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Coup de gueule - Page 14

  • J'ai signé l'Appel du 18 joint ...

    En 1993, le CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) réactivait l’Appel du 18 joint, lancé en 1976 par quelques fougueux journalistes de Libération et d'Actuel, une initiative qui demandait « la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, de sa possession et de sa culture. »
    Quarante ans plus tard, le texte de l'Appel n’a, hélas, rien perdu de son actualité. Alors que la société a radicalement changé et que les mœurs ont évolué, la loi votée en 1970 n'a cessé, elle, de se durcir. Comme le notait le texte originel, le discours stigmatisant sur le cannabis « permet de maintenir et de renforcer une répression de plus en plus lourde... Des arrestations massives de jeunes... ». Une politique qui « justifie la détention de centaines de personnes... des emprisonnements qui frappent en priorité la jeunesse » issue des quartiers populaires et de l’immigration.
    Aujourd'hui, force est de constater que la répression du cannabis a coûté très cher attisant les flammes de l'incendie qu'elle était censée éteindre en dynamisant le trafic et en multipliant le nombre de consommateurs.
    Le cannabis n’est pas interdit parce qu’il pose un problème de santé publique, mais principalement pour des raisons culturelles et politiques
    Outre-atlantique, dans le pays qui a mené une guerre acharnée contre « la drogue », la moitié des États ont légalisé le cannabis thérapeutique et plusieurs d'entre eux ont réglementé sa production, sa distribution et sa consommation récréative, ouvrant la voie à une nouvelle économie florissante… Aujourd’hui, les nombreux pays qui ont assoupli leur législation s’en félicitent.
    En France comme partout en Europe, et quelle que soit la législation, l’économie du cannabis se manifeste par la présence de centaines de commerces proposant tout le matériel nécessaire (et parfois des graines), pour s’adonner en toute sérénité à la culture domestique du cannabis. Une activité qui génère déjà des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, lesquels se multiplieront le jour où nos députés daigneront admettre que la consommation de cannabis est intégrée dans nos mœurs et qu’il faut l'encadrer. 
    Il ne s'agit donc plus désormais de débattre sur la pertinence de la prohibition, un échec indiscutable, mais de travailler sur une alternative qui redonnera au cannabis sa liberté et à ses usagers leur dignité.
    Parce que le cannabis est un sujet trop complexe pour être laissé aux seuls politiciens, le CIRC appelle les associations, les personnalités du monde artistique, médiatique, sportif et les simples citoyen(ne)s, à s'emparer du sujet.
    Par le présent appel, nous exigeons du gouvernement qu'il abroge  l'article L.3421-4 du Code de la Santé Publique punissant la « présentation sous un jour favorable des stupéfiants », mesure nécessaire pour permettre la tenue d’états généraux réunissant institutions et associations afin d’engager une réflexion sur la sortie de la prohibition du cannabis.

  • Notre fierté face à leur haine (ma tribune dans le Huffington Post)

    Le 12 juin 2016, un dimanche soir, j’étais comme de nombreux parisiens sur la place Igor Stravinsky, à Paris, à l’appel de l’Inter-LGBT et du Centre LGBT Paris Île-de-France pour exprimer ma solidarité aux victimes de la tuerie d’Orlando. L’ambiance mêlait tant une profonde tristesse qu’une colère forte face à l’horreur : oui, nous avions envie de crier que nos amours seront toujours plus forts que leur haine ! Encore aujourd’hui, l’émotion est toujours immense face à un tel acte de barbarie.
    L’homophobie tue. Jamais, sans doute, cette phrase n’aura eu un tel sens. Pour autant, l’homophobie et ses conséquences dramatiques ne sauraient se réduire à des meurtres, des passages à tabac, du sang… L’homophobie, ce sont des insultes, des remarques, des regards en coin et ce, au quotidien, c’est également le harcèlement vécu par de nombreux homosexuels sur les réseaux sociaux. Cette homophobie tue aussi.
    L’homophobie, c’est vouloir dénigrer l’autre, le détruire, provoquer son isolement.
    L’homophobie, c’est un jeune homosexuel qui a de trois à sept fois plus de risques de faire une tentative de suicide qu’un jeune hétérosexuel
    Je veux le dire : la lutte contre l’homophobie est une urgence et dans cette lutte pour l’égalité, dans ce combat pour l’humain face à la haine, la mobilisation de tous les moyens étatiques me semble nécessaire : la répression bien sûr, mais aussi l’éducation et l’égalité des droits. Ces trois axes sont tout autant complémentaires qu’indissociables 
    Cette haine, c’est aussi celle de la Manif pour tous, ce groupuscule extrémiste qui, scandaleusement, a twitté « Nausée face à la haine et la violence » alors que pendant des mois, c’est la haine des homosexuels qu’ils ont prôné, c’est la « normalisation » de l’homophobie qu’ils sont affirmée, attisant ainsi une violence aveugle à l’encontre des LGBT. C’est aussi celle de Christine Boutin qui affirme sa compassion pour les victimes et dénonce la barbarie de ce monde alors qu’elle affirmait très récemment que « l’homophobie est une abomination ».
    Je veux le redire : il n’existe pas d’homophobie ordinaire. Il n’existe pas d’homophobie banale. Il n’y a en fait qu’une forme d’homophobie : celle qui doit nous être insupportable et intolérable, celle que l’on doit combattre par tous les moyens.
    Alors, si nous avions toutes et tous des raisons de défiler lors des Marches des Fiertés organisées en France tout au long de ce mois, en voici une supplémentaire, une qui, assurément, nous réunira toutes et tous : la mémoire des victimes d’Orlando.
    Marchons. Montrons notre Fierté. Elle sera notre réponse face à leur haine.

