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Mes déplacements à l'étranger - Page 12

  • Mon discours d'Amsterdam sur la situation française sur la fin de vie et les actions ADMD

    Chers amis,

     

    Je suis Jean-Luc Romero-Michel, président de l’ADMD-France depuis 2007. L’ADMD réunit plus de 67.000 membres et est représentée sur le tout le territoire – y compris outre-mer – grâce à ses 130 délégations. Nous gagnons actuellement 10.000 adhérents nouveaux par an.

    En introduction, je voudrais vous dire que nos sondages indiquent tous que 90% des Français sont favorables au droit de mourir dans la dignité et à la légalisation de l’euthanasie. Et plus encore, 98% des Français de plus de 65 ans le sont dans la plupart des études.

     

    Alors, me direz-vous, nous devrions avancer et la France devrait se doter très prochainement d’une loi sur l’euthanasie active et le suicide assisté. D’autant plus que François Hollande, lors de sa campagne, a fait la proposition de légaliser une aide à mourir et que le premier ministre, Manuel Valls, était le rapporteur, à l’Assemblée nationale, en 2009, d’une proposition de loi relative au droit de finir sa vie dans la dignité. Toutes les conditions semblaient donc réunies pour agir dans le sens que veulent les Français. Aucun risque politique puisqu’un tel dispositif est plébiscité depuis plus de vingt ans. Aucun risque juridique puisque nous avons en Europe de brillants précurseurs : Pays-Bas, Belgique et Luxembourg. Sans oublier le suicide assisté chez nos amis suisses.

     

    Alors quoi…

     

    C’était sans doute sans compter sur la peur panique qu’ont les gouvernants français de réformer notre société. François Hollande a pourtant réformé le mariage en l’ouvrant aux couples de même sexe. Mais l’ampleur des manifestations orchestrées par des fanatiques homophobes et violents, par des religieux extrémistes l’a vacciné, semble-t-il, de toute autre réforme. Fut-elle – encore une fois – plébiscitée par les Français.

     

    Enfermé au Palais de l’Elysée, n’écoutant que ses conseillers dont l’un est – encore une fois – professeur de médecine, il lui semble devenu urgent d’attendre pour légaliser l’euthanasie. Il a préféré faire voter une loi soit disant consensuelle.

     

    Mais réforme-t-on en profondeur une société dans le seul consensus ? Le consensus, c’est le plus petit dénominateur commun. La mollesse. L’insatisfaction généralisée. Les pro sortent frustrés, les anti sortent trahis.

     

    Je vais essayer de vous présenter d’abord ce qu’il s’est passé depuis l’élection de François Hollande au printemps 2012 (1), puis de vous décrire la situation actuelle et le ressenti de nos militants (2) et enfin ce que nous faisons pour obtenir la loi d’ultime liberté que nous revendiquons depuis 36 ans (3).

     

    1) Que s’est-il passé depuis l’élection de François Hollande au printemps 2012 ?

     

    Revenons à novembre 2011.

     

    En novembre 2011, de manière concordante avec la 4ème Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, nous avons lancé une première campagne de communication : encart dans la presse, spot vidéo sur des grandes chaines de télévision, affiches et support visuel adressé à tous les parlementaires. Cette campagne représentait une femme intubée, dans un lit d’hôpital, avec le slogan suivant : « 94% des Français approuvent le recours à l’euthanasie ; la loi, toujours pas. ». Cette campagne a provoqué quelques marques d’intérêt, notamment par la divulgation de ce sondage montrant une fois encore que la quasi-totalité de nos compatriotes soutenait notre action. Nos opposants sortaient du bois et vidaient leurs cartouches. Malheureusement pour eux, sans savoir que notre véritable campagne devait intervenir quelques mois plus tard, en mars 2012.

     

    Entre temps, nous avons ouvert, à la toute fin de l’année 2012, un blog reprenant la position de chaque parlementaire – député sortant ou sénateur – et de chaque candidat aux élections présidentielle et législatives avec la copie de la réponse faite à notre sollicitation écrite. Un gros travail pour rassembler toutes ces informations, mais une base essentielle pour que chaque Français sache à qui ira son vote.

     

    En mars, le 24 mars, nous avions prévu une grande manifestation publique dans la rue, sur la place de la République, suivie d’un meeting au cours duquel les candidats à l’élection présidentielle pouvaient exprimer leur position sur la question de la fin de vie. Gros succès populaire, souligné par un soleil de printemps radieux. Tous les candidats furent présents ou représentés.

     

    Cette connaissance des positions des différents candidats à l’élection présidentielle nous a permis de lancer notre deuxième grande campagne de communication. Nicolas Sarkozy, le président sortant, Marine Le Pen, candidate de l’extrême droite, et François Bayrou, candidat démocrate chrétien, grâce à un photomontage, étaient représentés dans un lit d’hôpital, à l’article de la mort. Campagne choc, aussi brutale que l’est la mort dans les conditions déplorables que nous connaissons en France. Enormément de réactions, plus ou moins modérées. Cette campagne, essentiellement virale, a fait le tour du monde. Des médias étrangers (russes, mexicains, canadiens, africains…) ont repris nos visuels, ont dépêché des journalistes pour nous interroger. Toute la classe politique française s’est positionnée – pour ou contre cette campagne – et est arrivée sans s’en douter là où nous voulions les emmener : à prendre partie clairement, dans les programmes électoraux, sur la légalisation de l’euthanasie. Ce fut la première fois que cette question était au cœur d’une campagne électorale. François Hollande en fit sa proposition n°21 alors que Nicolas Sarkozy rejetait toute possibilité de légiférer. François Hollande élu, les candidats socialistes à la députation reprirent cette proposition.

     

    Car imaginez. Après de bons débuts sur notre sujet – sa proposition de campagne n°21 – François Hollande, aussitôt élu président de la République, s’est précipité dans une unité de soins palliatifs pour confier au professeur Didier Sicard – opposant déclaré à la légalisation de l’euthanasie – et à huit autres personnes, presque toutes opposées à une loi de liberté, une mission qui, inévitablement, conclut qu’il n’était pas nécessaire de légaliser l’aide active à mourir.

     

    Sur ce, le Conseil consultatif national d’éthique dont le même Didier Sicard est président d’honneur, saisi par le président de la République, rend un avis dans lequel il signale que la législation actuelle est l’une des meilleures au monde et est susceptible – après quelques légers aménagements – de faire face à toutes les situations de fin de vie. Si c’était vrai, nous n’aurions pas retenu les noms de Chantal Sébire, de Vincent Lambert, de Nicolas Bonnemaison, de Jean Mercier et de tant d’autres, morts dans des conditions d’indignité puisque ce n’étaient pas celles qu’ils avaient choisies.

