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Dans une tribune parue aujourd'hui à l’initiative de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), 113 personnalités et 32 organisations relaient l’inquiétude des soignant-es quant à la pénurie de médicaments vitaux, tests et équipements et appellent le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour y répondre.
Parmi les signataires, on compte notamment la romancière Annie Ernaux, l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo, les acteurs Virginie Efira et Niels Schneider, les réalisateurs Catherine Corsini, Justine Triet, Amandine Gay, Océan et Bertrand Tavernier, les producteurs Hugues Charbonneau, Rémi Grellety, Marie-Ange Luciani, le compositeur Bertrand Burgalat, les chanteurs Mouss et Hakim du groupe Zebda, les philosophes Cynthia Fleury, Emilie Hache et Mathieu Potte-Bonneville, l'historienne Fanny Gallot ou encore la politologue Françoise Vergès, le président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité Jean-Luc Roméro, la directrice générale de Sidaction Florence Thune, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, la porte-parole de l'Union Syndicale Solidaires Cécile Gondard Lalanne, entre autres.
S’y rajoutent diverses organisations comme Coronavictimes (l’Association Française des Victimes, malades et Impactés du Coronavirus Covid-19), Act Up-Paris, Aides, la CGT Sanofi ou encore de nombreuses associations de victimes de scandales sanitaires.
La diversité de ces signatures, venues du monde artistique, littéraire, philosophique, universitaire, syndical, associatif, témoigne que les pénuries de médicaments vitaux, tests et équipements de protection mobilise la société dans son ensemble. Le texte concède que « si l’ampleur de l'épidémie de COVID-19 a pu prendre les autorités de cours, les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date ; la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé. » Les signataires demandent les mesures d'urgence nécessaires comme : « une programmation des besoins, l'identification de l'origine des matières premières des médicaments et réactifs, la réquisition des lignes de production, la réaffectation des productions non essentielles aux produits vitaux, l’importation en urgence de composants aux producteurs disponibles, une coordination européenne ».
Nous espérons que le gouvernement saura entendre cet appel en soutien à ce qu’affrontent les soignant-es et les patient-es dans les services de réanimation.
L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament remercie chaleureusement l’ensemble des signataires pour leur mobilisation et ouvre cette tribune à toutes les signatures sur la plateforme Change.
On nous avait fait le coup avec le sida, punition divine, la peste rose contre les gays. Depuis quelques jours, des responsables religieux essaient le même coup avec le coronavirus... Un disque rayé ?
Covid19 - les personnes séropositives sous traitement ne sont pas + exposées que les autres ! Tirons les leçons comme nous le faisons du VIH.
Devant se tenir initialement ce week-end, l’opération de collecte de fonds du Sidaction a solidairement été annulée en raison de la crise sanitaire qui touche le monde depuis maintenant un peu plus de quatre mois. Il s’agit là d’un geste fort et difficile quand on connaît les besoins de la lutte contre le sida qui concentre toujours 2500 morts par jour dans le monde ! Ce geste des dirigeants du Sidaction que je veux ici chaleureusement remercier, démontre avant tout que l’heure n’est pas à la compétition entre les causes et les souffrances, mais à la solidarité et à l’entraide… à l’union somme toute ! Cette « union sacrée » dont nous avons fait en France une tradition républicaine en temps de crise. La priorité étant avant tout de porter l’attention médiatique sur la crise provoquée par le nouveau coronavirus et permettre, de cette façon, une diffusion, la plus large possible, des messages de prévention. Prenons toutefois quelques minutes pour rassurer les personnes vivant avec le VIH, qui s’estiment parfois plus vulnérables que le reste de la population.