  • NoHomophobes.fr : rendre visible l'homophobie sur Twitter (notre tribune avec Sylvain Girault, président de Mousse)

    NoHomophobes.fr : rendre visible l’homophobie sur Twitter !

     

    Signataires :

    • Jean-Luc Romero-Michel, président d’Elus Locaux Contre le Sida
    • Sylvain Girault, président de Mousse

     

    Des coups, du sang, des passages à tabac et des visages tuméfiés : les agressions physiques à caractère homophobe alertent ponctuellement l’opinion sur le problème de l’homophobie. Mais cette violence ne représente qu’une faible partie des manifestations de la haine homophobe.

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    Selon le rapport annuel 2016 de SOS homophobie, 48% des actes homophobes se manifesteraient au moyen d’insultes. Les propos homophobes constitueraient la forme de discours de haine la plus couramment proférée sur internet, d’après une étude du Conseil de l’Europe. 80% des jeunes homosexuels et bisexuels rapporteraient en avoir déjà été la cible.

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    Afin de rendre perceptible cette violence invisible, l’association Mousse, en partenariat avec Elus Locaux Contre le Sida (ELCS) et le Centre de recherche sur l’homophobie de Montréal, et avec le soutien de Deshoulières Avocats, a décidé de lancer le site NoHomophobes.fr à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie. Ce site web permet d’afficher en temps réel les insultes homophobes publiées sur Twitter.

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    Conçu comme un miroir social, le site www.nohomophobes.fr met en évidence la fréquence de l’emploi de propos homophobes dans le langage courant. Des termes et des expressions comme « pédé », « gouine », « je suis pas une tapette » ou « c’est pas un truc de tarlouze », sont traqués sur Twitter en temps réel, puis affichés sous forme de fils d’actualité.
    Durablement ancrée dans le langage, l’insulte homophobe est citée. Elle est reprise de conventions linguistiques passées pour être réexploitée dans une situation contemporaine. Au moment de son énonciation, l’homonégativité historique est invoquée. L’insulte agit ainsi comme un argument d’autorité. Elle manifeste du même coup la persistance des schèmes produits par la domination masculine, fonctionnant comme des matrices de perception et de représentation du monde social.
    L’injure homophobe révèle ainsi un système de dispositions dévalorisant la féminité et interdisant les rapports sexuels entre personnes de même sexe. Cette ségrégation verbale déploie ses effets bien au-delà du langage. Les victimes de propos homophobes souffrent de symptômes physiologiques et de troubles émotionnels tels que honte, cauchemars, difficultés respiratoires, hypertension, psychose et, enfin, suicide. Pour échapper à cette violence, les victimes quittent leur travail, s’éloignent de leur famille, évitent certains lieux publics, dissimulent leur souffrance à leurs proches. Plus qu’une simple blessure passagère, le mépris homophobe induit une restriction de la liberté individuelle, une atteinte à la dignité et une menace pour la sécurité physique et mentale.
    Ce qui est finalement en jeu dans le débat sur les propos homophobes est une certaine vision de la société. Il ne s’agit pas seulement de mettre en balance la liberté d’expression et le droit de ne pas être injurié. Il s’agit d’un débat bien plus profond sur ce que nous comprenons du concept d’égalité.

  • Peur sur la ville … les peluches débarquent ! (ma tribune sur le Huffington Post)

    Peur sur la ville … les peluches débarquent !

     

     

