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AIDS 2016 à Durban : La honte et la révolte ! L'espoir aussi... (ma tribune dans The Huffington Post)
AIDS 2016 à Durban : La honte et la révolte ! L'espoir aussi...
Par Jean-Luc Romero-Michel
Président d’Élus Locaux Contre le Sida
Ambassadeur « Pour une Île-de-France sans sida »L’Afrique du Sud est un pays symbole dans la lutte contre le sida. Un pays a deux visages. Celui de la honte et de l’ignorance. Celui de la révolte.
Ce visage de la honte et de l’ignorance, c’est celui du président de l’époque, Thabo Mbeki, et de sa ministre de la santé Manto Tshabalala-Msimang qui niait tout lien entre le VIH et le sida, retardant autant que possible l’arrivée des traitements anti-VIH pour les malades sud-africains, leur vantant l’efficacité d’un traitement à base d’ail, d’huile d’olive, de citron. A eux deux, ces deux personnages d’État sont responsables de plus de 300 000 morts… Stephen Lewis, envoyé spécial des Nations Unies pour le VIH/sida, n’a pas hésité à qualifier il y a quelques semaines l’action de l’ancien président de crime contre l’humanité. Et on ne peut qu’être d’accord ! Aujourd’hui, l’Afrique du sud est le pays au monde qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH : 19% de la population adulte y est séropositive. Et l’ex-président continue encore aujourd’hui, dans sa douce et meurtrière dérive, à nier tout lien entre le VIH et le sida …. Sans doute plus que dans n’importe quel autre pays, le slogan d’Act Up n’aura trouvé une réalité aussi dramatique : « Ignorance is your ennemy ».
Ce visage de la révolte, il est incarné par Treatment Action Campaign (TAC) qui réussit, à force d’engagement et de preuves scientifiques, à faire plier le gouvernement sud-africain et à le faire sortir de son aveuglement. Ce visage, c’est aussi celui d’Edwin Cameron, juge à la Cour constitutionnelle, blanc, gay et qui a révélé publiquement sa séropositivité dès 1999, une personnalité immense en Afrique du Sud qui n’a jamais baissé la garde dans la lutte contre le sida, une personnalité que j’ai eue la chance de rencontrer. Ce visage, c’est aussi celui de Nelson Mandela, qui s’est engagé dans cette lutte. Sans nul doute, la révélation qu’il a souhaité faire de la séropositivité de son fils après son décès aura brisé une chape de plomb et aura permis de faire un bond en avant dans la visibilité des personnes séropositives et la question de leurs droits.
En 2000, j’étais présent à la Conférence internationale sur le sida à Durban et j’y retourne 16 ans plus tard. En 16 ans, d’immenses progrès ont été accomplis dans la lutte contre le sida et les Objectifs du Millénaire pour le Développement atteints. Pourtant peu pariaient sur une telle réussite ! Les nouvelles infections à VIH ont baissé de 35% et le nombre de décès de 41%. Depuis 16 ans, 30 millions de nouvelles infections à VIH et près de 8 millions de décès liés au sida ont été évités.
Aujourd’hui, nous savons comment en finir avec le sida. Cela passe par un accès au dépistage : plus de la moitié des personnes séropositives dans le monde ne connaissent pas leur statut sérologique. Cela nécessite un accès durable aux traitements : encore aujourd’hui, 17 millions de personnes séropositives - et 4 000 personnes continuent à mourir chaque jour faute d'antirétroviraux (ARV) - n'y ont pas accès alors que l’Organisation mondiale de la santé a recommandé la mise sous traitement de toute personnes séropositive quel que soit son immunité et ce au regard du bénéfice tant individuel que collectif de l’accès précoce aux traitements. Cela suppose un accès beaucoup plus développé et une prise de conscience politique pour élargir les outils de prévention, au premier desquels la PrEP. En 2020, il faut atteindre absolument les objectifs fixés par l'ONUSIDA, c'est-à-dire 90 % de personnes séropositives dépistées en 2020, 90 % de ces dernières sous ARV, et enfin 90 % de ces personnes sous traitement sans charge virale pour aboutir à un monde dans sida en 2030. Pour y parvenir, cela nécessite aussi une réelle politique de promotion des droits de l’homme et une abolition des législations discriminatoires à l’encontre des usagers de drogues, des LGBTI, des travailleurs et travailleuses du sexe.
