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Nouvel extrait des « Voleurs de Liberté »
Un nouvel extrait de mon nouveau livre « Les voleurs de liberté » paru cher Florent Massot. Ce morceau choisi concerne les soins palliatifs.
Les soins palliatifs
« Preuve est faite que les soins palliatifs ne répondent pas à toutes les situations, car les associations qui œuvrent dans le champ palliatif subissent une défection irrésistible de leurs militants qui ont compris que le palliatif est certes une solution, mais n’est pas l’unique solution – sans parler de l’intransigeance de certains patrons des USP qui leur fait peur.
En 2008, à peine 5 000 bénévoles. D’ailleurs, ces associations ont reconnu devant la mission parlementaire qu’elles ont perdu 40% de leurs effectifs depuis 2005.
Ce que confirme Alain Monnier : « J’ai constaté, à partir de janvier 2005, une baisse brutale de l’ordre de 40% des appels et des questionnaires envoyés. La tendance s’est prolongée en 2007. Nous sommes depuis 3 ans à un étiage de 60% des années précédentes […]. Apparemment, toutes les grandes associations de soins palliatifs de la région parisienne enregistrent le même phénomène. […] A quoi est-ce dû ? Le premier élément qui me vient à l’esprit, c’est que les soins palliatifs ont été portés, pendant les années quatre-vingt-dix, par une importante vague médiatique, qui s’est achevée par la loi Kouchner […]. Mais la vague palliative s’est transformée en vague euthanasique. »
Effectivement, et cela vient confirmer les affirmations de M. Monnier, l’ADMD a grossi de 40% dans la même période. La seule alternative des soins palliatifs paraît insuffisante, alors de nombreux militants désertent l’accompagnement car ils sentent bien que les soins palliatifs ne sont pas à une réponse satisfaisante pour toutes les fins de vie.
M. Monnier et bien des responsables de soins palliatifs devraient aussi reconnaître que la mise en lumière de l’affaire Humbert a montré les limites de leur accompagnement. A quoi auraient servi des soins palliatifs pour Vincent ? Et pour Chantal Sébire ? Et pour Maïa Simon ? Il n’est jamais honteux de reconnaître ses limites. Mais il est vrai que cela obligerait à reconnaître que dans ces cas, la demande d’euthanasie se justifie… et reste effectivement la seule alternative.
Curieusement, et malgré l’effondrement du nombre des bénévoles – moins de 5 000 contre 47 500 à l’ADMD ! –, les subventions accordées aux associations œuvrant dans le champ palliatif par le biais du FNASS étaient de 1 250 000 euros en 2006 et le programme de développement des soins palliatifs pour 2008-2012 prévoit même d’augmenter son aide à ces associations à hauteur de 1,5 million d’euros – soit 300 euros/ militant. Quand on sait que les associations de lutte contre le sida, le planning familial et tant d’autres voient leurs subventions baisser en 2009, on a de quoi être étonné. Et je vous rassure, l’ADMD, qui réunit, elle, presque 10 fois plus de bénévoles que les soins palliatifs et assure autant que les associations grassement subventionnées son rôle de soutien des usagers dans les hôpitaux, ne perçoit pas un centime de l’État… » -
Mon discours à la réunion publique de l'ADMD à Lyon
Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Députés,
Cher amis de l’ADMD,
Mesdames et Messieurs,
Les administrateurs de l’ADMD se sont réunis durant le déjeuner – les 14 nouveaux élus comme les 6 élus de 2007 arrivés à mi-mandat – afin d’élire les membres du nouveau Bureau.
Aussi ai-je le plaisir et le grand honneur d’être reconduit dans mes fonctions de président de l’ADMD pour encore deux années. Josette Sottile-Nocca a été élu 1er vice-président, Alain Fouché a été élu vice-président. Jacques Besset assumera les fonctions de trésorier et Nicole Boucheton sera son adjointe. Jacqueline Jencquel assumera les fonctions de secrétaire général et Teddy Goblet - 27 ans - sera sont adjoint. Pour la première fois dans l’histoire de l’ADMD, un président sortant est reconduit avec près de 90%. C’est une reconnaissance forte de nos adhérents qui me touche. Les adhérents ont ainsi clairement exprimé leur profonde désapprobation des querelles stériles et des polémiques internes inutiles d’une minorité – toujours la même – d’adhérents, y compris d’anciens responsables de notre association, qui n’ont pour objet que de perturber le bon fonctionnement de votre ADMD, selon le postulat bien connu «Je râle, donc j’existe ». Ce qui évite, par ailleurs, de faire des propositions constructives et utiles à chacun d’entre nous. Mais ce résultat est surtout l’obligation pour moi et pour l’équipe que j’ai constituée, grâce au vote massif de nos adhérents, d’aller encore plus loin dans la démocratisation et la reconnaissance de notre association.
