Invité de Radio Fréquence Sille vers 10h10
Je serai l'invité de Radio Fréquence Sille ce mardi vers 10h10 pour évoquer la question de la fin de vie et de l'euthanasie.
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Je serai l'invité de Radio Fréquence Sille ce mardi vers 10h10 pour évoquer la question de la fin de vie et de l'euthanasie.
En 2011, je sortais un livre « Homopoliticus, comme ils disent » sur l’histoire compliquée des relations entre le monde politique et l’homosexualité depuis 50 ans.
Peignoir Prod, une boîte de production, m’a alors approché pour qu’à partir de ce thème soit réalisé un film documentaire. Le réalisateur Aleksandar Dzerdz a donc écrit avec moi un documentaire de 52 minutes qui a été acheté par la chaine parlementaire LCP-AN.
Ce documentaire sera composé d’images d’archives et de plus d’une vingtaine d’interviews que nous avons menées, avec Aleksandar, depuis le mois de juillet dernier et qui sont entrain de s’achever.
LCP-AN a choisi de programmer la première diffusion de notre documentaire le 14 décembre prochain. A cette occasion, une réédition d’ « Homopoliticus, comme ils disent… » devrait être faite avec une postface que je rédige actuellement. Et bien sûr, plus tard sortira le DVD du documentaire…
Pour plus d’infos : les sites d’Homopoliticus (ici) et de Peignoir Prod (ici).
Entre 12 et 13h00, je serai l’invité de la nouvelle émission du week-end de Sud Radio qui se déroule chez Castel, le célèbre établissement de la nuit parisienne.
A cette occasion, je reviendrai sur le débat de cette semaine sur l‘ouverture du mariage aux conjoints de même sexe.
Ce mercredi 12 septembre à partir de 19h00, sur Europe 1, je participerai à un débat animé par Nicolas Poincaré sur l’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe. Depuis que la ministre Taubira a confirmé que le projet de loi serait déposé fin octobre, une partie de l’opposition semble avoir renoué avec les excès quelle a commis durant les débats sur le PaCS. C’est d’ailleurs, Guillaume Peltier, l’ancien responsable du FN, qui après être passé chez le très droitier Philippe de Villiers a réagi au nom de l’UMP dont il est désormais secrétaire national. Sans craindre le ridicule, le représentant de l’UMP, dans un communiqué officiel du parti, a parlé d’un projet idéologiquement néfaste, tactiquement préjudiciable et socialement dangereux ! Rien que ça…
L’émission « Ca va, ça vient » consacrée à homosexualité et politique sera rediffusée demain samedi 8 septembre à 19h00 sur la chaîne LCP-AN. J’y interviens aux côtés de Robert Badinter, Caroline Fourest et Jean-Paul Cluzel. A noter qu’avec Aleksandar Dzerdz, je prépare aussi un documentaire sur homosexualité et politique à partir de mon livre « Homopoliticus, comme ils disent… » Ce documentaire de 52 minutes sortira en novembre prochain sur LCP-AN. [rediffusion : 14 septembre, 00h30; 16 septembre, 15h30; 20 septembre, 21h30; 25 septembre, 04h00]
Pourquoi révélé son homosexualité ? (2-3) par TouteUneHistoire
Ce mardi 4 septembre, à 22h50, je suis l’invité de Raphaël Ebenstein pour sa chronique « Si j’étais président ? » sur France Info.
Il me demandera quelles mesures je prendrai immédiatement si j’étais élu à la fonction suprême. Une fiction qui me permettra d’évoquer les questions de société qui, aux côtés des mesures sociales, pour l’emploi et économique indispensables, ne peuvent cependant être oubliées.
Cette émission sera ensuite en podcast sur le site de France Info.
Alors que depuis lundi je suis le président d’honneur francophone de la marche des Fiertés de Montréal et suite à la polémique suscitée par l’église catholique en France, Wendy Bouchard m’invite ce jeudi 16 août vers 18H40 dans le JT d’Europe 1 à évoquer la situation au Québec et au Canada pour les LGBT.
