Dans ma chambre d’hôtel, à Montpellier, j’ai trouvé le Midi Libre du jour. Il titre « Nîmes : où s’arrêtera la colère vigneronne ? » Je serais justement demain à Nîmes pour une nouvelle réunion de mobilisation contre le sida.
Je comprends que les viticulteurs du Gard soient en colère, mais de là à occuper un lieu public pour y retenir des élus, il y a des limites qu’il est indécent de franchir.
Que la consommation d’alcool, et notamment de vin, baisse dans notre pays, ce n’est quand même pas les pouvoirs publics qui doivent pleurer sur cette situation ! Quand 50.000 personnes meurent annuellement, en France, à cause de l’alcool, le rôle de l’Etat, c’est d’éviter de mettre en danger ses administrés. Ne l’oublions pas !
Je ne suis pas pour la prohibition de l’alcool. Bien au contraire ! Boire un verre, de temps en temps, avec ses amis, fait partie de la convivialité ordinaire si prisée en France. Mais, qu’on rende l’Etat responsable de la baisse de consommation, je ne suis pas d’accord.
Quand on voit l’hystérie d’une partie de la classe politique sur une autre drogue - le cannabis - qui est loin de faire le 10ème des dégâts de l’alcool pour notre santé publique, je me dis qu’on marche sur la tête.
Le rôle de l’Etat, c’est de dire que l’alcool, comme le cannabis, sont des drogues. Et, oui n’ayons pas peur des mots ! Mais que les consommer de manière occasionnelle et récréative, ne pose pas de problème.
L’Etat doit donc mener des campagnes d’information pour montrer les dangers de ces produits. Que cela plaise ou déplaise au puissant lobby de l’alcool ou à tout autre.
Il doit, en contre-partie, trouver des solutions pour aider les petits viticulteurs qui souffrent réellement et sombrent, pour certains, dans une vraie précarité. Cela, non plus, n’est pas acceptable ! Et, face à cela, c’est aussi la responsabilité des pouvoirs publics de trouver des solutions !