Le G8 est-il toujours utile ?
Le G8 s’achève aujourd’hui. Créé en 1975, cette réunion informelle – à l’époque le G6 – des pays les plus riches du monde - ils réunissent à eux seuls 65% du PNB planétaire mais seulement 15% de la population mondiale ! - avait à ses débuts une réelle utilité dans un contexte de fin de guerre froide. Aujourd’hui, ce G8 auquel d’autres pays participent à titre informel, montre des limites incontestables. A tel point que des chefs d’Etat africains n’hésitent pas à ironiser sur les promesses non tenues et toujours répétées. Outre que ces G8 se tiennent dans des conditions de haute sécurité face à la contestation croissante des alter mondialistes, ces pourparlers de haut niveau accouchent trop souvent de décisions de principe. Comment concilier la politique américaine réticente aux questions de développement durable avec une politique plus volontariste de l’Europe ? Comment mobiliser la planète contre la faim et le sida quand les pays riches réduisent, malgré leurs promesses – la France en est le triste exemple - leurs crédits de développement ?
De quoi se demander si cette grande messe des chefs d’Etat les plus riches a encore, en 2008, son utilité ? Ou ne faudrait-il pas enfin associer à titre permanent les 15 autres pays, qui y sont simplement invités, mais qui sont soit, des pays émergents à fort développement soit, des pays africains en proie à d’immenses défis qui les dépassent et qui nous concernent tous au final.