J’ai souvent évoqué ce problème depuis des années et m’étais réjoui que l’ancien ministre Xavier Bertrand revienne sur l’interdiction faite aux gays de donner leur sang. Malheureusement, le lobbying de l’EFS - qui ne souhaite pas revenir sur ces anciennes règles - a réussi à ce que cette interdiction soit confirmée. Il aurait pourtant été enfin logique de transformer cette interdiction faite à un groupe en raison de son identité en une interdiction faite aux personnes qui ont des comportements à risques et quelque soit leur sexualité. D’autant que cette interdiction pousse bien des gays à mentir et au final à donner quand même leur sang. Chacun veut, à juste titre, une sécurité transfusionnelle parfaite. Cela peut se faire sans avoir besoin de montrer du doigt un groupe de citoyens.
COMMUNIQUE de PRESSE du 15 JANVIER 2009
Jean-Luc Romero estime que l’exclusion des gays du don du sang est discriminatoire,
disproportionnée pour assurer la sécurité transfusionnelle
et dangereuse à un moment où le sang manque !
Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, membre du Conseil national du sida, regrette la décision du ministère de la santé de suivre la demande de l’Etablissement Français du Sang et de confirmer l’exclusion des homosexuels du don du sang.
Alors que, à la suite du recours de Jean-Luc Romero devant la Halde en 2005, Xavier Bertrand, alors ministre de la santé, avait demandé la levée de cette interdiction, l’EFS et différentes agences gouvernementales ont tout mis en œuvre pour empêcher l’application de cette décision ministérielle de bon sens.
En effet, pour assurer la sécurité sanitaire, il s’agit d’interdire le don du sang aux personnes ayant des comportements à risques.
Interdire à vie le don du sang aux gays au seul motif de leur identité revient à assimiler l’homosexualité à une conduite à risques comme l’avait d’ailleurs affirmé un représentant de l’EFS lors d’une réunion initiée par le cabinet de Xavier Bertrand.
Cette interdiction, même si la ministre ne ferme pas la porte à de futures évolutions, est une décision discriminatoire comme l’ont déjà reconnu le Comité national d’éthique en juin 2002 et la Halde en février 2006.
Cette mesure est par ailleurs totalement disproportionnée au regard de la sécurité transfusionnelle dont personne ne conteste l’importance et qui est assurée par les méthodes modernes de collecte et de conservation du sang.
Jean-Luc Romero considère, au moment où le sang manque cruellement dans les établissements de soins français, que si une mesure est bien dangereuse pour la santé publique, c’est bien d’empêcher une partie de la population de donner son sang.
Lire aussi Le Figaro (ici), Actualité française (ici), Illico (ici), Têtu (ici), Le Point (ici) et en espagnol sur EcoDiario.es (ici).
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