Politique française - Page 230
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Invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 à 18H40
Alors que depuis lundi je suis le président d’honneur francophone de la marche des Fiertés de Montréal et suite à la polémique suscitée par l’église catholique en France, Wendy Bouchard m’invite ce jeudi 16 août vers 18H40 dans le JT d’Europe 1 à évoquer la situation au Québec et au Canada pour les LGBT.
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Rencontre avec le président de la commission des droits de la personne
En début d’après-midi, je rencontrerai le président de la commission de la personne et de la jeunesse du Québec – notre défenseur des droits – pour évoquer la défense des droits humains et particulièrement celui des minorités.
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Invité de RTL Midi à 12h45 sur l’ouverture du mariage aux homosexuels
Avant que les auditeurs de RTL aient la parole sur le mariage homosexuel et la polémique lancée par l’église catholique à ce sujet, je serai l’invité de RTL Midi par téléphone de Montréal. Comme le matin sur Le Mouv’, je rappellerai que dans le cadre de la laïcité, si l’Eglise a son mot à dire dans nos débats sociétaux, elle se doit cependant au final de respecter le vote des Français. En élisant François Hollande, les Français savaient que sa proposition 31 permettait l’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe. Le candidat socialiste l’a confirmé à de multiples reprises.
L’Eglise doit désormais respecter le vote des Français.
Voir aussi RMC (ici), Le Point (ici), 20 minutes (ici), RFI (ici), le Parisien (ici). -
Plan de mon intervention : l'homophobie, une discrimination ordinaire ?
Plan d’intervention de Jean-Luc Romero
Conseiller régional Ile-de-France
Président d’Elus Locaux Contre le Sida et du CRIPS
Fierté Montréal - 14 août 2012L’homophobie : une discrimination ordinaire ?
Rappel historique
En France, il y a tout juste 30 ans, l'homophobie n'était pas une discrimination, c'est bel et bien l’homosexualité qui constituait un délit.
Ces dernières décennies, dans les pays occidentaux, nous sommes passés d’un délit à une sexualité comme les autres... Presque !
Quelques dates en France:
1960 : l’homosexualité est un fléau social au même titre que la tuberculose et l’alcoolisme,
1968 : l’homosexualité est classée dans la catégorie des maladies mentales,
1981 : l’homosexualité est retirée des maladies mentales,
1981 : le fichier policier des LGBT est supprimé,
1982 : dépénalisation en France,
1991 : suppression par l’OMS de l’homosexualité de la liste des maladies mentales.
30 ans seulement que l’homosexualité est dépénalisée en France !
Comment se manifeste l’homophobie ?
Au-delà des cas dramatiques, comme plus récemment celui de Bruno Wiel laissé pour mort, l’homophobie se manifeste par toutes les attitudes de rejet du quotidien, les insultes, les remarques discriminantes de la famille, du voisinage, au travail (homophobie du quotidien).
Conséquence de l'homophobie = 6 à 13 fois plus de risques pour un jeune homosexuel de faire une tentative de suicide (par rapport à un jeune hétérosexuel) selon les études françaises et canadiennes.
L’homophobie vue comme une discrimination ordinaire
Le plus souvent, les remarques homophobes sont « couvertes » par plusieurs prétextes : l'humour, l'existence d'une prétendue norme, etc. : l'homophobie est vue comme une discrimination trop ordinaire
On ne naît pas homophobe, on le devient / influence du contexte familial, éducatif, socioculturel.
Comment changer les choses ?
- par l'octroi des mêmes droits à tous, l'Etat reconnaissant ainsi que l'orientation sexuelle n'est pas une justification à un statut de sous-citoyen. Un signal fort et clair pour la société.
- par l'éducation qui permet, plus que la simple tolérance, l'acceptation de l'autre via l'apport d'informations et le non jugement.
- par la répression pénale, l'Etat reconnaissant l'homophobie comme contraire aux valeurs fondamentales de notre société.
