Ce samedi matin, se déroule à Paris le 2ème conseil national d’Aujourd’hui, Autrement.
Avec mes amis du bureau politique nous avons choisi deux thèmes de réflexion.
Un axe qui concerne directement notre jeune parti : « Pourquoi adhérer à Aujourd’hui, Autrement ? Qui sommes nous ? Que voulons nous ? » Cette première table ronde sera animée par Isabelle Gaspar, vice-présidente.
Notre deuxième thème de travail sera animé par Jonathan Denis, président de jeunes Autrement Paris qui se posera la question « Comment réconcilier les jeunes avec la politique ? »
Je n’ai pas eu le temps de travailler personnellement ce thème et j’attends beaucoup des propositions de Jonathan, Yoann et Frédéric qui ont beaucoup travaillé. Comme eux, je ne peux que regretter le décalage croissant qui existe incontestablement entre les jeunes et la politique et qui m’a même conduit à créer un nouveau parti politique.
Les jeunes ne sont pourtant pas différents des précédentes générations : ils ont toujours une irrésistible envie de servir et de s’engager pour les autres. Leur mobilisation dans les ONG humanitaires le prouve incontestablement. C’est d’ailleurs dans les associations qu’ils apprennent la citoyenneté et le sens de l’engagement, alors que dans le même temps ils ont déserté les partis politiques. Le nombre d’adhérents des mouvements politiques français, bien loin de leurs homologues européens, démontre que la politique en France séduit de moins en moins et particulièrement les plus jeunes d’entre nous.
Le manque de débats de société ouverts dans les partis est une autre des raisons comme le manque de considération qui leur est réservé : voir le nombre de jeunes responsables dans les partis. A cet égard, Aujourd’hui, Autrement fait figure d’exception en ayant désigné un porte-parole de 22 ans et un délégué général de 18 ans !
Leur désintérêt est aussi le résultat de ces discours sur le péril Jeunes ou sur ce que j’appelle le syndrome Jeunes, tous des délinquants. Les débats sur la délinquance nous ont presque fait croire que tous les jeunes étaient tous déviants alors que l’immense majorité est responsable. D’ailleurs, la mesure sur l’interdiction de stationner dans les halls d’immeubles a été considérée par de nombreux jeunes de banlieue comme une mesure discriminatoire et injuste.
Alors, pour réconcilier les jeunes et la politique, je n’ai pas de baguette magique ni de mesures miracles : juste une triple conviction,
- celle qu’il faut simplifier, moderniser et rendre plus juste notre démocratie,
- celle qu’il faut associer le plus tôt les jeunes à la décision politique,
- celle que nous devons respecter et prendre en compte leurs aspirations.
I. Simplifier, moderniser et rendre plus juste la démocratie française.
- sortir de l’hypocrisie institutionnelle actuelle : créer une VIème République pour donner un nouveau signal et retrouver une confiance dans nos institutions,
- mettre en œuvre un mode de scrutin unique pour les élections locales. Pour que les jeunes s’intéressent à leur vie locale, ils doivent en comprendre les règles : elles sont aujourd’hui incompréhensibles,
- mettre une dose de proportionnelle pour les législatives car les jeunes aiment la justice,
- tirer les leçons d’un nombre important de suffrages blancs (40%) en annulant l’élection,
- mettre en œuvre le vote électronique et par Internet.
II. Associer très vite les jeunes à la décision politique.
- s’assurer d’une instruction civique mobilisatrice sur tout le territoire national,
- former les délégués de classe à la démocratie et les valoriser,
- mettre la majorité civile et politique à 16 ans, (on peut les mettre en prison dès 13 ans !), et n’ayons pas peur en nous rappelant les terribles prévisions des politiciens opposés à la majorité à 18 ans en 1974,
- les faire élire dès 16 ans dans les collectivités locales. Ils apprendront ainsi à travailler et à mieux comprendre leurs aînés et ces derniers seront confrontés, dans leur prise de décision, aux aspirations réelles des plus jeunes. Chacun se comprendra mieux et il deviendra inutile de généraliser les conseils jeunes qui se juxtaposent mais n’aident pas les différentes générations à mieux se comprendre.
III. Respecter et mieux prendre en considération les aspirations des jeunes.
- intégrer enfin les plus vulnérables : les 140.000 jeunes handicapés dont 40.000 sont interdits d’école dans l’indifférence,
- soutenir ceux qui subissent des discriminations sociales. Voir les résultats de notre intégration, son échec. Débat sur les discriminations positives, suppression de la préférence communautaire,
- responsabiliser sans culpabiliser les jeunes sur la toxicomanie et sur le VIH/sida. Arrêter de stigmatiser le cannabis : avoir un discours global sur les drogues licites et illicites.
- considérer leur culture : musique (techno), baisse de la TVA sur les disques et sur le sport (on le tente bien pour la restauration), raves parties, accès culture (chèque culture),
- faciliter leur prise d’autonomie (Revenu minimum étudiant),
- respecter leurs nouveaux modes de vie.
En conclusion, je pense qu’on réconciliera les jeunes en en faisant des citoyens à part entière comme le propose le projet d’Aujourd’hui, Autrement.