Cette élection s’est déroulée comme chaque fois, en parfaite conformité avec nos statuts qui prévoient une élection en deux étapes : élection de 20 administrateurs dont la 1ère tâche est d’élire les membres du Bureau.
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Dépêche AFP sur ma réélection
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Mon rapport moral à l'AG de l'ADMD à Lyon
Chers adhérents de l’ADMD,
C’est avec un grand bonheur que je vous retrouve aujourd’hui, à Lyon, dans ce département où nous comptons de très nombreux adhérents. Permettez-moi, en votre nom à tous, j’en suis sûr, de remercier notre délégué pour le Rhône, Hubert Sapin, d’avoir permis que se tienne dans cette ville notre 29ème assemblée générale.
Alors que nous ouvrons ces travaux, certains d’entre vous qui n’ont pas pu exercer leur droit par correspondance, votent encore. Nous aurons le résultat définitif en fin de matinée et nous saurons alors qu’elles seront nos orientations pour les années qui viennent.
Ce scrutin sur place – qui correspond à la lettre à la mission confiée à notre assemblée générale – est placé sous le contrôle d’un huissier de justice, Maître Sylvain Milossi, tout comme le scrutin par correspondance qui s’est tenu durant le mois de juillet, sous le contrôle de Maître Angélique Liévin, et auquel 10 869 d’entre vous ont pris part. Un nombre de votants record dans l’histoire de notre association. Je regrette comme beaucoup le coût de ces opérations, mais elles permettent de répondre à la suspicion perpétuelle de ceux qui, dépourvus d’idées et de vision, attachés à un titre plus qu’à une mission, consacrent leur temps à chercher le petit défaut, la petite bête. Ceux dont Nicolas Boileau disait qu’ils étaient amis de la vertu plutôt que vertueux.
Durant l’année écoulée, dans la droite ligne des engagements que j’avais pris devant vous lors de mon élection en juin 2007, j’ai souhaité renforcer notre structure administrative et réorganiser les services centraux du Siège. En effet, l’ADMD 2009 ne se gère pas comme l’ADMD 1980. Avec plus de 47 000 adhérents, avec 9 salariés, avec près de 120 délégués, avec un budget de fonctionnement de 1 million 150 mille euros, la bonne volonté, l’humanisme et le bénévolat ne suffisent plus. N’en déplaisent à ceux qui, nostalgiques d’un temps révolu, critiquent la professionnalisation de notre structure, je rappelle que l’ADMD évolue dans un monde complexe et qu’elle ne peut s’affranchir des impératifs comptables, rappelés par notre expert comptable et notre commissaire aux comptes ainsi que par les deux audits, l’un interne et l’autre externe, menés à ma demande. Qu’elle ne peut s’affranchir de la formidable évolution des moyens de communication électronique. Et qu’elle ne peut ignorer la puissance des médias, l’importance des lobbys et la complexité des jeux politiques.
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Mon interview pour France 3 Rhône-Alpes
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Réélu administrateur de l’ADMD avec prés de 90 % des voix
C’est un grand honneur pour moi que d’être réélu administrateur de l’ADMD avec 88,9% des suffrages soit 9101 voix. Alors que 24 candidats se présentaient pour être élus à l’un des 14 sièges renouvelables au conseil d’administration, j’ai été largement réélu avec un score que n’avait jamais atteint aucun président sortant ou candidat. Mieux, 13 des 14 candidats qui se présentaient à mes côtés ont été élus dépassant pour 12 d’entre eux très largement les 60 % de voix. La dernière élue, par contre, n’atteint même pas les 48% de voix. Drôle de mode de scrutin où sont élus ceux qui n’ont pas obtenu la majorité des voix !
Ma réélection au CA est un encouragement pour le travail accompli pendant les deux ans avec l’équipe du siège et la majorité des délégués malgré les nombreuses embuches et les insultes de certains. C’est aussi un sacré défi que d’être élus dans ces conditions. Cela me donne ainsi qu’aux 12 administrateurs élus à mes côtés une obligation de respecter nos engagements de campagne et de faire de l’ADMD un vrai lieu de démocratie, d’échange et d’ouverture. Et surtout un partenaire incontournable des pouvoirs public pour faire évoluer la loi sur la fin de vie. -
29ème Assemblée générale de l’ADMD ce samedi à Lyon
Aujourd’hui, à Lyon, se déroule la 29ème Assemblée générale de l’ADMD – la dernière avant de fêter nos 30 ans. Ce matin auront lieu les réunions statutaires : je ferai notamment mon rapport moral puis, seront proclamés les résultats de l’élection des 14 administrateurs renouvelables dont je fais partie. Durant le déjeuner, le nouveau CA élira le nouveau président et le bureau.