    Pour mémoire, Chantal Sébire était cette femme souffrant d’une terrible tumeur des sinus qui, n’obtenant pas le droit de bénéficier d’une suicide assisté, a fini par se suicider en 2008 dans des conditions mystérieuses. Vincent Lambert est ce jeune homme en situation végétative chronique dont la famille se déchire, la mère demandant, sous l’influence d’une secte religieuse, un acharnement thérapeutique, l’épouse demandant le bénéfice d’une sédation, d’une déshydratation et d’une dénutrition, c'est-à-dire l’application stricte de l’horrible loi française actuelle ; le Conseil d’Etat s’est prononcé en faveur de la sédation, mais la mère passe son temps en divers recours juridiques. Nicolas Bonnemaison est ce médecin urgentiste qui a mis fin à la souffrance de plusieurs de ses patients, en utilisant un produit létal, c'est-à-dire hors cadre légal, et qui après avoir été acquitté a été condamné par la cour d’assises d’Angers. Jean Mercier est ce vieil homme qui a laissé sa femme en fin de vie se suicider avec ses médicaments, sans appeler la police, et qui vient d’être condamné pour non-assistance à personne en danger.

     

    Seul bémol dans ce concert de louanges bien orchestré par les anti et admiré par les no-choice, le calendrier politique a fait que certains membres du Comité consultatif national d’éthique ont été remplacés. Les représentants des religions monothéistes ont disparu. Et ce même Comité, renouvelé, s’est de nouveau saisi de la question avec, comme préalable, la consultation d’un jury citoyen.

     

    Et surprise pour les observateurs : alors que les pseudos experts, les grands professeurs de médecines, les philosophes, les bavards de tout poil se félicitaient du génie français en matière de législation sur la fin de vie, vingt Français, choisis pour leur représentativité par un institut de sondage par l’intermédiaire d’un panel, concluent à la nécessité, voire l’urgence, de permettre à tous ceux qui le demandent de bénéficier d’une aide active à mourir (euthanasie et suicide assisté) et de permettre de manière exceptionnelle une euthanasie pour ceux qui, inconscients, ne seraient plus en mesure de s’exprimer. Autrement dit, des possibilités qui vont très loin…

     

    Tonnerre dans la classe médiatique et politique. Une fois encore, les citoyens contredisent les experts auto-proclamés figés dans leurs certitudes et leur pouvoir.

     

    Mais alors que le chef de l’Etat et son premier ministre aurait dû profiter de l’occasion pour déposer un texte au Parlement, ils ont tergiversé, reportant à quelques mois tout texte.

     

    Et voilà qu’après des affaires médiatiques aussi difficiles que celle de Vincent Lambert et de Nicolas Bonnemaison – dont Jacqueline Jencquel pourra vous parler puisqu’elle les a suivies très attentivement – le Gouvernement confie à Jean Leonetti, député conservateur auteur de la loi de 2005, le devoir de réfléchir à une nouvelle loi. Celui-ci, accompagné d’un second parlementaire, s’empressant de déclarer dans les journaux catholiques (La Vie, La Croix) qu’il n’a accepté la mission qu’à la condition qu’il ne soit question ni d’euthanasie, ni de suicide assisté… Alors quoi… Une nouvelle campagne d’autosatisfaction ?

     

    Et après cette mission, un rapport sera rédigé et – peut-être enfin – un texte de loi devra être soumis en décembre aux parlementaires.

     

    2) Où en est-on aujourd’hui ? Et comment nos militants le vivent ?

     

    Le 2 février 2016, le président français promulguait une nouvelle loi sur la fin de vie – la troisième mouture en 10 ans : loi de 2005, de 2008 et de 2016. Cette loi prétend être une loi qui place le mourant au centre de la décision. En fait, elle ne lui offre comme seule alternative qu’une sédation terminale qui existait en fait déjà dans notre législation. De même elle prétend que les directives anticipées sont devenues opposables, ce qui reste faux, car un médecin peut refuser de les appliquer s’il estime qu’elles sont « manifestement inappropriées… »

     

    Que de temps perdu pour en arriver là. Les Français souffrent, les morts se passent mal. Sachez qu’un jeune homme comme Vincent Lambert, dont le sort est toujours entre les mains de la justice, va avoir le droit entre l’acharnement thérapeutique – après dix années de coma – et la sédation profonde avec privation d’alimentation et d’hydratation, pour une mort qui surviendra dans les trente jours. L’horreur absolue.

     

    Alors j’entends bien quelques adhérents de l’ADMD en France parler de conciliation, de compromis. De discussion et de négociation. D’adoucir nos positions. Et quoi, encore ? Nous ne militons pas depuis trente-six ans pour obtenir une loi à minima. Nous ne nous sommes pas engagés – nous les administrateurs démocratiquement élus par 9 électeurs sur 10 de l’ADMD – pour défendre une loi de tiédeur. Depuis trente-six ans, nous militons pour une loi du choix. Pour la seule et excellente raison qu’un citoyen français doit rester en possession de ses droits et devoirs jusqu’à son dernier jour, et en premier lieu le droit de disposer de son propre corps.

     

    Non, les femmes françaises n’ont pas accepté de demi-mesure avant d’obtenir le droit de voter en 1944. Non, les femmes françaises n’ont pas accepté de demi-mesure avant d’obtenir le droit d’avorter en 1975. Et non les victoires de notre pays n’ont pas été obtenues en négociant avec l’envahisseur qui nous privait de liberté.

     

    3) Que fait l’ADMD pour obtenir une loi ?

     

    Aujourd’hui, nous ne cessons d’encourager nos 67.000 adhérents à interpeller leurs élus.

    - Les parlementaires, d’abord. C’est ce qui se fait à chaque réunion publique organisée dans nos 130 délégations. Je participe à une cinquantaine d’entre elles chaque année, et nous avons souvent à nos côtés des députés et des sénateurs qui nous apportent leur soutien. Mais j’observe que le soutien en province n’est pas le soutien à Paris, au Parlement. Dommage…

    - le premier ministre. Au moyen d’une lettre type que nous insérons dans notre Journal, nos 67.000 adhérents sont invités à lui rappeler son engagement de 2009. Les membres de notre comité d’honneur – des intellectuels, des artistes, des politiques – dans une interpellation en février dernier.

    - le président de la République. Celui-ci a la chance de bénéficier de la franchise postale. C'est-à-dire qu’il est possible de lui écrire sans mettre de timbre sur l’enveloppe. Aussi, au moyen de cartes postales que nous avons illustrées avec un dessin satirique, nos adhérents le rappellent régulièrement à ses engagements.