Avant que les auditeurs de RTL aient la parole sur le mariage homosexuel et la polémique lancée par l’église catholique à ce sujet, je serai l’invité de RTL Midi par téléphone de Montréal. Comme le matin sur Le Mouv’, je rappellerai que dans le cadre de la laïcité, si l’Eglise a son mot à dire dans nos débats sociétaux, elle se doit cependant au final de respecter le vote des Français. En élisant François Hollande, les Français savaient que sa proposition 31 permettait l’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe. Le candidat socialiste l’a confirmé à de multiples reprises.
L’Eglise doit désormais respecter le vote des Français.
Voir aussi RMC (ici), Le Point (ici), 20 minutes (ici), RFI (ici), le Parisien (ici).
Je serai l’invité de Matinale sur Le Mouv' (Radio France), présentée par Arnold, ce mercredi 15 août pour 10 minutes d'interview en direct de 8h30 à 8h40, à l'occasion d'une émission consacrée à l’ouverture du mariage aux homosexuels. De Montréal où je participe à la semaine de la Marche des Fiertés, je répondrai en direct soit à 2h30 du matin pour moi…
A 10h15, ce lundi 13 août, à 10h30, je participerai à la conférence de presse de lancement de la Fierté Montréal 2012. En effet, les organisateurs de cette grande manifestation m’ont fait l’honneur de me choisir comme l’un des deux présidents d’honneur de l’édition 2012. Je serai donc le président d’honneur francophone. C’est un bel honneur d’être choisi mais aussi une responsabilité que je tâcherai, durant toute cette semaine, de remplir au mieux !
Ce vendredi s’est achevée la XIXème conférence internationale sur le sida qui se déroulait depuis une semaine à Washington. Une séance de clôture presque franco-américaine puis qu’outre Bill Clinton et Nancy Pelosi y intervenaient les Français Françoise Barré-Sinoussi, Michel Kaztchkine et Bertrand Audoin.
Flashback. A la sortie de l’avion, la première impression fut forte de se retrouver dans la capitale américaine pour de nombreux activistes - relire ma 1èrechronique -, qui, il a y a deux ans encore, n’avaient pas encore le droit de fouler le sol américain… D’ailleurs, la plupart des orateurs en ouvrant leurs interventions se félicitaient systématiquement que les Etats-Unis aient enfin mis fin aux discriminatoires mesures d’entrée et d’installation imposées aux 35 millions de personnes séropositives qui vivent dans le monde. Cependant les travailleurs du sexe et les usagers de drogues n’ont pas eu le droit de rejoindre les USA pour participer à ce congrès : une honte ! Et une tâche à la réussite de cette grande manifestation.
Cette chronique pour Yagg était une vision personnelle et subjective de ce congrès. Elle n’évoquait pas l’aspect très médical et scientifique. C’était un choix car j’estime qu’il y a des gens bien plus compétents qui s’exprimaient à ce sujet comme Charles Roncier de Vih.org sur Yagg. J’ai essayé de vous relater ce qui me marquait avec un prisme sur les événements liés à notre pays car mes équipes du CRIPS animaient le stand France.
Alors quelles conclusions de cette semaine à Washington alors que je reviens de la séance de clôture ?
1) D’abord les chiffres. Insolents de cruauté. Il faut les marteler pour que personne ne relâche la garde.
34,2 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde. 8 millions ont un traitement mais 7 millions qui en ont un besoin urgent en sont privés et meurent dans l’indifférence de bien des pays riches. En 2011, 2,5 millions de personnes ont été contaminées à travers le monde dont 330 000 enfants comme l’a rappelé la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi. Encore 1,7 million de personnes sont mortes l’année dernière…
2) Au-delà des chiffres insupportables, ce congrès a été marqué par le retour du politique.
On sait qu’aujourd’hui, on peut inverser la tendance de l’épidémie voire la faire disparaitre dans 30 ou 40 ans. Pour cela, il faut de la volonté politique et des moyens. Hilary Clinton en annonçant l’augmentation de la contribution américaine contre le sida a donné un signe à la communauté internationale. Le discours du président français annonçant qu’une partie de la taxe sur les transactions financières serait affectée au développement et au sida est une autre bonne nouvelle comme cela a encore été souligné à la séance de clôture de la conférence. Bémol : à ce jour, comme l’a confirmé Marisol Touraine seuls 9 pays ont annoncé leur volonté de suivre la France.