Malgré les difficultés inhérentes à la gestion d’une association de 47.500 adhérents et les coups bas que m’auront portés bien des anciens responsables, je suis heureux d’avoir pu présider pendant deux ans cette belle association. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, je peux le dire : rien ne m’a pourtant été épargné par une minorité de vieux responsables et ce fut parfois difficile, notamment en 2008, quand la maladie et les souffrances ne m’ont pas épargnées.
Je suis heureux d’avoir tenu bon grâce au soutien fidèle et affectueux des permanents du siège, de 90% des 120 délégués et d’une immense majorité de nos adhérents. Les « papys flingueurs » ne m’auront pas fait partir comme ils le souhaitaient et ne m’auront pas empêché malgré leur harcèlement moral de démocratiser et de moderniser notre grande association. Notre belle cause méritait mieux que certaines querelles stériles.
J’espère que les nouveaux élus pourront enfin travailler dans la sérénité pour obtenir notre ultime liberté. Je leur souhaite beaucoup de succès dans la défense de notre cause.
Lire aussi Le Progrès (ici).
Voir mon interview vidéo pour France 3 (ici). -
Dédicace des Voleurs de Liberté samedi 26 à 14h00
Je dédicacerai « Les Voleurs de Liberté » samedi 26 septembre à 14h00 au Sofitel de Lyon. Je participerai ensuite une réunion publique de l’ADMD en présence de nombreux parlementaires.
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Formation des nouveaux délégués ADMD
A la veille de l’Assemblée générale de l’ADMD, qui se déroulera toute la journée de samedi à Lyon, j’ouvrirai aujourd’hui la réunion de formation des nouveaux délégués de l’ADMD. Pour mémoire, l’ADMD réunit 47.500 adhérents au sein de 120 délégations, dont une délégation des Français de l’étranger. Ensuite, un dîner réunira tous les délégués présents à l’AG de demain dans un… bouchon lyonnais.
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Communiqué de presse d'ELCS du 24 septembre 2009
Jean-Luc Romero salue les résultats des essais du vaccin expérimental contre le virus du sida et
appelle à l’intensification des efforts des acteurs de santé dans la recherche du vaccin sur le VIH/sida
Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, salue les résultats publiés ce jour des essais du vaccin expérimental contre le virus du sida.
Ces résultats sont porteur d’espoirs car il s'agit de la première démonstration concrète qu'un vaccin contre le VIH a une efficacité préventive et peut, un jour, devenir une réalité.
Jean-Luc Romero souligne tout de même que, concrètement, ce vaccin expérimental a des effets relativement modestes puisqu’il réduit seulement d'un tiers le risque d'infection par le virus VIH/sida.
Le président d'ELCS appelle les acteurs de santé et les gouvernements à poursuivre et à intensifier les efforts en matière de recherche sur le vaccin contre le VIH/sida.
Il tient également à rappeler le rôle du préservatif mais aussi des traitements et plus largement de toutes les démarches de prévention dans la lutte contre le VIH/sida.
Lire aussi Romandie.com (ici). -
Affluence à la signature des "Voleurs de Liberté" à Paris
Plus de 130 personnes et 90 livres signés pour la 1ère dédicace des "Voleurs de liberté" à Paris à la Belle Hortense. Un nombre de livres signés rares selon le libraire. Et même la maire du 4ème ardt, Dominique Bertinotti, a tenu à venir me saluer. Merci à toutes et tous pour ce beau moment et bonne lecture. Merci aussi à celles et ceux qui m'ont gâté en m'amenant tant de chocolat !!!!
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Françoise Hardy et le Désespoir des singes…
Au moment de la sortie des mémoires de Françoise Hardy « Le désespoir des singes et autres bagatelles », je n’avais lu que les extraits dans lesquels l’icône yéyé évoquait sa position favorable à l’euthanasie et le passage émouvant où elle raconte le départ de sa maman atteinte de la maladie de Charcot et qui fut euthanasiée à sa demande et en accord avec sa famille. Cette page du beau récit de Françoise Hardy est un moment fort, mais croyez-moi, pas le seul de cette émouvante et prenante autobiographie.
