Lettre à Claude
A partir d’aujourd’hui et jusqu’à la sortie officielle de mon nouveau livre, le jeudi 9 février au Banana, « La nuit des petits couteaux – Qui gagnera la bataille de Paris ? », je vous en donnerai en exclusivité des extraits comme je l’ai fait pour l’Obs Paris.
J’ai choisi, de ce dimanche à mercredi, de vous reproduire les lettres ouvertes aux quatre candidats de la primaire UMP. Et je commence par le président du groupe UMP au conseil de Paris, Claude Goasguen.
On reproche souvent et à juste titre aux politiques la langue de bois. Avec ce livre, j’ai choisi de parler franchement et de dire tout haut ce que je pense. Avec franchise, sans rancune et je l'espère avec humour. A lire les journaux, je constate que plusieurs de ces responsables tiennent des propos très durs entre eux, mais bien sûr en off… Moi, je préfère assumer ! C’est parti…
Cher Claude,
« Supprimer les couloirs de bus et de vélo » ! Quelle drôle d’idée ! Je crois que tu tiens là la proposition la plus décalée qui n’ait jamais été faite aux Parisiens.
Lorsque nous nous sommes rencontrés au Train Bleu, en juillet dernier, j’ai reconnu bien volontiers que j’avais tort, compte tenu de tes origines modestes, de te traiter de bourgeois au seul motif que tu habites le 16ème arrondissement. Mais tout de même !
Sais-tu que très peu d’habitants de Paris disposent d’une voiture avec chauffeur et que beaucoup d’entre eux utilisent, comme moi, les transports en commun et sont très heureux que des voies spéciales – avec quelques aménagements et de la concertation !- permettent aux autobus d’augmenter leur vitesse de déplacement et leur fréquence de rotation ?
Cher Claude, le monde a changé depuis les années soixante-dix. Les conséquences du trop plein de voitures dans nos agglomérations sont connues et les risques en terme de santé publique parfaitement analysés. Alors, freiner les ardeurs des Verts qui, bien plus qu’en environnementalistes, se comportent en extrémistes de gauche, certes. Renoncer à rendre la place de la Concorde entièrement piétonne, pourquoi pas. Mais une juste mesure nous impose, si nous voulons être responsables, à considérer que la voiture occupe aujourd’hui une place démesurée sur l’espace public et que les problèmes environnementaux et énergétiques nous commandent de modifier notre façon de nous déplacer à Paris.
Cher Claude, je connais ta force de travail et les moyens dont tu disposes comme député et président du groupe UMP au Conseil de Paris. Mais je ne veux pas, pour cette ville que j’aime tant et qui m’a tant offert, d’un retour aux années soixante-dix.
JLR
Ce passage est donc extrait de mon dernier livre paru aux Editions Jean-Claude Gawsewitch… page 193.
Bonne lecture et bon dimanche !