La France justement, outre le message vidéo du président de la République qui a été très apprécié, la présence de deux ministres à cette conférence est une première. La France reprend sa place dans les grandes nations engagées, car le sida se soigne aussi par la politique. Même si les activistes auront été très déçus que la ministre de la santé ne lève toujours pas l’interdiction des soins conservation opposée aux morts du sida…
La fin des restrictions d’installation des personnes séropositives aura souvent été abordée et, encore, durant la séance de clôture avec Bill Clinton et la leader des Démocrates à la chambre des représentants Nancy Pelosi.
Avec ELCS, j’ai porté cette question depuis des années. Longtemps dans une grande indifférence. Le fait que cette conférence se passe dans un pays qui avait ce genre de restrictions a rappelé que cela constitue une terrible atteinte aux droits humains. Durant cette conférence, Michel Sibidé a annoncé que la Moldavie et la Corée du Sud levaient ces interdictions. Il faudrait bien vérifier que cela est effectif car des activistes de ces pays en doutent…
3) Durant cette semaine, on a aussi beaucoup parlé prévention combinée, TASP, PREP, dépistage rapide.
4) Enfin, la question des droits humains a fait l’objet d’un traitement prioritaire.
Sérophobie, transphobie et homophobie sont clairement des obstacles à une prévention efficace, pragmatique et non-idéologique. Tout comme les lois répressives concernant les travailleurs du sexe ou les usagers de drogue. Soyons clairs, la situation à l’international mais aussi en France est dramatique : on a plus peur du malade que de la maladie ! Cela doit être notre priorité !
A la fin de cette conférence, en écrivant ces lignes, je me dis décidemment que tout est politique. On se rend compte que c’est au politique de porter les choses, d’accompagner les acteurs de cette lutte. Le VIH/sida se nourrit clairement de l’absence de volontarisme politique, sachons ne jamais l’oublier ! Les activistes n’oublient pas !
Tout est politique : si on veut en finir avec le sida, c’est possible. Pour arriver à cet objectif qui, il y a quelques années, paraissait totalement impossible, il est nécessaire qu’une mobilisation politique de très grande ampleur se fasse jour ; personnellement j’y crois. Ce sera d’ailleurs le thème des prochains Etats Généraux des Elus Locaux Contre le Sida : « les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? ».
Je quitte cette conférence avec énormément d’idées en tête, de la fatigue et surtout le moral gonflé à bloc. La conférence, c’est vraiment un concentré de militantisme et d’activisme, un lieu qui bouillonne, qui créée, qui échange, qui vit et crie. Moi qui suis touché depuis près de plus de 25 ans, je vous avoue que c’était très fort. Mais rassurez-vous je ne verse pas dans l’euphorie. Pourquoi ? Parce que La 20eConférence est annoncée en juillet 2014 en Australie, soit dans un pays qui discrimine les séropositifs en restreignant leur liberté d’établissement. Bien évidemment, comme je l’ai écrit hier sur Yagg, j’ai interpellé l’IAS afin de savoir quelles démarches avaient été entamées auprès du gouvernement australien afin que cette discrimination cesse. Il serait très étonnant que l’IAS, dont je sais bien tout l’intérêt qu’elle porte à cette question, ne se saisisse pas très vite de cette question.
Voilà, merci encore à Yagg et à Christophe Martet de m’avoir permis de m’exprimer et de vous faire vivre cette Conférence ! Dès demain, cela va me manquer de ne plus m’adresser à vous !
Un dernier mot avant de clôturer ; un mot qui vient du cœur : merci aux militants, merci aux activistes, merci à celles et ceux qui savent leur cause juste, merci à celles et ceux qui rendent ainsi hommage à nos morts. Merci.
Quand Christophe Martet m’a demandé de rédiger quotidiennement une chronique pour Yagg, je me demandais ce que je pourrai écrire. Il me rassura en m’indiquant qu’il s’agissait juste de quelques photos et/ou de mots d’ambiance bien sentis.
