Une clôture émouvante et mobilisatrice

La XVIème conférence internationale du sida de Toronto s’est achevée ce vendredi matin par une séance de clôture particulièrement émouvante et mobilisatrice. Comme pour rattraper une semaine un peu froide, glacée même parfois compte tenu des contrôles de sécurité incessants et souvent inquisiteurs, et manquant singulièremment d’émotion et de moments forts de communion.
Emouvante par l’intervention de militants de la lutte contre le sida qui sont venus dire leurs angoisses, leur espoirs, leur vie. Grâce surtout à l’intervention d’une jeune mère de famille amérindienne contaminée en 1989 et qui, aux côtés de sa fille dont les larmes inondaient les yeux de l’immense foule rassemblée, a évoqué le double génocide qu’elle subit : celui de son peuple, depuis l’arrivée des colons sur la terre d’Amérique du Nord, et celui de ces femmes et de ces hommes, éprouvés par le sida dans l’incompréhension trop souvent des différentes autorités gouvernementales.
Ce témoignage était également le geste intime d’une mère à sa fille, une explication, un passage de flambeau, la démonstration que, malgré la maladie ou grâce à elle, elle était devenue une sorte de héros moderne. C’est, d’une certaine façon, ce que je garde de mon Histoire personnelle avec Hubert. Son combat contre la mort, malheureusement perdu trop tôt, est aujourd’hui mon combat pour la vie. Pour nos deux vies.