Jamais autant que dans ce monde en constante mutation le besoin d’être informé a été aussi important. Et pourtant, jamais les Français n’ont aussi peu lu la presse quotidienne d’information générale. La concurrence séduisante et parfois facile de la télévision est une explication à ce phénomène. Le prix des journaux également.
Mais la faiblesse de l’offre est, de mon point de vue, la principale explication.
Le Monde, Libération, Le Figaro, Le Parisien, L’Humanité, La Croix. C’est tout.
Compte tenu du positionnement éditorial de chacun de ces quatre titres, il manque à l’évidence un grand quotidien populaire et national, aux côtés des gratuits Métro et 20 minutes.
Si France Soir devient demain une sorte de quotidien à sensation, privilégiant le scoop à l’analyse, dépourvu de pages politiques, culturelles et économiques, le pluralisme de l’information et donc notre démocratie en souffriront.
Je n’ai pas de ressentiment contre le projet retenu par le tribunal de commerce de Lille. Mais France Soir est un titre trop prestigieux pour être ainsi transformé. Pour autant, je trouve que la solution proposée par Arcadi Gaydamak n’est pas satisfaisante. L’homme d’affaires devant de mon point de vue d’abord apurer ses comptes avec l’Etat français.
Je regrette surtout qu’aucun groupe de presse français (Hachette ou Lagardère) ne comprend le prestige qu’ils tireraient à voler au secours de ce grand quotidien qu’est France Soir.
Comme homme politique, comme lecteur assidu de la presse quotidienne, comme démocrate, je souhaite que France Soir subsiste et conserve sa vocation de grand quotidien d’information générale.
C’est la raison pour laquelle, avec de nombreux responsables politiques, de la presse, des medias et de la culture, j’ai tenu, comme me l’ont demandé des journalistes de France Soir, à témoigner mon soutien aux journalistes de France Soir dans le numéro d’hier, magnifiquement intitulé « RESISTANCE ».