- lutter contre l’homophobie, c’est aussi lutter contre le sida. -
Invité de la Matinale du Mouv’ le 15 août à 8h30
Je serai l’invité de Matinale sur Le Mouv' (Radio France), présentée par Arnold, ce mercredi 15 août pour 10 minutes d'interview en direct de 8h30 à 8h40, à l'occasion d'une émission consacrée à l’ouverture du mariage aux homosexuels. De Montréal où je participe à la semaine de la Marche des Fiertés, je répondrai en direct soit à 2h30 du matin pour moi…
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Rencontre avec Hélène Bolduc, présidente de l’AQDMD
Comme à chacun de mes déplacements au Québec, j’en profite pour rencontrer l’association sœur de l’ADMD au Canada, l’AQDMD. Après la conférence de presse de la Fierté Montréal, je déjeunerai avec Hélène Bolduc, présidente de l’AQDMD. A cette occasion nous discuterons des débats qui se tiennent au Canada comme en France sur l’euthanasie et évoquerons notre stratégie pour parvenir à une loi d’Ultime liberté.
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Auto-tests en pharmacie : ne pas se précipiter, ouvrir le débat
La vente d’auto tests permettant à une personne de savoir si elle est séropositive au VIH est désormais autorisée aux Etats-Unis. Dès cette habilitation, des associations de lutte contre le sida ont demandé d’autoriser aussi leur vente en France.
Dans un premier temps, j’avoue que cette annonce m’a inquiété. Je sais trop ce qu’est l’annonce d’une séropositivité pour l’avoir vécu : un effondrement. Certes, entre 1987, année de mon annonce, et aujourd’hui, bien des choses ont changé. En fait, oui et non !
On ne meurt plus rapidement du sida si on est suivi et soigné. C’est essentiel.
En même temps, le sida reste une maladie qu’on ne guérit pas : il faut vivre toujours avec des traitements et vivre avec une maladie toujours honteuse.
Aujourd’hui, j’entends souvent des jeunes me raconter leur désespoir à l’annonce de leur séropositivité, me dire à quel point leur vie ne serra jamais plus la même. C’est toujours un terrible choc en 2012. C’est même pire, oserai-je dire car dans les années 80, il y avait de la compassion. Aujourd’hui, c’est plutôt les reproches et dans nombre de pays la pénalisation.
Comme je l’ai dit à Washington à la réunion organisée avec la ministre Marisol Touraine : donnons-nous le temps d’y réfléchir. C’est ce qu’elle a récemment confirmé dans les médias français : elle lance une réflexion.
En effet, mon refus absolu de la vente libre de ces auto tests s’est atténué ces derniers mois face au nombre important de personnes qui ne connaissent pas leur séropositivité ; 1 personne sur 3 en France. Pour faciliter le dépistage, les auto tests peuvent être une solution et je le comprends. Mais, il faut y réfléchir ; peser le pour et le contre. Etre sûr. J’ai toujours peur de la réaction d’une personne qui apprend seule chez elle qu’elle est atteinte…
Le Conseil national du sida devrait donner son avis et c’est après que le gouvernement pourra ou non envisager de copier les américains. Laissons-nous ce temps… -
Les manipulations grossières sur les délocalisations en Ile-de-France
Alors que j’étais entièrement mobilisé par la fin de la conférence internationale sur le sida, a éclaté une polémique sur la délocalisation d’un centre d’appels du Stif au Maroc. Jean-Paul Huchon, violemment mis en cause par son opposition, a réagi rapidement pour que cessent les manipulations tout comme Guillaume Balas président du groupe PS à la région. Sidéré des insultes injustes que subit Jean-Paul Huchon, je vous reproduis intégralement le communiqué du PS de la région. Ceux qui sont de bonne foi comprendront la disproportion de la polémique…
Délocalisations en Ile-de-France ? La droite prise en flagrant délit de manipulation
Le STIF, autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, a du choisir, pour respecter les règles du code des marchés publics, d¹attribuer un marché à un prestataire pour une plate-forme téléphonique située au Maroc et destinée aux usagers franciliens.
