Ma réaction au décès de Chantal Sébire au Soir 3
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Hier soir, Chantal Sébire a quitté notre monde. Elle a trouvé la paix sans les souffrances insupportables qui la tuait à petit feu.
Je veux rendre hommage à cet être d’exception qui oubliant ses souffrances a su sensibiliser les Français à la situation des personnes qui sont en fin de vie et dont on ne peut soulager les souffrances.
C’est une voix qui compte dans notre pays qui est partie. Mais c’est une voix qui n’a pas fini de porter.
Merci pour ce que vous nous avez donné. Votre message est vivant pour toujours.
Le Monde du 18 mars a consacré un très bel article à la terrible histoire d’Hervé Pierra qui a mis six jours à mourir dans d’atroces souffrances. Ce sont ses parents, les courageux Paul et Danièle qui ont raconté au Monde le calvaire que leur fils a vécu durant huit ans de coma végétatif et six jours d’agonie. Paul était l’invité de Marc-Olivier Fogiel mardi dernier et a raconté avec émotion cette terrible histoire. Je vous recommande vraiment de lire l’article du Monde en cliquant ici. Il vous permettra de mieux comprendre pourquoi Danièle et Paul se battent désormais pour que plus aucun fils ne puisse mourir dans de telles conditions.
Si ces dernières semaines, je suis en désaccord avec bien des mesures du gouvernement, force est de constater que j’ai été touché par la volonté du président Sarkozy d’honorer les enfants victimes de la Shoah.
En effet, proposer que dès la prochaine rentrée, les enfants de CM2 se voient confier la mémoire des 11.000 enfants français victimes de la Shoah est une mesure symbolique forte. Comment, en effet, mieux sensibiliser les jeunes au drame terrible de la Shoah qu’en leur permettant de connaître la tragédie qu’a vécue un enfant de leur âge ? Alors que les témoins de cette terrible époque disparaissent peu à peu, cette idée aidera les nouvelles générations à ne pas oublier. A comprendre que le genre humain est capable du pire si… nous n’y prenons garde.
J’ai appris avec beaucoup de tristesse le décès de l’ancien président de l’Assemblée nationale Raymond Forni.
J’avais eu la chance de le rencontrer dans le cadre d’Elus Locaux Contre le Sida dont il était membre d’honneur. En sa qualité de président de l’Assemblée nationale, il a été, comme Jean-Louis Debré ensuite, un président très soucieux de la lutte contre le sida et je l’en suis très reconnaissant.
La disparition de cet « enfant de la République » est une bien triste nouvelle en ce début d’année 2008. Son humanité et son bon sens nous manquent déjà.
Ce soir, les amis de Maïa Simon rendent un hommage à la comédienne de talent qu’elle fut dans un grand théâtre parisien.
Sans avoir connu Maïa Simon, je me rendrai à cet hommage auquel j’ai été invité avec Régine Grassano.
Plus de deux mois après sa disparition - Maïa nous a quitté le 19 septembre dernier -, il est important que ses amis rappellent la belle carrière que Maïa a menée. Car si personne ne peut oublier la leçon de courage et de vie qu’elle nous a donnée jusqu’à la dernière minute, il était aussi important après avoir salué sa force et sa dignité, de rendre un hommage à la grande comédienne qu’elle fut et à sa carrière.
Je vous reproduis l’édito du 105ème bulletin de l’ADMD qui sort cette semaine. Mon édito est bien sûr consacré à Maïa Simon.
"Grâce à notre ami Jacques Besset, responsable de la commission du Bulletin, ce 105ème numéro répond à l’actualité. Et cette actualité est celle de Maïa Simon, cette comédienne de talent qui a témoigné au micro de RTL en septembre pour annoncer son double départ : le premier, une escapade avec ses amis vers les neiges suisses, le second, un scintillement sur cette terre du Kenya à laquelle elle était attachée et qui la retrouve pour l’éternité.