    Tous aux abris chers habitants d’Argenteuil, les peluches débarquent dans votre ville ! Ne courrez pas, ne chargez pas les voitures de tous vos bagages de première nécessité, ne vous enfuyez pas, rassurez-vous, heureusement votre maire, Georges Mothron vous protège ! Ouf … tout le monde est sain et sauf.
    Bon, certes, je vous l’accorde, j’exagère un peu… Plus sérieusement, le danger quel était–il ? Une association culturelle avait osé organiser la projection du film « La sociologue et l’ourson ». Cette projection de cet objet cinématographique tout à fait original car fait avec des peluches a été unilatéralement annulé par Georges Mothron. Et oui mesdames et messieurs, les peluches ce n’est pas que gentil ! Passons. Alors, pour mériter cette interdiction, ce film doit un brûlot insurrectionnel appelant à la sédition ? Non pas vraiment… en fait, ce film retrace en toute simplicité et avec une vraie volonté pédagogique les débats qui ont abouti au vote de la loi ouvrant le mariage à toutes et tous.
    Deux réflexions me viennent à l’esprit : la première sur la méthode du maire d’Argenteuil, la seconde sur le fond des choses.
    Sur la méthode, tout d’abord : la censure est bien l’arme des faibles. Cette vérité, elle aurait dû être rappelée au maire d’Argenteuil. Dommage car, avec cette censure manifestement liée à des arguments idéologiques, Georges Mothron se met quelque peu en marge de notre démocratie qu’il est censé en tant qu’élu incarner, défendre et promouvoir. Interdire plutôt que débattre, voilà bien l’antithèse de ce qui fonde notre démocratie, basée sur une liberté d’expression, non pas absolue, mais la plus large possible. Bien sûr que des raisons d’ordre public peuvent jouer dans les décisions de tout maire en France mais est-ce que l’on peut raisonnablement et sérieusement soutenir que ce film serait possiblement cause de troubles ? Restons sérieux …
    Ensuite sur le fond : pourquoi ne pas vouloir évoquer une loi qui a été au cœur pendant plusieurs mois de débats acharnés ? Il n’est pas là question de militantisme ou autre, cette œuvre cinématographique est presque historique. Peut-on nier les profondes divisions qui ont abouti à ce déferlement homophobe ? Peut-on nier les cicatrices, peut-on nier la création et le développement de mouvements extrémistes ? Peut-on nier un débat qui a conduit à de profondes lignes de fracture ?
    En fait la morale de tout cela, c’est bien que, au-delà du fait que les peluches peuvent être sacrément dangereuses, la lutte contre l’homophobie est un combat du quotidien. Car si la lutte pour les droits LGBT doit indéniablement être portée sur le plan légal, la bataille se gagnera aussi par un changement des mentalités !

  • Légalisation du cannabis : opération « enfumage » du gouvernement (tribune dans Le HuffingtonBlog)

    Le déni de réalité … et bien, si c’était un délit, on trouverait bon nombre de politiques derrière des barreaux ! Excusez-moi cette entrée en matière un peu brutale mais c’est sincèrement ce que je pense.
    De ce déni de réalité, nous en avons eu encore une belle illustration aujourd’hui avec ce « débat » sur la légalisation du cannabis. Aussitôt ouvert, aussitôt refermé et de manière particulièrement sèche : « Si le Parti socialiste veut débattre, c'est tout à fait légitime, mais il n'y a pas sur ce sujet d'autres positions que celle qui a été exprimée par le Premier ministre et le président de la République». En somme, pas de débat, rien à signaler, circulez, il n’y a rien à voir !
    Et bien si, il y a beaucoup voir. Et là, il ne s’agit pas de faire des grands discours académico-philosophiques mais de parler de la vie, de la réalité, de ce que refuse de voir certains politiques. Il faut le dire et l’assumer : une société sans drogues n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais. Raconter autre chose, c’est une vaste fumisterie même si évidemment, la démagogie c’est plus simple et plus porteur …
    Alors quel est le coût exact de la lutte contre le cannabis ? 568 millions. Oui, 568 millions d’euros par an sont directement consacrés à la lutte contre le cannabis. Ce chiffre incroyable, je doute que beaucoup de nos concitoyens l’imaginent aussi élevé. Mais, après tout, on peut se demander si les résultats cette politique ultra-répressive basée sur la loi de 1970 sont à la hauteur de cet immense investissement ? Je vous laisse en juger : malgré plus 100.000 interpellations par an, ce sont 8,4% de la population des 15-64 ans a déjà consommé du cannabis dans l’année. Plus de 20% chez les 15-24 ans, soit, après le Danemark, le taux le plus élevé d’Europe. Et au-delà de ces coûts directs sur l’aspect économique des choses, il faut ajouter le coût social indirect lié au développement d’organisations criminelles, ce qui est la cause de terribles drames humains …
    En France, on aime railler les autres pays, cela fait partie de nos travers. Bien souvent, notre première victime, ce sont d’ailleurs les Etats-Unis dont on pointe allégrement le côté conservateur, religieux et moraliste. Il n’empêche que ce pays a entamé un vrai débat sur la question, un débat pragmatique, avec à la clé le constat assumé d’un échec du tout-répressif et la légalisation du cannabis au Colorado et dans l’État de Washington. Pas mal pour des réacs !
    Aujourd’hui, les français en ont assez des discours politiciens, ils réclament, fort légitimement, la fin des vielles recettes, ils exigent que l’on sorte de postures stériles, ils demandent des discours de vérité.
    Les chiffres que je viens de citer, il faut les donner. Il faut replacer les choses dans leur contexte global. Il faut dire que l’alcool cause 50.000 morts par an, le tabac 80.000. Ces chiffres sont terribles et pour autant les lobbys de l’alcool et du tabac font en sorte de les cacher avec la coupable complicité de certains parlementaires.
    Les Français réclament le débat, il est venu le temps de les entendre, de sortir des postures entre permissifs et répressifs : la santé de nos concitoyens l'exige ! 