Dès le 11 juillet, le Président de la Région et du STIF, Jean-Paul Huchon, a adressé un courrier au ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, afin de l¹alerter sur les risques du maintien de règles qui contraignent la puissance publique à délocaliser des emplois.
Ainsi, la proposition de ³remettre l¹appel d¹offre sur le métier² formulée ce matin par Arnaud Montebourg constitue pour Guillaume Balas, Président du groupe socialiste au Conseil régional d¹Ile-de-France et pour l¹ensemble des élus, une réponse à l¹inquiétude formulée il y a deux semaines. « Le code des marchés publics comprend des règles qui créent des situations économiques aberrantes. En alertant le ministre, nous demandions la modification des règles qui mettent les élus dans de réelles difficultés », déclare Guillaume Balas. Le président Huchon et les responsables gouvernementaux conscients de cette contrainte, travaillent ensemble à trouver une solution favorable à l¹emploi francilien. « La triste polémique orchestrée par les élus de droite témoigne donc de leur ignorance des textes réglementaires dont ils ont eu pourtant la charge depuis 10 ans. Leur tentative de manipulation est indécente au regard de la situation sociale et économique des salariés concernés », conclue Guillaume Balas. -
A lire, ou relire, Les voleurs de liberté – édition 2012 !
A l’occasion de la campagne des élections présidentielles et pour poser les enjeux du débat sur l’euthanasie, j’ai fait rééditer « Les voleurs de liberté » aux éditions L’esprit frappeur, mon livre sorti en 2009 qui explique mon combat pour l’Ultime Liberté, celui de l’ADMD et bien sûr l’histoire de la lutte contemporaine pour obtenir ce dernier droit.
Cette nouvelle édition est actualisée avec une postface sur les années 2009/2012 et Noëlle Châtelet m’a fait l’honneur de me livrer une magnifique préface.
N’hésitez pas à profiter de l’été pour lire ce livre et, pour ceux qui n’en sont pas encore convaincus, comprendre la pertinence et l’urgence d’une loi qui légalise l’euthanasie. Pour aussi comprendre qu’une loi qui autorise la bonne mort est la seule qui évite les dérives : en plaçant la volonté du mourant au centre, elle protège celui qui veulent mourir le plus tard possible et celui qui veut partir car il n’en peut plus de ses souffrances. Bonne lecture ! -
Mon nouveau site internet - www.jeanluc-romero.com - à jour !
Récemment, mon site Internet a été revu de fond en comble. Nouvelles rubriques, nouveau look, liens faciles vers les pages des réseaux sociaux.
Le site est aujourd’hui totalement à jour et vous pouvez le visiter en cliquant (ici). -
Plus d’experts sur l’euthanasie mais un vote... citoyen !
En élisant François Hollande, les Français ont voté pour la proposition 21 du candidat socialiste qui prévoyait une aide médicale pour mourir dans la dignité. Le président a cependant souhaité pour mettre en œuvre sa proposition nommer un nouvel expert, médecin de surcroit.
Si, sur un sujet toujours très sensible dans la classe politique, je peux comprendre la volonté de vouloir déminer le sujet en engageant un débat, je pense cependant que la méthode choisie n’est pas judicieuse, car les experts ce sont d’abord les 65 millions de Français qui vont tous, un jour, mourir.
En France, on a pris l’habitude de médicaliser la fin de vie alors qu’il s’agit d’un sujet citoyen. En nommant une nouvelle fois un grand mandarin, dont on connaît l’opposition à la légalisation de l’euthanasie, cela a donné un mauvais signal aux partisans de l’Ultime Liberté – plus de 90% des Français selon les derniers sondages....
Les premières déclarations du Pr Sicard ne nous ont d’ailleurs pas vraiment rassurés.