Le message que nous laisse Maïa Simon, commenté affectueusement par son amie Many qui l’a accompagnée aux portes de l’inconnu et qui nous livre la plus jolie photo d’elle parce qu’elle est celle de la liberté, est un message d’une impressionnante qualité.
Le 11 mai 2006, une américaine Cyndie French demandait à une infirmière d’injecter un sédatif pour mettre fin aux terribles souffrances de Derek, son jeune garçon de 11 ans. Derek était atteint d’un cancer depuis novembre 2004 et après, avoir accepté chimio, radiothérapie et opération, avait refusé une ultime transplantation, ne supportant plus les souffrances de ses traitements.
Malgré toute la force que Cyndie donne à Derek, la maladie va finir par gagner au point que les souffrances de Derek le pousseront à supplier sa mère : « Maman, je t’aime. S’il te plaît, fais que la douleur s’arrête. Tue-moi. »
C'est une fin d'année triste pour l'ADMD.
Après le décès cet été du docteur Jean Cohen, ancien président de l'ADMD, Jacques Pohier, qui fut président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, est malheureusement décédé ce 15 octobre dans son sommeil.
A la tête de l’ADMD de 1992 à 1995 puis administrateur jusqu’en 2007, Jacques Pohier a beaucoup œuvré pour faire comprendre aux Françaises et aux Français que la liberté de choisir les conditions de sa propre fin de vie était indispensable pour le confort de chacun.
Dans son livre, La mort opportune, publié en 1998, Jacques réfléchit à la nécessité d’aménager la mort pour que chacun, en conscience, dispose d’un large choix, de l’acharnement thérapeutique jusqu’à la mort médicalement assistée, et redevienne maître de sa fin de vie.
Au nom de notre président d'honneur, Gérard Payen et de l’ensemble des membres du bureau et du conseil d’administration, des militants et des sympathisants, j'ai dit hier à son épouse Dominique notre chagrin et nos sentiments de sympathie émue. Je lui ai dit à quel point nous sommes reconnaissants pour l'action qu'a menée Jacques à la tête de notre association, action qui nous permet aujourd'hui d'être une des plus grandes associations françaises.
Si Hubert avait su que je serais amené, après sa disparition, à séjourner si souvent à Strasbourg, cela l’aurait amusé. Il est vrai que je rechignais chaque fois qu’il me proposait de venir dans sa région de naissance, là où toute sa famille est établie.
Curieusement, plus les années passent et plus je m’attache à cette ville. Certes, cela sera toujours Amsterdam où je veux passer un printemps, mais peu à peu Strasbourg est devenue une étape obligée. Professionnelle, associative mais en fait surtout affective.
Peut-être ai-je l’impression, 13 ans après la mort d’Hubert, que son âme est toujours ici…
Je vous reproduis les propos in extenson de Maïa Simon. Elle répondait aux questions de Olivier Geay, grand reporter à RTL quelques jours avant son décès.
Maïa Simon répond aux questions du journaliste de RTL, Olivier Geay
Maïa Simon nous quittera le mercredi 19 septembre 2007
Maïa Simon : Moi j’ai toujours été une nomade, toujours entre deux voyages, l’extérieur c’est le champ de découvertes, de rencontres, donc, c’est très très important pour moi, avec mon caractère et mon parcours.