Je n’imaginais pas que je me prendrai au jeu. Avant d’entreprendre cette avant dernière chronique signant la fin de la XIXème conférence internationale sur le sida, je voulais en profiter pour remercier Christophe pour cette belle opportunité qu’il m’a offerte de donner un coup de projecteur – subjectif – sur ce qui m’a marqué dans cette conférence… Hors champ médical bien sûr !
Pour les Français, jeudi a bien sûr été marqué par la venue de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Si sa conférence de presse, à 9h30, pendant la séance plénière n’a pas réuni autant de monde que celle de Marisol Touraine la veille, la ministre a en tous cas su séduire par sa disponibilité et la force de son engagement. Si elle n’a pas fait d’annonces nouvelles, elle a cependant rappelé la volonté de la France d’être en pointe dans la recherche contre le sida.
Si, la veille, Marisol Touraine a rappelé que nous étions le 2ème contributeur au Fonds mondial contre le sida, La ministre de la recherche nous a aussi confirmé que nous occupions le 2èmerang scientifique mondial en matière de recherche sur le virus du sida. En termes de crédits, c’est effectivement 500M€ pour la recherche sur le sida auxquels s’ajoutent 110M€ pour l’ANRS et 18M€ pour le Sidaction.
L’après-midi, sur le stand France, ELCS et Act Up ont organisé une réunion sur la stratégie à adopter pour avancer enfin sur la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les morts du sida. Les deux associations vont proposer une action commune aux associations dès la rentrée.
En fin de journée, avec ELCS, j’ai interpellé l’IAS sur l’organisation de la XXème conférence internationale sur le sida en 2014 qui doit se tenir en Australie, un des 46 pays qui restreint la liberté d’installation des personnes séropositives. J’ai demandé aux dirigeants de l’IAS d’exiger du gouvernement australien de revenir sur ces discriminations le plus vite possible. Dossier à suivre !
Pour terminer cette chronique à la Prévert, soirée du CRIPS et de la région Ile-de-France où j’invitais les militants associatifs français. Belle fête et aussi belle surprise d’y recevoir en fin de soirée la ministre Fioraso, plus que jamais à l’aise au milieu des militants…
PS : Comme chaque jour, nombreuses manifestations d’activistes dans la salle de presse ou face aux laboratoires…
PS 2 : ce vendredi, c’est le 30ème anniversaire de vote de la dépénalisation de l’homosexualité à l’Assemblée nationale. Une date déterminante dans l’histoire de la libération des LGBT. Les LGBT qui ont été les premiers à se mobiliser contre le sida…
La présence de deux ministres français - Marisol Touraine et Geneviève Fioraso – à la XIXème conférence internationale sur le sida, tout comme le message (vidéo) fort de François Hollande en ouverture de ce congrès (voir ma chronique dans Yagg), sont incontestablement des signes que le nouveau gouvernement veut refaire de la lutte contre le sida une priorité de santé publique. Un excellent signal. Il était temps ! Pour autant, ces signes ne sont pas suffisants pour les associations. Après avoir été honorées mardi soir à l’ambassade de France en présence de la ministre Marisol Touraine, les associations étaient invitées mercredi matin pour une réunion informelle avec la nouvelle ministre.
Alors que je l’accueillais dans le stand France – il est géré par le CRIPS que je préside -, on sentait une certaine tension et même la colère de certains militants, notamment ceux d’Act Up. Après un mot d’accueil protocolaire que je fis puis quelques mots de la ministre, le baptême du feu commence pour Marisol Touraine. Les présidents d’Act Up et d’Aides tendent un décret factice à signer par la ministre qui signifierait la levée immédiate de l’interdiction des soins de conservation toujours refusés aux séropositifs. Alors que le Conseil national du sida, sur ma saisine, s’est exprimé clairement sur le sujet estimant que cette interdiction n’a aucune raison d’être, les pouvoirs publics n’avancent pas depuis des années. Dossier, je le rappelle, sur lequel je me suis, avec ELCS, investi depuis tant d’années… Fred Navarro, le président d’Act Up, qui a été confronté à une situation douloureuse, a eu beau jouer de l’émotion sincère et de la colère, la ministre rappelle fermement que ce dossier, dépendant de plusieurs ministres, il lui est impossible de signer un tel document sur le champ. Elle a cependant assuré que tout serait fait pour régler ce problème, ce qui, bien sûr, n’a pas satisfait bien des activistes.