Covid19 et VIH : démêler le vrai du faux
Sur les cas de co-infection Covid19-VIH, comme l’explique déjà si bien une lettre d’information conjointe de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) et de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), les données scientifiques sont rassurantes. Les personnes séropositives sous traitement ne sont pas plus à risque que le reste de la population si elles ne présentent pas d’autres affections comme des maladies respiratoires chroniques ou encore les diabètes de type 1 insulinodépendant et de type 2. Les femmes séropositives sous traitement sont, quant à elles, plus exposées lorsqu’elles sont enceintes. En dehors de ces situations, pas d’inquiétude à avoir ! Il s’agit avant tout de respecter la stricte observance des gestes barrières, de s’isoler et de contacter son médecin dans le cas où les premiers symptômes venaient à apparaitre.
Vous l’aurez donc compris, pour les personnes séropositives, les traitements antirétroviraux et le respect des consignes de prévention du Gouvernement sont la meilleure arme contre le nouveau coronavirus. L’enjeu pour ces personnes est alors avant tout d’assurer la continuité des traitements. Dans cette perspective, les pouvoirs publics permettent aujourd’hui aux pharmaciens de fournir aux personnes concernées les traitements nécessaires même lorsque l’ordonnance du médecin est arrivée à expiration. L’arrêté du 14 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus Covid19 instaure le renouvellement automatique des ordonnances liées à des traitements chroniques jusqu’au 31 mai 2020, de quoi éviter l’interruption des traitements et de rendre plus vulnérables au Covid19 les personnes vivant avec le VIH, et ce dans un contexte marqué par l’engorgement exceptionnel des hôpitaux français.
Les leçons à tirer de cette crise : de l’anticipation avant tout !
En matière de santé publique, on n’est jamais assez prévoyant ! Fortement critiquée en 2009 pour sa gestion de la crise sanitaire liée à la grippe H1N1 qui menaçait de frapper la France, l’ancienne ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot-Narquin, par ailleurs marraine d’Elus locaux contre le sida (ELCS), association que j’ai fondée en 1995, avait commandé des dizaines de millions de vaccins et de masques, pour un coût estimé à un peu moins de deux milliards d’euros. Aujourd’hui, la toile s’est empressée de saluer la grande préparation et sagesse de son ministère.
Plusieurs secteurs sociaux, hôpitaux et forces de l’ordre en tête, accusent un manque considérable de masques pourtant nécessaires pour limiter la propagation du virus, lorsque d’autres fois ce sont des respirateurs dont on vient à manquer. La concurrence entre Etats pour se fournir en matériel médical dans un contexte de raréfaction croissante ne facilite pas la tâche au Gouvernement français. Alors qu’avant, la question se posait de savoir si les entreprises étrangères pouvaient avoir accès aux marchés publics français, la question qui se pose s’est désormais inversée: les acteurs publics sont-ils toujours en capacité de se fournir sur les marchés internationaux ?
La question du testing est essentielle pour le Covid-19 comme elle l’est pour le VIH. Depuis quelques temps déjà, l’Allemagne teste 500 000 personnes par semaine quand nous ne pouvons n’en tester que quelques milliers. La sortie du confinement exige que nous soyons en capacité de tester bien plus massivement. Il n’est pas le moment de s’étonner de notre insuffisance, mais d’encourager les autorités à tout mettre en œuvre pour qu’un dépistage soit accessible le plus vite possible pour permettre aussi la fin du confinement général dans de bonnes conditions.
Pendant ce temps, la solidarité nationale s’organise. Poussée par le Gouvernement et par l’urgence sanitaire, l’industrie textile se mobilise. Lorsqu’ils ne produisent pas des masques, les géants du textile français en achètent directement à l’étranger. Un geste de mobilisation fort à saluer et qui se retranscrit, fort heureusement, dans plusieurs autres secteurs. Tout comme ces grandes entreprises qui produisent des gels hydroalcooliques.
A tous les personnels mobilisés : un grand merci !
