A Madrid, j’ai pu porter haut la voix des personnes vivant avec le VIH !
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Je continue de me replonger dans l’univers fantasque et queer d’Armistead Maupin en relisant ses Chroniques de San Francisco - neuf tomes à ce jour parus en France.
Après avoir relu les trois premiers tomes, j’achève la lecture du quatrième épisode « Babycakes. »
Quelle joie d’y retrouver Michael Tolliver, ce héro gay et séropositif, auquel je me suis tellement identifié pour continuer à vivre et à survivre du VIH à une époque où tout espoir paraissait impossible. Avec lui, je retrouvais espoir et confiance en l’avenir. Comme quoi, les livres nous aident vraiment à vivre…
Ce tome est, des décennies avant, annonciateur du dixième numéro des Chroniques, qui est récemment sorti en anglais, puisqu’il met en scène Michael dans un voyage à Londres, où il retrouve par hasard, Mona, l’une autres héroïnes de cette série, qui s’était sauvée de San Francisco, sans donner aucune nouvelle aux habitants du 28 rue Barbary Lane.
Mona est ici - déjà ! - évoquée comme la Dame du Manoir, presque le titre du nouvel opus « Mona of the manor. »
Autant dire qu’avant sa sortie en France, la lecture de « Babycakes » est indispensable pour comprendre la suite des Chroniques.
Et bien sûr, comme pour chaque livre de Armistead Maupin, vous êtes assurés de passer du bon temps et de vous rappeler qu’au final, la vie vaut le coup d’être vecue…
Celles et ceux qui ont vu et aimé Philadelphia, it’s a sin, The normal heart ne pourront qu’être sensibles à cette nouvelle et exceptionnelle série diffusée sur Canal Plus : « Fellow travelers ».
Cette série est inspirée du magnifique roman de Thomas Mallon, un voyage à travers quatre décennies.
Années 50, le Mc Carthysm fait rage.
Si chacun a forcément en tête la chasse aux communistes (la peur rouge) que mènera ce sénateur, on connait moins ce qu’on appela « the lavender scare », la peur violette ! C’est à dire la chasse aux homosexuels dans les administrations américaines !
Ce film commence par cette terrible histoire de « witch hunt » de gays, trop rarement évoquée et cela à travers l’histoire d’amour de Hawkins et Tim, incroyablement interprétés par Matt Bomer, déjà formidable dans The normal heart, et Jonathan Bailey.
La série revient aussi sur la libération sexuelle, le développement de l’usage festif des drogues dans les années 70 avec l’avènement du disco.
Elle se termine enfin par les terribles années 80 et l’arrivée fatale du sida pour la communauté gay.
Celles et ceux qui, comme moi, ont connu ces années de cendre et ont perdu la plupart de leurs amis jusqu’aux années 95, vont être particulièrement touchés par cette série.
Cette merveilleuse série de 8 épisodes se termine en effet sur l’un des plus grands drames contemporains que ma génération a connu et vécu. Près de 40 millions de morts à ce jour…
Je ne vous cache pas que le dernier épisode vous remue tout particulièrement.
A découvrir absolument pour les survivants de cette époque, mais aussi et surtout pour les plus jeunes d’entre vous qui n’imaginent sûrement pas ce que fut de voir, à 20 ans, disparaître nos amis de 20, 25 ou 30 ans dans des souffrances atroces. Ce sont ces fins de vie tragiques qui me conduiront d’ailleurs au combat pour une fin de vie digne et libre.
En résumé, une série à voir absolument et j’oserai même le dire, et je ne le fais pas souvent, un véritable chef d’œuvre…
Philadelphia a 30 ans !
Ce film avait permis une véritable prise de conscience du grand public des horribles stigmatisations que subissaient les personnes vivant avec le #VIH/#sida, qui étaient considérées comme de vraies pestiférées.
Il a fait comprendre que le combat contre le sida ne peut exister sans une lutte efficace contre les discriminations.
30 ans plus tard, malheureusement, les progrès médicaux considérables n'ont pas été suivis des mêmes progrès sociétaux.
Aujourd'hui, vivre avec le VIH reste un vrai défi quotidien.