Mon discours de nouveau président de l'ADMD à Bordeaux
Chers amis,
Tout d’abord, laissez-moi vous dire combien je suis heureux et honoré d’avoir été reconduit à la présidence de notre association pour les quatre années à venir. Je mesure l’importance des responsabilités qui m’incombent de nouveau. Aussi n’ai-je pas pris cette décision à la légère.
Ma santé, précaire, me commande de réduire quelque peu mes activités dans les mois à venir. Et l’ampleur de cette mission – malgré les avancées très significatives de ces dernières années – fut un sujet de réflexion personnel.
C’est donc avec gravité et enthousiasme, avec honneur, donc, que j’ai accepté de nouveau le poste de président de notre association. J’en connais les joies. J’en connais aussi toutes les charges.
Aussi, je voudrais m’adresser solennellement à ceux qui, agitant le beau mot de démocratie, se livrent à rien d’autre qu’à un harcèlement pitoyable. Il y a dans notre association le temps du débat, le temps des candidatures et le temps de l’élection. Ce temps est placé sous la vigilance de nos statuts et d’un huissier de justice. Ensuite, vient le temps du travail, de la prise de responsabilité. Donner des leçons et des conseils alors que l’on ne remplit pas soi-même sa mission, dire et écrire « Y a qu’à » et « Faut qu’on » alors que, lorsqu’un poste de délégué est à prendre, ces mêmes personnes disparaissent, suffit. Nous n’avons ni de temps ni d’argent à gaspiller avec ceux qui viennent régler leurs problèmes psychologiques. Les bénévoles associatifs, quels qu’ils soient, ne peuvent pas tout accepter.
De la même façon, je ne crois vraiment pas que le meilleur service à rendre à notre cause est la dénonciation anonyme de faits imaginaires à des journaux à scandales. Ceux qui se livrent à ces pratiques – une poignée de petits calomniateurs – devraient cesser ou disparaître. Je leur dis bon vent et bonne chance aux associations où ils vont exercer leur caractère néfaste et pervers. Chacun doit avoir bien conscience que notre combat dérange bien des puissants et que les coups ne vont pas manquer. Et même quand ces coups bas me sont destinés, ne nous faisons aucune illusion et ceux venus d’une ex administratrice n’ont pas manqué d’être repris par nos ennemis pro life qui n’en attendaient pas tant.
Ces remerciements et cette mise au point faits, voici notre sujet. Celui de la légalisation d’une aide médicalisée à mourir, dans notre pays. Le contexte vous a été rappelé. Un président de la République élu en mai 2012 puis un Parlement renouvelé, avec au cœur de leur programme les grands sujets de société dont la légalisation d’une aide active à mourir. Des opposants – réticents à toute évolution, des conservateurs, nostalgiques d’un temps révolu – qui agitent des peurs, prêts à inventer des études loufoques pour terroriser des populations.
Légaliser l’euthanasie et le suicide assisté reviendrait à supprimer les personnes trop vieilles, nous dit-on ; trop malades, trop riches, trop pauvres, trop grandes ou trop petites, trop maigres ou trop grosses, ou trop handicapées. Les héritiers, les esthètes, les responsables de la sécurité sociale élimineraient toutes les personnes « hors-normes », par plaisir, sur un claquement de doigt. D’ailleurs, nous dit-on, les personnes âgées fuient les pays qui ont légalisé l’euthanasie : Belgique, Pays-Bas et Luxembourg jetteraient sur leurs routes des citoyens terrorisés. Les vieillards, les personnes malades, dans un exode massif, viendraient trouver refuge au Vatican de peur d’être assassinés… Je dis stop ! Stop aux mensonges. Stop aux fables. Stop aux procès en sorcellerie.