Communiqué de presse du 14 juin 2009
Journée mondiale des donneurs de sang
Le don du sang : un don de soi … interdit à vie aux homosexuels
alors que 76% des français y sont favorables !
Les responsables politiques : une fois de plus un décalage avec les Français
Le 14 juin marquera la 6ème Journée mondiale des donneurs de sang. L’objectif de cet évènement est de promouvoir, auprès du grand public, une cause noble: le don du sang. Les besoins étant de plus en plus importants (la consommation de produits sanguins augmente en moyenne de 5% chaque année), il est essentiel de faire ce simple geste afin de sauver des vies et d’aider les malades à recouvrer la santé. Geste noble s’il en est, le don du sang n’est pas un droit. Aussi, pour assurer la sécurité sanitaire, le don du sang est notamment interdit aux personnes ayant des comportements à risque. Bien évidemment normal si l’on se base sur des critères de santé public, intolérable si l’exclusion est motivé par des préjugés !
Ainsi, les personnes homosexuelles sont interdites à vie du don du sang… sans qu’une quelconque question relative à leur comportement leur soit posée lors du questionnaire préalable à tout don! Une discrimination criante ! Rappelons qu’un hétérosexuel qui aurait des conduites à risques serait écarté provisoirement… et non pas définitivement comme un homosexuel. C’est pour cela que Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, demande depuis longtemps que le concept de « populations à risques » porté par la circulaire de 1983 fondant l’exclusion des homosexuels de la collecte, soit remplacé celui de « conduites à risques ». Ce faisant, il demande simplement que les mêmes conditions soient appliquées aux homosexuels et aux hétérosexuels. C’est bien l’analyse du comportement qui permet d’assurer la sécurité transfusionnelle ! A moins que l’on considère que l’homosexualité en elle-même est une conduite à risques …
Cette proposition a reçu un aval juridique (cf. délibération de la HALDE de février 2006 sur saisine de Jean-Luc Romero) et surtout politique avec l’engagement de Xavier Bertrand, alors ministre de la santé qui s’était engagé publiquement à revenir sur cette interdiction, la qualifiant de discriminatoire. Depuis, l’interdiction été confirmée par l’actuelle ministre de la santé ….
Pourtant, selon les résultats d’une enquête BVA publiée aujourd’hui, 76% des français estiment injustifiées cette interdiction opposée aux personnes homosexuelles de donner leur sang.
La classe politique est en retard sur l’opinion des français sur cette question mais également sur bien des questions sociétales - on peut penser également à l’euthanasie-. N’est-il pas enfin temps que la classe politique vive avec son temps ?
Pour mémoire, la Russie, dont on raille souvent le caractère réactionnaire, a autorisé le don du sang aux homosexuels et cela il y a plus d’un an … D’autres pays européens l’ont également fait, notamment le Portugal.
A l’heure où le sang manque cruellement - l’EFS s’en fait l’écho plusieurs fois par an - il n’est pas raisonnable sur le plan sanitaire de maintenir l’interdiction du don du sang aux personnes homosexuelles. Si une mesure est bien dangereuse sur le plan de la santé publique, c’est bien d’empêcher, à cause de préjugés, une partie de la population de donner leur sang !