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J’ai profité des fêtes de fin d’année pour relire « Mon autre famille » de Armistead Maupin ! Un livre si utile pour celles et pour ceux de ma génération qui ont eu un long chemin dans l’acceptation de l’homosexualité.
Avec ses chroniques de San Francisco, dont je parle souvent dans mes posts pour les relire régulièrement, l’américain Armistead Maupin m’a incontestablement aidé à vivre mon homosexualité puis, à accepter ma séropositivité. Ses chroniques m’ont souvent servi de refuge dans mes heures sombres. Comme pour beaucoup de LGBTQIA+ de ma génération.
D’ailleurs, ce livre fourmille d’informations sur l’origine des personnages vedettes de sa saga, Michael, Mary-Ann, Brian, Mona et bien sûr Anna Madrigal.
Sa famille sudiste très conservatrice est le fil conducteur de ses mémoires qui ne seront consacrées qu’à la première partie de sa vie.
On y devine ses souffrances face à l’absence de soutien de sa famille même si, au seuil de leur mort, ses parents sauront lui monter leur amour. Au point même d’assister anonymement à l’hommage à Harvey Milk le soir de son lâche assassinat.
Mais c’est bien cette autre famille, celle de ses amis célèbres ou anonymes qu’il a constitué peu à peu dans sa ville d’adoption, San Francisco, qui l’entoure d’amour.
Parmi ses amis célèbres, les plus anciens d’entre nous seront émus sur ses confidences concernant son ami Rock Hudson, dont on n’oubliera jamais qu’aucune compagnie aérienne n’accepta de le rapatrier de Paris à Los Angeles parce qu’il était séropositif. Et qu’il dut affréter un avion privé pour pourvoir rentrer chez lui… Et pour une somme astronomique…
Petit bonus, en fin d’ouvrage, Armistead Maupin publie la lettre que Michael envoya à sa mère pour lui dire son homosexualité. Une lettre que des milliers d’homosexuels ont utilisée pour faire leur coming out familial comme mon propre mari, Chris. Lettre toujours aussi efficace en 2025…
Vous l’avez compris, ce livre est utile. Je vous le recommande vivement…
La coïncidence a fait que j’ai entrepris la lecture du roman « Le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo, le jour même, où Donald Trump tenait des propos immondes sur les condamnés à mort que Joe Biden avait, dans un geste d’humanité, gracié.
Cela m’a immédiatement rappelé à quel point ce livre est malheureusement plus que jamais d’actualité avec 1153 mises à mort dans le monde en 2023. Peut-être plus en 2024, dont nous n’avons pas encore le sinistre recensement…
En 1829, quand parait la première édition de ce livre, la peine de mort fait enfin débat. Et Hugo veut « raturer de nos dispositifs pénaux la pénalité barbare de Louis XI, de Richelieu, mais aussi du révolutionnaire Robespierre. »
Idéaliste et visionnaire, il voulait inscrire au front de la loi l’inviolabilité de la vie humaine. Il nous faudra pourtant attendre 1981 pour y parvenir !
La force de ce texte réside dans le fait que l’auteur nous fait entrer dans ls tète du condamné peu avant son exécution. Juste avant que sa tête ne soit décapitée par la guillotine, sur la place de grève – la place de l’hôtel de ville…
De ce condamné, nous ne connaissons presque rien. Même pas la raison de sa condamnation. Ce livre veut concerner tous les condamnés à mort. Hugo le souhaite universel. Déconnecté d’affaires qui, en fonction de la nature des faits, peuvent faire débat.
Ces moments d’attente et de questionnement intime du futur supplicié sont glaciaux.
Ils mettent mal à l’aise le lecteur qui se sent impuissant et comprend qu’aucun homme ne peut ôter à la vie à un autre. Cet autre, fût-il même un assassin.
Notre qualité de membre du genre humain devrait, pour Hugo, nous conduire à refuser la barbarie de l’œil pour l’œil et la vanité dévastatrice de la vengeance.
Victor Hugo produit ici un livre contemporain dont les arguments s’imposent toujours. Il est d’une actualité brulante quand 55 pays dans le monde condamnent toujours à mort. Avec en tête, la Chine et ses tristes records…
A lire ou à relire…
Encore un livre de Raphaëlle Giordano qui m’enthousiasme et me fait du bien.
A travers ses romans, cette écrivaine a le don rare, de vous aider à vivre. Car oui, même s’il s’agit d’une merveilleuse fiction, elle nous amène à réfléchir.
Et cette fois-ci à nos singularités.
Nous avons toutes et tous nos fragilités. Et nous cherchons les stratagèmes les plus fous pour les cacher, même à nos proches. Dissimuler. La honte d’être qui l’on est.
« Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière » met en scène de nombreux personnages qui, comme nous toutes et nous tous, ont leurs fêlures.
Henriette, décoratrice d’intérieur ou Auguste, architecte paysagiste sont les deux principaux protagonistes de ce roman. Si leur histoire débute bien mal, elle démontre qu’il ne faut jamais se fier à la première impression. Elle est, la plupart du temps, trompeuse. Je vous laisse découvrir ces personnages attachants et bien d’autres qui vont aussi se livrer. Sans fausse pudeur. Totalement.
Lors de notre merveilleuse première rencontre, Raphaëlle Giordano me confiait que ses lecteurs sont surtout des… lectrices. C’est pourquoi, je conseille sincèrement aux hommes de de profiter des écrits de cette femme ô combien inspirante.
Être un homme n’interdit pas d’accepter sa sensibilité. Ses fragilités.
Et ce livre nous aide à les surpasser.
« La parole libère et répare », écrit Raphaëlle Giordano et conclut « Ne vous inquiétez pas de cette ombre qui vous suit partout, c’est elle qui dessine le mieux notre lumière ! »
Conseil à suivre à la lettre…
A lire d’urgence.