  • Emouvante réunion avec le bureau de Shams

    Hier, à Tunis, j'ai eu la chance d'être l'invité de la réunion du bureau de Shams, une association de LGBTI dont plusieurs membres militent à visage découvert dans un pays où l'homosexualité est pénalisée et où les condamnations sont en recrudescence. J'ai été ému par les terribles histoires que plusieurs gays m'ont raconté. J'ai surtout été impressionné par leur volonté de continuer à militer malgré les dangers et les menaces qu'ils subissent.
    Comme je l'ai dit à l'Ambassadeur de France en Tunisie, nous devons les soutenir. Défendre les droits humains est la tradition de la France, pays des droits de l'homme.

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  • "Pd" ou l'homophobie ordinaire (tribune sur le HuffingtonPost)

    Ma tribune publié sur le Huffintonpost

    La vie est décidemment pleine de surprises...

    Traiter quelqu'un de "pd" n'est pas homophobe. C'est le Conseil des prud'hommes de Paris qui nous apprend cette bonne nouvelle. Ce n'est pas bien méchant. Plutôt gentil même. Limite amical. Et puis, il faut rigoler un peu ! Ils n'ont pas d'humour ces sales pd !

    En tant que moi-même sale pd, j'aimerai continuer en y voyant, quelque part (si si, en cherchant bien !), une forme d'humour mais j'avoue que même avec la plus grande volonté du monde, je n'y arrive pas. En fait, tout ceci me ferait peut-être sourire si je ne recevais pas chaque semaine des menaces de mort et ce liées à mon homosexualité. Si, chaque jour, des gays, des lesbiennes, des trans n'étaient pas discriminées, injuriés, violentés. Si, globalement, les jeunes gays n'avaient pas sept fois plus de risque de commettre une tentative de suicide par rapport à un jeune hétérosexuel. Alors non, cela ne me fait pas rire. Plutôt vomir.

    La vérité, c'est que la décision du Conseil des prud'hommes est une honte et d'une violence absolue.

    Bien sûr, la levée de boucliers va être unanime aujourd'hui mais demain une autre actualité fera le buzz. Moi, tout ce que je constate, c'est que cette décision du Conseil des prudhommes est symptomatique de cette homophobie intériorisée, légitimée, en somme ordinaire. Beaucoup dans la communauté LGBT s'étaient dit qu'après le déferlement de haine subi lors des "débats" sur le mariage pour tous, on aurait franchi un cap dans l'acceptation de l'autre (j'ai écrit acceptation pas tolérance, la nuance est de taille !) et que les avancées légales permettraient une évolution sociétale et dans les esprits. Et bien, il faut croire que non !

    En fait, je voudrais remercier le Conseil des prud'hommes de Paris. Grâce à cette juridiction et sa décision, ils nous rappellent que, dans la lutte contre l'homophobie, rien n'est jamais acquis. Et de ce fait, je m'adresse à vous cher lecteur car je crois que nous en sommes arrivés à la même conclusion: le titre de cette tribune est mauvais.

    Il n'y a rien d'ordinaire dans l'homophobie. Il n'y a rien de potentiellement acceptable. Il n'y a rien qui ne doive que simplement susciter un haussement d'épaule. Il n'y a pas de fatalité.

  • Lettre ouverte à Philippe Barbarin (tribune sur le Huffington Post)

    Lettre ouverte à Monseigneur Philippe Barbarin, archevêque de Lyon

     

     

    Monsieur l’Archevêque,

    Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Durant des mois, lors des manifestations contre le Mariage pour tous, vous avez défilé contre l’égalité des droits au motif que vous, mieux que d’autres, sauriez ce que serait l’intérêt supérieur de l’enfant. Durant des mois, vous avez pris la tête de cortèges dans lesquels des femmes et des hommes, souvent violemment, parfois vulgairement, ont expliqué que des couples de personnes de même sexe ne sauraient rendre heureux et participer à l’épanouissement d’un enfant… Pendant des mois, vous avez dit où se trouverait le bien et le mal.

    Et voici qu’aujourd’hui nous apprenons que vous êtes accusé d’avoir recouvert d’une chape de plomb des actes graves commis par l’un des vôtres à l’égard des enfants, ceux-là même que vous expliquiez vouloir protéger. Enfant, j’ai subi la pédophilie et je sais à quel point cela est destructeur pour de jeunes enfants.

    Comment auriez-vous pu couvrir de tels actes ?

    Je ne vois que deux explications.

    La première, est que vous pensiez que se livrer à des attouchements sexuels sur des enfants n’est pas répréhensible. Je ne l’imagine pas. Je ne crois pas en vous, en votre parole, en votre aveuglement, mais je ne crois pas dans une telle folie, je ne crois pas dans une telle barbarie venant de votre part. J’en suis sûr, même.

    La seconde est que vous croyez que votre église vaut mieux et plus que notre République, et que vous vous érigez en suzerain. Avec votre supériorité, vous écoutez, vous jugez, vous conseillez et vous pardonnez comme bon vous semble. Le dogme de l’infaillibilité pontificale ayant été abandonné, vous inventez celui de l’infaillibilité cardinale. Et votre église valant mieux, selon vous, que notre République, vous auriez décidé de vous extraire de la loi et de ne pas rapporter à la justice les actes criminels dont vous avez connaissance.