En effet, ce dernier, dans la Croix, a d’abord annoncé qu’il n’en consulterait pas les associations car, selon lui, on connaît leur opinion ! Alors que François Hollande n’a cessé de dénoncer le mépris de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des corps intermédiaires, la personne qu’il nomme fait fi des promesses présidentielles. L’ADMD, que je préside et qui réunit près de 50 000 adhérents, serait ainsi contournée… Même Le bon docteur Leonetti n’avait pas osé !
Pire, dans une interview au Monde, il assure que la loi actuelle est très bonne et qu’il faudra peut-être changer un ou deux articles…
Avant même de lancer un pseudo débat citoyen, le Pr Sicard nous donne donc la réponse, comme en son temps, Jean Leonetti avec les deux commissions qu’il présida.
Si le président veut connaître l’avis du peuple, je ne peux que lui suggérer de faire une consultation populaire pas le biais d’un référendum.
Car oui, nous sommes tous experts de notre propre vie. Car oui, note corps nous appartient ! -
1982-2012 : 30 ans que l’homosexualité est dépénalisée !
Il y a quelques jours, on fêtait le vote de la dépénalisation de l’homosexualité par l’Assemblée nationale. 30 ans, cela peut paraître beaucoup mais au regard de l’histoire c’est peu. Mais, il y a lieu de se réjouir que la France avance aujourd’hui vers l’égalité car bientôt nous rejoindrons les 8 Etats Européens qui ont ouvert le mariage aux conjoints de même sexe. Depuis le siècle dernier, la France était à la traine. Il était déjà loin le temps où nous adoptions le PaCS et étions alors à l’avant-garde de l’Europe. Autre bonne nouvelle, le projet de loi sur le harcèlement sexuel a pris en compte les transsexuels et transgenres. Eux/elles qui sont toujours les grands oubliés des politiques de lutte contre els discriminations, il était temps que le législateur les prennent en compte. 30 après la dépénalisation de l’homosexualité, 13 ans après le vote du PaCS, la France retrouve le chemin des Lumières et des droits de l’Homme. Le chemin de l’égalité pour tous !
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8ème chronique pour Yagg : Merci !
Ce vendredi s’est achevée la XIXème conférence internationale sur le sida qui se déroulait depuis une semaine à Washington. Une séance de clôture presque franco-américaine puis qu’outre Bill Clinton et Nancy Pelosi y intervenaient les Français Françoise Barré-Sinoussi, Michel Kaztchkine et Bertrand Audoin.
Flashback. A la sortie de l’avion, la première impression fut forte de se retrouver dans la capitale américaine pour de nombreux activistes - relire ma 1èrechronique -, qui, il a y a deux ans encore, n’avaient pas encore le droit de fouler le sol américain… D’ailleurs, la plupart des orateurs en ouvrant leurs interventions se félicitaient systématiquement que les Etats-Unis aient enfin mis fin aux discriminatoires mesures d’entrée et d’installation imposées aux 35 millions de personnes séropositives qui vivent dans le monde. Cependant les travailleurs du sexe et les usagers de drogues n’ont pas eu le droit de rejoindre les USA pour participer à ce congrès : une honte ! Et une tâche à la réussite de cette grande manifestation.
Cette chronique pour Yagg était une vision personnelle et subjective de ce congrès. Elle n’évoquait pas l’aspect très médical et scientifique. C’était un choix car j’estime qu’il y a des gens bien plus compétents qui s’exprimaient à ce sujet comme Charles Roncier de Vih.org sur Yagg. J’ai essayé de vous relater ce qui me marquait avec un prisme sur les événements liés à notre pays car mes équipes du CRIPS animaient le stand France.
Alors quelles conclusions de cette semaine à Washington alors que je reviens de la séance de clôture ?
1) D’abord les chiffres. Insolents de cruauté. Il faut les marteler pour que personne ne relâche la garde.