Il faut le dire : ce texte est aussi bien ficelé que bien des tubes que cette artiste a écrits. Son histoire est pleine de raisons de désespérer - d’où le titre - mais aussi d’espérer. Le fil conducteur, sa grande histoire d’amour avec Jacques Dutronc, nous rappelle que si l’amour classique tel que nous l’imaginons semble impossible, une histoire faite d’un lien indestructible peut durer toute une vie… Un livre où l’on découvre ou redécouvre une artiste à fleur de peau qui, tout ne ne semblant pas croire aux joies simples de la vie et au bonheur, est, à n’en pas douter, une amoureuse forcenée de la vie.Lien permanent Catégories : Coup de coeur, Euthanasie, ADMD et WFRtDS, Mes lectures, Santé 0 commentaire -
Invité des Radicaux sur la fin de vie à Lyon
A l’invitation du PRG, je viendrai débattre ce jeudi soir à 21h00 aux « Ateliers » 5, rue du Petit David dans le 2ème arrondissement de Lyon. Alors que je serais à Lyon pour 2 jours à l’occasion de la 29ème Assemblée générale de l’ADMD, je pourrai dès ce soir m’échauffer dans la capitale des Gaules sur ce thème qui m’est cher : une fin de vie digne.
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Trop d’attente pour les IVG à Paris !
13.700 IVG sont pratiquées annuellement à Paris et le délai d’accès à l’IVG est de 15 jours, c’est-à-dire du triple de ce que recommande la Haute autorité de santé. Il y a quelques années, la région Ile-de-France s’est mobilisée sur les questions de contraception et sur l’accès difficile à l’IVG dans notre région. J’étais d’ailleurs intervenu dans le débat lançant notre mobilisation.
Aujourd’hui, force est de constater qu’il devient de plus en plus difficile pour une femme de pouvoir avorter. En dix ans, le nombre de structures est passé de 34 à 20 rendant ainsi l’accès à l’IVG de plus en plus problématique. Il serait temps que l’Etat s’en inquiète et assure l’accès à l’IVG pour les femmes qui le demandent… -
Extraits des voleurs de Liberté
Je vous donne de nouveaux extraits de mon nouveau livre « Les Voleurs de liberté. » Ces nouveaux morceaux choisis sont consacrés à ce lui qui s’oppose à toute évolution de la loi sur la fin de vie, le bon docteur Leonetti.
Jean Leonetti
« Depuis le début de ce livre, j’évoque souvent le bon docteur Leonetti. Comment pourrait-il en être autrement ?
Il est celui à qui gouvernement et Parlement confient toutes les missions sur la fin de vie… Et bien d’autres !
Sur ce sujet, il est devenu incontournable. Il ne peut donc être que le « héros » malgré lui de ce livre…!
Peut-être est-il bon que je précise que je n’ai évidemment aucune acrimonie, ni aucun différend personnel avec l’homme.
Au contraire, je le trouve plutôt sympathique.
En revanche, je lui reproche d’être autiste et de ne pas entendre les Français sur cette question. Feignant d’avoir des incertitudes, il est en fait bourré de certitudes, notamment lorsqu’il prétend que sa loi résout presque toutes les situations de fin de vie difficile. Et qu’elle serait même la meilleure du monde !
Sur l’euthanasie, qu’il combat, il avance trop souvent masqué, comme lorsqu’il lançait sa deuxième mission parlementaire et qu’il feignait n’avoir aucun a priori sur les conclusions de son travail.
Je lui reproche aussi de ne pas oser assumer ses positions conservatrices sur les questions de société. Ce n’est pas un crime en démocratie d’être conservateur.
Enfin, il réagit toujours en défenseur d’une corporation – les médecins – et d’une vision religieuse de la société tout en proclamant, à longueur de discours, qu’il est laïc. »
« Dans quelle sorte de démocratie sommes-nous ? A-t-on déjà vu un instituteur évaluer ses cours, un étudiant corriger ses copies d’examen ? Eh bien, c’est pourtant ce qu’a fait M. Leonetti en notant sa propre copie de 2005 ! Il est choquant que M. Leonetti évalue lui-même la loi qu’il a élaborée. Mais il est aussi surprenant que le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale aient pris la décision de le nommer pour cette mission qui nécessitait recul et objectivité.
Mais bien sûr, cela était mûrement réfléchi, car choisir le père de la précédente loi leur garantissait qu’il ne proposerait aucune révolution. Qu’il ne proposerait surtout pas la légalisation de l’euthanasie. On calmait l’opinion émue par le suicide de Chantal Sébire tout en ayant la garantie que rien ne changerait ! Une belle leçon de cynisme politique.
