Alors que la presse a relayé la proposition d'un parti d'extrême-droite en Suisse de faire payer 34.000€ (!) aux étrangers qui viennent mourir dans la dignité en Suisse et que certains relancent une polémique sur Dignitas, je vous reproduis des extraits de mon livre "Les voleurs de liberté" consacré à Dignitas et au suicide assisté dans la confédération helvétique. Une mise au point indispensable...
"Dignitas, des profiteurs de malheur ou des humanistes ?
La deuxième association, « Dignitas – vivre dignement – mourir dignement », a été fondée le 17 mai 1998, dans le canton de Zurich, par Ludwig A. Minelli. Si, comme ses statuts le rappellent, cette association ne poursuit « aucun intérêt commercial », elle a effectivement pour mission d’assurer à ses adhérents une vie et une mort dans la dignité et « se tient en outre à la disposition de ses adhérents pour les aider à préparer leur fin de vie et les accompagner pendant cette période. »
Forte de 5600 membres à travers le monde entier, Dignitas aide aussi ses adhérents venant de l’étranger et cela contrairement à Exit qui s’y refuse par peur de favoriser ce que certains dénoncent comme un tourisme de la mort.
Dignitas a accompagné 868 personnes depuis sa création en mai 1998 jusqu’à mai 2008, sur les 7368 demandes qu’elle a reçues. L’aide apportée au candidat au départ est facturée 9700 francs suisses soit 6043,27€.
Après l’examen du dossier médical et 2 visites au minimum, l’association aide les patients en impasse thérapeutique, en les assistant dans leur suicide grâce à la prescription de 15 grammes de pentobarbital, un puissant barbiturique, qui permet de s’endormir en quelques secondes et de s’éteindre en moins d’une demie heure – le même produit qu’a avalé Chantal Sébire d’après l’autopsie.
Pourtant, l’association a aussi aidé quatre personnes à partir en leur donnant de l’hélium ce qui a causé beaucoup d’émoi en Suisse et ailleurs.
En fait, depuis quelques années, l’association est l’objet de polémiques récurrentes et très violentes en Suisse tant pour le prix de l’aide qu’elle apporte que pour le fait qu’elle aide les étrangers. Ces polémiques obligent l’association à déménager régulièrement d’appartements meublés en chambres d’hôtels, les propriétaires n’étant pas toujours favorables à ses activités liées à la mort. Ce qui incommode les riverains et attire des medias à la recherche d’histoires scandaleuses.
Il est vrai que depuis Paris, j’ai toujours suivi avec attention les polémiques qui secouent régulièrement cette association. C’est pourquoi, dès que j’ai été élu président de l’ADMD, j’ai essayé d’avoir un contact avec les familles qui ont accompagné un proche chez Dignitas."
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