     

    A noter que les Jeunes de l’ADMD sont de plus en plus nombreux et actifs, participant à des courses à pied au nom de l’ultime liberté ou à des manifestations culturelles, investissant tous les lieux où sont les jeunes, notamment lors des Solidays, festival réunissant plusieurs dizaines de milliers de jeunes et vont organiser, pour la seconde année, durant un mois, en juillet, un tour de France, l’ADMD Tour.

     

    Pour ma part, inlassablement, je rencontre les responsables politiques, de la majorité comme de l’opposition, pour leur dire que les Français, quelle que soit leur appartenance politique (droite, gauche, extrême droite, extrême gauche, écologistes…) soutiennent très majoritairement notre proposition de loi, pour leur dire qu’une loi est la seule solution qui permet d’éviter les dérives générées par les situations de non-droit comme c’est le cas aujourd’hui en France, et que le droit de bénéficier d’une euthanasie ou d’un suicide assisté ne sera jamais une obligation.

     

    En septembre, après avoir organisé nos pique-niques militants de rentrée, nous lancerons notre campagne pour faire pression sur les candidats aux élections présidentielles et législatives qui auront lieu entre avril et juin 2017.

     

    Notre Assemblée générale aura lieu symboliquement à Antibes, ville dont M. Leonetti est maire, celui qui a conçu nos trois lois sur la fin de vie depuis 10 ans. De nombreuses personnalités politiques, culturelles viendront à nos côtés pour lancer notre campagne qui durera jusqu’aux élections.

     

    Le 2 novembre, pour la Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, plus de 100 manifestations seront organisées dans tout le pays pour interpeller les candidats et une campagne de communication sera lancée comme à la dernière présidentielle.

     

    En mars, une nouvelle fois, nous inviterons les candidats à la présidence à présenter leur programme au cours d’un meeting dans une grande salle parisienne.

     

    De janvier à avril, 1000 volontaires pour notre Ultime Liberté, formé par notre association, porteront notre revendication dans tout e pays, organisant réunions tupperware, assistant aux réunions de tous les candidats pour les interpeller.

    En avril, nous serons aussi sur tous les marchés de France pour demander aux Français d’interpeller les candidats.

     

    La mobilisation sera organisée sur le net :

    Un site spécifique sera créé et recensera les positions de tous les candidats sur la fin de vie.

    Bien sûr, l’ADMD sera aussi très présente sur les réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram et Périscope. Nous y sommes très implantés et, à titre personnel, je suis suivi par plus de 80 000 followers sur Twitter. Ce qui démontre notre influence.

     

     

    Conclusion

     

    L’année qui s’ouvre va être une année d’intense mobilisation pour l’ADMD et notre but est de transformer la plupart de nos 67.000 adhérents en de véritables militants.

    A cet effet, un kit du militant va être créé.

    Sans compter d’autres initiatives sur lesquelles planchent actuellement nos adhérents dans une grande réflexion démocratique qui sera soumise au vote de nos adhérents en juin prochain.

     

    Tout sera fait pour que les candidats s’engagent enfin et sans arrière pensées pour notre cause de liberté.

     

    Je vous remercie.

     

    Jean-Luc Romero

    Président de l’ADMD

  • Ma présentation des actions de l'ADMD France à Amsterdam (texte en anglais)

    Dear friends, (Slide 1 et 2)

     

    I am Jean-Luc Romero-Michel, president of ADMD- France since two thousand and seven. (Slide 3) ADMD has nearly sixty-eight thousands members and is represented in the whole of France - even overseas - thanks to its one hundred and twenty delegations. Right now, we have an average of ten thousand new members a year.

     

    As an introduction, (Slide 4) I would like to say that all the polls show that ninety percent of the French population is in favor of legalizing euthanasia and assisted suicide. Adding to this, ninety-eight percent of those, who are older than sixty-five are in favor of choice at the end-of-life.

     

    So, you will tell me that we should be advancing and that France should soon have a law legalizing euthanasia and assisted suicide. Even more so, since François Hollande promised a law while he was running for president and his prime minister, Manuel Valls proposed a bill in two thousand and nine in the National Assembly to legalize the possibility of ending one's life in dignity.

     

    All the conditions seemed to be there in order to act according to the French people's will. No political risk, since this has been plebiscited for the past twenty years. No legal risk since we have brilliant precursors in Europe : The Netherlands, Belgium and Luxemburg and last but not least, the right to assisted suicide in Switzerland .

     

    So what is wrong ? 

     

    We did not reckon with the panic caused among our MP’s, when society needs to be reformed. François Hollande reformed marriage by opening it to same-sex couples. But the size of demonstrations by homophobic and violent fanatics and religious extremists vaccinated him from going any further in reforming, not with standing the fact that this particular reform is plebiscited by the French  population.

     

    He is sitting in his Elysee Palace and only listens to his advisors, one of whom is a Professor of Medicine (once again). It suddenly seemed urgent to him not to legalize euthanasia. He made another choice :  he had a so-called consensual law voted.

     

    But can a deep reform of society be "consensual" ?  

     

    Consensus is the smallest common denominator.  Sluggishness... General discontent… The pro-law are frustrated, the anti-law feel betrayed. (Slide 5)

     

    I  will try to explain what happened since François Hollande was elected in two thousand and twelve (1), then, describe the present situation and the feelings of our members (2) and, finally, what we are doing to obtain the law of freedom which we have been demanding for the past thirty-six years (3).

     

    1 ) What happened since François Hollande was elected in the spring of two thousand and twelve ?

     

    Let us go back to November two thousand and eleven. (Slide 6)

     

    In November two thousand and eleven, at the time of the fourth World day for the right to die in dignity, we launched a communication campaign :  insert in the press, video spots on the main TV channels,  posters and visual supports to all the MP'S. This campaign showed an intubated woman on a hospital bed with the slogan : "Ninety-four percent of the French approve of a pro-euthanasia law. There is still no law… "

     

    This campaign had some success, especially because it showed that ninety-four percent of the French people want the law. Our opponents shot back at us and used all their cartridges before our actual campaign started...

    Unfortunately for them, they had no idea that our actual campaign was only going to start a few months later, in March two thousand twelve.

     

    In the meantime, we opened a blog at the very end of two thousand and eleven, which stated the position of each MP (of both chambers of Parliament) and of each candidate to the presidential and legislative elections with a copy of the answer given to our written question.

     

    A great amount of work was needed to gather all this information, but it was an essential data platform in order to ensure that every French man and woman should know who his / her vote would go to.

