Mes Livres - Page 17
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Peut-on être élu.e président.e de la République sans parler de la lutte contre le sida ? (Tribune dans le Huffington Post)
La fin du sida est annoncée, prévue, proclamée. Et nous avons même la date retenue par l’ONUSIDA : 2030.
Dans moins de 15 ans, une maladie qui a causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes sera contrôlée et ne représentera plus une menace pour le monde. Si d’habitude, je me méfie toujours des oracles qui nous prédisent, la main sur le cœur, les sourcils froncés, de belles révolutions, eh bien, cette fois-ci, je ne peux qu’approuver et soutenir cette objectif ; espérer en cette vision de notre avenir commun. Mais pour y arriver, il ne va pas falloir rester passif. Il faudra mettre en œuvre une politique internationale et nationale à la hauteur de ce défi humanitaire. Ce défi, aussi immense soit-il, peut être résumé par ces quelques mots : innovations, droits humains, solidarité. C’est ce que je démontre et soutiens dans mon nouveau livre « SurVivant – mes 30 ans avec le sida ».
Innovations
La lutte contre le sida a toujours été une lutte en mouvement, un combat qui a fait de l’innovation son fondement autant que son moteur. Expérimentation des salles de consommation à moindre risque, autorisation de la PrEP (le traitement utilisé dans la prévention), avènement de la prévention biomédicale, lancement des Cegidd (centre de dépistage) et des autotests ; autant de réformes, ces derniers mois, qui ont favorablement fait évoluer la réponse au VIH/sida en France ; autant de réformes pour lesquelles nous ne pouvons que féliciter le gouvernement de Manuel Valls (et – surtout ! – les acteurs qui l’y ont poussé !). Aujourd’hui, nous savons qu’il faut dépister le plus vite possible pour traiter le plus précocement possible – 30 000 personnes, en France, ne savent pas qu’elles sont infectées par le VIH – qu’il faut offrir un panel d’outils de prévention diversifiés aux personnes concernées au plus près des réalités de la vie, qu’il faut créer un environnement favorable où dire sa séropositivité ne serait ni synonyme de discrimination, ni de précarisation. Aujourd’hui, les politiques ont l’obligation de mettre de côté toute velléité de faire du moralisme, bloquant et discriminatoire, mais au contraire, d’adopter une méthode pragmatique qui vise l’efficacité au service des innovations. Assurément, refuser les innovations dans la lutte contre le sida, c’est favoriser les nouvelles infections.
Droits humains
Je reprendrai là la phrase d’une personnalité qu’on n’attendait pas forcément sur ce thème, qui n’est pas une activiste ou une personnalité du monde médical, mais qui résume à la perfection tout l’enjeu de la promotion des droits humains dans la réponse au VIH/sida. Cette phrase, c’est celle de l’actrice Charlize Theron, en ouverture de la conférence internationale de lutte contre le sida, en juillet dernier, à Durban : « Le VIH n’est pas juste transmis par le sexe. Il est transmis par le sexisme, le racisme, la pauvreté et l’homophobie. ». Nous pourrions disserter longtemps sur cet aspect fondamental des choses, mais cette phrase résume à elle-seule, en quelques mots efficaces, la réalité de l’épidémie. Aujourd’hui, la réponse au sida ne sera efficace que si les droits humains des populations sont respectés et promus, que ce soit en France ou à l’international (y compris aux États-Unis où le futur président doit veiller au respect des minorités et à la lutte contre les discriminations). Les politiques sont élus pour s’occuper de tout le monde, sans distinction d’origine, de religion, d’orientation et d’identité sexuelle. Ce principe doit trouver sa concrétisation dans l’action publique au quotidien. Quand on constate le score de l’extrême droite ou l’audience de ce groupuscule qu’est la « Manif pour tous » (en fait, pour quelques-uns, seulement…), on ne peut jurer que ce combat pour les droits humains sera véritablement central dans les politiques à venir.