    Monsieur le Cardinal, je me suis exclu de votre église depuis bien longtemps. Pourtant, ancien enfant de coeur, la religion catholique a accompagné mon enfance. M'a éduqué. M'a aidé dans les moments difficiles de ma jeunesse. J'aurais pu poursuivre ma route avec l’Eglise de mon enfance. Je me suis exclu de votre église car trop de vos ministres se sont éloignés de l'Amour, de la Tolérance, de la Fraternité qui m'avaient été enseignées. J'ai dû chercher et trouver l'Amour, la Tolérance et la Fraternité ailleurs. Comme beaucoup d'autres personnes, si j'en juge par le vide de vos églises.

    Aujourd’hui, la justice de notre République vous rappelle que votre église n’est pas universelle. Votre église n’est qu’une association singulière de femmes et d’hommes et n’a pas le pouvoir de s’affranchir de celle qui lui donne ses droits, de celle qui la protège, de celle qui lui donne sa liberté d’exercice, de celle qui est le socle commun des femmes et des hommes de notre pays. Je nomme ainsi la République... La République laïque.

    Monsieur le Cardinal, je n’ai pas pour habitude de me réjouir du malheur des Hommes. Mais je dois dire mon espoir que vous répondiez – je l’espère de vous-même – non pas à une justice divine qui reste à démontrer, mais à une justice bien réelle, celle des hommes, celle de notre République. Mais aussi à celles et ceux qui ont été les victimes de ces actes.

    Monsieur le Cardinal, vous qui prétendiez que deux personnes de même sexe ne sont pas capables d’élever un enfant, vous devez répondre aujourd’hui de « non dénonciation de crimes » commis à l’encontre d’enfants. Vous devez vraiment vous expliquer.

    Si vous êtes innocent de ce qui vous est aujourd’hui reproché par des victimes et je l’espère sincèrement – la charité chrétienne reste une valeur pour moi – j’espère au moins que vous apprendrez l’humilité et que vous vous direz que vous n’êtes pas forcément le mieux qualifié pour parler de l’intérêt de l’enfant.

    Je vous prie de croire, monsieur le Cardinal, à l'expression de ma considération attristée.

    Jean-Luc Romero-Michel

     

  • Procès de 6 étudiants pour homosexualité en Tunisie : esprit de la révolution, es-tu là ? (Ma tribune sur l'Obs.com)

    Procès de 6 étudiants pour homosexualité en Tunisie : esprit de la révolution, es-tu là ?
    A lire sur Le Plus Obs (ici)

     


    Il y a quelques semaines, le 14 janvier, la Tunisie fêtait sa révolution, celle qui a mis fin à la dictature. Celle qui était porteuse de tant d’espoirs pour le peuple tunisien. Celle qui a consacré les libertés individuelles… en tout cas qui aurait dû les consacrer.
    Car, si personne ne peut remettre en cause l’extraordinaire portée de ce printemps arabe, nous ne pouvons que constater que certaines populations en Tunisie sont totalement exclues des bénéfices de celles-ci, au premier desquelles les personnes LGBT.
    Un exemple dramatique parmi tant d’autres : le 10 décembre dernier, six étudiants étaient condamnés à la peine maximale de prison pour homosexualité. Ils étaient également bannis pour cinq ans de la ville de Kairouan. Ils repassent en procès demain, le 25 février et à l’heure où j’écris ces lignes, j’attends, nous attendons encore et toujours, une réaction des pouvoirs publics français…
    Soyons concrets : être gay en Tunisie, c’est tout simplement risquer la prison sur la base de l’article 230 du Code pénal. Un article comme la marque indigne d’une dictature dont les tunisiens n’ont pas encore réussi à enlever toutes les traces…
    Cet article 230 du code pénal tunisien n’est pas un article oublié. C’est un article appliqué. Cet article 230 est une honte. De très nombreuses associations et surtout, de très nombreux citoyens et associations tunisiennes ont demandé sa suppression. Publiquement et dans les médias.
    Cette répression aveugle des personnes LGBT en Tunisie est un peu à l’image du monde actuel. Ce sont encore aujourd’hui près de 80 pays qui condamnent pénalement les relations homosexuelles. Dans huit pays, l'homosexualité est punie de mort … Dans de nombreux pays, une véritable traque aux homosexuels est installé et encouragé par les pouvoirs publics. En Inde, dans la plus grade démocratie du monde, la Cour suprême a rétabli la pénalisation de l'homosexualité. Au Maroc, il y a quelques temps, un magazine titrait en une, en 2015: "faut-il brûler les homos?".
    Il y a quelques mois, le prix Nobel de la paix était attribué au quartet menant le dialogue national en Tunisie, qui, je cite, s’était distingué pour « sa contribution décisive dans la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie après la révolution du jasmin de 2011 ».
    La Tunisie a été à l’avant-garde de ce printemps arabe. Ce pays est beau, ce pays est grand. Et la suppression de cet article 230 ne le rendrait que plus beau et plus grand !

