Invité du Grand Journal de Canal Plus à 19h
Ce mercredi, à 19h, je serai l'un des invités du Grand Journal de Canal Plus sur la levée partielle de l'interdiction du don du sang aux gays.
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Ce mercredi, à 19h, je serai l'un des invités du Grand Journal de Canal Plus sur la levée partielle de l'interdiction du don du sang aux gays.
Ouverture partielle du don du sang aux gays :
Une décision symbolique attendue.
Une décision qui ne va pas assez loin !
Jean-Luc Romero-Michel, président d’Elus Locaux Contre la Sida (ELCS) se dit très satisfait que la ministre, Marisol Touraine, ait tenu ses engagements et est suivie de manière très attentive ce dossier de l’interdiction opposée aux homosexuels de donner leur sang, et ce à vie. Ceci constitue un indéniable progrès.
Pour rappel, dès 2006, ELCS avait saisi la HALDE de cette interdiction et ensuite le Défenseur des droits en 2011.
Pour autant, le président d’ELCS juge que cette décision ne va pas assez loin et reflète une nouvelle fois une vision fondée sur les populations à risques et non sur les comportements à risques, en somme une vision toujours marquée par une stigmatisation des homosexuels.
Une nouvelle fois, une énième fois, afin de garantir tant le respect des droits humains que la santé publique, Jean-Luc Romero-Michel demande que ce soit les comportements à risque qui soient pris en compte et non l’orientation sexuelle. Comme l’Espagne et l’Italie l’ont fait depuis plus de 10 ans !
Etre gay n’est pas un risque, être hétérosexuel n’est pas un risque. Le seul risque, ce sont les comportements !
A noter
La position d’Elus Locaux Contre le Sida sera développée lors des 20e Etats généraux de l’association qui vont se tenir aujourd’hui, à partir de 16h30, au Ministère de la santé.
Plus d’informations : elcs.fr
Ce jeudi soir, je visiterai le Centre LGBT Paris-Ile-de-France.
En ma qualité de président du CRIPS, il s'agit de redire notre soutien à cette structure qui abrite plusieurs dizaines d'associations LGBT de Paris et de notre région capitale.
Pour la 19e année, ce samedi, à Paris, l’Existrans portera haut et fort les revendications des personnes transsexuelles pour plus d’égalité et de dignité. L’occasion de se poser une question simple : où en est-on des droits des personnes transsexuelles ? Malgré les promesses, malgré les rapports, malgré les déclarations, malgré tout ça … la réalité est que l’on n’en est pas bien loin. Cette réalité m’est et doit nous être à toutes et tous insupportable.
Alors oui, pour reprendre une partie du mot d’ordre de cette 19e édition de l’Existrans: le monde avance, la France recule !
Aujourd’hui, l’urgence est devant nous. Soyons clairs et disons-le sans ambages, les personnes transsexuelles sont maltraitées par notre société. Oui maltraitées, j’assume à 100% ce mot, son utilisation et sa portée. Ces personnes ne doivent pas être tolérées –quelqu’un serait donc supérieur à l’autre et aurait donc tout pouvoir pour tolérer ou non ce même autre? - mais acceptées de manière pleine et entière. Les personnes transsexuelles sont des citoyens à part entière. Tout simplement et totalement. Avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Les mêmes droits … ? En fait, concrètement non. Assurément pas.
J’en veux pour preuve, non pas des impressions forcément subjectives, mais les chiffres : selon une enquête de l’IDAHO en 2014, 85% des trans déclarent avoir déjà subi un acte transphobe au quotidien et 64% avoir été rejetés du système de sante à cause de leur transidentité. Les personnes interrogées ont perdu un contact avec un ou des amis dans 69% des cas, un contact avec un ou des membres de la famille dans 42% des cas, un travail dans 28 % des cas. Ces discriminations sont constatables et pourtant seuls 3% des personnes trans vont porter plainte. Oui, 3 personnes sur 100… Le constat est claire, limpide même. Il devrait nous révolter, pousser les pouvoirs publics à réagir de manière extrêmement forte et urgente mais, concrètement, il n’en est rien. Les personnes trans sont, à moins d’événements très médiatiques traitées d’une manière très souvent – trop souvent sensationnalistes, oubliées, mis de côté, frappés d’invisibilité. Et c’en est assez !
