En avril et en août 2005, lorsque je présentais mes premières propositions pour un Paris Autrement et que je relançais l’idée d’un Grand Paris, quelle ne fut pas ma surprise d’assister à un concert de contestations de droite comme de gauche dans le JDD qui avait interrogé les élus sur mes propositions ?
Dans mon récent livre, « La Nuit des petits couteaux », j’ai consacré un long chapitre intitulé « Osons le grand Paris » à ce grand débat et ai défini le Grand Paris auquel j’aspire ainsi qu’une méthode pour y parvenir.
J’y rappelle à quel point Paris et ses 105 km² est un nain, corseté dans son périphérique qui constitue un vrai mur de Berlin et qui nous sépare inéluctablement des villes qui nous entourent.
Notre situation devient - tout le monde approuve désormais le constat - de plus en plus critique, comparée aux grandes métropoles qui nous entourent - Londres, Madrid, Berlin, et Moscou comme j’ai pu le constater ce week-end -, et surtout impossible pour régler les défis auxquels nous sommes confrontés : pénurie de logements, pollution grandissante, développement économique anarchique, création architecturale inégale et peu harmonieuse, insécurité grandissante, circulation automobile ingérable…
Dans le but de ne pas effrayer les communes environnantes ni la région Ile-de-France, j’avais suggéré comme méthode d’associer le président de la région et surtout, dans un premier temps, de permettre à Jean-Paul Huchon de présider l’organisme informel qui pourrait se mettre en place rapidement – la future conférence métropolitaine.
Mercredi, alors que je m’envolais pour la « terrible » Gay Pride de Moscou, le maire de Paris réunissait des maires de communes limitrophes et le président de la région. Et heureuse surprise, mon idée jusqu’à présent rejetée et moquée, est devenue presque une proposition de Bertrand Delanoë qui a rappelé, selon Libération, que « tout cela se fait dans le cadre de la région. »
Je reste persuadé, en effet, que si l’on veut avancer très vite, Paris ne doit pas se montrer hégémonique afin de ne pas effrayer les communes limitrophes et surtout la région. En contrepartie, les élus des communes limitrophes doivent comprendre qu’il leur faut perdre aussi un peu de leur autonomie.
Il y a un an et demi, quand je relançais cette idée m’inspirant des travaux de Roland Castro sur le Grand Paris, le pari paraissait impossible.
Aujourd'hui, j’ai l’heureux pressentiment que bientôt Le grand Paris va finir par faire l’unanimité !!!!
Il était temps...