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Ma réaction aux propos du Pape sur l'AFP

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Commentaires

  • Monsieur Romero,

    Benoit XVI est le représentant de "Dieu" sur Terre. En tant que tel, il lui est évidemment impossible de prescrire des "remèdes" pouvant porter atteintes à la vie (et le préservatif, en un sens, en est un)

    En tant que catholique, pratiquant, mais pas forcément d'accord sur tout avec l'Eglise...Je vous demande de respecter ce que représente, sur Terre, le Pape, pour moi et beaucoup de chrétiens.

    Le Pape commet parfois des maladresses, et se montre souvent obtu sur beaucoup de sujets.

    Mais là, sur cette thématique...Je vous demande un peu de tolérance. Je ne prétends pas que l'Eglise, le Pape, ou les catholiques...Ont raison, détiennent la Vérité...Mais peut être avant de crier haro sur le Pape...Convient il d'examiner la situation...Avec calme et sérieux.

    Benoit XVI a dit que distribuer des préservatifs ne résolve pas le problème du sida. En quoi ces propos sont ils scandaleux ?

    Qui peut prétendre que le préservatif est un médicament, un vaccin, un remède...Contre cette horrible maladie sexuelle qu'on appelle le VIH ? Personne.

    A toute maladie, il faut un remède. L'a t on trouvé ? Non. Le Pape ne fait donc qu'énoncer une vérite : le préservatif n'est pas une solution pour lutter contre la maladie du SIDA.

    Que dit encore le Pape ? Que l'utilisation du préservatif n'est pas forcément probante. Le penser serait ce un crime ? Il y a toujours un "risque"...Est il scandaleux de le rappeler ?

    Que prône, comme solution l'Eglise...Et donc son "porte parole"...Le Pape ?

    -L'abstinence pour ceux qui ne sont pas en couple.
    -La fidélité conjugale pour ceux qui le sont.

    En quoi est ce un manque de bon sens ? Si l'on part du principe que la maladie nait d'un rapport sexuel...Et que le nombre de partenaires multiplient les risques...En quoi serait il scandaleux de préférer de telles solutions au préservatif ?

    S'est on, posé, par ailleurs la question suivante : a t on bien interprété les propos du Pape ?

    Benoit XVI est un théologien. Il n'est pas facile pour lui de s'exprimer sur des thématiques complexes, auprès de citoyens qui ne connaissent pas forcément l'enseignement de l'Eglise. Cela lui fait commettre des maladresses.

    Quand Benoit XVI dit que le préservatif peut aggraver la propagation de la maladie...Ce n'est pas parce qu'il estime que le préservatif n'est pas une solution à envisager (même si sa position de Pape l'oblige à défendre la vie avant tout)...Mais parce qu'il considère, à plus ou moins juste titre, que le préservatif est présenté comme un "passeport pour la liberté sexuelle".

    Autrement dit...Comme un moyen de deresponsabilisation de l'individu...Dont la fiabilité n'est pas d'ailleurs aussi performante qu'on tend à le dire.

    Rien de plus normal, pour Benoit XVI, dès lors, que de prétendre que le VIH peut plus facilement se répandre, si un homme ou une femme, libéré(e) de la moindre responsabilité...Enchaine les partenaires les uns après les autres. Toutes les études le prouvent ! Pourquoi le fait que le Pape les reprennent à son compte...Les discréditeraient elles ? Simplement parce que c'est "l'Eglise"?

    Personnellement, je suis marié, j'ai trois enfants. Avant d'avoir des rapports sexuels, mon épouse et moi même, nous avons fait le test du VIH. Et comme nous avons confiance dans notre couple, et que nous sommes fidèles, l'un à l'autre.

    Nos enfants ont été élevés dans le respect des préceptes de l'Eglise...Même si bien évidemment, nous leur avons appris, mon épouse et moi même, à être libres dans leur comportement. Je veux dire par là que la Bible, comme n'importe quel autre texte sacré...N'est pas un dogme pour nous...Mais un outil pour aider à aller sur le chemin de la vie.

    Nos enfants donc, savent qu'ils peuvent avoir des "petits copains" ou "petites copines"...Mais cela s'arrête là. Avant d'avoir des rapports sexuelles avec ceux ci...Ils font ou feront (pour les plus jeunes) le test du VIH...Et "vive la liberté sexuelle" à ce moment là.

    Je peux comprendre votre réaction, car en un sens je la partage. Pris comme çà...Les propos du Pape sont effectivement scandaleux. Mais pris un à un, et une fois l'effet de la passion et de l'émotion, on peut mieux comprendre le discours papal...Pour "obsolète" qu'il puisse être.

    Je crois qu'il ne faut pas opposer les principes christiques et la "révolution sexuelle". Les deux peuvent aller ensemble. Je pense (et je ne veux pas la mort des Africains rassurez vous) que ce n'est pas le préservatif que l'on devrait promouvoir...Mais le test du VIH avant tout rapport sexuel.