Bien sûr les citoyens quelques fois par bêtise, souvent par méconnaissance adoptent des attitudes inappropriées à l’encontre des personnes séropositives, abreuvés il est vrai par une image très souvent réductrice que l’on trouve à foison dans les médias. Ils sont responsables, nous sommes responsables de la vulnérabilité des personnes trans et du niveau de discrimination particulièrement haut. Mais ce sont bel et bien les politiques publiques qui favorisent terriblement cette vulnérabilité : sous-information, difficultés juridiques liées au changement d’état civil, à l’accès à l’emploi et au logement, obstacles à l’accès aux soins et à la prise en charge …
Les revendications de l’Existrans sont légitimes et je m’y associe pleinement. La solution peut bien sûr venir directement du gouvernement mais il est tout aussi possible de regarder du côté de l’Europe. Oui, vous savez, l’Europe si souvent mise en avant comme source de tous les maux de la France. Hypocrisie très simple que de mettre la faute sur l’autre … Sur ce dossier des droits des trans, l’Europe a la solution. Le 22 avril 2015, le Conseil de l’Europe votait la résolution 2048. Toutes les thématiques y sont abordées : législation contre la transphobie, traitements de conversion sexuelle, soins de santé et bonnes pratiques, reconnaissance juridique explicite faisant référence à l’identité de genre du genre, sensibilisation du grand public formation des professionnels de santé….
Reste à savoir désormais ce que fera la France: accepter délibérément de laisser les personnes transsexuelles dans un statut de sous-citoyen ou prendre la voie induite par ce qui est inscrit au fronton des édifices de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité » ? Reste à savoir ce que nous, nous ferons en tant que citoyen : nous complaire dans les préjugés ou adopter un regard sans préjugés.
La presse vit, ces dernières années, une période bien sombre.
La crise économique a fait baisser drastiquement les budgets publicitaires des grandes compagnies. Et les journaux sont tous dans une situation complexe et difficile. Tous...
Sans compter, une certaine désaffection des lecteurs qui évoluent dans leur manière de suivre l'information, négligeant trop souvent le devoir d'analyse et les points de vue que portaient de nombreux journaux.
Évidemment, cela est encore plus difficile pour les médias LGBT qui contrairement, à ce qui se passe dans d'autres grands pays européens, ont le plus grand mal du monde à être soutenus, publicitairement parlant, par les grands annonceurs français qui demeurent décidément très frileux lorsqu'il s'agit de s'adresser au public LGBT.
Oui, en 2015, s'adresser directement aux lecteurs d'un magazine gay n'est pas une évidence dans notre pays. Et cela fait des dégâts.
En juillet, alors que la période estivale s'ouvrait, la fin de Têtu a assommé beaucoup de militants et de lecteurs.
Têtu, comme Gai Pied auparavant, a aidé tant d'homosexuels à se construire, à mieux se comprendre et parfois même à devenir militants de l'égalité.
Têtu, avec Têtu Plus, était aussi une référence dans l'information sur la lutte contre le sida avec ce numéro annuel que tant de personnes séropositives ou intéressées par la maladie attendaient avec impatience. Un numéro indispensable pour qui voulait connaître notamment les dernières avancées des thérapies anti sida.
Et bien, tout cela serait rayé d'une simple décision de justice.
Le plus grand magazine LGBT francophone, connu dans le monde entier, respecté de ses confrères, aurait disparu au milieu de l'été 2015. Qu'il me soit permis de penser à toute l'équipe de ce journal qui, du jour au lendemain, s'est retrouvée à la rue.
Malgré cette décision, Têtu ne peut disparaître et il faut espérer que ce titre va renaître de ses cendres. C'est possible !
J'en profite aussi pour rendre hommage au media web LGBT, Yagg. Ce portail est aussi indispensable à qui veut connaître toutes les informations sur les sujets liés à l'homosexualité, la transsexualite ou encore le sida. N'attendons pas que ce site disparaisse pour le soutenir.