     

    In March, March twenty-fourth, we organized a demonstration on the symbolical place de la République, in Paris, followed by a meeting during which all the candidates for the presidency of France could express his / her opinion on end-of-life issues. It was a great success in the midst of a sunny spring afternoon. All the candidates were there or had somebody representing them.

     

    This knowledge of the opinions of the different candidates to the presidential election allowed us to launch our second communication campaign. (Slide 7)

     

    Nicolas Sarkozy, the outgoing president, Marine Le Pen, the extreme-right wing candidate and François Bayrou, the christian-democrat candidate were all shown on their death beds in a hospital thanks to a photo montage.  

     

    A shock campaign, as brutal as death actually is under the daunting conditions that we experience in France. There were many reactions, more or less moderate.

     

    This campaign went viral and all over the world. Foreign media (Russian, Mexican, Canadian, African) took over our visuals and sent us journalists to interview us. All the French MP's took sides for or against this campaign and arrived exactly where we were trying to bring them : take part clearly in the electoral programs for or against legalizing euthanasia. It was the first time that this issue was at the heart of an electoral campaign.

     

    For François Hollande it was his twenty-first campaign promesses, whereas Nicolas Sarkozy refused all possibilities of even debating the issue. Once François Hollande was elected President, the socialist candidates for the National Assembly included this proposition in their program. (Slide 8)

     

    Try to imagine : after a promising start for us - his promess twenty-one - François Hollande rushed into a palliative care unit and entrusted Professor Sicard - an officially declared euthanasia opponent - and 8 other people, all of them opposed to legalization - with a mission which inevitably came to the conclusion that it was not necessary to legalize euthanasia. (Slide 9)

     

    Whereupon, the CCNE (National consultative ethical commission) of which Didier Sicard is the honorary president, when consulted by President Hollande, gives an opinion according to which our present legislation is the best in the world and only needs a few readjustments in order to be capable of facing all end-of-life issues. If it were true, we would not have remembered the names of Chantal Sébire, Vincent Lambert, Nicolas Bonnemaison, Jean Mercier and so many others, dead under terrible and undignified conditions, not the ones they were asking for. (Slide 10)

     

    Reminder : Chantal Sébire was this woman who suffered from a terrible sinus tumor and was not allowed to have an assisted suicide.

     

    She ended up committing suicide on her own under mysterious conditions. Vincent Lambert is this young man in a chronical vegetative situation with the family fighting to keep him alive (his mother, under the influence of a religious sect) and his wife asking for a terminal sedation. The wife is asking for is the strict application of the present law : stop hydration and artificial feeding in addition to a deep sedation. Not a very nice way of dying but better than being kept artificially alive.

     

    The Board of State (a French Court) pronounced itself in favor of sedation, but the mother carries on, looking for legal backups to keep him alive. Had he written his advanced directives, they would have been respected under the present law.

     

    Nicolas Bonnemaison is an emergency doctor who freed some of his patients from their suffering by injecting a lethal product in their drip (they were over 90 years old and unconscious). It was illegal but he was found unguilty by a popular jury. And yet a court, in Angers, pronounced him guilty and he was barred from the French Medical Association, meaning he could not work anymore as a doctor.

     

    Jean Mercier is this old man prosecuted for having let his wife swallow lethal pills without trying to stop her and was condemned for non- assistance to a person in danger .

     

    The only problem in this concert of praise orchestrated by the anti-choice and admired by the no- choice partisans, the political calendar moved and some of the members of the CCNE (National ethical consultative committee) were replaced. The representatives of the monotheistic religions disappeared. And this same committee, renewed, decided to tackle this issue once again, taking into account the advice of a citizen's jury .

     

    And surprise for the observers : while the pseudo- experts, the grand medicine professors, the philosophers, chatterboxes from all over the place were praising the brilliant French genius in end-of-life legislation, twenty French people chosen by a polling institute came to the conclusion that it was a matter of utmost urgency to allow those who ask for it to benefit from a medically assisted suicide or - if unconscious and having written advanced directives - benefit from euthanasia. Far-reaching possibilities. (Slide 11)

     

    Thunderstorm in the media and in political circles. Once again the citizens contradict the self- proclaimed experts with their certainties and their power.

     

    And when the President and his Prime Minister should have seized the opportunity to propose a bill at Parliament, they beat around the bush and put off any bill proposal for the next months.

     

    And here we are with these difficult mediatic situations such as Vincent Lambert and Nicolas Bonnemaison - about which Jacqueline Jencquel will tell you more, since she followed the cases attentively - the government entrusts Jean Leonetti, conservative MP and author of the two thousand and five law which bears his name, to think about a new law. So there he is, with another (silent) socialist MP declaring to all the Catholic media (La Croix, la Vie) that he only accepted this mission on the condition that he would neither mention euthanasia nor assisted suicide… So what, then ? A new campaign for self-satisfaction ?

     

    And after this mission a report will be written and a bill submitted to Parliament in December.

     

    2) where do we stand today ? How do our campaigning members feel ? (Slide 12)

     

    On February second two thousand and sixteen, the French president enacts a new legislation on end-of-life issues - the third in ten years - two thousand and five, two thousand and eight and two thousand and sixteen.

     

    This bill is supposed to put the patient at the heart of his / her decision. In fact, all it offers is terminal sedation, which already existed in the previous legislation. The advanced directives are supposed to be compulsory, which they are not, because a doctor may refuse to abide by them if he judges them to be "obviously inappropriate."

     

    What a lot of time lost to reach this point. French people continue to suffer; the conditions of their death are dreadful. You should know that a young man like Vincent Lambert, whose fate has still not be decided by the courts, will have the right to either futile intensive medication - after ten years in coma - or deep sedation, meaning dying of hunger and thirst in a time frame that can reach thirty days. Absolute horror.

     

     

    So, of course, I hear some people in France talking about consensus, compromise, discussion and negotiation. Soften our position. And what else ?

     

    We have not been campaigning for 36 years to get a mini-law. We have not been chosen - our board elected by 9 out of 10 members - to accept a luke-warm law. We have been campaigning for the past thirty-six years to have a pro- choice law. For the only and excellent reason that a French citizen should be in full command of his/ her duties and rights till the very end of his / her life. And in the very first place the right to do what he / she wants with his / her body.

     

    No, the women of France did not accept any half- measures when allowed to vote in 1944.

     

    No, the women of France did not accept half- measures when they obtained the right to abortion in nineteen seventy five. And no, the victories of our country were not obtained by negotiating with those who occupied us and deprived us of our freedom.

     

    3) What is ADMD doing to get a law ? (Slide 13)

     

    Today we insist upon our sixty-eight thousand members writing to the MP's, who represent them.

     

    The MP's : they are invited to every public meeting we organize in our one hundred and twenty delegations. I participate at about fifty of these meetings every year. We often have members of both chambers of parliament supporting us.