Elle a fait quelques annonces importantes : l’échange des seringues en prison serait enfin dans les projets d’un gouvernement ; l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque aussi ; une pression vis à vis des assurances et des banques qui ont toujours du mal à accorder des prêts aux séropos sera faite tout comme un élargissement du dépistage. Elle a aussi assuré que 8 pays seraient déjà prêts à créer, à l’image de la France, la taxe sur les transactions financières, ce qui donnerait, comme l’a promis le président Hollande, de nouveaux crédits pour l’accès aux traitements des malades de pays les plus pauvres. Reste qu’à l’image de Vincent Pelletier, directeur général d’Aides, bien des associations s’inquiètent légitimement de baisses massives de financement des associations lancées par le précédent gouvernement via les ARS.
Demain, les associations rencontreront la nouvelle ministre de la recherche que je recevrai aussi au stand France. D’autres débats… Peut-être aussi d’autres colères légitimes.
Si le changement, c’est incontestablement maintenant ; pour les associations il s’agit de ne rien lâcher car il en va des vies de tant d’être humains. Elles ont montré hier que les signes encouragements du gouvernement ne leur suffisaient pas et qu’elles voulaient rapidement des actes… La balle est dans le camp du gouvernement. Et comme je l’ai écrit, s’il est trop tôt pour faire un bilan – le gouvernement n’est là que depuis mai – les associations ne pourront pas attendre la fin de l’année car d’ici là certaines d’entre elles auront peut-être disparues et, avec elles, des pans entiers de la prévention et de l’aide aux malades !
PS : Décidemment, les activistes sont – et heureusement ! – très présents à Washington. Après la manifestation dont je vous ai parlé hier, ce matin, dans le hall où exposent les entreprises pharmaceutiques, les activistes ont crié leur colère sur le stand Gilead (voir ma photo), le laboratoire qui produit le Truvada. Durant une heure, ils ont hurlé leur colère…
PS 2 : Un nouveau déploiement de patchworks des noms derrière la Maison Blanche. Je n’ai pu rater celui de Mark Romero. Un Romero qui n’a pas eu ma chance. Il est mort en 1995…
Mardi, ce fut une journée encore bien chargée pour les activistes : dans le cadre de l’opération We Can End Aids, une grande mobilisation a été organisée. En quelques mots le concept était le suivant : cinq manifestations se déroulaient sur cinq thèmes différents avec un regroupement de tous les militants devant la Maison Blanche. C’était très impressionnant ! Bien sûr, ça part un peu dans tous les sens, ça peut paraître excessif pour celles et ceux qui ne connaissent pas les enjeux mais cette colère qui émane de chacune et de chacun des activistes est légitime. Elle est constructive. Elle est belle. Elle mérite réponse. Il faut entendre la clameur des militants : puissante, elle n’en reste pas moins vraie ! Je vous avoue que ce moment était très fort pour moi qui suis séropositif depuis près de 25 ans. Les enjeux changent dans la lutte mais les valeurs restent les mêmes : envie de justice, d’égalité, de solidarité … Ca fait chaud au cœur : côte à côte des travailleuses du sexe, des militants LGBT, d’autres qui se battent contre la guerre faite aux usagers de drogue, des transgenres, qui sont souvent les grands oubliés des programmes de lutte contre le sida…
Sur le stand France (ci-dessous ma photo de l’équipe du CRIPS qui gère le stand), la vie est toujours aussi vive : les rencontres s’enchaînent entre les Français, les personnes originaires des zones francophones qui sont, à ce que j’entends assez heureux de pouvoir s’exprimer en français dans cette conférence très… anglophone !
Aujourd’hui, Elus Locaux Contre le Sida a tenu une conférence sur la liberté de circulation et d’établissement des PVVIH, sujet qui comme vous le savez me tient particulièrement à cœur ! En plus les choses avancent avec notamment une mobilisation du monde de l’entreprise privée sur laquelle je reviendrai plus en détails très rapidement. Mais je crois vraiment que ce combat dont personne ne parlait plus il y cinq ou six ans est devenu une priorité et c’est tant mieux car le respect des droits humains est essentiel !