34,2 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde. 8 millions ont un traitement mais 7 millions qui en ont un besoin urgent en sont privés et meurent dans l’indifférence de bien des pays riches. En 2011, 2,5 millions de personnes ont été contaminées à travers le monde dont 330 000 enfants comme l’a rappelé la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi. Encore 1,7 million de personnes sont mortes l’année dernière…
2) Au-delà des chiffres insupportables, ce congrès a été marqué par le retour du politique.
On sait qu’aujourd’hui, on peut inverser la tendance de l’épidémie voire la faire disparaitre dans 30 ou 40 ans. Pour cela, il faut de la volonté politique et des moyens. Hilary Clinton en annonçant l’augmentation de la contribution américaine contre le sida a donné un signe à la communauté internationale. Le discours du président français annonçant qu’une partie de la taxe sur les transactions financières serait affectée au développement et au sida est une autre bonne nouvelle comme cela a encore été souligné à la séance de clôture de la conférence. Bémol : à ce jour, comme l’a confirmé Marisol Touraine seuls 9 pays ont annoncé leur volonté de suivre la France.
La France justement, outre le message vidéo du président de la République qui a été très apprécié, la présence de deux ministres à cette conférence est une première. La France reprend sa place dans les grandes nations engagées, car le sida se soigne aussi par la politique. Même si les activistes auront été très déçus que la ministre de la santé ne lève toujours pas l’interdiction des soins conservation opposée aux morts du sida…
La fin des restrictions d’installation des personnes séropositives aura souvent été abordée et, encore, durant la séance de clôture avec Bill Clinton et la leader des Démocrates à la chambre des représentants Nancy Pelosi.Avec ELCS, j’ai porté cette question depuis des années. Longtemps dans une grande indifférence. Le fait que cette conférence se passe dans un pays qui avait ce genre de restrictions a rappelé que cela constitue une terrible atteinte aux droits humains. Durant cette conférence, Michel Sibidé a annoncé que la Moldavie et la Corée du Sud levaient ces interdictions. Il faudrait bien vérifier que cela est effectif car des activistes de ces pays en doutent…
3) Durant cette semaine, on a aussi beaucoup parlé prévention combinée, TASP, PREP, dépistage rapide.
4) Enfin, la question des droits humains a fait l’objet d’un traitement prioritaire.
Sérophobie, transphobie et homophobie sont clairement des obstacles à une prévention efficace, pragmatique et non-idéologique. Tout comme les lois répressives concernant les travailleurs du sexe ou les usagers de drogue. Soyons clairs, la situation à l’international mais aussi en France est dramatique : on a plus peur du malade que de la maladie ! Cela doit être notre priorité !
A la fin de cette conférence, en écrivant ces lignes, je me dis décidemment que tout est politique. On se rend compte que c’est au politique de porter les choses, d’accompagner les acteurs de cette lutte. Le VIH/sida se nourrit clairement de l’absence de volontarisme politique, sachons ne jamais l’oublier ! Les activistes n’oublient pas !
Tout est politique : si on veut en finir avec le sida, c’est possible. Pour arriver à cet objectif qui, il y a quelques années, paraissait totalement impossible, il est nécessaire qu’une mobilisation politique de très grande ampleur se fasse jour ; personnellement j’y crois. Ce sera d’ailleurs le thème des prochains Etats Généraux des Elus Locaux Contre le Sida : « les politiques veulent-ils vraiment en finir avec le sida ? ».
Je quitte cette conférence avec énormément d’idées en tête, de la fatigue et surtout le moral gonflé à bloc. La conférence, c’est vraiment un concentré de militantisme et d’activisme, un lieu qui bouillonne, qui créée, qui échange, qui vit et crie. Moi qui suis touché depuis près de plus de 25 ans, je vous avoue que c’était très fort. Mais rassurez-vous je ne verse pas dans l’euphorie. Pourquoi ? Parce que La 20eConférence est annoncée en juillet 2014 en Australie, soit dans un pays qui discrimine les séropositifs en restreignant leur liberté d’établissement. Bien évidemment, comme je l’ai écrit hier sur Yagg, j’ai interpellé l’IAS afin de savoir quelles démarches avaient été entamées auprès du gouvernement australien afin que cette discrimination cesse. Il serait très étonnant que l’IAS, dont je sais bien tout l’intérêt qu’elle porte à cette question, ne se saisisse pas très vite de cette question.