     

    But the support we get in the provinces of France is lacking in Paris, at the Parliament.

     

    What a pity !

     

    The Prime Minister. Our sixty-eight thousand members are given a stereotype letter, which they are to send him and remind him of his commitment in two thousand nine.

     

    The members of our committee of honor - intellectuals, artists, politicians - co-signed a letter to him in February.

     

    The President of France. He can receive letters with no stamps. So, our members can send him postcards with satirical drawings to remind him of his promises.

     

    The " Jeunes de l' ADMD " (Slide 14)

    (ADMD's young campaigners) are more and more active and numerous. They run marathons for the ultimate freedom, are present at all gatherings of young people, like Solidays, a festival that brings thousands of young people together and they are organizing for the second time the ADMD tour in July, which is a trip around France . (Slide 15 et 16)

     

    Myself, I keep meeting up with MP's from all political parties to tell them that the French people, whatever party they belong to (right, extreme right, left, extreme left, ecologists) want a new law.

     

    I also tell them that a law is the only way to provide safeguards against all the slippery slopes generated by the absence of a law , as is the case today in France. The right to have access to assisted suicide and euthanasia will never become an obligation. (Slide 17)

     

    Next September, after having organized our militant picnics, we will launch our campaign to pressure the candidates for the presidential and legislative elections which will take place between April and June two thousand and seventeen.

     

    Our General Assembly will take place symbolically in Antibes, where the mayor is Jean Leonetti himself, he who has been regulating our end- of - life decisions for the past ten years. Many political and cultural figures will join us in our campaign which will last till the elections.

     

    On November the second, for the Ninth World Day for the right to die in dignity, (Slide 18) there will be over one hundred demonstrations throughout the country to call for the attention of the candidates and a communication campaign will be launched as for the last presidential election.

     

    In March, once more, we will invite the presidential candidates to present their program in a well-known Parisian venue.

     

    From January till April, we will have one thousand volunteers touring France, who will be trained by us and organizing Tupperware meetings and going to all the political meetings to question the candidates.

     

    In April, we will be at all the markets of France to ask the French people to call out to the candidates.

     

    We will be campaigning on the net :

     

    There will be a website which will show the opinions of the candidates on end-of-life issues.

     

    Of course, ADMD will be present on all the social networks : Twitter, Facebook, Instagram and Périscope.

     

    We are very present on the social networks and just speaking for myself, I have more than eighty thousand followers on Twitter, which shows our influence. 

     

    Conclusion 

     

    The year that is ahead will be a year of intense campaigning for ADMD. We aim at transforming our sixty-eight thousand members into active campaigners.

     

    There will be a campaigner's kit.

     

    Meanwhile, our members are submitting all their ideas to us and, there will be a democratic election in June to choose the best of those ideas.

     

    Everything will be done for our candidates to commit with no afterthoughts to our freedom cause.

     

    Thank you. 

     

     

     

  • Intervention au Congrès sur le Droit de mourir d'Amsterdam

    Ce vendredi, à 11h30, au Congrès sur le droit de mourir d'Amsterdam, je présenterai les actions que mènent l'ADMD-France pour obtenir une loi d'Ultime Liberté. Notre association réunit aujourd'hui près de 68 000 membres.

  • Rencontres avec des médecins belges

    Souvent, les militants anti euthanasie, comme M. Leonetti, expliquent les graves dérives qui existeraient en Belgique, pays qui a légalisé l'euthanasie.
    Ces affirmations sont absurdes mais certains esprits peu informés y croient parfois. Ils ne se posent jamais la question de savoir pourquoi aucun parti sérieux, en Belgique, ne veut revenir sur cette loi d'Ultime Liberté.
    Afin d'avoir encore de meilleurs arguments pour défendre le système belge, qui est d'ailleurs plébiscité par son peuple, je rencontrerai, ce jeudi, les docteurs Rossignol et de Locht qui pratiquent eux-mêmes des aides médicales à mourir en Belgique.

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  • Emouvante réunion avec le bureau de Shams

    Hier, à Tunis, j'ai eu la chance d'être l'invité de la réunion du bureau de Shams, une association de LGBTI dont plusieurs membres militent à visage découvert dans un pays où l'homosexualité est pénalisée et où les condamnations sont en recrudescence. J'ai été ému par les terribles histoires que plusieurs gays m'ont raconté. J'ai surtout été impressionné par leur volonté de continuer à militer malgré les dangers et les menaces qu'ils subissent.
    Comme je l'ai dit à l'Ambassadeur de France en Tunisie, nous devons les soutenir. Défendre les droits humains est la tradition de la France, pays des droits de l'homme.

    Shams.JPG

  • Rencontre avec l'Ambassadeur de France à Tunis

    A l'occasion de mon déplacement privé en Tunisie, je rencontrerai l'ambassadeur de France, François Gouyette, ce mardi en fin d'après-midi.

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  • Rencontre avec les militants LGBTI de Shams à Tunis

    Je rencontrerai en tout début de semaine les militants LGBTI de Shams, qui essaient, en Tunisie, de se battre contre la pénalisation de l'homosexualité qui sévit toujours dans ce pays. Si la révolution a permis de réelles avancées démocratiques, les homosexuels sont toujours exclus de ces progrès. J'irai donc rencontrer ces militants très courageux qui, souvent au risque de leur vie, se battent pour une vraie société tunisienne inclusive.

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  • Escapade à Tunis !

    Après le vote du budget à la région Ile-de-France, nous partons quelques jours près de Tunis. C'est un choix militant car il faut soutenir ce pays qui essaie sa transition démocratique. C'est si rare dans cette partie du monde. Il reste beaucoup à faire et c'est pour cela que je rencontrerai des militants de Shams, l'association qui se bat pour le respect des homosexuels. Leur travail est important et il faut les soutenir !

  • Visite de Ex International à Berne

    Ce samedi matin, je continue mon déplacement pour rencontrer les associations suisses d'aide au suicide assisté.
    Ce matin, je rencontrerai avec Jacqueline Jencquel, vice présidente de l'ADMD, Madeleine Schleiss, présidente de Ex international, à Berne. Nous visiterons les locaux de cette association qui accueille des étrangers en fin de vie qui souhaitent bénéficier d'un suicide assisté. De plus en plus de Français font appel aux associations suisses.

  • Rencontres sur le suicide assisté à Genève

    Ce vendredi, à Genève, je rencontrerai la présidente et le vice-président de la nouvelle association d'aide au suicide assisté Liberty Life. Cette association accueille aussi des étrangers qui ne peuvent mourir comme ils le souhaitent dans leur pays...
    Je rencontrerai aussi Elke Baezner, présidente de al grande association allemande, DGHS, qui est présente ce jour à Genève.