Donc, à partir du moment où on me confine à la maison, c’est comme si on m’assassinait. A partir du moment où moi je n’ai plus la liberté d’aller caracoler à l’extérieur, de prendre le train, de prendre l’avion, de partir, je m’étiole comme un oiseau qu’on maintient dans une cage. Même s’il siffle, il n’est pas heureux. Une de mes grandes hantises, c’était l’état de dépendance et la déchéance. J’ai accompagné ma mère qui est morte, d’un cancer, aussi. Elle était très âgée, mais j’ai vu ce que c’était de rester, même si on considère que c’est beaucoup mieux d’être à l’hôpital, c’est-à-dire les centres de soins palliatifs, mais quand vous êtes dans un centre de soins palliatifs, vous attendez la mort, d’une manière passive, c’est-à-dire que vous faites pratiquement plus rien. Si vous avez des douleurs, on vous met sous morphine, ce qui est formidable. Je veux dire qu’on est un petit peu végétatif. Or, pour moi, ça c’était absolument une hantise, donc au lieu d’attendre la mort d’une manière passive, puisque j’ai encore de l’énergie, j’organise mon dernier voyage avec ma famille et mes amis. Donc, comme nous n’avons pas la possibilité d’accomplir cette chose en France, je suis obligée de partir à l’étranger et quelque part cette idée me séduit aussi, parce que ça me donne la possibilité d’une escapade avec mes amis qui me donne la joie et qui m’aide à accomplir cette chose-là. Donc, nous partons tous ensemble et je vais accomplir ce dernier voyage et quand j’arriverai là-bas, eh bien ce sera le grand bond. Voilà, ça c’est une idée qui me plaît, parce que c’est actif et pendant que j’organise ce voyage, même s’il y a eu des moments difficiles, parce qu’il faut régler plein de choses, je dois avoir des bouteilles d’oxygène pour partir, etc., je ne pense pas à ma mort, je pense à cette évasion qui sera l’ultime. Voilà, ça c’est une idée qui me plaît bien. Et, si vous voulez, il y a autre chose, aussi. Ce n’est pas uniquement ça la fin d’une vie. La fin d’une vie… la vie, c’est aussi un long parcours, et on ne médite pas assez sur la mort. On en fait un tabou en France...
Comme je vous l’écrivais dans mon premier post, un grand reporter a rencontré Maïa avant son départ pour la Suisse. Il s’agit d’Olivier Geay de RTL.
Le beau témoignage qu’il a recueilli sera diffusé tout au long de la matinée de ce jeudi 20 septembre sur RTL et comme cela avait été convenu avec Maïa Simon avant son grand voyage.
Vous pourrez donc entendre son témoignage bouleversant, très engagé mais serein dans les journaux de 6h00, 7h00, 8h15, 8h30 et 12h30 sur RTL.
A 8h30, les auditeurs pourront s’exprimer dans l’émission de Christophe Hondelatte et le médecin de Maïa sera présent sur le plateau pour répondre aux questions. Pour ma part, j’interviendrai à 7 heures et surtout dans le journal de Jérôme Godefroy à 12h30 et dont je serai un des invités. Vous pourrez aussi m'entendre ce matin sur France Info et sur LCI, ce midi sur LCI à 12h30, aux JT de 20h00 sur TFI, France 2 et France 3 et à 19H00 en direct sur ITV et France Info.
Le témoignage complet de Maïa sera aussi en ligne sur le site de RTL.
Il y a quelques jours, j’ai publié sur ce blog la lettre que j’ai envoyée à une adhérente de l’ADMD qui partait en Suisse pour trouver la douce mort, car son cancer ne lui laissait plus aucun espoir.
Cette dame est une comédienne, Maïa Simon qui fut nominée aux Molière. Elle a choisi de mourir ce mercredi à l'étranger.
Je ne la connaissais pas, mais j’ai une peine immense. Devoir fuir son pays pour éviter la souffrance. Est-ce juste et tolérable ?
Il existerait une loi permettant l’euthanasie dans certaines circonstances, Maïa n’aurait pas eu besoin d’entreprendre ce long voyage vers la mort.
Surtout, elle vivrait aujourd’hui car si elle avait été sûre d’éviter une déchéance qu’elle refusait, elle aurait sûrement attendu encore quelques temps, voire quelques semaines. Ces moments auraient peut-être été des moments de grand bonheur.
Notre législation est responsable de cette mort prématurée, comme elle l’est du suicide violent de tant de seniors gravement malades qui préfèrent en finir tant qu’ils en ont la force. Pour éviter des souffrances inutiles.