Voilà, merci encore à Yagg et à Christophe Martet de m’avoir permis de m’exprimer et de vous faire vivre cette Conférence ! Dès demain, cela va me manquer de ne plus m’adresser à vous !
Un dernier mot avant de clôturer ; un mot qui vient du cœur : merci aux militants, merci aux activistes, merci à celles et ceux qui savent leur cause juste, merci à celles et ceux qui rendent ainsi hommage à nos morts. Merci. -
7ème chronique pour Yagg : toujours du politique et de l’activisme !
Quand Christophe Martet m’a demandé de rédiger quotidiennement une chronique pour Yagg, je me demandais ce que je pourrai écrire. Il me rassura en m’indiquant qu’il s’agissait juste de quelques photos et/ou de mots d’ambiance bien sentis.
Je n’imaginais pas que je me prendrai au jeu. Avant d’entreprendre cette avant dernière chronique signant la fin de la XIXème conférence internationale sur le sida, je voulais en profiter pour remercier Christophe pour cette belle opportunité qu’il m’a offerte de donner un coup de projecteur – subjectif – sur ce qui m’a marqué dans cette conférence… Hors champ médical bien sûr !
Pour les Français, jeudi a bien sûr été marqué par la venue de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Si sa conférence de presse, à 9h30, pendant la séance plénière n’a pas réuni autant de monde que celle de Marisol Touraine la veille, la ministre a en tous cas su séduire par sa disponibilité et la force de son engagement. Si elle n’a pas fait d’annonces nouvelles, elle a cependant rappelé la volonté de la France d’être en pointe dans la recherche contre le sida.
Si, la veille, Marisol Touraine a rappelé que nous étions le 2ème contributeur au Fonds mondial contre le sida, La ministre de la recherche nous a aussi confirmé que nous occupions le 2èmerang scientifique mondial en matière de recherche sur le virus du sida. En termes de crédits, c’est effectivement 500M€ pour la recherche sur le sida auxquels s’ajoutent 110M€ pour l’ANRS et 18M€ pour le Sidaction.
L’après-midi, sur le stand France, ELCS et Act Up ont organisé une réunion sur la stratégie à adopter pour avancer enfin sur la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les morts du sida. Les deux associations vont proposer une action commune aux associations dès la rentrée.
En fin de journée, avec ELCS, j’ai interpellé l’IAS sur l’organisation de la XXème conférence internationale sur le sida en 2014 qui doit se tenir en Australie, un des 46 pays qui restreint la liberté d’installation des personnes séropositives. J’ai demandé aux dirigeants de l’IAS d’exiger du gouvernement australien de revenir sur ces discriminations le plus vite possible. Dossier à suivre !
Pour terminer cette chronique à la Prévert, soirée du CRIPS et de la région Ile-de-France où j’invitais les militants associatifs français. Belle fête et aussi belle surprise d’y recevoir en fin de soirée la ministre Fioraso, plus que jamais à l’aise au milieu des militants…PS : Comme chaque jour, nombreuses manifestations d’activistes dans la salle de presse ou face aux laboratoires…
PS 2 : ce vendredi, c’est le 30ème anniversaire de vote de la dépénalisation de l’homosexualité à l’Assemblée nationale. Une date déterminante dans l’histoire de la libération des LGBT. Les LGBT qui ont été les premiers à se mobiliser contre le sida… -
Soirée du CRIPS et de la région Ile-de-France à Washington
A 20H00, en ma qualité de président du CRIPS, mais aussi de représentant de Jean-Paul Huchon à la XIXème conférence internationale sur le sida, je recevrai avec l’équipe du CRIPS les Français et les Francophones présents à cette grande conférence.
