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Une clôture émouvante et mobilisatrice

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La XVIème conférence internationale du sida de Toronto s’est achevée ce vendredi matin par une séance de clôture particulièrement émouvante et mobilisatrice. Comme pour rattraper une semaine un peu froide, glacée même parfois compte tenu des contrôles de sécurité incessants et souvent inquisiteurs, et manquant singulièremment d’émotion et de moments forts de communion.
Emouvante par l’intervention de militants de la lutte contre le sida qui sont venus dire leurs angoisses, leur espoirs, leur vie. Grâce surtout à l’intervention d’une jeune mère de famille amérindienne contaminée en 1989 et qui, aux côtés de sa fille dont les larmes inondaient les yeux de l’immense foule rassemblée, a évoqué le double génocide qu’elle subit : celui de son peuple, depuis l’arrivée des colons sur la terre d’Amérique du Nord, et celui de ces femmes et de ces hommes, éprouvés par le sida dans l’incompréhension trop souvent des différentes autorités gouvernementales.
Ce témoignage était également le geste intime d’une mère à sa fille, une explication, un passage de flambeau, la démonstration que, malgré la maladie ou grâce à elle, elle était devenue une sorte de héros moderne. C’est, d’une certaine façon, ce que je garde de mon Histoire personnelle avec Hubert. Son combat contre la mort, malheureusement perdu trop tôt, est aujourd’hui mon combat pour la vie. Pour nos deux vies.

 

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Une clôture émouvante et mobilisatrice [suite]

Mobilisatrice avec le discours offensif de Stephen Lewis, envoyé spécial des Nations Unies en Afrique pour le VIH/sida.
Il a rappelé des vérités, notamment en direction des Américains. D’abord que les programmes de prévention exclusivement basés sur l’abstinence ne fonctionnement pas, à l’opposé de la réduction des risques chez les toxicomanes qui est un succès indiscutable, scientifiquement, socialement et médicalement. Ensuite, que la circoncision comme les microbicides sont les nouveaux espoirs dans le domaine de la prévention. Que la contamination mère-enfant ne devrait plus exister grâce aux traitements actuels et que si elle existe encore et que des enfants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Sud, de Russie, meurent toujours, il en va de la responsabilité criminelle des gouvernants. Il n’a d’ailleurs pas hésité à mettre en cause violemment le gouvernement sud-africain.
Enfin, il a surtout rappelé qu’au-delà des 8 milliards de $ rassemblés en 2005 pour accéder aux traitements, c’est désormais de 15 milliards de $ en 2007, 18 en 2007 et 22 en 2008, dont on a un besoin urgent pour stopper cette course à la mort. N’oublions pas qu’aujourd’hui, sur les 6,8 millions de personnes qui ont besoin d’un traitement, seules 1,6 millions y accèdent et qu’à peine 8 à 13% des 800.000 enfants qui ont besoin d’un traitement l’ont !

Stephen Lewis, avant de conclure, a répondu à une simple question : un envoyé spécial de l’ONU peut-il parler ainsi violemment contre l’un des membres de l’organisation ? Oui ! Il serait coupable de ne pas parler s’il a conscience que ce qui est fait par un Etat membre est une erreur majeure.
Inutile de dire que Stephen Lewis a eu l’honneur, durant de longues minutes – mais trop courtes compte tenu de la portée humaniste de son message – d’une standing ovation.
Mais alors que ce congrès s’achève, j’ai le regret que rien n’ait été réellement dit sur l’interdiction de voyager faite aux séropositifs, que rien n’ai été fait pour mobiliser les pays en faveur de la taxe sur les billets d’avion, que rien n’ait été annoncé en matière de prise en charge du vieillissement des personnes contaminées. C’est peut-être à chacun d’entre nous, de retour dans son pays, de secouer les esprits sur ces sujets pour qu’à Mexico, en 2008, de grandes victoires puissent être annoncées. C’est en tout cas l’objectif que je me fixe dès à présent.

 

Commentaires

  • Merci Jean-Luc, quelle belle note que celle que tu nous livres aujourd'hui, quel beau témoignage et quelle sagesse! Puisse ce "passage de flambeau", passage de l'ombre à la lumière, désarmer un peu plus la haine et la bêtise et éclairer aussi nos vies à nous. L'amour universelle est le meilleure allié de la lutte contre la maladie. "Il n'y a qu'un seul amour, celui des vivants et celui des morts" dit un poème de Kipling.

  • Merci de nous avoir donné vos impressions sur ce congrès important.
    Vous nous disiez que vous ne pouviez jouer le rôle d'un journaliste, que vous n'en aviez pas les compétences. Détrompez-vous car c'est par votre blog et le site d'Act Up que j'ai eu le plus d'information sur ce congrès.
    Avec vous pour votre nouveau combat légitime sur la libre ciculation des personnes VIH+

  • Ces vrai jean-Christophe à raison je trouve que les médias n'en disent pas bcp. A part de parler de guerres je trouve que le sida est plus important d'en parler et qu'il y a plus de malades qu'il faut bien soigner

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