Ces questions seront au cœur de la 21e Conférence internationale de lutte contre le sida. J’y serai en tant que militant associatif. En tant qu'élu local d'une région très touchée par le VIH/sida. En tant qu’ambassadeur « Pour une Île-de-France sans sida ». En tant que personne séropositive depuis près de … 30 ans. -
Ouverture de la 21ème conférence internationale sur le sida à Durban
Ce lundi 18 juillet, s'ouvre la 21ème conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du sud. Pour la seconde fois, cette conférence a lieu symboliquement dans le pays qui est le plus touché au monde par le VIH.
Ce sera l'occasion de dire, une nouvelle fois, qu'il est inacceptable qu'en 2016, près de 4000 personnes meurent par jour du sida alors que nous avons la possibilité d'éviter ces morts!
J'y serai en tant que personne vivant avec le VIH mais aussi comme ambassadeur d'Une Ile-de-France sans sida. -
Départ pour l'Afrique du Sud
Je partirai dans la nuit de samedi à dimanche pour l'Afrique du Sud afin d'assister au début de la conférence internationale sur le sida qui se déroule, cette année, en Afrique du Sud à Durban, pays où 19% de la population est séropositive. J'y représenterai la région Ile-de-France pour laquelle, avec Jean Spiri, j'ai été nommé ambassadeur d'Une Ile-de-France sans sida.
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Groupe de travail sur le cannabis à la région Ile-de-france
Ce mercredi, je participerai à la réunion du groupe de travail sur el cannabis que préside mon collège le docteur Toro. Il est important qu'au delà des clivages nous sortions du débat caricatural qui entoure la question du cannabis et des addictions...
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Débat à 10h15 sur LCI sur le don du sang et les gays
A 10h15, je débattrai sur LCI de la nouvelle réglementation du son du sang qui est désormais ouvert aux gays, à condition qu'ils aient été abstinents pendant ... un an !
Cette condition est scandaleuse quand on sait qu'un hétérosexuel qui a des comportements sexuels à risques est seulement interdit pendant quatre mois. Interdire à toute une population est discriminatoire.
L'interdiction doit être basée exclusivement sur les comportements... -
Politique de RDR : Faire, plutôt que faire croire ! (tribune dans Le Huffington Post avec Rémi Féraud, maire du 10ème ardt de Paris)
Politique de réduction des risques à destination des usagers de drogue :
Faire, plutôt que faire croire !
Rémi Féraud, maire du Xe arrondissement de Paris
Jean-Luc Romero-Michel, président d’Elus Locaux Contre le SidaExpérimentation d’une salle de consommation à moindre risque… Quelques mots qui ont provoqué de légitimes questions tout autant que d’illégitimes outrances et violences. Alors que la loi de santé a officialisé l’expérimentation de ces dispositifs de réduction de risque et que la première salle va être expérimentée dans le 10e arrondissement de Paris sur le site de l'hôpital Lariboisière, cela nous donne l’occasion de rétablir des vérités.
Beaucoup disaient cette question extrêmement compliquée et épineuse, porteuse d’un renoncement face aux drogues et cause de futures violences. De notre côté, nous pensons que nombreuses sont les personnes qui ont rendu cette question compliquée et que certains ont même trouvé un grand intérêt à agiter le « chiffon rouge », avec une visée plus politicienne des choses, bien peu soucieux de la réalité de vie des personnes toxicomanes et des riverains et sans prise en compte d’aucune manière du terrain.