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  • Escapade à Londres... Bon week-end à tous !

    Petite escapade à Londres et donc un week-end pour moi, pour nous... Pour mener tant de combats, il faut aussi savoir se ressourcer !
    Bon week-end à toutes et à tous !
    A lundi ...

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  • Conférence "Vivre avec le VIH" àau Centre gai et lesbien de Namur (Belgique)

    A quelques jours de la journée mondiale contre le sida du 1er décembre, ce jeudi, à 18h30, j'animerai une conférence sur "Vivre avec le VIH".
    Cette conférence organisée par le Centre Gay et Lesbien de Namur se déroulera dans les locaux de Arc-en-Ciel Wallonie à Namur.

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    namur,jean-luc romero,sida,vih,belgique,bruxelles

  • Visite de l'Exposition Universelle de Milan

    Pour terminer nos vacances, avec mon mari, nous avons décidé de les finir "utiles" mais néanmoins agréables.
    Sur la route de notre retour, nous nous arrêterons donc à Milan pour visiter l'exposition universelle qui s'y déroule et notamment pour visiter le pavillon français.
    En effet, Paris et l'Ile-de-France souhaitent organiser non seulement les Jeux Olympiques et Paralympiques, mais aussi l'Exposition Universelle.
    Pour le pays, la région et la capitale, qui ont déjà les records mondiaux de touristes, c'est un défi collectif à même d'avoir de belles retombées touristiques, économique mais aussi d'image.
    Je serai donc heureux de profiter de mon dernier jour de vacances pour visiter l'expo de Milan et mieux comprendre le mécanisme et les intérêts d'une telle manifestation internationale.

     

  • "Pride", défendre les droits des gays, c'est aussi défendre les droits des autres !

    Les missions à l'étranger ont ceci de bon qu'elles permettent souvent de visionner des films que je n'ai pas le temps de voir en salle.
    Il y a des mois que je voulais voir Pride. Mon déplacement à Dakar m'a enfin permis d'y remédier. Il était temps de voir ce magnifique film de Matthew Warchus !
    Ce film relate la mobilisation singulière de lesbiennes et gays Londoniens pour soutenir les mineurs lors de cette terrible grève de 1984 qui dura un an. Face à l'inflexibilité et la dureté d'une Margaret Thatcher, une poignée de militants ont voulu se mobiliser pour des mineurs qui subissaient les mêmes violences policières que les homosexuels. Durant l'été 1984, ces militants proclament :
    "Pas logique de défendre les droits des gays et pas ceux des autres" et créent "les Lesbiennes et gays en soutien des mineurs".
    Pas facile de soutenir des mineurs dont certains - on est dans les années 80 ! - ont de sacrés préjugés et vont un temps refuser l'aide de ces "pervers"!
    L'ironie fera que l'aide de ce groupe d'activistes gays se révélera l'une des plus efficace et finira par rallier les plus récalcitrants !
    A tel point que lors de la Gay Pride de Londres le 29 juin 1985, après avoir dû mettre fin à leur grève, les mineurs vinrent en nombre soutenir les homosexuels.
    Ce film qui mélange deux luttes démontre l'efficacité de la solidarité.
    Il aborde tous les thèmes souvent avec humour, de l'homophobie au sida qui commençait ses terribles ravages.
    Un film à voir pour le combat. Pour l'œuvre !
    Et comme le dit une des interprètes du film à un mineur inquiet d'héberger un activiste gay : "Pas besoin d'imiter Barry White, il sait que tu es hétérosexuel !"

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  • La France, l’Europe, Amnesty International doivent soutenir les gays emprisonnés au Sénégal !

    Alors que j’étais jeudi et vendredi, à Dakar, en mission pour la région Ile-de-France pour notre coopération décentralisée VIH/sida/santé, Djamil Bangoura, président de Prudence, un des rares activistes gays à oser parler ouvertement au Sénégal - l’homosexualité y est toujours criminalisée ! - est venu me parler des 7 gays qui venaient d’être arrêtés et qui ont fait l’objet, jeudi dernier, d’un véritable lynchage médiatique.

    La lecture de la Une du quotidien Grand Place est édifiante :
    « Retour sur l’arrestation d’homosexuels à Golf
    Comment la police a démantelé le réseau
    Les 7 déviants sont des tailleurs
    Surpris nus sous la douche. »

    Quant à la couverture médiatique de cette affaire, elle sera édifiante dans les journaux télévisés du soir où la parole ne sera donnée qu’à des représentants religieux qui expliqueront les terribles dangers de l’homosexualité pour la société sénégalaise et la nécessité de punir très sévérement les « déviants » !
    Evidemment, comme toutes les affaires d’arrestation de gays qui se multiplient au Sénégal, on noie cela au milieu d’autres accusations. Ici, l’un aurait volé de l’argent à sa mère, d’autres auraient fumé du cannabis, d’autres enfin étaient nus sous la … douche !!!
    Djamil a essayé de nous obtenir une autorisation pour aller voir ces jeunes gens en prison mais n’y est pas parvenu vendredi.
    Les nouvelles dont il dispose sont cependant inquiétantes : les 7 hommes devraient être jugés mardi. On ne connait pas encore la totalité des charges. Mais, tout semble fait pour accélérer la procédure judiciaire et empêcher quiconque de réagir en cette période estivale pour bien des diplomates !
    Nous ne pouvons évidemment laisse tomber nos amis homosexuels au Sénégal.
    Alors que Barak Obama, samedi, a osé rappeler, en Afrique, la nécessité de donner des droits aux homosexuels, les diplomaties française et européenne ne peuvent être aux abonnés absents. J’en appelle donc à elle mais aussi à des ONG comme Amnesty International qui est implantée et très respectée au Sénégal.
    Nous ne pouvons fermer les yeux et laisser, une fois de plus, un pays ami avec qui nous partageons tant de combats, bafouer ainsi les droits humains. Il en va de la défense de nos valeurs mais aussi de la défense universelle des droits humains !

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  • Réunion de travail avec RAES – l’Afrique Autrement

    Ce vendredi matin, je rencontrerai « RAES –l’Afrique Autrement » à Dakar.
    Cette organisation met en valeur le travail des communautés afin de trouver des solutions pour améliorer leur vie quotidienne celle de leurs enfants.

     

  • Mission régionale à Dakar de 2 jours

    Ce soir, je m’envole, pour deux jours au programme très intense, à Dakar, au nom de la région Ile-de-France pour finaliser les actions qui ont été mises en œuvre entre l’ex région de Dakar et l’Ile-de-France sur la question de la santé et particulièrement du VIH avec le CTA de Dakar.
    Pour la commission internationale de la région, je suis en effet en charge des actions de coopération menées sur la question du VIH/sida.

