Christophe Girard a publié un très bel opuscule « Père comme les autres » en mai dernier [Hachette littératures – 93 pages – 8€].
Je viens de le lire s’un seul trait.
Ce livre qu’il m’a gentiment adressé avec cette dédicace malicieuse « Pour Jean-Luc, à un élu peu comme les autres et pas du tout comme les autres dans sa famille politique », n’est, lui non plus, pas comme les autres.
Avec pudeur, en faisant attention scrupuleusement aux mots employés, et sans voyeurisme, Christophe nous explique comment - presque par miracle -, il est devenu père. Mais ce père qu’il est devenu, lui, n’était pas le fruit du hasard, car il a toujours voulu être père. Et même grand-père…
Au fil de la lecture, j’ai évidement été particulièrement touché à l’évocation de ses anciens amis morts du sida.
Je pensais tellement à mon Hubert en le lisant.

Père comme les autres [suite]

En suivant notamment les rites de Christophe qui à « chaque anniversaire de la mort de Mark, [son] ami américain, emporté par la maladie en 1986, [il] met un bouquet de fleurs devant sa photographie, [il] continue de vivre avec sa mémoire, c’est une façon de ne jamais le laisser mourir tout à fait. »
Des mots, des rites qui ressemblent tant à ceux que j’ai écrits ou décrits sur Hubert dans On m’a volé ma vérité, Virus de vie ou Je n’ai jamais connu Amsterdam au printemps.
Sans vouloir choquer, mais avec le désir militant de faire avancer les mentalités, sa quatrième de couverture proclame fièrement : Je suis père et homosexuel, j’écris ce livre pour que ces mots aillent ensemble. »
Christophe m’a évidemment convaincu.
Reste maintenant à convaincre une classe politique que l’amour qu’un père gay donne à son enfant vaut bien - comment ose t-on en douter ? - celui d’un père hétéro…