Avec sa fille, j’ai accompagné Chantal Sébire au tribunal de grande instance de Dijon auquel elle a demandé d’autoriser un médecin à lui faire une ordonnance de penthotal, à le lui remettre pour qu’elle l’absorbe sous sa surveillance comme cela se passe en Suisse, en Hollande ou en Belgique.
C’est maître Gilles Antonowicz qui a présenté sa requête basée sur une argumentation convaincante que vous pouvez retrouver in extenso sur le site de l’ADMD. Cette requête est basée sur la convention européenne des droits de l’homme (liberté , droit à la vie privée et à l’autodétermination, …) mais aussi sur les failles de la loi Léonetti.
A y bien regarder, la loi du 22 avril 2005 autorise d’un certaine manière le suicide assisté puisqu’elle permet avec une sédation la mise dans le coma d’un patient qui refuse les soins ce qui aboutit avec absence d’hydratation et d’alimentation à une sorte de suicide aidé… La Loi léonetti reconnaît aussi le droit à ce que les souffrances soient prises en compte et la dignité respectée. Pour toutes ces raisons, Chantal est en droit d’espérer du président Jaillet ! Réponse lundi prochain.
En attendant, Chantal souffre de plus en plus. Alors que je l’ai vu vendredi dernier, j’ai été frappé hier par la violence de ses douleurs. Alors que j’ai tant envie d’arrêter bien des combats inutiles, et me replier sur ma petite vie sans intérêt, son combat, son humour, sa générosité me bouleversent et m’obligent à agir à ses côtés pour qu’elle obtienne enfin le soulagement. Cette femme diffuse un amour incroyable et c’est pourquoi il faut lui obtenir ce geste d’amour qu’elle réclame. Pour elle. Pour les siens.
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