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Des militants gays sénégalais militent au risque de leur vie

La semaine dernière, j’ai participé à une délégation du conseil régional d’Ile-de-France qui se rendait à Dakar pour faire le point avec les élus de la région de la capitale du Sénégal sur notre politique de coopération.
Au cours de cette mission, j’étais plus particulièrement chargé de suivre le volet santé et sida de notre coopération et de constater sur place si les propositions que j’avais faites l’année dernière avaient avancées. 100 000 euros devraient etre votes en janvier pour le centre de traitement ambulatoire de Fan.
Dans mes nombreuses rencontres, j’ai aussi pu voir quatre représentants d’associations de lutte contre le sida destinées aux gays. Les représentants de ces associations m’ont non seulement sensibilisé à la lutte contre le sida mais aussi à la situation dramatique que vivent les gays au Sénégal où l’homosexualité y est pénalisée par une peine de prison. Parmi ces représentants, l’un avait été arrêté en 2008, torturé et condamné à 6 ans de prison. La mobilisation internationale, notamment de la France, permettra qu’il ne fasse que... 3 mois de prison. Un autre m’expliqua qu’un Imam a promis une récompense de 5000€ à qui aurait sa tête de « dépravé ».
Ces jeunes militants, qui devraient être terrorisés, m’ont au contraire donné une belle leçon de courage et de militantisme. Ils veulent militer de plus en plus ouvertement au risque de leur sécurité et de leur vie. Ce qui ne se voit pas clairement n’existe pas pensent-ils. Ils m’ont aussi demandé de parler aux élus et d’évoquer leur situation. Après une telle rencontre, c’est le moins que je pouvais faire.
Si j’ai évoqué devant les élus que je rencontrais la nécessité de la dépénalisation de l’homosexualité, je sentais souvent une gêne voire un dégoût. Mais un élu qui compte m’a assuré qu’il réfléchissait à une abrogation de la loi. Comme quelques autres, il y réfléchissait mais ne souhaitait pas que cela soit dans le débat public actuellement tant il craint la diabolisation par l’actuel pouvoir. Ce n’est pas tres rassurant mais, il y a un an, j’étais persuadé que tous les élus s’opposaient à une telle dépénalisation… En attendant, les gays Sénégalais qui osent militer le font toujours au risque de leur vie…

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