Aussi, le moment est pour nous citoyens de nous tenir debout et remercier toutes les personnes qui travaillent malgré la menace d’une contamination pour leurs familles et pour eux-mêmes. Personnels soignants, salariés de l’industrie agro-alimentaire, agriculteurs, pharmaciens, routiers, forces de l’ordre, ce sont les nouveaux « hussards noirs de la République ».
A nous de saisir maintenant cette crise pour penser un nouvel hôpital plus accueillant, plus efficace, moins hostile à ses personnels soignants et bien moins soumis aux diktats libéraux. Un plan massif d’investissement a d’ores et déjà été annoncé par Emmanuel Macron : charge à lui de tenir ses promesses et charge à nous d’en contrôler la bonne exécution !
La pandémie de VIH/sida nous a permis d’apprendre beaucoup et de mieux écouter les personnes touchées. Que cette incroyable pandémie nous rappelle l’urgence de se préparer à ces virus qui nous menacent et nous menaceront. Réhabilitons enfin la prévention…
Le début de cette année a été marqué par l’affaire dite des médecins de SeineMaritime, deux médecins mis en examen pour avoir aidé des patients à mourir à domicile, dans le cadre d’une sédation et avec du midazolam, produit réservé aux pharmacies hospitalières. Rappelons que ces deux médecins ont déclaré ne pas pratiquer d’euthanasies et souhaitaient uniquement soulager les douleurs de leurs patients. Après l’émoi provoqué dans la population et, notamment, chez beaucoup de soignants, la Haute Autorité de Santé, le 11 février dernier, a recommandé à la ministre de la santé – qui a indiqué y être favorable – de faciliter l’accès au midazolam pour les médecins libéraux. Mais voilà… Ne nous y trompons pas. La sédation, qu’elle soit pratiquée à l’hôpital ou à domicile, reste toujours aussi cruelle, aussi hypocrite et aussi longue. Certes, souffrir à domicile est peut-être plus doux que souffrir à l’hôpital. Mais la souffrance reste aussi intense, pour le patient d’abord – et aucune étude ne prouve qu’une personne sédatée en fin de vie ne souffre pas – mais aussi pour les proches qui voient le corps de l’être aimé se flétrir jour après jour, par la faim et par la soif, jusqu’à ce qu’une insuffisance rénale aigüe vienne l’emporter après plusieurs jours voire plusieurs semaines d’horreur. L’ADMD milite depuis 1980 pour qu’une loi de liberté permette à chacun de choisir les conditions de sa propre fin de vie, et notamment puisse bénéficier, s’il le souhaite, d’une aide active à mourir, avec administration d’un produit létal, afin que la mort intervienne presque immédiatement, sans souffrance, dans l’apaisement… Nous poursuivrons notre combat en ce sens. *** De manière plus terre-à-terre, la période qui s’ouvre marque deux départs. Priorité à l’Humain… Depuis le 1er novembre 2000, Thanh Ton-That travaille à l’ADMD; il prendra sa retraite, amplement méritée, le 31 mars prochain. Il est peu connu de nos adhérents, mais il joue pourtant un rôle essentiel dans notre structure: il est celui qui gère le fichier d’adhérents de l’ADMD, notre plus grande richesse. Les procédures se sont automatisées, certes, les moyens informatiques se sont perfectionnés, mais il est toujours celui qui sait et qui permet… En toute discrétion. Il manquera à l’ADMD et nous regretterons sa grande compétence. Le Matériel, ensuite… Après presque 19 années passées rue de Chabrol, les locaux de l’ADMD regagnent la rue Lafayette qu’elle avait quittée en juillet 2001, passant du numéro 103 (dans la rue) au numéro 130. Presque un retour à ses amours de jeunesse, pour une association qui fête cette année ses quarante ans d’existence et de militantisme en faveur de la liberté. Vous trouverez plus d’informations sur cette actualité à la page 7 de ce Journal.
Jean-Luc Romero-Michel, président bénévole,
délégué pour les 12e & 13e arrdts de Paris
@JeanLucRomero