Friendly est aussi toujours là... Soutenons-le aussi.
Si nous ne voulons plus voir disparaître les titres de la presse gay, qui donnent des informations que nous ne retrouvons dans aucun autre media et permettent aussi la visibilité des LGBT, il nous appartient de les soutenir, de nous y abonner...
Maintenant. Sans tarder !
Il y a deux ans, juste après mon mariage, un twitto s’est acharné sur moi sur Twitter avec des propos violemment homophobes et des menaces. L'auteur présumé comparaît cet après-midi au Tribunal correctionnel de Paris.
Comme de nombreux militants LGBT, j’ai l’habitude, depuis le mariage pour tous, d’être la victime de nombreuses insultes et menaces notamment sur les réseaux sociaux.
Si j’ai poursuivi ce compte, c’est suite au sentiment d’humiliation que j’ai ressenti quand il a publié une photo d’un drap plein d’excréments avec la légende « le mariage est consommé. »
Paradoxalement, les menaces de mort régulières, les insultes homophobes ou sérophobes me blessent moins et souvent ne m’atteignent pas.
Hormis cet été où j’ai dû porter plainte car les menaces de mort étaient plus précises, je ne recours que rarement à la justice.
Mais, je pense qu’il est aussi de ma responsabilité de militant de dire stop à cette haine sur les réseaux sociaux en saisissant la justice car je sais que bien d’autres homosexuels qui ne peuvent dire leur identité ou ont du mal à assumer vivent douloureusement ce déferlement permanent de haine homophobe.
A l’occasion du procès contre un internaute qui m’a diffamé et qui se déroule au tribunal correctionnel de Paris, je suis l’invité de France Info ce jeudi à 8h45.
Monsieur le directeur général
Si Twitter est un formidable outil de partage, d’information, de mobilisation - c’est mon avis le plus sincère -, il sert aussi de haut-parleur à bien des extrémistes notamment aux homophobes.
Combien de fois ai-je été confronté à des personnes qui déversaient insultes, menaces, appels aux meurtres à mon encontre ? Combien de fois ai-je pu être harcelé par des personnes qui annonçaient vouloir me lyncher, me tuer ? J’avoue que je ne les compte plus. Combien de fois ai-je demandé l’intervention de Twitter ? J’avoue que je ne les compte plus non plus, avec d’ailleurs une réaction proche du zéro de la part de Twitter.
Depuis des semaines, ces menaces se multiplient et atteignent des proportions considérables, je me permets de vous en envoyer quelques exemples ci-joint. Alors que dois-je faire Monsieur le directeur général ? Me conseilleriez-vous de fermer mon compte ? De mon côté, j’ai décidé d’aller en justice : un procès aura lieu en octobre et j’ai déposé une nouvelle plainte ce lundi.
Monsieur le directeur général, si moi j’ai, du fait de mes années de combat et de militantisme, sans doute une résistance supérieure à d’autres, imaginez les conséquences que peut avoir ce type de harcèlement sur un jeune gay ? Rappelez-vous tout de même qu’un jeune gay a sept fois plus de risques de faire une tentative de suicide qu’un jeune hétéro… Un chiffre dramatique. Alors bien sûr, incriminer seulement Twitter serait injuste, tout autant que de nier sa responsabilité.
Nouvellement nommé à ce poste de directeur général, j’espère pouvoir trouver en vous un interlocuteur à l’écoute de ces problématiques et c’est dans cette optique, dans un esprit non pas accusatoire mais de dialogue, que je souhaiterais vous rencontrer. La permanence d’Elus Locaux Contre le Sida est à la disposition de vos collaborateurs pour organiser ce rendez-vous (01.42.72.36.46.).
Dans l’attente de vous rencontrer, je vous prie de croire, Monsieur le directeur général, en l’expression des mes sentiments les meilleurs.
Pendant la 2ème guerre mondiale, le mathématicien anglais Alan Turing a permis de décoder le code Enigma des Nazis.
Grâce à cette découverte, on estime que cela a permis de sauver plus de 14 millions de vies.