     

  • Mon interview au site anglais London24.com

    Questions for Jean-Luc Romero, French politician, AIDS campaigner and assisted dying activist

    Many people don’t consider their death until later life, or they are diagnosed with an illness. How can society encourage people to consider these issues sooner, when they are more able to make plans?

     

    Votre question dépasse notre combat à l’ADMD. Vous touchez là à la philosophie et à l’acceptation par l’Homme de sa propre finitude. Je pense que l’éducation pourrait avoir un effet dans la prise de conscience précoce de la nécessité d’organiser sa fin de vie. Il faudrait également que nos sociétés se réapproprient leurs morts et ne les cachent plus dans des hôpitaux ou des mouroirs comme elles le font trop souvent depuis quelques années. Mourir est la seule certitude de notre vie. Il faut l’accepter. Et nos morts ne doivent pas être effacés de notre quotidien. A l’ADMD, nous avons depuis quelques années une section Jeunes particulièrement dynamique afin de mobiliser les générations les plus jeunes (18-35 ans). Je suis convaincu que penser tôt à la mort est un moyen de mieux vivre sa vie et de mieux aimer ses proches, car quand on a compris que tout doit s’arrêter un jour, on profite mieux et pleinement des moments présents.

     

    How did your HIV diagnosis change your feelings about your own mortality?

     

    Lorsque l’on vit depuis très jeune avec un virus mortel, on prend rapidement conscience que tout peut s’arrêter dès demain. A 25 ans, j’ai su que je ne vivrais pas au-delà de 30. Et même si la médecine m’a accordé un répit bienvenu, j’ai déjà conceptualisé ma propre mort. En l’apprivoisant très jeune, j’ai appris à la connaître et, finalement, à ne pas en avoir peur. Croyez-moi, c’est une force au quotidien comme je l’écris dans mon dernier livre Ma mort m’appartient…

     

    Why did you choose London as your venue to speak about this issue?

     

    J’ai été invité par les membres du conseil d’administration de l’association Dignity in Dying à m’exprimer devant eux. Déjà, en 2013 et en 2014, je m’étais exprimé devant leur assemblée générale qui réunissait un millier de personnes à Londres, à côté des Houses of Parliament. Et c’est avec plaisir que j’ai présenté à nos amis d’outre-Manche les évolutions politiques françaises en matière de législation sur la fin de vie, alors que le Gouvernement essaie de nous présenter comme une grande avancée législative un droit de mourir de faim et de soif, sous sédation, lorsque les souffrances deviennent trop importantes. Dans un livre que j’ai fait traduire en anglais, intitulé ma « Mort m’appartient – 100% des Français vont mourir, les politiques le savent-ils ? », j’explique la genèse de mon combat, la réalité des situations chez nos voisins Néerlandais, Belges, Luxembourgeois et Suisses, et les demandes légitimes de nos compatriotes qui souhaitent à plus de 90% la légalisation de l’euthanasie active. Les chiffres sont proches dans votre pays.

     

    If assisted dying were to become legal, what safeguarding measures would you like to see put in place to protect people from being killed for access to their estate, for example?

     

     Il est toujours curieux d’entendre cette question alors qu’aujourd’hui, les médecins font à peu près ce qu’ils veulent, que l’avis du patient compte assez peu et que la famille doit décider à sa place ; autant de « libertés » qui permettent toutes les dérives, y compris l’homicide volontaire. Le jour où les directives anticipées du patient arrivé en fin de vie – qui dira s’il veut ou pas une aide active à mourir – seront vraiment prises en compte à l’exclusion des considérations des médecins ou de la famille, il n’y aura aucun risque de perversion de la loi. Pour éviter toutes les dérives, il faut écouter seulement l’avis du patient. C’est ce que demandent les associations pour le droit de mourir dans la dignité, en France comme en Grande-Bretagne, en Suisse comme en Belgique.

     

    Famous author Terry Pratchett died earlier this year. He was a loud supporter of assisted dying, and suffered from Alzheimer’s. What should happen when someone with a mental illness or brain condition asks to die?

     

    J’ai une pensée émue et reconnaissante pour Terry Pratchette que j’ai pu rencontrer, il y a quelques années, à une manifestation de DID.
    En France, la question a déjà été réglée puisqu’il existe des directives anticipées – malheureusement non encore opposables ou contraignantes – qui ont une durée de validité de 3 ans, sauf si un état d’inconscience a été constaté durant cette période de 3 ans auquel cas les directives anticipées sont valables indéfiniment. Au fond, c’est comme lorsque vous rédigez votre testament patrimonial. Ce n’est pas parce que vous êtes atteint d’Alzheimer que vos volontés exprimées antérieurement deviennent caduques.

     

    In 2014, Belgium legalised voluntary euthanasia without any age limit – meaning that parents can legally kill their terminally ill children if they have requested it. How do you feel about assisted dying for children? Do you think a child is able to make such an important decision?

     

    Je vais vous poser une autre question. Comment dire à un jeune adulte de 17 ans et demi, en phase terminale d’un cancer des os, qu’il n’aura le droit à rien, tout simplement parce qu’il est né 6 mois trop tard ? La Belgique, démocratie respectée et progressiste, a adopté l’euthanasie pour les mineurs d’âge qui en font la demande, si les deux parents sont d’accord et si l’espérance de vie est limitée à quelques semaines. Il ne s’agit pas de « tuer leur enfant malade », mais de les délivrer de leurs souffrances insupportables et inapaisables. Cela fait toute la nuance. J’observe que le fantasme d’un pays qui tuerait ses vieux et ses enfants, nourri par les anti-choix, est arrivé jusque dans le pays du flegme…

     

    Only one British doctor has ever been convicted of a mercy killing – Dr Nigel Cox, in 1992. Ninety-two Britons have travelled abroad to the Dignitas clinic in Switzerland to end their lives, and thus far no-one has been prosecuted for aiding their passage there. If, in practice, people are not prosecuted for aiding someone to end their life, does the law really need to change?

     

    Evidemment, car il faut accorder les lois avec les pratiques. Sinon, cela crée de l’instabilité juridique et sociétale et de profondes inégalités entre ceux qui ont accès – financièrement, intellectuellement, moralement – et les autres qui n’auront rien. Trouvez-vous juste d’inciter à la clandestinité dans votre pays ou à l’exil en Suisse ? Une démocratie doit respecter tous ses citoyens, leur ouvrir les mêmes droits et s’assurer du respect de leurs volontés. Tout le contraire de ce qui existe en matière de fin de vie, dans votre pays comme en France.