  • L'ONU pour l'égalité LGBT. Mais où en est la dépénalisation universelle de l'homosexualité ?

    Récemment, l'ONU a publié un timbre pour promouvoir l'égalité pour les LGBT: c'est bien sûr une excellente nouvelle et un très beau symbole
    Mais les symboles ne sont pas suffisants s'ils en sont pas suivis d'actes.
    Aujourd'hui, encore 80 pays pénalisent l'homosexualité. Il devient urgent que l'ONU vote enfin la dépénalisation universelle de l'homosexualité ! Cela devient urgent !

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  • C'est dit ... sur France Bleu Berry !

    L'engagement 21 n'est pas respecté, la nouvelle mouture de la loi #Findevie ne place pas le patient au centre- @JeanLucRomero sur @FB_Berry.png

  • Hier, à Aix-en-Provence : Battons-nous pour notre Ultime Liberté !

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  • Pour un accueil digne des réfugiés LGBT (tribune dans le Huffington Post)

    Avant d'entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous dresser en quelques mots un tableau, celui qui reflète la réalité de vie de millions d'homosexuels et de transsexuels dans le monde. Un tableau noir.
    En 2016, dans huit pays, l'homosexualité est punie de mort. Près de 80 pays condamnent pénalement les relations homosexuelles. Plus des trois-quarts des pays africains criminalisent l'homosexualité. Une véritable traque des homosexuels, une traque institutionnalisée, est organisée et favorisée par les pouvoirs publics au Nigeria, en Ouganda, en Egypte, au Cameroun... En Russie, le président Poutine a instauré une homophobie d'Etat avec une loi de 2013 qui sanctionne la "propagande homosexuelle". En Inde, la Cour suprême a rétabli la pénalisation de l'homosexualité. Au Maroc, un magazine titrait en une, en 2015: "faut-il brûler les homos?". Je pourrais continuer à remplir des pages et des pages...
    La réaction de la communauté internationale s'est trop longtemps fait attendre. Mais en juin dernier (enfin!), pour la première fois de son histoire, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour parler spécifiquement des droits des homosexuels. La raison? Les atroces lapidations et autres exécutions sommaires, souvent filmées, dont sont victimes les homosexuels en Syrie et en Irak. C'est une véritable chasse à l'homme que Daech organise contre les homosexuels.
    La France, pays des droits de l'Homme -oui, j'y crois et je le défends- doit prendre toute sa part dans ce combat pour les droits de personnes persécutées simplement en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. Nous nous devons de le faire plus fortement. Comment? En travaillant sur ce dossier en forme de serpent de mer que constitue la dépénalisation universelle de l'homosexualité mais aussi en mettant en œuvre, concrètement, des solutions adéquates à l'accueil des réfugiés LGBT.

    LIRE LA SUITE > Sur le Huffintonpost 

  • Le légitime soutien aux Chrétiens d'orient à la session de la région Ile-de-France. Mais quid des LGBT persécutés ?

    Avec mon groupe à la région Ile-de-France, j'ai déposé un amendement pour étendre le soutien que la région veut légitimement apporter aux Chrétiens d'Orient qui subissent de terribles persécutions.
    En effet, dans ce rapport les homosexuels sont oubliés alors qu'ils sont dans une situation similaire de persécution. Ils n'ont rien commis de mal. Mais ils sont juste persécutés, torturés, tués parcequ'ils sont... homosexuels ou transsexuels.
    Ils doivent donc aussi béneficier de notre total soutien comme les Chrétiens d'Orient et c'est ce que je demande à Valérie Pécresse.

  • CR de mon procès pour insultes homophobes dans Le Parisien

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  • Procés pour des propos homophobes et des menaces de mort à mon encontre

    Ce jeudi après-midi, s'ouvrira le procès suite à ma plainte pour propos homophobes et menaces de mort sur Twitter.
    Ces menaces ont eu lieu après mon mariage, en septembre 2013.
    Elles m'ont, à l'époque, affecté par leur caractère vulgaire et haineux au moment où je vivais l'un des plus beaux moments de ma vie.
    Si j'ai porté plainte, ce n'est pas par esprit de vengeance.
    Mais sur les réseaux sociaux, certains croient qu'on peut tout y écrire : insulter, menacer de mort.
    Les réseaux sociaux ne sont pas hors de la République et ces esprits faibles doivent le savoir comme ils doivent enfin prendre conscience que l'anonymat derrière lequel ils s'abritent y est souvent illusoire.
    Ma démarche est donc de lancer un signal à ces personnes car ce qu'elles font, outre de blesser inutilement, peut avoir de graves conséquences pour des personnes plus jeunes ou moins bien armées que je ne le suis.
    Oui, l'homophobie tue...

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  • Fin de vie, la proposition de loi adoptée : inhumaine et hypocrite. Notre combat continue

    Le mardi 19 janvier dernier, une commission mixte paritaire (CMP) s’est réunie  pour proposer un texte commun à soumettre aux deux Chambres (Assemblée et Sénat). Le mercredi 27 janvier, les députés et les sénateurs ont examiné, en séance publique, les conclusions de cette CMP sur la proposition de loi des députés Jean Leonetti et Alain Claeys, créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie.