La société n'est pas vraiment reconnaissante avec ceux qui lui apportent tant.
Après la guerre, Alan Turing sera persécuté pour son homosexualité.
Celui qui a sauvé des millions de vies sera même condamné à deux ans de prison qui seront commués en deux ans de soins - une thérapie hormonale - pour lui extirper son mal, son ... Homosexualité !
Ce génie ne tiendra pas et se suicidera au bout d'un an et mourra à 41 ans, le 7 juin 1954.
Le film de Morten Tyldum "The imitation game" raconte cette histoire avec humanité mais sans concessions.
Un film à voir pour comprendre ce que notre civilisation doit à Turing, mais aussi pour se rappeler les ravages que fera la pénalisation de l'homosexualité en Angleterre ou plus de 49 000 anglais, dont Oscar Wilde, furent condamnés pour comportement indécent entre 1885 et 1967.
Il faudra attendre 2013 pour que la reine Elisabeth II accorde un pardon général à ces êtres injustement condamnés pour avoir simplement aimé un être de même sexe ...
Chasse aux homosexuels au Sénégal : assez !
Par Jean-Luc Romero-Michel
De la prison. Une peine de 6 mois. Voilà ce à quoi, aujourd’hui, ont été condamnés 7 sénégalais. De quoi étaient-ils accusés pour être condamnés à cette lourde peine ? D’actes contre-nature. Concrètement ? D’être homosexuels ! Il y a un mois, ces 7 personnes étaient arrêtées, sur dénonciation, dans un appartement privé et donc un mois plus tard … 6 mois de prison pour homosexualité !
J’étais moi-même en mission au Sénégal au moment de l’arrestation de ces personnes. J’y rencontrais, comme à chaque fois, les activistes des droits LGBT qui œuvrent de manière extrêmement courageuse pour rendre la société sénégalaise plus tolérante et respectueuse des différences. Je le constate d’ailleurs, et avec beaucoup de peine, à chacun de mes déplacements au Sénégal : la situation n’avance pas sur cette question des droits humains malgré sa totale légitimité.
Rappelons ici la situation juridique: au terme du Code pénal sénégalais, de l’article 319 plus précisément, les actes homosexuels sont passibles de 5 années d’emprisonnement. Alors bien sûr, les autorités sénégalaises ont déjà affirmé que l’homosexualité n’est pas criminalisée en tant que telle se basant sur une lecture littérale du texte de l’article de loi qui dispose que: « quiconque aura commis un acte impudique contre nature avec un individu de même sexe sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à1 500 000 francs. Si l'acte a été commis avec un mineur de moins de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé ». Si le Code pénal ne définit pas explicitement ce qu’est un « acte impudique contre nature », il est clairement utilisé contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle. C’est une évidence objectivement constatable et constatée !
Par le passé déjà, le Sénégal a utilisé cet article, je pense notamment à l’arrestation, en janvier 2009, de 9 hommes qui ont été condamnés à 8 années d’emprisonnement pour « conduite indécente et actes contre nature et association de malfaiteurs ». Ils étaient homosexuels et faisaient de la prévention au VIH … Une mobilisation internationale extrêmement forte s’était alors déclenchée pour dénoncer cette condamnation et en avril 2009, la Cour d’Appel de Dakar l’a annulée. Cela n’a pas empêché les médias de relayer des messages dramatiquement homophobes en appelant à agresser les homosexuels … Ce traitement médiatique, c’est aussi celui qu’ont dû subir ces 7 personnes : je le répète, j’étais sur place, et j’ai lu les « une » des journaux, j’ai lu la haine. C’était terrible…
Le Sénégal doit faire évoluer sa législation. C’est ma conviction profonde. Il ne s’agit pas là de donner des leçons de démocratie, de se poser en donneur de leçons ; il s’agit simplement que le Sénégal respecte ses obligations internationales issues du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, notamment son article 17 (« nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation ») ou de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Depuis longtemps, les acteurs associatifs comme Human Rights Watch ou Amnesty International demandent au Sénégal la mise en place d’une politique respectueuse des droits des personnes. C’est également la même demande qui est faite par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Sans succès jusqu’à maintenant.