     

    In France, the church has no role in affairs of state, whereas in the United Kingdom, bishops sit in the House of Lords, which has a say in what laws get passed. Many of the arguments against assisted dying and suicide are religious ones.  Do you think the division between church and state means that France is closer to legalising assisted dying than the United Kingdom?

     

    Vous avez à juste titre une lecture constitutionnelle de nos institutions. Mais malheureusement, la réalité s’éloigne de ce principe de laïcité pourtant voté en 1905 en France. L’Eglise catholique romaine exerce un pouvoir fort, bien au-delà même de ses troupes. Plus les églises se vident, et plus la pression sur les pouvoirs publics s’exerce. Rappelez-vous les hordes braillardes dans les rues de Paris pour lutter, aux motifs religieux, contre le mariage des couples de même sexe. Comparez avec ce qu’il s’est passé très récemment en Irlande sur le même sujet. La France est la fille ainée de l’Eglise. Sans doute fait-elle figure de bastion pour le Vatican, qui met les moyens, y compris financiers, pour empêcher certaines évolutions sociales. Le sujet de la fin de vie est en plein dans ce domaine. L’Eglise ne souhaite pas que les populations décident de mettre un terme à une vie devenue une souffrance. Question d’emprise sur les individus…

     

    In 2015, the largest ever poll conducted in the UK on assisted dying showed that 82% of the public supported giving terminally ill, mentally competent people the legal option of assistance to die with dignity. Why do you think public attitudes have shifted in favour of assisted dying?

     

    Comme en France, il y a une demande croissante de liberté individuelle. Et puis vous savez, les gens observent ce qui se passe autour d’eux. La médecine fait de plus en plus de progrès. On peut vivre jusqu’à 100 ans, voire 110 ou 120 ans. Mais, pour certaines ou certains, dans quel état, au prix de quelles souffrances quotidiennes ? Auparavant certaines maladies vous emportaient rapidement. Aujourd’hui, les traitements peuvent vous prolonger quelques mois, voire quelques années, mais dans un état de dépendance et de souffrances extrêmes. Eh bien certaines personnes ne veulent pas d’une vie qui n’en est plus une pour elles. Il faut les entendre, tout comme il faut entendre celles qui demandent à être prolongées. Il faut respecter la parole du patient. C’est là la clé de notre humanisme moderne. Toutes les lois qui permettront ce respect sont bonnes. Les autres sont à abroger car elles maintiennent les populations dans un état de subordination insupportable : subordination à la famille, aux médecins, à l’Eglise…

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  • Congrès européen des ADMD à Berlin

    Ce samedi, se déroule le congrès européen des ADMD à Berlin.
    Avec Jacqueline Jencquel, vice-présidente de l’ADMD en charge de l’international à mes côtés, nous y présenterons la situation française sur la fin de vie et mon dernier livre sur la question traduit en anglais « My death belongs to me. »

     

  • Mon discours à Londres à Dignity In Dying (en anglais)

    Dear friends,
    What's new since June the third 2014, when I already had the pleasure of addressing your General Assembly ?
    You have a new royal princess. We haven't.
    Apart from that, London and Paris are both beautiful capitals. One is the temple of Musicals, the other is the temple of gastronomy.
    What else ? Well, the reason we are gathered together this Monday afternoon in May.
    While the UK  is advancing on the - lengthy- legislative process towards active help in dying, France has plunged into the most total hypocrisy.
    Instead of legalizing euthanasia, as more than 90% of French people are demanding constantly since over 30 years , we are inventing - once more- the French exception to show how much better and stronger we are than everybody else.
    The French president has chosen to lean on a MP from the opposition, who does not suggest giving a lethal product to dying people who would like to die fast, without any suffering. No, what he proposes is to put them to sleep and deprive them of water and food, which is the summit of irony in the country of gastronomy... they are thus allowed to die slowly of hunger and thirst.  According to famous medecine professors and to the Catholic church, they do not suffer, they just sleep their way into death, allowing for their families to mourn a little longer and this is not active euthanasia since the suffering body is left to die on its own.
    Who are they trying to fool ? The doctor who removes the stomach tubes is perfectly aware of the fact that by doing this, he will cause the death of the patient. He just doesn't know when.  Moreover, there have been quite a few scientific reports stating that this deep and continuous sedation causes physical and mental suffering for the sedated patient. And philosophers, as well as witnesses of these sedations, mention how distressed the relatives and the medical teams are. They can only stay around and watch a dying process that may last for days or for weeks even, sometimes more than a month.
    What is this country which refuses to listen to the conscious and repeated wish of its citizens at the end of their lives and chooses to plunge them and their relatives into fear and uncertainty  ?
    This beautiful French exception which the whole world envies us, has been voted nearly unanimously at the National Assembly (Parliament) on March 17th and we can thank Jean Leonetti for having created this infernal machine. It will be presented to the Senate in June.

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    The goal of ADMD-France is to try and avoid the same voting results in both houses of Parliament. It would mean that in Pantagruel's country the citizens would have no other alternative than dying of hunger and thirst to avoid the qualms of a painful and undignified death.  Should it not be the case, the bill would be sent back to the National Assembly in what we call the "parliamentary shuttle" and would be examined once more during 2016. And since the presidential and legislative elections would be coming closer - spring 2017- one will hope for the bill to get lost in the legislative dungeon.
    Our members will be asked to mobilize the French senators to bring amendments to the bill. A communication campaign will be launched soon and letters sent to all the senators.
    This is the sad reality in France about end-of-life issues. What a difference between us and the country of Shakespeare ?
    There is still another possibility for which we are battling as hard as we can : that an amendment legalizing euthanasia and assisted suicide should be adopted at the National Assembly. During the first reading, such an amendment was nearly adopted.  A majority of MP's was in favor of it. But many of them just didn't bother to come and vote that day. We will therefore campaign for a second reading at the National Assembly and for all MP's to come and vote.
    We are also fighting in all our provinces with our 130 local delegates, who interview the local MP's and try to convince them to vote for the legalizing of euthanasia and assisted suicide. We organize public meetings everywhere in presence of MP's. And, in July, for the first time, we will organize an ADMD-Tour across all our country.

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    Oh, by the way, do you want to find out about some breaking news in France?  From June the third 2014 until today our society grew from 55. 500 active members to 63. 000 in less than a year... 12, 000 new members in one year ! Something quite unheard of since we have started to exist.
    Not much of a consolation, facing the awful death this government has in store for us. However, we are not giving up and we multiply our actions to conquer our last freedom...
    Like for you, it will happen because it is in phase with history.