On ne s’occupe pas du chemsex car ça ne concerne pas encore suffisamment les hétérosexuels
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Celles et ceux qui ont vu et aimé Philadelphia, it’s a sin, The normal heart ne pourront qu’être sensibles à cette nouvelle et exceptionnelle série diffusée sur Canal Plus : « Fellow travelers ».
Cette série est inspirée du magnifique roman de Thomas Mallon, un voyage à travers quatre décennies.
Années 50, le Mc Carthysm fait rage.
Si chacun a forcément en tête la chasse aux communistes (la peur rouge) que mènera ce sénateur, on connait moins ce qu’on appela « the lavender scare », la peur violette ! C’est à dire la chasse aux homosexuels dans les administrations américaines !
Ce film commence par cette terrible histoire de « witch hunt » de gays, trop rarement évoquée et cela à travers l’histoire d’amour de Hawkins et Tim, incroyablement interprétés par Matt Bomer, déjà formidable dans The normal heart, et Jonathan Bailey.
La série revient aussi sur la libération sexuelle, le développement de l’usage festif des drogues dans les années 70 avec l’avènement du disco.
Elle se termine enfin par les terribles années 80 et l’arrivée fatale du sida pour la communauté gay.
Celles et ceux qui, comme moi, ont connu ces années de cendre et ont perdu la plupart de leurs amis jusqu’aux années 95, vont être particulièrement touchés par cette série.
Cette merveilleuse série de 8 épisodes se termine en effet sur l’un des plus grands drames contemporains que ma génération a connu et vécu. Près de 40 millions de morts à ce jour…
Je ne vous cache pas que le dernier épisode vous remue tout particulièrement.
A découvrir absolument pour les survivants de cette époque, mais aussi et surtout pour les plus jeunes d’entre vous qui n’imaginent sûrement pas ce que fut de voir, à 20 ans, disparaître nos amis de 20, 25 ou 30 ans dans des souffrances atroces. Ce sont ces fins de vie tragiques qui me conduiront d’ailleurs au combat pour une fin de vie digne et libre.
En résumé, une série à voir absolument et j’oserai même le dire, et je ne le fais pas souvent, un véritable chef d’œuvre…
En ce début d’année 2024, j’ai lu avec beaucoup de joie mais aussi d’émotion le livre de mon amie Louïz « Papillon », qui raconte son parcours de transition. Née homme, c’est après ses 30 ans qu’elle va débuter ce long processus qui va lui permettre enfin d’être celle qu’elle a toujours été.
La nature lui avait donné le mauvais corps. Elle va se réapproprier celui qu’elle aurait dû toujours avoir. Le corps d’une femme.
Louïz, j’ai voulu la rencontrer quand je faisais un déplacement militant sur la fin de vie et le sida à la Réunion, en septembre 2021.
Quand je l’ai vue, son sourire si bienveillant et sa beauté m’ont immédiatement conquis. Cette femme militante - elle est la marraine de l’association LGBTQIA+ de La Réunion, Orizon - est une passionnée.
Passionnée de militantisme. Passionnée par son métier d’artiste, chanteuse, danseuse, chorégraphe. Passionnée par la vie.
Elle irradie. Ce livre pétille.
Il nous apprend beaucoup sur la complexité de faire une transition dans un territoire d’outre-mer, si éloigné de la métropole.
Tous les chapitres de sa biographie portent le prénom d’une personne qui a compté dans son parcours de vie.
J’avoue avoir été ému qu’un chapitre s’appelle Jean-Luc.
Nous ne nous connaissons que depuis deux ans, mais l’amitié et l’affection ne se jugent pas au nombre des années.
Louïz est une femme que j’aime et que j’admire.
Le courage qu’elle a déployé toutes ses années me font que l’admirer encore plus fort.
Je vous conseille ce beau livre. Un livre fort et poignant, un livre qui pétille.