Il faut d’urgence moderniser et humaniser nos prisons.
Avec mes amis d’Aujourd’hui, Autrement, j’ai pris connaissance avec une réelle inquiétude des conclusions du rapport de la section française de l’Observatoire International des Prisons.
D’abord, je tiens à rappeler la confiance que je mets dans le personnel de l’administration pénitentiaire pour assumer une si lourde mission de service public. Les demandes de moyens supplémentaires des syndicats devraient être examinées avec beaucoup plus d’attention.
En ce qui concerne la situation des prisonniers, je suis choqué par des conditions de vie qui se dégradent chaque année encore plus, en particulier du fait du vieillissement des principaux établissements pénitentiaires et de l’accroissement du nombre des détenus. La multiplication des violences physiques à l’égard du personnel administratif, comme les gestes d’automutilation, les suicides, les grèves de la faim des détenus, ne sont pas acceptables dans les prisons françaises.
Il y a quelques semaines, je suis allé visiter la prison de Fresnes ainsi que l’hôpital pénitentiaire. J’y ai rencontré des prisonniers atteints de pathologies graves qui vivent dans des conditions scandaleuses et indignes d’un pays riche.
Par ailleurs, la prison, outre la privation de liberté, doit conduire à la réinsertion. La baisse substantielle des crédits consacrés à la formation et au travail des détenus augure mal de la possibilité de ceux qui ont purgé leur peine de retrouver une place dans la société.
Avec Aujourd’hui, Autrement, je soutiens l’ouverture rapide d’un grand débat national qui donnerait enfin lieu à un vaste plan de réforme du système pénitentiaire français. Nos compatriotes doivent comprendre que la prison doit demeurer un lieu de justice. Dans ce but, il faudrait que de nombreux relais d’opinion lancent rapidement un appel solennel aux pouvoirs publics pour moderniser et humaniser nos prisons et ne relâchent plus la pression.