Aujourd’hui, il est temps. Il est temps pour le Sénégal de faire preuve d’un réel volontarisme dans la mise en place d’une politique respectueuse des droits humains. Il est temps de mettre en place une politique de promotion de la tolérance, une politique d’éducation à la tolérance et au respect des différences. Il est temps pour l’Etat sénégalais de faire en sorte que chacun de ses citoyens aient les mêmes droits.
Quel meilleur signe cela pourrait être que le président sénégalais, M. Macky Sall, gracie ces 7 personnes ?
Le président d’Elus Locaux Contre le Sida, Jean-Luc Romero-Michel, se dit consterné après la condamnation à 6 mois de prison pour 7 sénégalais, accusés, sur la base de l’article 319 du code pénal sénégalais, d’actes contre-nature : en somme d’homosexualité !
Pour rappel, ces 7 sénégalais avaient été arrêtées, sur dénonciation, dans un appartement privé il y a un mois et depuis, la presse sénégalaise s’est déchaînée faisant preuve d’une terrible homophobie, c’est ce qu’a pu constater Jean-Luc Romero-Michel, présent à Dakar au moment des arrestations.
Le président d’ELCS rappelle que la pénalisation de l’homosexualité au Sénégal est une réalité dramatique qui conduit à des arrestations mais aussi, plus largement, à des injures et des violences homophobes au quotidien pour les personnes LGBT.
En lien avec les activistes sénégalais, Jean-Luc Romero-Michel appelle à une mobilisation d’ampleur pour demander au président sénégalais la grâce de ces 7 personnes.
A cet effet, il a lancé, ce jour, une pétition sur le site change.org.
Je viens de terminer la lecture du merveilleux livre de Alysia Abbott "Fairyland - un poète homosexuel et sa fille à San Francisco dans les années 1970" sorti en avril dernier chez Globe.
J'en ressort ému et touché.
Ému, car Alysia raconte avec beaucoup d'amour la vie de son père, le poète Steve Abott, auteur d'une dizaine d'ouvrages parus entre 1978 et 1993 et mort du sida. Elle narre avec pudeur, mais aussi sans concessions, la vie d'un homme gay, d'un activiste qui a soutenu Harvey Milk, d'un poète "queer" et surtout d'un père aimant - un des premiers "homoparents" à s'assumer.
Touché, car elle parle du coming out des proches des LGBT. On parle souvent du coming out que, nous les homosexuels devons faire mais rarement de celui de nos parents, de nos enfants...
En effet, assumer face à toute la société que notre proche est gay nécessite souvent un parcours. C'est ce parcours d'Alysia qui touche et que je recommande à celles et ceux qui doutent qu'un parent LGBT n'est pas apte à construire une famille. Car, grâce à Alysia, on se rend compte que la famille qu'elle composait avec son père queer était bien une famille comme les autres, avec ses doutes et ses joies.
A la fin de ce livre, on ressent même l'attachement viscéral au combat gay d'Alysia, hétérosexuelle assumée et mère de deux enfants, qui conclut "cette histoire des gays est mon histoire des gays. Cette histoire gay est notre histoire gay a tous."
Au delà de l'histoire du poète gay et de sa fille, c'est toute une partie de l'histoire homosexuelle qui défile. San Francisco est une ville mythique pour notre histoire. C'est la ville de Harvey Milk mais c'est aussi une des villes qui a payé le plus fort tribu au sida. Ce livre nous le rappelle utilement en cette époque où tout le monde semble avoir oublié le VIH.
Je ne peux que vous recommander ce livre utile et émouvant !
Je continue la publication des photos qui ont marqué mon 1er semestre.
Ces photos ont été prises à Montpellier début juillet.
A la demande de Vincent Autun, j’étais l’un des deux parrains de cette nouvelle édition de la Lesbian and Gay Pride.
Ce fut un véritable honneur de parler devant les 20 000 participants réunis place de la comédie.
La bataille pour l’égalité continue !