Alors, est-ce que cette question de la salle de consommation à moindre risque méritait un débat ? Bien sûr et même un long débat ! Rien de pire que les évidences affirmées comme telles. Oui, il fallait entendre les opinions divergentes, prendre en compte les remarques, prendre le temps d’aborder toutes les questions, informer sur les expériences chez 8 de nos voisins européens et sur le succès de ces initiatives, expliquer, en dépassant les représentations que nous pouvons tout avoir, l’intérêt de ces structures tant en termes de santé que de sécurité publiques. Nos concitoyens ont le droit d’être exigeants et nous, élus et militants associatifs avons le devoir de répondre à cette exigence.
Par contre, est-ce que cette question de la salle de consommation à moindre risque méritait un débat politicien marqué tant par des violentes attaques que par un déni de réalité ? Non. Nous pensons sincèrement que nos concitoyens méritent un peu mieux que des invectives qui ne font que jouer sur la peur. Ils demandent des actions qui soient efficaces et qui aient un impact réel sur leur quotidien, en tout cas, pas une logorrhée dont l’unique but est de faire peur !
La salle de consommation à moindre risque n’est pas une fin en soi, elle ne constitue qu’un outil parmi d’autres - parmi lesquels l’échange de seringues, le testing, les traitements de substitution - d’une politique cohérente et innovante de réduction des risques en direction des usagers de drogues.
Cette politique de réduction des risques (RdR), légalisée en 2005, est tout simplement une des politiques de santé publique les plus efficaces ; elle a notamment permis que la part des usagers des drogues dans les nouvelles découvertes de séropositivité au VIH soit de moins de 1% contre 30% au début de l’épidémie. En cela, la RdR n’est en rien une politique du renoncement comme certains détracteurs de la promotion de la santé publique peuvent l’affirmer. Au contraire, elle est une réponse qui prend à bras le corps le problème, notamment celui de l’hépatite C : pour rappel, ce sont pratiquement la moitié des usagers de drogues par voie intraveineuse qui sont contaminés au VHC. La RDR ne crée pas de problèmes, elle ne « fixe » pas les zones de consommation, bien au contraire ! Les dispositifs sont installés là où il y a déjà des problèmes ! Cette évidence, certains préfèrent ne pas la voir ou n’y ont jamais été confrontés.
La RdR, c’est vouloir une réponse efficace plutôt que des slogans rassurants mais creux. Des actes plutôt que des paroles ! S’engager dans la RdR, c’est croire en l’intelligence des personnes qui savent pertinemment que jamais un discours simpliste ne remplacera une action de terrain. Alors, à la posture nous préférons l’action. Faire, plutôt que faire croire. -
Forum sur la fin de vie du PRG de Rennes à 19h30
Ce mardi 5 juillet, à 19h30, je participerai au Forum sur la fin de vie organisé par le groupe PRG de la métropole de Rennes.
La réunion se déroule à la Maison des associations. -
#LeTalkDuLundi sur Périscope à 12h00
Comme tous les lundis, retrouvez-moi pour #LeTalkDuLundi à 12h00 sur Périscope. Il s'agira une nouvelle fois de vous parler de la fin de vie et de l'ADMD au lendemain du départ de l'ADMD Tour.
Lien permanent Catégories : Agenda, Associations, Euthanasie, ADMD et WFRtDS, Périscope, Politique française, Santé, Twitter, Vidéos, Web 0 commentaire -
Lancement de l'ADMD Tour à la Bastille à 15h - Paris 12
Christophe Michel et Mélanie Raphaël, co respnsables des Jeunes ADMD, lancent la deuxième édition de l'ADMD Tour ce dimanche de 12h à 17h00 place de la Bastille dans le 12ème arrondissement de Paris. Un village associatif accompagnera ce lancement. Le bus sera inauguré à 15h00 par le célèbre animateur de Fort Boyard, Olivier Minne.