Solidarité
Financer la lutte contre le sida à hauteur des besoins, voilà l’enjeu. Et aujourd’hui, alors que la science a prouvé que nous pouvons enfin en finir avec le sida, l’ONUSIDA a alerté sur le fait que le financement des gouvernements donateurs en direction des politiques mises en œuvre dans les pays à revenus faibles et moyens a chuté pour la première fois en cinq ans, passant ainsi de 8,6 milliards de dollars en 2014 à 7,5 milliards de dollars en 2015. Le nerf de la guerre, le point central qui conditionnera la réussite des choses, c’est l’argent. La France doit prendre toute sa place dans cette lutte, tout autant sur le plan international que national. Notre pays a toujours été à l’avant-garde, notamment sous la présidence de Jacques Chirac avec le lancement d’UNITAID, dispositif dont on connaît l’efficacité sur le prix des médicaments, prix qui a drastiquement baissé depuis quelques années, sauvant par la même des centaines de milliers de vies. Je lis, tout comme vous, toutes les attaques contre UNITAID et ce dispositif – simple – de taxe sur les billets d’avions. J’en rappelle le montant : de 1,3 à 6,3 euros par billet en classe économique. De quoi fausser la concurrence et poser problème aux compagnies aériennes ? Restons sérieux…
Aujourd’hui, près de 7.000 personnes sont infectées chaque année au VIH dans notre pays. Aujourd’hui, jamais autant de personnes n’ont vécu avec le VIH, que ce soit en France ou dans le monde.
Aujourd’hui, je ne peux imaginer qu’un.e président.e de la République soit élu.e sans prendre des engagements clairs, précis, chiffrés, ambitieux dans la lutte contre le VIH/sida.
Lutter contre le sida, c’est lutter contre une maladie mais aussi s’attaquer aux tabous de notre société ; c’est concevoir un nouveau rapport à la réponse communautaire ; c’est œuvrer contre la xénophobie, l’homophobie, la transphobie ; c’est réfléchir aux rapports entre le monde médical et les malades ; c’est imaginer notre vivre-ensemble.
Etre élu.e président.e de la République sans parler de la lutte contre le sida ? Simplement impossible en 2017. -
SurVivant au Banana café !
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Débat sur le sida sur LCP-AN à 19h30 (rediffusion à 23h30)
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Lancement de SurVivant filmé par Stop homophobie
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Retrouvez-moi sur Radio FG à 19h pour SurVivant et le sida !
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Invité de Paul Wermus sur France 3 Ile-de-France à 10h15
A l'occasion de la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida", je suis l'invité de Paul Wermus sur France 3 Ile-de-France à 10h15.
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Rediffusion de mon itw sur Radio RPA à 11h00
Ce dimanche 20 novembre, à l'occasion de la sortie de mon 10ème livre "SurVivant - mes 30 ans avec le sida", retrouvez la rediffusion de mon interview sur la radio du pays d'Arles, radio RPA, à 11h00.
Je suis interviewé par Fabrice Sarret dans son émission, interview VIP. -
SurVivant "Livre du jour" dans Les Echos
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Interview sur BDC One à 18h30
A l'occasion de al sortie de SurVivant, je serai l'invité de la web-radio BDC One de 18h30 à 19h00. Vous pouvez écouter (ici).
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Mon itw dans Transversal sur SurVivant
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Invité de C à Vous sur France 5 à 19h00
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Itw sur SurVivant sur Radio RPA à 11h00
Ce mercredi 16 novembre, à la veille de la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida", retrouvez mon interview sur la radio du pays d'Arles, radio RPA, à 11h00.
Je serai interviewé par Fabrice Sarret dans son émission, interview VIP. -
J-1 : avant la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida"
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Invité de la Matinale de Radio Campus Paris à ... 19h00
A deux jours de la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida", je suis l'invité de la Matinale de Radio Campus à ... 19h00...
