-t-on pas à mobiliser au niveau mondial des sommes équivalentes pour le sida ? Autre exemple: les pouvoirs publics mondiaux ont, il y a quelques mois, mis en place un plan de sauvetage pour les banques. C'était une nécessité mais quand on voit qu'après avoir dépensé plusieurs centaines de milliards d'euros, il est envisagé une baisse des contributions au fonds mondial, ça fait mal... Espérons que la crise ne soit pas une excuse pour couper certains financements indispensables à la survie de plusieurs millions de personnes dans le monde ! Je vous le rappelle, seules 4,7 millions de personnes sur les 9 millions qui en ont besoin ont un traitement !
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