Ne jamais oublier mon pays la France, à qui je dois tant
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La coïncidence a fait que j’ai entrepris la lecture du roman « Le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo, le jour même, où Donald Trump tenait des propos immondes sur les condamnés à mort que Joe Biden avait, dans un geste d’humanité, gracié.
Cela m’a immédiatement rappelé à quel point ce livre est malheureusement plus que jamais d’actualité avec 1153 mises à mort dans le monde en 2023. Peut-être plus en 2024, dont nous n’avons pas encore le sinistre recensement…
En 1829, quand parait la première édition de ce livre, la peine de mort fait enfin débat. Et Hugo veut « raturer de nos dispositifs pénaux la pénalité barbare de Louis XI, de Richelieu, mais aussi du révolutionnaire Robespierre. »
Idéaliste et visionnaire, il voulait inscrire au front de la loi l’inviolabilité de la vie humaine. Il nous faudra pourtant attendre 1981 pour y parvenir !
La force de ce texte réside dans le fait que l’auteur nous fait entrer dans ls tète du condamné peu avant son exécution. Juste avant que sa tête ne soit décapitée par la guillotine, sur la place de grève – la place de l’hôtel de ville…
De ce condamné, nous ne connaissons presque rien. Même pas la raison de sa condamnation. Ce livre veut concerner tous les condamnés à mort. Hugo le souhaite universel. Déconnecté d’affaires qui, en fonction de la nature des faits, peuvent faire débat.
Ces moments d’attente et de questionnement intime du futur supplicié sont glaciaux.
Ils mettent mal à l’aise le lecteur qui se sent impuissant et comprend qu’aucun homme ne peut ôter à la vie à un autre. Cet autre, fût-il même un assassin.
Notre qualité de membre du genre humain devrait, pour Hugo, nous conduire à refuser la barbarie de l’œil pour l’œil et la vanité dévastatrice de la vengeance.
Victor Hugo produit ici un livre contemporain dont les arguments s’imposent toujours. Il est d’une actualité brulante quand 55 pays dans le monde condamnent toujours à mort. Avec en tête, la Chine et ses tristes records…
A lire ou à relire…
Encore un livre de Raphaëlle Giordano qui m’enthousiasme et me fait du bien.
A travers ses romans, cette écrivaine a le don rare, de vous aider à vivre. Car oui, même s’il s’agit d’une merveilleuse fiction, elle nous amène à réfléchir.
Et cette fois-ci à nos singularités.
Nous avons toutes et tous nos fragilités. Et nous cherchons les stratagèmes les plus fous pour les cacher, même à nos proches. Dissimuler. La honte d’être qui l’on est.
« Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière » met en scène de nombreux personnages qui, comme nous toutes et nous tous, ont leurs fêlures.
Henriette, décoratrice d’intérieur ou Auguste, architecte paysagiste sont les deux principaux protagonistes de ce roman. Si leur histoire débute bien mal, elle démontre qu’il ne faut jamais se fier à la première impression. Elle est, la plupart du temps, trompeuse. Je vous laisse découvrir ces personnages attachants et bien d’autres qui vont aussi se livrer. Sans fausse pudeur. Totalement.
Lors de notre merveilleuse première rencontre, Raphaëlle Giordano me confiait que ses lecteurs sont surtout des… lectrices. C’est pourquoi, je conseille sincèrement aux hommes de de profiter des écrits de cette femme ô combien inspirante.
Être un homme n’interdit pas d’accepter sa sensibilité. Ses fragilités.
Et ce livre nous aide à les surpasser.
« La parole libère et répare », écrit Raphaëlle Giordano et conclut « Ne vous inquiétez pas de cette ombre qui vous suit partout, c’est elle qui dessine le mieux notre lumière ! »
Conseil à suivre à la lettre…
A lire d’urgence.
Joyeux réveillon a toutes et tous.
Et surtout des penses pour celles et pour ceux qui ne vont pas bien ou sont dans la solitude...
La journaliste Delphine Minoui nous offre avec « Les passeurs de livres de Daraya, une bibliothèque secrète en Syrie » un témoignage d’une très émouvante actualité et un vrai bijou littéraire.
Au printemps syrien de 2011, une ville, Daraya, située à sept kilomètres de Damas, résiste avec la force du désespoir au tyran Bachar El-Assad.
Ahmad, Shadi, Hussam ou encore Omar rêvent de démocratie. Loin d’autres jeunes syriens désespérés qui, dans d’autres villes, vont se radicaliser face à la brutalité inouïe de leur dictateur, et tomber aux mains d’islamistes radicaux ou de terroristes.
Dans cette cité, cible privilégiée du régime dictatorial et criminel, ces hommes et tant d’autres vont récupérer les livres ensevelis sous les décombres des immeubles bombardés, identifier leurs propriétaires et créer une véritable bibliothèque.
Cette bibliothèque secrète va devenir un lieu de vie et de démocratie fonctionnant entre les bombes qui assaillent sans interruption Daraya.
Pour oublier quelques instants cette guerre, ces jeunes hommes vont se plonger – se noyer même ! - dans la lecture, alors que plusieurs d’entre eux n’avaient jamais lu un seul ouvrage de leur vie.
Delphine Minoui, via l’application WhatsApp, va rester en contact avec ces jeunes hommes jusqu’à l’évacuation totale de la ville par les autorités toujours dévouées eu tyran syrien.
Omar ne survivra pas, mais ses amis continuent à leur manière leur combat, mais jusqu’à présent loin de Daraya.
La journaliste Delphine Minoui leur a donné la parole dans un documentaire. Je dirai plutôt, qu’elle a souhaité rendre un hommage à leur courage et à leur résilience.
A l’aune des évènements récents et de la chute du tyran – enfin ! -, ce livre nous rappelle la tyrannie et la violence qu’auront connu, pendant plusieurs décennies, les Syriens.
Et belle anecdote, la journaliste-auteure a pu visiter récemment, en ce mois de décembre 2024, cette bibliothèque secrète qui l’aura professionnellement et émotionnellement mobilisé pendant plusieurs années.
Ne ratez pas cette histoire.
Elle redonne confiance en l’avenir…