La région Ile-de-France, qui a la moitié des cas de sida de tout le pays, réunit aussi un nombre très important d’associations de lutte contre le sida. Alors que la conférence s’achève demain, c’est une occasion pour le Cips et la région de remercier les nombreux acteurs médicaux et associatifs qui luttent au quotidien contre le sida. -
6ème chronique pour Yagg : Ne jamais rien lâcher même si le changement, c’est maintenant !
La présence de deux ministres français - Marisol Touraine et Geneviève Fioraso – à la XIXème conférence internationale sur le sida, tout comme le message (vidéo) fort de François Hollande en ouverture de ce congrès (voir ma chronique dans Yagg), sont incontestablement des signes que le nouveau gouvernement veut refaire de la lutte contre le sida une priorité de santé publique. Un excellent signal. Il était temps ! Pour autant, ces signes ne sont pas suffisants pour les associations. Après avoir été honorées mardi soir à l’ambassade de France en présence de la ministre Marisol Touraine, les associations étaient invitées mercredi matin pour une réunion informelle avec la nouvelle ministre.
Alors que je l’accueillais dans le stand France – il est géré par le CRIPS que je préside -, on sentait une certaine tension et même la colère de certains militants, notamment ceux d’Act Up. Après un mot d’accueil protocolaire que je fis puis quelques mots de la ministre, le baptême du feu commence pour Marisol Touraine. Les présidents d’Act Up et d’Aides tendent un décret factice à signer par la ministre qui signifierait la levée immédiate de l’interdiction des soins de conservation toujours refusés aux séropositifs. Alors que le Conseil national du sida, sur ma saisine, s’est exprimé clairement sur le sujet estimant que cette interdiction n’a aucune raison d’être, les pouvoirs publics n’avancent pas depuis des années. Dossier, je le rappelle, sur lequel je me suis, avec ELCS, investi depuis tant d’années… Fred Navarro, le président d’Act Up, qui a été confronté à une situation douloureuse, a eu beau jouer de l’émotion sincère et de la colère, la ministre rappelle fermement que ce dossier, dépendant de plusieurs ministres, il lui est impossible de signer un tel document sur le champ. Elle a cependant assuré que tout serait fait pour régler ce problème, ce qui, bien sûr, n’a pas satisfait bien des activistes.
Elle a fait quelques annonces importantes : l’échange des seringues en prison serait enfin dans les projets d’un gouvernement ; l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque aussi ; une pression vis à vis des assurances et des banques qui ont toujours du mal à accorder des prêts aux séropos sera faite tout comme un élargissement du dépistage. Elle a aussi assuré que 8 pays seraient déjà prêts à créer, à l’image de la France, la taxe sur les transactions financières, ce qui donnerait, comme l’a promis le président Hollande, de nouveaux crédits pour l’accès aux traitements des malades de pays les plus pauvres. Reste qu’à l’image de Vincent Pelletier, directeur général d’Aides, bien des associations s’inquiètent légitimement de baisses massives de financement des associations lancées par le précédent gouvernement via les ARS.
Demain, les associations rencontreront la nouvelle ministre de la recherche que je recevrai aussi au stand France. D’autres débats… Peut-être aussi d’autres colères légitimes.
Si le changement, c’est incontestablement maintenant ; pour les associations il s’agit de ne rien lâcher car il en va des vies de tant d’être humains. Elles ont montré hier que les signes encouragements du gouvernement ne leur suffisaient pas et qu’elles voulaient rapidement des actes… La balle est dans le camp du gouvernement. Et comme je l’ai écrit, s’il est trop tôt pour faire un bilan – le gouvernement n’est là que depuis mai – les associations ne pourront pas attendre la fin de l’année car d’ici là certaines d’entre elles auront peut-être disparues et, avec elles, des pans entiers de la prévention et de l’aide aux malades !