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J-2 : avant la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida"
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« Avec SurVivant », Construire ma vie alors que l’on me promettait la mort ! (Tribune dans le Huffington Post - Blogs)
Revenir en arrière. Regarder derrière soi. S’interroger sur ce que l’on a été, ce que l’on voulait être, sur ce que l’on est. Répondre sincèrement ou tenter de le faire le plus possible. S’étonner d’être en vie alors que l’on me - que l’on nous - promettait la mort. Vivre dans l’urgence. S’imaginer le futur alors que l’on a eu une épée de Damoclès au-dessus de sa tête depuis près de 30 ans et que cette épée est toujours là, un compagnon du quotidien bien encombrant et que l’on essaie de dompter.
Voilà ce que j’ai pu ressentir ou penser tout au long de l’écriture de mon 10e livre « SurVivant ! Mes 30 ans avec le sida ». Cela m’a replongé dans mes souvenirs, mes souvenirs d’amoureux, d’élu, de militant. De personne séropositive.
Dans ce livre préfacée par mon amie Anne Hidalgo, j’ai voulu témoigner de la vie avec le VIH, de sa réalité, de ses difficultés. Si, bien sûr, je ne prétends en rien être représentatif des personnes séropositives, je me sens légitime à parler, à écrire, et surtout à dire ce qu’a été ma vie avec le VIH, ce qu’a été ma vie de militant également. Je vous rassure tout de suite, si je conjugue les verbes au passé, ce ne sont en rien des mémoires, je compte bien profiter de la vie et militer pour tant de causes encore très longtemps !
Ce livre, s’il évoque le passé, est pour moi, un livre délibérément tourné vers l’avenir. Je le dis souvent : le passé peut indéniablement être un guide pour le futur ! J’espère et je souhaite que ce livre ait un impact sur un thème qui m’est si cher : la lutte contre l’invisibilité du VIH/sida.
Quand j’ai voulu dire publiquement, il y a maintenant 14 ans, ma séropositivité, c’était pour moi mais aussi et forcément pour les autres, pour leur dire, d’une certaine manière que, en tant que personne séropositive, nous avions le droit de vivre normalement, et non pas de nous terrer. De travailler et surtout d’aimer et d’être aimés.
C’est comme cela que j’ai pu transformer un combat individuel en un combat collectif et je crois que plus jamais, nous avons le droit, nous devons avoir le droit de dire de notre séropositivité dans une société où cette annonce ne serait pas un seul signe de militantisme ou, pire, susceptible de susciter l’opprobre. Oui, nous avons le droit à la visibilité !
J’ai voulu, avec « SurVivant », donner un peu d’espoir aux personnes infectées au VIH/sida, aux malades. Je sais fort bien que l’aspect moral est primordial quand on vit avec une maladie chronique et l’espoir fait partie de la qualité de vie. Cet espoir, il faut le créer, il faut aussi l’entretenir !
Enfin, avec « SurVivant », j’ai voulu dénoncer une parole politique de plus en plus pauvre sur le sujet. Souvent absente même alors que l’on sait que le sida se soigne aussi par la politique. Bien sûr des avancées majeures dans la lutte contre le VIH/sida ont vu le jour ces derniers temps avec notamment la création des CeGIDD et des missions élargies à une approche globale de santé sexuelle ainsi qu’en matière de prévention du VIH (PrEP et TasP) et de dépistage via les TROD et les autotests. Pour autant personne ne pourra m’objecter que le politique s’est désengagé de ce sujet en n’en faisant plus un sujet sociétal majeur. Et pourtant jamais autant de personnes n’ont vécu avec le VIH/sida que ce soit en France - oui chez nous – ou bien sûr dans le monde !
Voilà pourquoi j’ai écrit ce livre. Pour tout ça. Pour nos 40 millions de morts. Pour les 3700 qui continuent à mourir chaque jour dans l’indifférence glacée de bien des dirigeants. « SurVivant », c’est un livre personnel autant que collectif. C’est l’histoire de ce virus, des hommes et des femmes infectés mais aussi de la lâcheté de bien des responsables.
C’est un livre qui, j’espère, à sa mesure, servira à rappeler que derrière le mot sida, il y a des hommes, des femmes, des enfants. Ce livre ne m’appartient déjà plus. -
J-3 : avant la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida"
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J-4 : avant la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida"
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J-6 : avant la sortie de "SurVivant - mes 30 ans avec le sida"