Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Discours d'ouverture au colloque du Sidaction "VIH et prison"

Mesdames, Messieurs, chers amis,

 

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui au sein du Conseil régional d’Ile-de-France, dans cet hémicycle où se réunissent les élus de notre région, pour ce colloque organisé par le Sidaction et intitulé « VIH et prison ». Le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, ne pouvait être là aussi il m’a demandé de le représenter, ce que je fais avec plaisir tant le thème que vous allez développer tout au long de cette journée m’intéresse au plus haut point. Jean-Paul Huchon tenait à vous accueillir au sein de l’institution régionale car il tient à vous rappeler son attachement à la lutte contre le sida qui est au cœur de notre action pour la santé publique en Ile-de-France.colloque sidaction 2.JPG

Permettez-moi tout d’abord, et en son nom, de vous souhaiter la bienvenue au Conseil régional. Je vois dans cette salle quelques visages que je connais bien, avec qui notamment nous avions travaillé sur cette thématique lors de l’année Sida grande cause nationale en 2005. J’avais d’ailleurs par la suite, au titre de président d’Elus Locaux Contre le Sida, visité des prisons pour rendre compte au plus près des défis importants qu’il reste à relever.

Avant de laisser la parole aux intervenants de la journée, permettez-moi de vous donner, un peu en vrac, quelques réflexions sur ce sujet important.

 

Mesdames, Messieurs, chers amis,

 

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui au sein du Conseil régional d’Ile-de-France, dans cet hémicycle où se réunissent les élus de notre région, pour ce colloque organisé par le Sidaction et intitulé « VIH et prison ». Le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, ne pouvait être là aussi il m’a demandé de le représenter, ce que je fais avec plaisir tant le thème que vous allez développer tout au long de cette journée m’intéresse au plus haut point. Jean-Paul Huchon tenait à vous accueillir au sein de l’institution régionale car il tient à vous rappeler son attachement à la lutte contre le sida qui est au cœur de notre action pour la santé publique en Ile-de-France.

 

Permettez-moi tout d’abord et en son nom de vous souhaiter la bienvenue au Conseil régional. Je vois dans cette salle quelques visages que je connais bien, avec qui notamment nous avions travaillé sur cette thématique lors de l’année Sida grande cause nationale en 2005. J’avais d’ailleurs par la suite, au titre de président d’Elus Locaux Contre le Sida, visité des prisons pour me rendre compte au plus près des défis importants qu’il reste à relever.

 

Avant de laisser la parole aux intervenants de la journée, permettez-moi de vous donner, un peu en vrac, quelques réflexions sur ce sujet important.

 

Il est clair qu’aujourd’hui, les données sur le sida en milieu carcéral ne sont pas assez nombreuses, les résultats de l’enquête Prevacar n’étant pas attendus avant 2011. On estime qu’un peu moins de 1% des détenus sont séropositifs et 4 à 6% ont une hépatite B ou C. Ces chiffres sont en baisse régulière depuis quelques années mais ils restent  toujours 4 à 6 fois supérieurs aux taux de prévalence constatés hors milieu carcéral. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et démontrent bien la légitimé et l’utilité d’une telle journée.

 

Même si l’accessibilité des traitements en prison est correcte, il n’en reste pas moins que les conditions de surpopulation carcérale (56.324 places pour 61.706 détenus !) et de promiscuité posent le problème du respect du secret médical et plus largement de la stigmatisation. Reconnaissons cette avancée présente dans la loi pénitentiaire de 2009 : l’affirmation de l’obligation pour l’administration pénitentiaire de respecter les droits des détenus au secret médical et au secret de la consultation. Reste à savoir comme cela sera appliqué : on le sait bien, entre le principe posé et la pratique, il peut exister un vrai fossé !

 

L’introduction de la réduction des risques en prison est, à mon avis, une autre priorité : selon l’enquête « Coquelicot » de l’ANRS, 61% des usagers de drogue interrogés ont connu au moins une fois une incarcération. Parmi eux, 12% ont eu des pratiques d’injections en prison et 30% de ceux-ci ont partagé le matériel. Au vue de ces chiffres, il paraît urgent d’appliquer des programmes de programme d'échanges de seringues en milieu carcéral, programmes déjà mis en œuvre avec succès dans des pays divers: en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Moldavie, au Kirghizstan, en Biélorussie etc. Je ne peux que souscrire à la position du Conseil national du sida, instance dont je suis membre, qui, en septembre 2009, a demandé l’établissement des PES en prison sans délais et sans attendre les résultats de l’enquête Prevacar.

 

Autre réflexion sur la suspension de peine pour raisons médicales instaurée par la  loi Kouchner du 4 mars 2002. Cette disposition était une très bonne idée car basée uniquement sur des critères de santé. Elle avait fait naître bien des espoirs quant à l’humanisation de la prison. Espoirs vite déçus à la vue des restrictions qui y ont été apportées au fil du temps : d'abord, par la cour de cassation, en 2005, qui édicte que « c’est nécessairement à court terme que la pathologie, dont souffre le condamné, doit engager le pronostic vital ». Mais aussi par la loi du 12 décembre 2005 qui a instauré une condition supplémentaire lié au risque de récidive. La loi dispose que la suspension de peine ne peut être accordée lorsqu’il existe un risque grave de renouvellement de l’infraction. Dernier obstacle à l’effectivité de cette procédure : le manque criant de structures pour accueillir les sortants de prison. Les conseillers d’insertion et de probation sont soumis à une réelle surcharge de travail et ne peuvent s’occuper de la sortie des prisonniers. Cela doit être une priorité notamment pour assurer la continuité des soins.

 

Globalement, au-delà de l’aspect de la privation de liberté, la prison est un milieu où les conditions de vie sont difficiles : promiscuité, stigmatisation, violence, manque d’hygiène. Il s’agit d’un lieu de privation de liberté et d’exécution de peine, la prison n’est pas un lieu de soins en tant que tel, mais c’est un endroit où l’on soigne tant bien que mal. La journée que le Sidaction organise servira sûrement à proposer des solutions innovantes afin que le monde carcéral s’ouvre, avec pragmatisme, aux politiques de santé et au respect des malades, au titre desquels les séropositifs.

 

Au nom de Jean-Paul Huchon, je vous remercie et vous souhaite un bon colloque, animé et militant. Cet hémicycle est le vôtre !

 

Commentaires

  • Facile d'utilisation: par simple prélèvement salivaire le résultat apparait sous 10 minutes.
    Fiable à 99,8% le test VIH de Testadom Testé en laboratoires et évalué par le IHB (International Health Boards).

Les commentaires sont fermés.