PS : Décidemment, les activistes sont – et heureusement ! – très présents à Washington. Après la manifestation dont je vous ai parlé hier, ce matin, dans le hall où exposent les entreprises pharmaceutiques, les activistes ont crié leur colère sur le stand Gilead (voir ma photo), le laboratoire qui produit le Truvada. Durant une heure, ils ont hurlé leur colère…
PS 2 : Un nouveau déploiement de patchworks des noms derrière la Maison Blanche. Je n’ai pu rater celui de Mark Romero. Un Romero qui n’a pas eu ma chance. Il est mort en 1995… -
5ème chronique pour Yagg : Les activistes à l’honneur !
Mardi, ce fut une journée encore bien chargée pour les activistes : dans le cadre de l’opération We Can End Aids, une grande mobilisation a été organisée. En quelques mots le concept était le suivant : cinq manifestations se déroulaient sur cinq thèmes différents avec un regroupement de tous les militants devant la Maison Blanche. C’était très impressionnant ! Bien sûr, ça part un peu dans tous les sens, ça peut paraître excessif pour celles et ceux qui ne connaissent pas les enjeux mais cette colère qui émane de chacune et de chacun des activistes est légitime. Elle est constructive. Elle est belle. Elle mérite réponse. Il faut entendre la clameur des militants : puissante, elle n’en reste pas moins vraie ! Je vous avoue que ce moment était très fort pour moi qui suis séropositif depuis près de 25 ans. Les enjeux changent dans la lutte mais les valeurs restent les mêmes : envie de justice, d’égalité, de solidarité … Ca fait chaud au cœur : côte à côte des travailleuses du sexe, des militants LGBT, d’autres qui se battent contre la guerre faite aux usagers de drogue, des transgenres, qui sont souvent les grands oubliés des programmes de lutte contre le sida…
Sur le stand France (ci-dessous ma photo de l’équipe du CRIPS qui gère le stand), la vie est toujours aussi vive : les rencontres s’enchaînent entre les Français, les personnes originaires des zones francophones qui sont, à ce que j’entends assez heureux de pouvoir s’exprimer en français dans cette conférence très… anglophone !
Aujourd’hui, Elus Locaux Contre le Sida a tenu une conférence sur la liberté de circulation et d’établissement des PVVIH, sujet qui comme vous le savez me tient particulièrement à cœur ! En plus les choses avancent avec notamment une mobilisation du monde de l’entreprise privée sur laquelle je reviendrai plus en détails très rapidement. Mais je crois vraiment que ce combat dont personne ne parlait plus il y cinq ou six ans est devenu une priorité et c’est tant mieux car le respect des droits humains est essentiel !
Demain matin, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, visitera le stand France. Nul doute que de nombreux dossiers seront abordés par les associations et les discussions… animées. L’espoir est immense pour les acteurs de ce combat pour la vie ! Alors bien sûr, même si tout ne pourra être révolutionné de suite, les associations attendent beaucoup sur le dépistage rapide, la prévention combinée, l’accès aux soins …
Je vous raconterai tout ça demain car là, je dois me préparer : ce soir l’ambassadeur de France reçoit la délégation française présente à la XIXème conférence sur le sida … -
Visite de Marisol Touraine sur le stand France à Washington
La ministre de la santé, Marisol Touraine, sera présente à la XIXème conférence internationale sur le sida qui se déroule actuellement à Washington. En ma qualité de président du CRIPS qui gère le stand France, j’aurai la plaisir d’accueillir la ministre sur le stand ce mercredi à 10h30. Elle y rencontrera les associations françaises de lutte contre le sida.
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Invité de la radio suisse RTS à 7h15
Je serai invité de la matinale de la radio suisse RTS, ce mercredi, vers 7h15, à l’occasion de la XIXème conférence internationale sur le sida qui se tient comme vous le savez à Washington. Ce sera, pour moi, l’occasion de rappeler une nouvelle fois ce que j’attends d’une telle conférence, notamment des engagements pour l’accès universel aux traitements pour les malades des pays pauvres.