Dans Têtu : mon combat pour une fin de vie libre et digne est lié au militantisme contre le sida
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La presse vit, ces dernières années, une période bien sombre.
La crise économique a fait baisser drastiquement les budgets publicitaires des grandes compagnies. Et les journaux sont tous dans une situation complexe et difficile. Tous...
Sans compter, une certaine désaffection des lecteurs qui évoluent dans leur manière de suivre l'information, négligeant trop souvent le devoir d'analyse et les points de vue que portaient de nombreux journaux.
Évidemment, cela est encore plus difficile pour les médias LGBT qui contrairement, à ce qui se passe dans d'autres grands pays européens, ont le plus grand mal du monde à être soutenus, publicitairement parlant, par les grands annonceurs français qui demeurent décidément très frileux lorsqu'il s'agit de s'adresser au public LGBT.
Oui, en 2015, s'adresser directement aux lecteurs d'un magazine gay n'est pas une évidence dans notre pays. Et cela fait des dégâts.
En juillet, alors que la période estivale s'ouvrait, la fin de Têtu a assommé beaucoup de militants et de lecteurs.
Têtu, comme Gai Pied auparavant, a aidé tant d'homosexuels à se construire, à mieux se comprendre et parfois même à devenir militants de l'égalité.
Têtu, avec Têtu Plus, était aussi une référence dans l'information sur la lutte contre le sida avec ce numéro annuel que tant de personnes séropositives ou intéressées par la maladie attendaient avec impatience. Un numéro indispensable pour qui voulait connaître notamment les dernières avancées des thérapies anti sida.
Et bien, tout cela serait rayé d'une simple décision de justice.
Le plus grand magazine LGBT francophone, connu dans le monde entier, respecté de ses confrères, aurait disparu au milieu de l'été 2015. Qu'il me soit permis de penser à toute l'équipe de ce journal qui, du jour au lendemain, s'est retrouvée à la rue.
Malgré cette décision, Têtu ne peut disparaître et il faut espérer que ce titre va renaître de ses cendres. C'est possible !
J'en profite aussi pour rendre hommage au media web LGBT, Yagg. Ce portail est aussi indispensable à qui veut connaître toutes les informations sur les sujets liés à l'homosexualité, la transsexualite ou encore le sida. N'attendons pas que ce site disparaisse pour le soutenir.
Friendly est aussi toujours là... Soutenons-le aussi.
Si nous ne voulons plus voir disparaître les titres de la presse gay, qui donnent des informations que nous ne retrouvons dans aucun autre media et permettent aussi la visibilité des LGBT, il nous appartient de les soutenir, de nous y abonner...
Maintenant. Sans tarder !
A l’occasion des 15 ans de Têtu, j’ai participé avec 30 autres personnalités à un shooting organisé par le magazine avec le photographe Matthieu Lemaire. Pour illustrer la photo qui vient de paraître sur le site de Têtu, j’ai donné cette petite interview que je vous reproduis ci-dessous.
Vous pouvez retrouver l’article et la photo sur Têtu en cliquant ici.
TÊTU fête en juin ses 15 ans. Que vous inspire cet anniversaire?
Je suis toujours positivement étonné. Dans les premiers jours de parution d’un nouveau numéro de Têtu, la couverture du magazine figure en devanture de tous les kiosques à journaux, de toutes les librairies. Y compris, parfois, dans les coins les plus reculés de France. En dehors du côté esthétique auquel je suis infiniment sensible, il y a ce message de tolérance qui est envoyé aux Français. Alors pour moi, ce 15e anniversaire marque 15 années de visibilité. Et 15 années de bras d’honneur aux homophobes de tout poil, simple citoyen ou parlementaire.
Pourquoi avez-vous accepté de participer au shooting des 15 ans de TÊTU?
Parce que je croyais que j’allais faire la couverture du prochain numéro, bien sûr !!! Sérieusement, parce qu’il est important de soutenir ce magazine, important d’ajouter ma visibilité comme personne homosexuelle au combat contre l’homophobie mené par Têtu. Pour témoigner de la nécessité absolue de lutter contre cette forme d’intolérance qui tue chaque année des centaines de jeunes gens et qui se niche partout, y compris dans la rhétorique de certains qui, en violant la pensée de grands philosophes, s’autorisent les pires ignominies.
Une anecdote à raconter sur le shooting?
La joie de retrouver Alain Chamfort dont bien des chansons sont associés à des moments forts de ma vie.
Vous connaissez TÊTU depuis longtemps. Qu’aimez-vous dans le magazine?
Les articles de fond, évidemment (clin d’œil) !
Selon vous, quel a été l'apport du journal dans la lutte contre le sida?
D’abord, la visibilité dont j’ai déjà parlé aide les personnes homosexuelles à assumer leurs affinités et donc, en n’en ayant pas honte, à mieux se préserver, à mieux se protéger. Ensuite, le magazine nous instruit sur la maladie et les moyens de prévention. Des messages qu’il est utile de marteler, surtout lorsque l’on connait l’effrayant recul des connaissances des Français en matière de transmission, et qui concerne tout le monde, quel que soit l’âge ou les pratiques. Enfin, il donne une visibilité aux personnes séropositives qui sont dans la société… invisibles par peur du rejet et des discriminations.
Sur proposition de la rédaction de Têtu, j’ai récemment accepté de publier des billets consacrés aux questions LGBT sur un blog du site de Têtu. Vous pouvez désormais me retrouver régulièrement sur Têtu en cliquant ici.