22 avril 2005 – 22 avril 2015 :
10 ans de la loi Leonetti sur la fin de vie,
10 ans d’échec, 10 ans de tragédies
On prend les mêmes et on recommence…
Dans Ma mort m'appartient le président de l’ADMD fait le bilan de ces 10 années d’échec
Mercredi 22 avril 2015, la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti, du nom de son rapporteur, fêtera ses dix ans.
Durant ces dix années, de Vincent Humbert à Vincent Lambert, on meurt toujours mal en France. Dix ans de rapports, de missions d’évaluation, d’avis. Tous constatent l’échec de la mise en œuvre de la loi, la surdité d’une partie du corps médical, les souffrances des patients en fin de vie dans notre pays, le manque cruel de soins palliatifs. Dix ans de sondages aussi. Tous démontrent que les Françaises et les Français sont très largement favorables à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Au terme de ces dix années, les artisans de cette loi devraient être obligés de rendre des comptes devant les Français. Car combien de drames ont été provoqués par cette loi et son corolaire, le décret du 29 janvier 2010 sur la sédation ? Durant ces dix années, combien de drames auraient pu être évités si, tout simplement, en respectant les malades, on avait accepté de les écouter et de respecter leur volonté, le droit à leur ultime liberté ?
Pourtant, dix ans après, sans aucun état d’âme, on prend les mêmes et on recommence. Jean Leonetti est toujours à la manœuvre pour éviter que les citoyens puissent bénéficier de ce droit ultime de disposer de leur propre corps et de leur propre fin de vie. Dix ans que le clergé et les associations anti-choix veulent priver les Français du droit à disposer d’eux-mêmes.
Dix ans après, l’Assemblée nationale, dans un souci illusoire de consensus, dans une fausse appréciation de ce qui n’est sûrement pas une avancée en matière de fin de vie – la mort par dénutrition et déshydratation – plébiscite le nouveau texte de Jean Leonetti, cautionné par Alain Claeys, et refuse d’ouvrir un nouveau droit, celui de mourir dans la dignité.
Dix ans après, alors que Jean Leonetti nous explique encore et toujours que sa loi n’est pas un échec, mais que les médecins ne la connaissent pas assez, le président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, Jean-Luc Romero, dans un livre d’entretien, rappelle ce qu’est la réalité de la fin de vie en France, ces drames qui pourraient être évités grâce à une loi de légalisation de l’aide active à mourir, identique à celle qui existe en Belgique et qui y fait consensus.
Dans Ma mort m’appartient, Jean-Luc Romero, rappelant le souvenir de ses disparus, accuse les voleurs de liberté de mettre tout en œuvre pour refuser aux Français leur ultime liberté, celle de choisir en fin de vie le moment et la manière d’éteindre soi-même sa propre lumière.