« Quand aimer devient un crime », Cette expression que je reprends à mon compte pour cette tribune est en fait le titre du rapport d’Amnesty International de 2013 sur la criminalisation des relations sexuelles entre personnes de même sexe en Afrique sub-saharienne. C’est une phrase qui, je crois, prend tout son sens quand on se rappelle que dans près de 40 pays en Afrique, l’homosexualité est un délit. Alors bien sûr, certains auront à cœur de répondre que dans le droit français aussi, il est possible de trouver quelques vieilles dispositions oubliées, non-appliquées et qui n’ont pas été abolies…Ce serait là une réponse terriblement médiocre et éminemment inhumaine : on parle de prison, voire même de peine de mort, pour des personnes dont le seul crime est d’aimer une personne du même sexe qu’elle ! Regardez les actualités sur une période de un ou deux ans, on ne compte plus le nombre de condamnations, le nombre de lynchages, le nombre d’appel à la chasse aux homosexuels de la part d’officiels africains au pouvoir ou de représentants religieux.
Face à cette situation absolument dramatique, doit-on attendre une réaction de l’Union Africaine : je pense que clairement la réponse est non ! Pourquoi ? Tout simplement, parce que son président est Robert Mugabe, un dictateur chez qui l’on constate une haine viscérale à l’encontre des LGBTI depuis bien des années. Un exemple de ces diatribes ? « Cela dégrade la dignité humaine. C'est contre nature, et il n'est pas du tout question de permettre à ces personnes de se comporter pire que des chiens et des porcs. Si les chiens et les porcs ne le font pas, pourquoi les êtres humains le doivent-ils ? ». J’aurais pu aussi choisir des extraits de ces interventions où il appelle au meurtre des homosexuels… Avec Mugabe, sur cette question, on a dramatiquement le choix …
Mais si la réaction ne vient pas de cette institution, l’espoir existe bel et bien.
D’une part parce que le focus est mis sur cette question par Barack Obama, actuellement en déplacement en Afrique et que l’on aime ou pas, on connaît la puissance diplomatique des Etats-Unis et leur capacité à impulser le changement. Au Kenya, ce samedi, il a été très clair en affirmant : « J'ai été constant à travers toute l'Afrique là-dessus. Je crois au principe selon lequel chacun doit être traité de manière égale devant la loi (...) et que l'Etat ne devrait discriminer personne sur la base de son orientation sexuelle ». Il a rajouté : « En tant qu'afro-américain aux Etats-Unis, je suis douloureusement conscient des conséquences de la discrimination ».
D’autre part, et c’est là un élément sur lequel il faudra savoir s’appuyer, certains pays en Afrique font preuve de progressisme sur cette question des droits des LGBTI, cassant ainsi l’image qu’on pourrait avoir de l’Afrique comme continent unanimement homophobe. Prenons le cas le plus évident avec l'Afrique du Sud, pays qui a autorisé l'adoption par des couples de même sexe en 2002 et légalisé le mariage entre personnes de même sexe en 2006. Certains disent que ce pays est un peu à part, moi je pense plutôt, pour bien connaître ce pays qu’il peut faire cas d’école et que cela peut être un modèle à suivre !
Je le disais : l’espoir est de mise mais la question que je me pose, c’est que faisons nous, nous, pour le créer et l’entretenir ? Pas grand-chose …
Et surtout qu’allons nous faire alors que 7 sénégalais risquent la prison pour relations homosexuelles. Oui, au Sénégal, pays où beaucoup aiment à passer leurs vacances ! On y jette en prison les homosexuels ! Je reviens de Dakar, j’y ai rencontré les rares activistes qui résistent courageusement, et 7 personnes ont donc été arrêtés pour je cite des actes contre-nature. Ils vont être jugés aujourd’hui. Cela devrait nous révolter, nous mettre en colère, cela devrait faire l’objet d’une réaction de la diplomatie française et européenne. Cela devrait et cela ne fait rien. Tout le monde s’en fiche. Ce sont les vacances, on lit les magazines people. Alors mesdames et messieurs du Quai d’Orsay, mesdames et messieurs de l’Union européenne, faites-moi mentir ! Faites que la France et l’Europe se mobilisent pour qu’aimer ne soit pas un crime !
A lire sur The Huffington Post (ici).