D’ailleurs, les mêmes ou presque ont tellement été satisfaits du statu quo sur la fin de vie qu’ils ont redonné, coup sur coup, deux missions sensibles à M. Leonetti, l’une sur la révision des lois bioéthiques, l’autre sur le statut du beau-parent. Sur cette dernière question, on est au moins sûr que les familles homoparentales que voulait enfin reconnaître Nadine Morano et qui comptent entre 30 000 et 100 000 enfants resteront dans leur clandestinité. Et là, les droits de l’enfant, tout le monde s’en moque ! »
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5 jours de présentation des « voleurs de liberté » en photos
Quelques photos du lancement de mon nouveau livre « les voleurs de liberté » paru chez Florent Massot et en librairie depuis mercredi dernier : interviews pour Métro, France soir, France Bleu, Ouest France, RMC, réunions et dédicaces. Et à mercredi pour la 1ère dédicace à Paris !
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Annie, te souviens-tu ?
Mon ami Léo Bardon, qui a été l’ami, le confident et le secrétaire particulier d’Annie Girardot a sorti un magnifique récit « Annie, je me souviens ? » qu’il a eu la gentillesse de me faire lire il y a plusieurs semaines avant sa sortie. En cette veille de journée d’Alzheimer, l’histoire d’Annie Girardot mérite qu’on s’y arrête. Je vous joins ci-dessous la présentation du livre que je vous recommande. En écrivant ce billet, je me rappelle, la dernière fois où Léo avait amené Annie Girardot pour l’opération « histoire de » à la mairie de Puteaux. C’était, je crois, il y a trois ans. C’était terrible de constater à quel point Annie Girardot, cette femme au caractère si trempé, vivait déjà dans un autre monde…
« C’est quoi le comble pour une actrice ? Oublier son texte, non seulement celui de ses personnages, mais celui de sa vie. Aujourd’hui Annie Girardot ne se souvient plus d’Annie Girardot, alors Léo Bardon se souvient à sa place. Il se rappelle comment une maladie ordinaire et méchante a donné son dernier rôle à une comédienne extraordinaire. Il se souvient de tout. Léo a été le témoin intime des premiers signes du mal, puis de cette destruction lente d’un cerveau, de la guerre menée par Annie contre Alzheimer.
Léo a été aussi l’acteur, le metteur en scène d’une illusion, d’une fiction dans laquelle Annie n’était pas malade. Léo a aidé Annie à être encore un petit peu Girardot, en gardant le secret, en entretenant le mensonge. Mais Léo n’a pas pu empêcher la maladie de faire son lit dans la tête de son amie et d’y faire des ravages. Alors Annie a oublié un peu d’abord, beaucoup ensuite, complètement à la fin.
Aujourd’hui, Léo veut qu’on se souvienne d’elle. Il veut combler ce vide qui a tout grignoté, apaiser cette absence qui l’obsède, qui lui pèse. Il veut réveiller la voix d’Annie qui s’est éteinte, là-bas, définitivement. » -
Article dans le Journal de Saône-et-Loire
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Extrait des "Voleurs de Liberté" consacré à Hubert
Après vous avoir donné la semaine dernière des extraits évoquant la genèse de mon engagement dans le combat pour une mort douce, je vous reproduis aujourd’hui un nouveau passage de mon livre « les voleurs de liberté » consacré aujourd’hui à celui qui fut mon premier amour et qui est mort du sida en 1994.
« Mais pourrais-je jamais oublier les derniers jours d’Hubert, celui qui fut mon premier grand amour ? Celui qui fut, comme le dit magnifiquement le poète Auden, « mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest, Ma semaine de travail et mon repos du dimanche ». Je n’oublierai jamais les souffrances qui venaient crisper son visage émacié, ce visage que je chérissais tant. Je n’oublierai jamais ses prières pour être soulagé et enfin délivré de cette torture. En 1994, j’aurais bien été incapable d’assumer un tel acte. Lâche que j’étais. Mais lâche aussi qu’était notre société.
Aujourd’hui, je n’accepterais plus qu’on l’opère pour rien, en pleine agonie. Je ne tolérerais plus qu’il serve à des expérimentations. Je ne le laisserais plus mourir comme cela. Je me battrais pour lui offrir la paix. Tant de proches lui ont succédé dans la mort, et toujours autant de souffrances. Toujours autant de cris de douleurs. De râles insupportables.
Alors que ces absences auraient dû me détruire, me mettre à terre, m’ôter toute foi en l’avenir, me conduire à la folie ou à la haine, elles me servent aujourd’hui de tuteur. Chacun de mes morts est une raison de me lever, de marcher, de militer, de revendiquer, de combattre pour la justice. »