1,457 million de véhicules entrent quotidiennement dans Paris.
Si 65% du trafic sur les 1600 km de rues de la capitale sont le fait des voitures particulières et 12% des utilitaires, seul 2% du trafic est généré par les vélos, loin des pourcentages d’Amsterdam, Berlin, Bologne ou de Copenhague qui vont de 5 à 15% !
J’ai, comme chacun d’entre vous, bien conscience qu’il faut aujourd’hui concilier des données contradictoires : on ne pourra jamais interdire totalement la voiture du centre au risque d’asphyxier économiquement Paris, on ne peut dans le même temps accepter l’insuffisance des circulations douces dans notre capitale et l’on doit se battre contre la pollution, source de tant de maladies et d’allergies graves qui touchent les plus vulnérables d’entre nous : enfants, malades et seniors.
Certes, il faut parfois se résoudre à contraindre, mais il faut d’abord en convaincre nos concitoyens par un vrai dialogue et choisir, chaque fois que cela est possible, l’incitation.
Dans le cadre de cette campagne pour un Paris, Autrement, je propose qu’on ouvre, sans tabous, bien des pistes. Nous pourrons, le moment venu, trancher en faveur de celles qui nous paraissent les plus pertinentes.
Justement, puisque je parle de lever les tabous, lever aujourd’hui celui qui déclenche le plus de passion et de cris, notamment de la part des Verts : le péage urbain !
Que n’a-t-on entendu pour éluder ce débat ?
Et d’abord que ce serait une mesure anti sociale… Curieux de la part de celles et ceux qui ont généralisé le stationnement payant à Paris : n’est-ce pas là une mesure discriminatoire pour les moins nantis ?
Une ville l’a mis en œuvre depuis février 2003 : Londres. Le maire, qui en est à l’origine, n’est pas un fieffé conservateur, mais le plus gauchiste des maires que la capitale britannique n’ait jamais eu !
Limité d’abord dans une zone de 20 km² concernant 170.000 habitants, le péage coûte 8 £/jour, du lundi au vendredi aux horaires ouvrés, mais ne concerne pas les résidents, les personnes handicapées, les véhicules électriques et ceux de plus de 9 places.
Les résultats sont déjà encourageants : moins 15% pour le trafic (70.000 véhicules en moins !), moins 30% pour les embouteillages, régularité des bus en hausse de plus de 60% ! Ces résultats sont d’ailleurs si concluants que le maire de Londres a décidé d’élargir la zone concernée et que Stockholm en a même repris l’idée.
Face à toutes les expériences menées, c’est celle de Londres qui, en l’état actuel de nos connaissances, a incontestablement les meilleurs résultats.
C’est pourquoi, je lance dans cette primaire le débat et je propose de mener l’expérience d’un péage urbain à Paris durant un an. A l’issue de cette période, un référendum serait organisé pour décider de sa poursuite ou de son arrêt. Nous aurions alors tous les éléments objectifs pour peser le pour et le contre et pour décider de ce que nous voulons !
Qu’en pensez-vous ?