Inutile de vous dire à quel point, en tant que président de l'ADMD, je suis fier de voir cette mobilisation des jeunes pour notre Ultime Liberté. L'ADMD Jeunes ne fait que progresser et c'est un véritable signe d'espoir... -
Sortie du guide API d'ELCS à 18h30 à la Concrète à Paris 12
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Mon Edito dans Le Journal de l'ADMD
La séquence qui va s’ouvrir en septembre va être militante, citoyenne, politique. Avec notre assemblée générale qui se tiendra à Antibes le samedi 10 septembre (Antibes, la ville dont Jean Leonetti est le maire), l’ADMD et ses presque 68.000 adhérents va réaffirmer haut et fort sa revendication constante portée depuis sa création en 1980 : le droit de choisir librement et en conscience les conditions de sa propre fin de vie, c'est-à-dire le choix entre un accès universel aux soins palliatifs (prévu pourtant dans la loi de 2002 mais toujours en nombre notoirement insuffisant), la légalisation de l’euthanasie active et la légalisation du suicide assisté. Et ceci pour l’unique raison que notre corps nous appartient. A nous, et pas aux voleurs de liberté…
Le 2 novembre 2016, pour la Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, les adhérents et sympathisants de l’ADMD seront appelés à se rassembler pour rappeler le souvenir de ceux de nos proches qui sont morts dans des conditions qu’ils n’ont pas souhaitées.
Ensuite, en mars 2017, une grande réunion publique, comme le 24 mars 2012, nous permettra d’entendre les positions en matière de fin de vie des différents candidats à l’élection présidentielle. Un site d’interpellation reprendra ces informations et également les prises de position sur notre sujet des candidats aux élections législatives qui suivront l’élection présidentielle. Chaque adhérent, d’un simple clic, pourra rappeler son appartenance à l’ADMD et réaffirmer son droit à l’autodétermination en fin de vie.
Dans toutes nos délégations, les délégués, leurs adjoints, les militants les plus actifs, iront au contact des Français pour leur demander d’appuyer, auprès des futurs élus, notre conviction qu’il existe une possibilité, dans notre pays, de mourir dignement ; ce qui existe déjà aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.
Comme ce fut le cas en 2012 où la question de la fin de vie a été, grâce à nous, au cœur des débats, nous porterons dans la campagne électorale la parole de ceux qui souffrent, de ceux qui ont vu des proches souffrir, et de toutes celles et de tous ceux qui se sont sentis trahis par des promesses non tenues, des artifices parlementaires, des discours confus et des désertions.
Avec ses presque 68.000 adhérents, l’ADMD est une force que les partis politiques ne devraient ni négliger, ni mépriser. Car après tout, combien peuvent se vanter d’être aussi nombreux et mobilisés que nous ? Bien peu…
Jean-Luc Romero,
Président de l'ADMD
@JeanLucRomero -
Sortie du guide API d'ELCS le 30 juin à 18h30 à la Concrète à Paris 12
Le Guide API (Action, Prévention, Information) a été créé pour mieux informer les élus, les professionnels de santé, les associations de patients sur le VIH/sida, les IST, les hépatites virales et sur la lutte contre les discriminations.
Il sera présenté au cours d'une manifestation conviviale ce jeudi 30 juin 2016 à 18 heures 30 à la Concrète Port de la Rapée, Paris 12e. (Métro Gare de Lyon) -
Débat sur la fin de vie au PRG
A l'invitation de Eddie Ait, je suis l'invité du Forum pour une nouvelle France organisé par le PRG sur le thème de la fin de vie ce lundi, à 19h30. Le combat pour une fin de vie choisie continue plus que jamais !
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#LeTalkDuLundi à 12h00 sur Périscope et Twitter
Comme tous les lundis, je vous retrouve à 12h00 sur Périscope et Twitter pour parler fin de vie dans #LeTalkDuLundi.
Et n'hésitez pas à poser vos questions ! -
Toutes et tous aux Solidays !
Dernier jour des Solidays...
Une foule considérable se presse sur les pelouses de Longchamp pour assister aux concerts, mais aussi aux débats et rencontrer les associations solidaires qui sont nombreuses à être représentées.