Demain matin, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, visitera le stand France. Nul doute que de nombreux dossiers seront abordés par les associations et les discussions… animées. L’espoir est immense pour les acteurs de ce combat pour la vie ! Alors bien sûr, même si tout ne pourra être révolutionné de suite, les associations attendent beaucoup sur le dépistage rapide, la prévention combinée, l’accès aux soins …
Je vous raconterai tout ça demain car là, je dois me préparer : ce soir l’ambassadeur de France reçoit la délégation française présente à la XIXème conférence sur le sida …
Je serai invité de la matinale de la radio suisse RTS, ce mercredi, vers 7h15, à l’occasion de la XIXème conférence internationale sur le sida qui se tient comme vous le savez à Washington. Ce sera, pour moi, l’occasion de rappeler une nouvelle fois ce que j’attends d’une telle conférence, notamment des engagements pour l’accès universel aux traitements pour les malades des pays pauvres.
A la XIXème conférence internationale sur le sida, ce lundi a été marqué par deux interventions importantes de responsables politiques. Déterminantes même parce qu’elles venaient des deux principaux pays contributeurs au Fond mondial contre le sida : la France et les Etats-Unis.
Comme je vous l’annonçais dans ma précédente chronique sur Yagg, le président français François Hollande est intervenu ce matin par le biais d’un message vidéo.
Le chef de l’Etat français s’est voulu, à l’image de beaucoup de congressistes, carrément optimiste, commençant son intervention par « Arrêter l’épidémie, dans le monde, c’est possible. » Il aurait pu rajouter, c’est maintenant… Tout en réaffirmant que la France a pris sa part dans l’accès aux traitements, François Hollande a rappelé que notre pays « est le deuxième contributeur financier du Fonds mondial » et que la France « entend poursuivre sa participation et la diversifier. » Si jusque là, rien de nouveau, ce qui a marqué les congressistes c’est que le président a rappelé avec force que « nous voulons créer des financements innovants supplémentaires. » Ajoutant : « C’est le sens de la taxe sur les transactions financières que mon pays a décidé de mettre en place dès le 1eraoût 2012. » « Au somment du G20 et de Rio, j’ai proposé d’élargir cette taxe à l’échelle de l’Europe et du monde de façon à ce que nous puissions verser des sommes nouvelles à la lutte contre le sida. » Cette annonce a bien sûr enthousiasmé beaucoup d’entre nous même s’il n a pas encore été précisé le pourcentage de la taxe qui sera effectivement affecté au développement et à la lutte contre le sida.
Autre annonce forte dans la journée, celle du pays qui est le plus gros contributeur financier à la lutte contre le sida : les Etats-Unis. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a promis « une génération sans sida » et a d’ores et déjà annoncé plus de 150 millions de dollars supplémentaires de la part des Etats-Unis. Un bon signal dans un contexte où nombre de pays riches baissent leur contributions au prétexte de la crise économique. Bien sûr, bien des activistes ont - ils ont tellement été trompés par le passé ! - trouvé ces annonces insuffisantes. Ainsi Act Up Paris, tout en reconnaissant des aspects positifs au nouvel engagement français, a regretté le manque d’engagements clairs sur la question des génériques ou sur des affaires plus françaises comme l’interdiction de soins de conservation pour les morts du sida en France.
Ce sera à la ministre de la santé, qui rencontrera les associations françaises mercredi, de préciser la pensée présidentielle et, je l’espère, de nous rassurer sur la pérennisation des fonds alloués à la lutte contre le sida.
En attendant des promesses importantes ont été faites. Une fois de plus, il faudra être vigilent car avec 35 millions de personnes mortes du sida depuis le début de l’épidémie, il est vraiment temps que les politiques mettent enfin les moyens pour éradiquer ce terrible virus affamé de vie !
