Paris Autrement : les raisons de ma candidature
Certains me demandent encore – et c’est bien la moindre des choses - les raisons de ma candidature aux primaires pour la désignation du candidat de l’opposition municipale à Paris. Elles sont au nombre de quatre.
* Pour donner une palette de choix dans cette primaire.
La pire des choses serait de donner l’impression que les jeux sont faits d’avance comme certains le voudraient tant. Il faut ouvrir le jeu pour donner un vrai choix aux militants.
* Deuxième raison : il s’agit de tirer les conclusions des changements sociologiques de Paris et des attentes de pluralisme et de transparence des Parisiens.
La capitale est une ville plus jeune qu’on le pense souvent, notamment chez mes amis de la droite et du centre : il y a plus de personnes appartenant aux catégories actives que dans le reste du pays : 36% des Parisiens ont entre 20 et 39 ans contre 27,4% de la population française dans son ensemble.
Alors, comment mieux prendre en compte ces évolutions et ces attentes ?
a) D’abord en renouvelant les générations :
Philippe Séguin avait la volonté d’injecter un peu de sang neuf dans ses équipes. Malgré sa volonté, trop peu des jeunes militants qu’il a mis en selle ont résisté à la bérézina électorale.
Il nous faut, cette fois-ci, renouveler en partie nos élus. Sans faire de jeunisme, il s’agit d’éviter les renouvellements de baux emphytéotiques à certains élus qui n’ont qu’un mérite : hanter les antichambres des décideurs politiques. A Aujourd’hui, Autrement, nous nous y attachons d’autant que plus de 50 % de nos troupes ont moins de 30 ans.
b) Ensuite, il faut faire plus confiance aux femmes.
La loi sur la parité oblige à constituer des listes paritaires. Elle n’oblige malheureusement pas à des exécutifs à égalité hommes/femmes.
Dans une ville où 53% des Parisiens sont des Parisiennes, nous avons l’obligation d’une parité totale. Des élus, mais aussi des responsables. C’est un engagement fort que je prends. C’est le nôtre et j’essaierai, durant cette primaire, de l’imposer aux autres candidats.
c) Il nous faut instaurer des nouvelles pratiques politiques et institutionnelles à Paris.
Pour ne pas être suspecté de gérer la ville dans le sens de nos intérêts personnels et patrimoniaux, il semble important d’ériger un corps de règles à respecter absolument.
Je propose ainsi de voter un code de déontologie, comme cela existe à Québec, qui définit les règles d’éthique que doivent suivre élus et fonctionnaires.
Outre ces règles, il s’agit de s’engager, puisque la loi ne nous y oblige pas, à exercer un mandat unique, à ne pas cumuler mandat de maire, d’adjoint de Paris et activité professionnelle, de limiter le nombre d’adjoints à 20, mais aussi de donner une autonomie financière aux arrondissements et de valoriser cette force vive constituée par les 517 conseillers d’arrondissement.
Parmi ces règles enfin, mieux associer tous les Parisiens durant le mandat. Faire de notre capitale un laboratoire participatif est une exigence pour qui veut faire de la politique autrement : il s’agit notamment d’organiser une séance de questions des Parisiens avant le conseil comme cela se pratique à Montréal et de mettre en oeuvre au moins deux référendum locaux par mandature.
* Troisièmement, il s’agit de se réconcilier avec celles et ceux que la droite a trop souvent méprisés ou négligés.
Nous ne gagnerons pas en opposant les Parisiens entre eux, mais en les rassemblant. En 2001, certains n’avaient pas perçu à quel point les gays avaient été blessés par les débats sur le PaCS.
Nous en avons payé le prix fort.
Il serait d’ailleurs judicieux que la droite soit à l’origine d’un grand centre gay et lesbien tel qu’il existe dans toutes les capitales et qui nous fait encore défaut ici, à Paris.
Aujourd’hui, si nous n’y prenons pas garde, nous subirons le même revers de la part des jeunes et des bobos.
De grâce, ne passons pas de l’homophobie à la bobophobie !
Nous essaierons, en ce qui nous concerne, de ne pas négliger cette fois-ci ces membres du corps social qui ont droit aux mêmes attentions que les autres !
* Ultime raison de ma candidature, je souhaite ouvrir des voies nouvelles pour un Paris, Autrement.
Pour Aujourd’hui, Autrement, il ne s’agit pas, à ce moment de la primaire, d’offrir un programme clé en mains, mais de mettre dans le débat des proposions à même de susciter l’intérêt voire même la controverse chez les Parisiens.
Sans faire un catalogue à la Prévert, je vais, chaque semaine jusqu’en septembre vous décliner ces pistes.
J’espère que vous serez nombreux à me donner votre avis.
En attendant belle fête de la musique !