Mon edito à la lettre de l'ADMD 124
Un rapport pour presque rien…
Ainsi donc, le 18 décembre dernier, le Pr. Sicard a remis au président de la République son rapport sur la fin de vie. Certains, mal intentionnés à l’égard de notre association, ont trouvé notre réaction trop peu nuancée, considérant qu’il y avait beaucoup d’avancées à saluer et que nous devrions nous contenter de ce qui nous est proposé – un suicide assisté hyper médicalisé et hyper contrôlé – à un horizon si lointain que la majorité d’entre nous ne le verra jamais ; le Pr. Sicard restant opposé à toute légalisation d’une aide active à mourir.
Eh bien non ! Notre liberté, ne se négocie pas.
Nous ne quémandons pas le droit de disposer de notre corps et d’abréger une agonie, lorsque la vie n’est plus que de la survie. Nous le revendiquons. Nous obtiendrons notre ultime liberté, sans transiger sur nos valeurs. Contrairement aux préconisations du Pr. Sicard, le président de la République a annoncé un texte en juin prochain. L’ADMD sera au rendez-vous.
Hôtel de Ville de Paris
Le 26 janvier dernier, les adhérents de l’ADMD étaient conviés à une grande réunion publique dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris. La très forte mobilisation, due à la qualité des intervenants et à la motivation de nos militants, ne nous a pas permis, malgré l’ouverture d’un deuxième salon, d’accueillir tous nos amis. D’un côté, j’ai conscience du désagrément éprouvé devant une porte close ; d’un autre côté, je suis heureux du grand succès de cette réunion. Je présente des excuses à celles et ceux qui, faute de places, n’ont pu participer à cette manifestation, très fortement relayée sur les réseaux sociaux et dont le film intégral a été envoyé à tous nos adhérents pourvus d’une adresse électronique.
Hommage aux délégués de notre association
Les 33èmes Journées des délégués de l’ADMD se sont tenues à Paris, les 25 et 26 janvier dernier. Comme vous – comme moi – ils sont des adhérents de notre association. Des bénévoles qui donnent, sans contrepartie, leur temps, leur savoir pour porter nos revendications au plus près des élus. Je remarque parfois, à leur encontre, des mouvements d’humeur bien injustes. Moi qui suis engagé dans plusieurs associations, je sais l’énergie qu’il faut pour travailler bénévolement et la violence ressentie des critiques adressées souvent par ceux qui en font le moins. À ceux qui considèrent que les choses ne vont pas assez vite, je dis « militez ! ». A ceux qui trouvent que leurs représentants ne sont pas assez actifs, je dis « retroussez vos manches et aidez-les ! ».
Comme président de l’ADMD, j’ai confiance dans nos délégués et je respecte leur travail. Mon devoir, lorsqu’ils représentent le conseil d’administration et mettent en oeuvre ses décisions, est de les soutenir.
Pour chacun d’entre vous, je souhaite que bientôt la France se dote d’une loi humaine et respectueuse des volontés de chacun, pour qu’au moment où la vie ne ressemble plus qu’à de la survie, qu’à un long cauchemar, une assistance à mourir puisse être enfin proposée.
Jean-Luc Romero,
président
@JeanLucRomero