    Je félicite les deux députés qui ont réussi, sur la base de la proposition 21 du président Hollande d’autoriser une aide active à mourir, à faire voter un texte, pratiquement inchangé par rapport à leur proposition de loi initiale, venant conclure trois années et demi (depuis la nomination du professeur Sicard par le président de la République, en juillet 2012, pour rédiger un rapport sur la fin de vie).

    Je les félicite surtout pour avoir réussi le tour de force de faire croire à l’opinion publique qu’il s’agissait d’une avancée alors qu’il ne s’agit que de la mise en forme de la première loi Leonetti de 2005 (celle-ci est tout de même la troisième !) avec le décret du 29 janvier 2010 (permettant déjà les traitement sédatifs lorsque les autres traitements sont interrompus) et avec une position constante depuis la loi Kouchner de 2002, à savoir qu’hydratation et alimentation sont considérés en France comme des traitements et non des soins (cure, et non care), avec l’assentiment complaisant de parlementaires trop ravis de se retirer une épine du pied en se débarrassant de ce fardeau législatif et de médecins trop heureux de conserver la main sur cette question si intime qu’elle ne devrait appartenir qu’au seul patient arrivé au terme de sa vie.

    Une loi inhumaine et hypocrite…

    Alors, que va-t-il se passer à présent ?

    Une loi qui ne satisfera ni les pro-vie ni les pro-choix

    Les Français, très largement (plus de 90%) favorables à la légalisation de l’euthanasie telle qu’elle existe déjà aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, vont vite s’apercevoir, comme après le vote de la loi de 2005, que cette loi n’aidera pas ceux qu’ils aiment à maîtriser leur propre parcours de fin de vie et à mourir paisiblement et dans leur dignité ; les souffrances, les déchéances, les détresses vont toujours résonner au cœur des familles, laissant des cicatrices morales et affectives indélébiles.

    Les pro-life – qui ne sont en fait que des voleurs de liberté, des anti-choix, qu’il s’agisse du droit de disposer de son corps comme de sa mort – trouveront que la médecine, en "sédatant " et en privant d’alimentation et d’hydratation le patient, va trop loin en accélérant le processus de fin de vie. Ils en appelleront à des forces divines, certains même manifesteront et s’enchaîneront devant les hôpitaux qui pratiqueront la sédation.

    Les pro-choix – qui sont des amoureux de la vie et ne sont pas disposés à la confondre avec la survie, nous donc ! – continueront à revendiquer le droit pour chaque femme et chaque homme de ce pays de choisir lui-même les conditions de sa fin de vie dès lors qu’il est arrivé au bout de sa vie, reprenant ainsi la revendication de 36 ans (déjà !) de l’ADMD et la proposition de loi légalisant l’euthanasie  co-signée par la majorité des députés socialistes dont Manuel Valls, Christiane Taubira, Laurent Fabius, Marisol Touraine, Marylise Lebranchu, Jean-Marc Ayrault et même Alain Claeys… en 2009 !

    Les parlementaires ne font qu'ouvrir la voie à de nouvelles actions

    À l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, nous poursuivrons notre travail de persuasion des parlementaires et leur responsabilisation (car après tout, les futurs drames de la fin de vie en Ehpad ou ailleurs  seront les conséquences de leur inaction) pour qu’il comprennent enfin qu’ouvrir un droit supplémentaire à ceux qui le souhaitent ne crée aucune obligation pour ceux qui le refusent, et qu’une société qui se libère et libère ses citoyens des interdits est une société qui ne se sclérose pas et continue d’avancer.

    Les parlementaires ont probablement souhaité, par leur vote du mercredi 27 janvier, mettre un terme au débat à propos de l’euthanasie qui agite notre société depuis de très longues années déjà. Ils ne font pourtant qu’ouvrir la voie à de nouvelles actions, de nouvelles contestations et de nouvelles manifestations.

    Les 66.000 adhérents de l’ADMD vont reprendre le chemin des permanences parlementaires, des plateaux de télévision et des studios de radio pour exprimer leur colère. Ils seront dans la rue…

    Ceux qui nous ont bercés de promesses et de mots, en 2012, ne pourront plus, en 2017, nous faire rêver. Tant pis pour eux…

    Mais en attendant, des femmes et des hommes de notre pays souffrent et meurent dans des conditions inacceptables et indignes de leur condition humaine et d’un pays qui se veut grand…

    par Jean-Luc Romero-Michel 

    Source : Le Plus de l'Obs

  • Tribune dans Le Plus Obs : Sarkozy change d'avis sur le mariage pour tous : un revirement qui me laisse un goût amer

    Nicolas Sarkozy a changé d'avis. Alors qu'il avait promis l'abrogation de la loi Taubira, l'ancien président de la République écrit dans son livre, "La France pour la vie", qu'il ne reviendra finalement pas sur le mariage gay. Une volte-face certes bienvenue, mais surtout dictée par les sondages, regrette explique Jean-Luc Romero, président d'Élus locaux contre le sida.