Les missions à l'étranger ont ceci de bon qu'elles permettent souvent de visionner des films que je n'ai pas le temps de voir en salle.
Il y a des mois que je voulais voir Pride. Mon déplacement à Dakar m'a enfin permis d'y remédier. Il était temps de voir ce magnifique film de Matthew Warchus !
Ce film relate la mobilisation singulière de lesbiennes et gays Londoniens pour soutenir les mineurs lors de cette terrible grève de 1984 qui dura un an. Face à l'inflexibilité et la dureté d'une Margaret Thatcher, une poignée de militants ont voulu se mobiliser pour des mineurs qui subissaient les mêmes violences policières que les homosexuels. Durant l'été 1984, ces militants proclament :
"Pas logique de défendre les droits des gays et pas ceux des autres" et créent "les Lesbiennes et gays en soutien des mineurs".
Pas facile de soutenir des mineurs dont certains - on est dans les années 80 ! - ont de sacrés préjugés et vont un temps refuser l'aide de ces "pervers"!
L'ironie fera que l'aide de ce groupe d'activistes gays se révélera l'une des plus efficace et finira par rallier les plus récalcitrants !
A tel point que lors de la Gay Pride de Londres le 29 juin 1985, après avoir dû mettre fin à leur grève, les mineurs vinrent en nombre soutenir les homosexuels.
Ce film qui mélange deux luttes démontre l'efficacité de la solidarité.
Il aborde tous les thèmes souvent avec humour, de l'homophobie au sida qui commençait ses terribles ravages.
Un film à voir pour le combat. Pour l'œuvre !
Et comme le dit une des interprètes du film à un mineur inquiet d'héberger un activiste gay : "Pas besoin d'imiter Barry White, il sait que tu es hétérosexuel !"
Alors que j’étais jeudi et vendredi, à Dakar, en mission pour la région Ile-de-France pour notre coopération décentralisée VIH/sida/santé, Djamil Bangoura, président de Prudence, un des rares activistes gays à oser parler ouvertement au Sénégal - l’homosexualité y est toujours criminalisée ! - est venu me parler des 7 gays qui venaient d’être arrêtés et qui ont fait l’objet, jeudi dernier, d’un véritable lynchage médiatique.
La lecture de la Une du quotidien Grand Place est édifiante :
« Retour sur l’arrestation d’homosexuels à Golf
Comment la police a démantelé le réseau
Les 7 déviants sont des tailleurs
Surpris nus sous la douche. »
Quant à la couverture médiatique de cette affaire, elle sera édifiante dans les journaux télévisés du soir où la parole ne sera donnée qu’à des représentants religieux qui expliqueront les terribles dangers de l’homosexualité pour la société sénégalaise et la nécessité de punir très sévérement les « déviants » !
Evidemment, comme toutes les affaires d’arrestation de gays qui se multiplient au Sénégal, on noie cela au milieu d’autres accusations. Ici, l’un aurait volé de l’argent à sa mère, d’autres auraient fumé du cannabis, d’autres enfin étaient nus sous la … douche !!!
Djamil a essayé de nous obtenir une autorisation pour aller voir ces jeunes gens en prison mais n’y est pas parvenu vendredi.
Les nouvelles dont il dispose sont cependant inquiétantes : les 7 hommes devraient être jugés mardi. On ne connait pas encore la totalité des charges. Mais, tout semble fait pour accélérer la procédure judiciaire et empêcher quiconque de réagir en cette période estivale pour bien des diplomates !
Nous ne pouvons évidemment laisse tomber nos amis homosexuels au Sénégal.
Alors que Barak Obama, samedi, a osé rappeler, en Afrique, la nécessité de donner des droits aux homosexuels, les diplomaties française et européenne ne peuvent être aux abonnés absents. J’en appelle donc à elle mais aussi à des ONG comme Amnesty International qui est implantée et très respectée au Sénégal.
Nous ne pouvons fermer les yeux et laisser, une fois de plus, un pays ami avec qui nous partageons tant de combats, bafouer ainsi les droits humains. Il en va de la défense de nos valeurs mais aussi de la défense universelle des droits humains !