Ce festival, soutenu fortement par la région Ile-de-France depuis longtemps, est un moment fort du calendrier annuel des manifestation françaises contre le sida.
Toutes et tous aux Solidays ! -
Mon intervention pour "Une Ile-de-France sans sida" au conseil régional
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Solidays 2016 : Fin du sida et lutte contre la sérophobie ! (ma tribune dans The Huffington Post)
Les Solidays se déroulent tout ce week-end. Cette manifestation, qui concilie concerts et solidarité, demeure essentielle car 37 millions de personnes vivent avec le VIH/sida dans le monde, 150.000 en France. Jamais autant d'hommes et de femmes n'auront vécu avec le VIH/sida ici et ailleurs et pourtant, alors que près de 4000 personnes continuent à en mourir quotidiennement dans le monde, on n'a jamais si peu parlé du VIH/sida. Pire, dans nos pays dits riches, cette maladie est devenue invisible car les personnes ont peur, encore et je dirai même plus que jamais en 2016, de dire leur séropositivité.
Voilà le constat plus 30 ans après la découverte du virus. Croyez bien que je me sens souvent bien isolé en étant le seul élu de notre pays à avoir dit vivre avec ce virus. Et, en même temps, je comprends mes compagnons d'infortune. Dire son VIH conduit souvent aux discriminations. Toutes les études en attestent.
Alors, à celles et à ceux qui banalisent le sida, je veux leur rappelle que plus de 20 millions de personnes touchées dans le monde n'ont pas accès aux traitements et meurent dans une indifférence glacée. Et dans notre pays où nous avons la chance d’avoir accès aux nouveaux traitements, la vie avec le VIH demeure une vie d'épreuves et d'embûches.
Ces difficultés quelles sont-elles ?
Difficulté, voire impossibilité, pour beaucoup de se construire une vie affective et sexuelle, tant les gens restent terrorisés face à cette maladie. Paradoxalement, on a plus peur des malades que de la maladie…
Difficulté dans la vie professionnelle : le risque d’être sans emploi est 5 fois plus élevé pour une personne séropositive que pour la population générale. Et ce sont 62% des personnes séropositives qui ne disent pas ou ne peuvent pas dire leur séropositivité au travail.
Difficulté, voire une quasi impossibilité de contracter un prêt pour acheter un appartement, créer une entreprise alors que nous avons presque la même espérance de vie que les personnes séronégatives ! Difficulté de voyager et s'installer à l'étranger car, tels des lépreux des temps modernes ou des terroristes, 35 pays nous interdisent encore leur territoire.
Discriminées enfin jusqu'à la mort car en France, contre les avis de tous les organismes scientifiques ou éthiques, les personnes séropositives n'ont pas droit aux soins de conservation à leur mort et souvent mis dans un cercueil sans que leurs proches puissent leur rendre un ultime hommage.
Malgré tout cela, l'espoir est aussi là… Un monde sans sida, c'est possible. C'est réalisable si nous nous y mettons tous, États, ONG, collectivités locales. D’ores et déjà des initiatives politiques fortes sont prises : Paris et la région Île-de-France ont ainsi voté d’ambitieux plans pour atteindre les objectif onusiens des « 90-90-90 » en 2020 et stopper les contaminations en Île-de-France à l’horizon 2030.
Concrètement, la science a prouvé comment y arriver :
En promouvant la prévention diversifiée, un accès au dépistage le plus large et le plus régulier possible au regard des situations d’exposition au VIH, une mise sous traitement immédiate en cas de découverte de séropositivité.
En mettant en place une politique de lutte contre les discriminations et la précarité que subissent de plein fouet les personnes touchées par le VIH. Nous n’obtiendrons de vrais résultats qu’en mettant les personnes séropositives au cœur de la réponse, en tant qu’acteurs de prévention à part entière.