    2016 commence bien : Nicolas Sarkozy devient gay-friendly ! Comme quoi, dans la période particulièrement sombre que nous traversons, il y a encore des raisons d’espérer.

     

    Au-delà de légers doutes, fort légitimes il me semble, sur l’honnêteté de la démarche, il a réussi l’exploit de susciter l’ire de celles et ceux qui l’acclamaient – l’adulaient ? – il y a encore quelques mois. La raison ? Nicolas Sarkozy ne veux plus abroger le mariage pour toutes et tous.
    Parjure ! Revirement ! Bouh !
    Un sens politique particulièrement aiguë
    Ôtez-moi d’un doute, j’ai l’impression d’une redite… Car oui, Nicolas Sarkozy, il change, la vie le change... Il a quand même tendance à changer très souvent !
    En fait, cela devient même une constante ces changements d’opinion, justifiées, soyons honnêtes, plus par un sens politique particulièrement aiguë plutôt que par une salvatrice révélation humaniste. Car selon un sondage du Cevipof, seuls 28% des Français seraient en faveur de l’abrogation du mariage pour tous.
    Si tous les groupuscules extrémistes n’ont pas manqué de dire tout le mal qu’ils pensaient de ce brusque revirement en forme de prise de conscience, je le lui dis sincèrement : il ne faut pas qu’il prenne ombrage de cette vague de critiques.
    C’est plutôt un gage de qualité de la mesure prise ou de l’opinion exprimée que d’être contesté de la sorte par ces professionnels de la haine, si prompts à hurler leur dégoût des différences, de la mixité, de la République et si lents à proposer et à construire.
    Des politiques complètement irresponsables.
    Aujourd’hui, avec cette prise de position claire de l’ancien président de la République, il ne reste plus aucune personnalité politique républicaine de premier plan qui défend sérieusement le retour sur la loi autorisant le mariage à toutes et tous.
    Tant mieux devrais-je dire et penser ? Oui, c’est bien, mais tout ceci me laisse un goût fort amer : je pense à tous ces responsables politiques complètement irresponsables qui ont, par leurs prises de position et leurs déclarations, libéré la parole homophobe, et l’ont même encouragé.
    Je pense à toutes les souffrances et les violences qui en ont été les conséquences directes. Je pense à ce déferlement homophobe que nous avons connu lors du débat parlementaire et que nous connaissons encore aujourd’hui.
    Alors, même si, au fond, j’approuve ce revirement de Nicolas Sarkozy, qui ne fait d’ailleurs que suivre l’évolution sociétale et l’opinion des Français, je pense que rien ne doit et ne peut faire oublier les violences. Rien ne saurait exonérer ces personnalités politiques de leur responsabilité.
    Il est question de vie, de souffrances, de suicide
    Nul ne peut douter sérieusement de l’intelligence de Nicolas Sarkozy, moi en tout cas, je n’en doute pas une seconde.
    Comme je ne doute pas une seule seconde qu’il connaissait fort bien cette donnée : un jeune homosexuel a jusqu'à sept fois plus de risque de faire une tentative de suicide qu’un jeune hétérosexuel. Ce chiffre, il le connaissait fort bien et pourtant, il y a quelques mois, cela ne l’a pas empêché de dire à une partie de la population française qu’ils étaient des sous-citoyens et qu’ils valaient moins que les autres…
    Alors je le redis : au-delà de la question de l’honnêteté ou non de la démarche, il y avait et il y a encore aujourd’hui des enjeux essentiels : il est question de vie, de souffrances, de suicide. Il est question du vivre-ensemble. Il est question d’égalité.
    Des enjeux qui dépassent largement l’enjeu des prochaines les élections à la primaire des Républicains. Des enjeux qu’il faut prendre à bras le corps en pensant plus à la France qu’à son élection.

  • CP de l'ADMD : fin de vie, l'ADMD déplore qu'une fois encore le malade soit oublié !

    Fin de vie, l’ADMD déplore qu’une fois encore le malade soit oublié.

    Après plusieurs mois de débats, la commission mixte paritaire (CMP) composée de députés et de sénateurs a statué sur la proposition de loi Claeys-Léonetti « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ».
    Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, déplore le manque d’ambition des parlementaires, pire le manque d’humanité dont ils ont fait preuve pour traiter ce sujet majeur. Une fois encore, les parlementaires sont déconnectés des réalités et ne répondent pas aux attentes de 96% de leurs concitoyens, favorables à la légalisation de l’euthanasie, en refusant de mettre le malade au centre de la décision.
    La commission mixte paritaire a finalement adopté le texte retenu par l’Assemblée nationale, qui ne représente en rien une avancée réelle pour les patients en fin de vie et leur famille.
    Comme solution ultime, fruit d’un consensus mou, le texte prévoit pour seule issue la déshydratation et la dénutrition…
    Pour l’ADMD et Jean-Luc Romero, ce n’est pas acceptable, et ils entendent plus que jamais poursuivre leur combat en faveur d’une loi réelle loi d’ultime liberté, d’une loi respectueuse des volontés des patients et de leur dignité.