Aujourd’hui, j’ai mal devant une classe politique qui préfère fermer les yeux et laisser les siens fuir pour mourir. Tels des parias.
Adieu chère Maïa et merci du fond du cœur d’avoir voulu témoigner et vous indigner…. Et faire que votre mort serve le combat de la dignité et de la liberté.
Une fidèle adhérente de l’ADMD part dans quelques jours en Suisse pour un ultime voyage. Pour mettre fin à ses souffrances.
Je reste révolté qu’on doive quitter notre pays pour arrêter de souffrir quand il n’y a plus d’espoir de rémission. Je sais que cette grande dame part avec beaucoup de sérénité - à notre demande, elle a accepté de se confier à un journaliste - et je veux lui rendre un ultime hommage en publiant le petit mot que je lui ai adressé avant son départ.
Jacques Pelletier est décédé après une longue hospitalisation au Val de Grâce.
Ancien ministre d’ouverture de François Mitterrand, ancien médiateur de la République , actuel président du groupe RDSE au Sénat – seul groupe qui réunit sénateurs de droite et de gauche – Jacques Pelletier [à l'extrême-droite de cette photo le jour de ma remise de légion d'honneur] a eu une carrière politique d’exception.
Depuis de nombreuses années, nous étions de vrais amis. J’adorais passer des soirées avec cet élu hors du commun et d’un immense humanisme.
Ces derniers mois, la maladie de son fils l’avait terriblement affecté. Mon dernier contact avec lui aura été après ma campagne législative. Etant candidat non soutenu par un grand parti, il savait ce qu’il en coûtait d’une telle campagne. Avec un autre sénateur, il m’avait aidé à solder mes dettes…
Je n’ai pas eu l’occasion de lui redire cet été à quel point je lui étais reconnaissant de son fidèle soutien et surtout de son amitié. Le fin politique qu’il était manquera au Sénat. Moi, c’est un vrai ami qui me manque cruellement.
Le gouvernement propose de mettre une plaque en hommage à la déportation homosexuelle dans le camp de Struthof. Proposition qui devra cependant être acceptée par une commission comprenant d’anciens déportés. Rappelons que la déportation homosexuelle n’a été reconnue officiellement que très récemment par Lionel Jospin, puis par Jacques Chirac.
Un téléfilm de France télévision diffusé à une heure de grande écoute « Un amour à taire » avait suscité une grande émotion et permis de faire connaître au plus grand nombre cet épisode douloureux de la dernière guerre mondiale.
100.000 homosexuels ont été arrêtés par l’Allemagne nazie entre 1933 et 1944 en Allemagne et en Alsace Lorraine. 10.000 à 15.000 homosexuels auraient péris dans les camps dont 210 homosexuels déportés d’Alsace-Lorraine.
Jean Cohen, ancien président de l'ADMD (juin 2001-septembre 2005), médecin-gynécologue, chevalier de la légion d'honneur, est décédé le 4 août dernier à Agadir au Maroc.
Je tiens à saluer sa disponibilité, son engagement, sa culture et son élégance, qui ont marqué notre association.
Michel Serrault nous a quitté au cœur de l’été. Discrètement.
Loin de cette « folie » qui à 50 ans l’a consacré avec son interprétation extraordinaire dans la Cage aux folles.
Pendant un temps, je lui en avais voulu de jouer ce personnage de manière si outrancière. J’avais tort et je m’en suis vite rendu compte. Car grâce à son interprétation, chacun a vu derrière l’exubérance désopilante et un brin caricaturale de Zaza , la belle humanité de ce personnage. Son interprétation a sûrement bien plus aidé dans l’acceptation de l’homosexualité dans notre pays que bien des manifestations.
Pour cela et bien sûr pour ce talent extraordinaire, pour tous ces grands moments de cinéma enfin, j’ai envie de dire merci à Michel Serrault. Si Dieu existe - Michel Serrault qui y croyait tant - il l’a déjà accueilli à ses côtés et pourra à son tour « mourir de rire. »