Depuis que l’affaire de Florence Cassez a éclaté, de nombreux moralistes nous disent à quel point il faut arrêter de stigmatiser les autorités mexicaines tant cet Etat est une vraie démocratie respectueuse des droits et libertés individuels.
Bien sûr, il ne s’agit pas de monter du doigt le peuple mexicain qui vit un terrible drame avec les narco-trafiquants mais aussi avec les atteintes permanentes aux droits de l’homme perpétrées par les autorités de ce pays.
Mais, dénoncer ces atteintes, c’est non seulement démontrer que Florence Cassez a raison mais c’est aussi aider ce peuple, à qui sous couvert de faire la guerre contre la drogue, on impose des atteintes très graves au principe des droits de l’homme.
Régulièrement des rapports démontrent la dérive du Mexique dans ce domaine.
Ainsi, le 9 novembre dernier, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a présenté au président Calderon un rapport de 214 pages qui démontre que « les violations des droits de l’homme augmentent dramatiquement au Mexique. »
Ce rapport relève 170 cas de torture - asphyxie, simulation de noyades, sévices sexuels -, mais aussi l’implication de la police et de l’armée dans 39 disparitions et 24 homicides. Ce rapport confirme que « les juges basent leurs décisions sur des confessions obtenues par la violation des droits des suspects. » Il confirme aussi que les 1615 enquêtes ouvertes contre des militaires n’ont débouché sur aucune condamnation.
Ce rapport est édifiant. Mais comme bien d’autres. D’ailleurs, l’année dernière le congrès américain avait menacé le Mexique de suspendre certaines aides si les arrestations arbitraires continuaient.
Et pourtant, alors que Florence Cassez a démontré toutes les atteintes qu’elle a subies, certains continuent à arguer que le Mexique respecte les droits de l’homme ! La question reste la même : jusqu’à quand les grandes démocraties accepteront que les dirigeants du Mexique bafouent les droits élémentaires de leurs concitoyens et continuent à torturer en toute impunité ?