Créer une police urbaine de protection
Grâce à la politique audacieuse de Nicolas Sarkozy, la délinquance a de nouveau baissé dans la capitale de 3,1% sur les sept premiers mois de l’année 2005 et de 6% comparé à juillet 2004. Réjouissons-nous-en, même si cette baisse ne doit pas nous faire oublier que ce sont près de 22.000 faits délictueux qui sont commis, chaque mois, dans la capitale. Sans compter les nombreuses incivilités non comptabilisées qui deviennent insupportables pour beaucoup d’entre nous, notamment les plus vulnérables !
Certes, il ne s’agit pas de fantasmer, mais outre de se préoccuper de la délinquance quotidienne, une cité de plus de 2 millions d’habitants doit être tout particulièrement vigilante sur les risques terroristes.
Curieusement, le maire de Paris n’a pas les mêmes pouvoirs que ses collègues de province. Si je comprends que – statut de capitale oblige – certains pouvoirs de police doivent être forcément partagés avec la préfecture, il n’y a plus aucune raison que le 1er édile de France soit dans ce domaine sous doté. J’ai proposé à mes collègues participant à cette primaire UMP de porter ce débat sur la place publique et bien sûr au Parlement.
Afin de laisser la police nationale exercer principalement ses actions de maintien et de rétablissement de l’ordre public, il m’apparaît important de créer une Police urbaine de proximité [PUP] fonctionnant 24h/24. En fait, pour être juste, elle existe de manière embryonnaire - et sans dire son nom ! - avec la mise en place, depuis 2001, des 2200 agents de surveillance de la ville de recrutés par elle, mais gérés par la préfecture…
Il s’agirait donc de sortir de l’hypocrisie en unifiant tous les services qui s’occupent de sécurité et de prévention à la ville - les agents de surveillance, dont les fameux Lustucru, les inspecteurs de sécurité de la ville, les inspecteurs chargés de la propreté, etc - et de redéployer du personnel municipal – Paris a plus de 40.000 employés – pour obtenir un effectif d’environ 3000 agents affectés à cette PUP sans surcoût insurmontable pour la collectivité et donc pour les Parisiens. Un contrat entre la ville et la préfecture déterminerait les compétences précises de cette police urbaine de proximité dont la formation serait de haut niveau.
D’autre part, il s’agit de rationaliser la vidéo surveillance. Sans vouloir plagier la Grande-Bretagne et en étant très précautionneux pour la défense de nos libertés individuelles, il faudrait rendre encore plus efficace notre système de vidéo surveillance. Actuellement, 20.500 caméras pour un coût unitaire de 60.000€/an participent à notre sécurité. Seules 2070 surveillent les rues. Il s’agirait de mieux les répartir entre lieux publics et rues pour obtenir une efficacité maximale, sans trop augmenter ce budget qui est déjà important. Il faudra aussi s’assurer que la RATP achève l’installation des caméras dans les bus pour 2006 comme elle s’y est engagée.
Dans cette période troublée, sans en rajouter, sans hurler avec les loups du tout sécuritaire, je suis sûr que la création d’une PUP permettra à la police nationale de se recentrer sur ses missions prioritaires de sécurité publique et de lutte contre le terrorisme.