Je sors de la séance d’ouverture de la conférence. Comme je l’ai déjà évoqué hier dans ma chronique quotidienne pour Yagg et par de nombreux tweets (http://www.twitter.com/jeanlucromero), il y a eu du beau monde en tribune (Katleen Sebelius, secrétaire d’Etat américaine à la santé ; Kgalema Motlanthe, vice présidente d’Afrique du Sud, Michel Sidibé, l’inlassable et combattif directeur d’Onusida, mais aussi un message vidéo de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, sans oublier, pour le côté people engagé contre le sida, Sharon Stone).
Alors qu’est ce que cela a donné ? Beaucoup de déclarations bien sûr, mais l’optimisme commence à se ressentir avec l’espoir fou de la fin de l’épidémie. Belle annonce de Michel Sibidé : la Corée du Sud lève ses restrictions à la liberté de circulation des personnes séropositives. Thème qui a d’ailleurs été évoqué par presque tous les orateurs (Pour plus d’infos : http://HTTP///www.aids-sida-discriminations.fr ). De même beaucoup se sont réjouis qu’enfin 8 millions de séropositifs accèdent aux traitements ARV soit 20% de malades supplémentaires par rapport à 2010. Mais restent 7 millions de personnes qui ont besoin d’un traitement d’urgence et qui n’en ont pas et donc encore 1,7 millions de décès en 2010 ! Les discriminations, la sérophobie et l’homophobie ont réunis tous les orateurs dans un rejet clair de ces atteintes aux droits humains. Enfin, le droit à fonder une famille pour les femmes séropositives a souvent été réaffirmé. Globalement, j’ai ressenti de la colère et de l’espoir. De la colère sincère, pas une indignation de principe. De l’espoir possible, pas des promesses vagues et inatteignables.
Je crois certains discours notamment celui de Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, que j’ai très récemment, reçu au Crips. C’était une rencontre passionnante ! Moi qui pensais que, accompagné de son équipe de communication, la rencontre allait être assez formelle … Pas du tout ! On a parlé de tout : de la recherche, des droits, de l’accès aux soins… C’était vraiment une discussion très dense et très intéressante d’autant plus que Michel Sidibé est une personnalité extrêmement sympathique ! Une vraie belle rencontre et surtout la sensation que cette personne croit profondément en ses combats et n’est pas du tout déconnectée de la réalité de terrain.
Nous nous faisons cette réflexion sur le fait que nous manquions, pour le moment, d’une personnalité politique de premier plan qui porterait la lutte. Je n’arrête pas de le répéter moi qui en suis à mon 17e tour de France avec Elus Locaux Contre le Sida (ELCS) : le sida se soigne aussi par la politique ! Concrètement, qu’on l’aime ou pas, il faut bien reconnaître à Jacques Chirac qu’il a été, notamment avec Lula, un leader dans la riposte faite au niveau international. Je sais qu’il demandait, à chaque fois, que le VIH/sida soit à l’ordre du jour des conférences internationales. Aujourd’hui, on cherche … Mais j’avoue, je pense, je le dis non en tant que responsable politique mais en tant que militant et personne touchée, que François Hollande pourrait être cette personnalité qui reprendrait le flambeau après des années de sarkozysme où la lutte a été oubliée. Alors candidat à l’élection présidentielle, il avait tenu, lors des Etats généraux d’Elus Locaux Contre le Sidaun discours construit, ambitieux, innovant mais n’est pas tombé dans le jeu facile et tellement voyant des promesses infondées. Nous verrons bien mais je veux avoir confiance !
Dans quelques mois, soyez assurés que mon jugement ne sera pas obscurci par le parrainage enthousiaste que j’ai apporté à François Hollande, qui est d’ailleurs l’un des rares chefs d’Etat étrangers, qui ait été salué durant la séance d’ouverture pour sa volonté d’affecter une part de la taxe sur les transactions financières au développement. Et, dès ce lundi, les 21 000 congressistes entendront un message vidéo du président français…
PS : Grand moment d’émotion au Washington Monument où était lancé en début d’après-midi « The March on Washington » par un grand déploiement de Patchworks des Noms. En regardant ces hommages aux personnes décédées du sida, je constatais que la plupart des ces personnes étaient nées la même année que moi et, pour la plupart, décédées entre 1990 et 1994, juste avant l’arrivée des trithérapies. Tant de vies volées et moi qui suis, après 25 ans de vie avec le sida, un survivant…