En œuvrant avec les personnes, prioritairement celles et ceux qui sont plus exposées au VIH (HSH, migrants, transsexuels, travailleurs et travailleuses du sexe) et ce, sans dogmatisme ni déni de réalité.
Un monde sans sida est possible.
Une utopie qu’on n’osait à peine formuler il y a quelques années.
Un rêve que je n'aurais pu imaginer possible, un jour de septembre 1987, où j'apprenais ma propre séropositivité. -
Ma réunion d'Aurillac sur la fin de vie dans La Montagne
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Mon intervention à la région sur la prévention santé pour les jeunes
Orientations pour une politique régionale de prévention santé en faveur des jeunes
Madame la présidente, madame la vice-présidente, mes chers collègues,
Vouloir mener une ambitieuse politique de prévention santé à destination des jeunes est un objectif que, je crois, nous partageons toutes et tous sur ces bancs, quelque soit le groupe politique auquel nous appartenons.
L'hygiène de vie, la nutrition, l'éducation à la vie sexuelle et affective, le mal être et les conduites addictives sont effectivement des questions déterminantes pour la santé des jeunes.
Mais le plus difficile reste de définir vraiment cette politique et surtout de trouver les moyens financiers pour la mettre en œuvre.
Avec ce seul rapport qui est à notre disposition, il nous est, vous en conviendrez, très difficile de nous positionner sur les thématiques, certes fort légitimes, mais nous n'avons pas une vision précise des besoins réels et surtout des actions que mènent déjà de nombreux acteurs dans ces domaines.
En effet, nous n'arrivons pas sur un terrain en friche et ces questions sont portées par d'autres structures associatives ou par d'autres collectivités territoriales. D'où la nécessité d'avoir un diagnostic précis qui aurait dû être inséré avec ces orientations générales. Sincèrement, je ne pense pas que tous les acteurs, notamment associatifs, investis dans l'hygiène de vie fassent mal leur travail.
Et ce qui questionne le plus : ce sont bien sûr les moyens financiers. Vous souhaitez, et en tant qu'ancien président du Crips je m'en réjouis, confier cette mission globale de prévention santé auprès des jeunes au Crips. C'est effectivement un acteur incontournable sur ces thématiques. Mais s'il doit augmenter ses moyens contre le sida - nous en parlerons dans la délibération suivante - et mener de nouvelles actions, ce n'est pas avec son budget actuel qu'il pourra le faire ! Vous le savez.
Les personnels du Crips, auxquels je veux rendre ici hommage pour leur dévouement, sont particulièrement formés pour l'éducation à la vie affective et sexuelle et aux conduites addictives. Mais pas dans les autres domaines.
Si on ne veut pas baisser les actions de sensibilisation dans les lycées dans ces deux domaines et ce serait contradictoire avec votre volonté ici affirmée, il va donc falloir augmenter considérablement les moyens humains du Crips. Pas sûr que notre collectivité puisse tenir aujourd'hui un tel engagement ! Et trouver des financements dans le secteur privé entrera en concurrence avec la politique de lutte contre le sida qui doit aussi trouver d'autres partenaires financiers pour être efficiente.
Par ailleurs, je vous rappelle que le Crips doit s'occuper des populations vulnérables au VIH/sida, notamment les gays, les trans et les migrants. Il ne faudrait pas que cette nouvelle politique se fassent au détriment de ces catégories clés pour aboutir à la fin du sida en Île-de-France.
Enfin, reste la question du nom du Crips.
J'ai déjà eu l'occasion de dire à la présidente que pour moi, ce serait un mauvais signal de retirer le mot sida qui est au cœur de l'action du Crips. Je sais que désormais, il n’en est pas question et je m’en réjouis. Rajouter une lettre pourquoi pas, mais faisons attention à ne pas avoir un message contraire à ce que nous souhaitons. Car faire de la prévention santé chez les jeunes ne peut se faire au détriment de la lutte contre le sida. Je sais que vous en convenez.
Je vous remercie.