    Je vous sais très attaché à cette question de la lutte contre le SIDA. Pourquoi au lieu de combattre un faux ennemi (le Pape en l'occurence) ne pas chercher à combiner ce que fait l'Eglise...Avec ce que les progrès de la science peuvent apporter ?

    Pourquoi ne pas encourager la fidélité conjugale...Ou plus largement...La fidélité dans le couple ? Quel meilleur moyen d'éviter la propagation du virus ?

    Pourquoi ne pas inviter chaque couple (partout dans le monde, pas seulement en Afrique) à procéder au test du VIH avant tout rapport sexuel ?

    En faisant cela...On économiserait beaucoup d'argent, qui sert aujourd'hui à fabriquer des préservatifs, et à les distribuer...Alors que cet argent pourrait être utilisé pour la recherche contre le virus (lui même)

    Pourquoi ne pas "prévenir" l'épidémie en remettant au goût du jour la sexualité responsabilisante ? L'Homme a cette chance d'être (en principe) l'espèce qui se trouve au sommet de l'évolution. Serions nous donc incapables de nous "discipliner" en matière sexuelle ? De respecter nos compagnes ou nos compagnons ? De vivre une sexualité épanouie...Tout en veillant à protéger nos corps de la maladie ?

    On demande aujourd'hui aux citoyens d'être "responsables" en matières environnementales. Pourquoi pas sur la thématique de la sexualité ? Serions nous donc à ce point inaptes à nous "gouverner" ?

    L'Homme est imparfait. Il a ses faiblesses. Mais l'Homme est aussi capable de sagesse, capable de s'imposer des limites, des interdits, des règles.

    Nous savons notre propension à la domination. Nous avons su créer "l'Etat", des modes de gouvernement, et avons même mis la Loi au dessus des rapports de forces.

    Nous savons notre propension à polluer. Nous avons su nous poser des interdits, faire payer les pollueurs, militer pour un monde plus propre.

    Nous savons notre propension à agir avec bestialité. Nous avons "civilisé" nos rapports. Nous avons créé des interdits moraux (par ex : l'interdit de l'inceste) et nous avons réussi à nous donnez des principes, des valeurs.

    Pourquoi, alors que nous savons, aussi, notre propension à nous laisser dominer par nos sentiments ou nos désirs...Ne saurions nous pas freiner ceux ci par la responsabilité ?

    Nous avons un "code de la route" pour éviter les accidents, et "partager" la route. Nous avons un "code civil" pour punir les actes répréhensibles et défendre ceux qui en seraient victimes.

    Pourquoi n'aurions nous pas une sorte de "code de bonne conduite" en matière sexuelle ? Du style "pas de boogie, boogie" avant d'être certain de vouloir nous engager avec une personne ? Ou tout au moins...Avant d'avoir passé le test du VIH ?

    Sans aller jusqu'à "l'abstinence" (risque zéro)...Pourquoi ne pas cumuler les principes moraux tels que la fidélité...Avec la prévention via le test du VIH...Lequel pourrait se "démocratiser" à l'avenir...En étant vendu comme l'est, par ex, le test de grossesse.

  • Le pape peut exprimer des valeurs, stigmatiser des comportements en fonction d'une idéologie mais ne le suivent que ceux qui veulent. Représentant le divin mais coupé de l'humain, apparemment, vivant dans l'abstinence, l'humain et sa complexité pourraient lui échapper.Et n'ayant pas saisi les fondements cuturels d'un autre continent qui impliquent une autre vision de la religion (le syncretisme s'y mêle encore) il ne fait certes pas l'unanimité. Mais puisque l'église s'oppose sur le fait d'abreger les souffrances de malades en fin de vie par l'euthanasie au nom du respect de la vie n'y a-t-il pas contradiction en fragilisant la vie par le rejet du préservatif. Si dans certains pays une mère séropositive peut donner naissance à un enfant séronégatif, je doute que ce soit aussi facile en Afrique où les consditions de soins et d'accouchements ne sont pas les mêmes . L'idéologie religieuse se coupe des principes de réalité au nom de principes religieux qui s'évèrent finalement dangereux pour l'humanité. Est-ce le fondement des écritures ?

  • Mettant de côté le Pape qui obéit à une "logique" spirituelle; a des dogmes, à une théologie, on sait-sans faire de la psy du café du commerce" -combien la sexualité joue un rôle fondamental dans l'organisation des sociétés. Je crains que ceux qui ne verraient pas une attitude spirituelle de bonne foi -avec laquelle cependant on peut ne pas être d'accord- récupère ce positionnement à des fins conservatrices extêmes en vue de l'établissement d'un ordre moral. Il ne s'agit pas d'encourager la débauche ni le multipartenariat outrancier mais de rester aussi au niveau de l'humain. Le pouvoir totalitaire repose sur les refoulements, "il n'est jusqu'au conservatisme des paranoïaques, leur rigidité, en dehors du délire, s'explique par le rapport à l'ordre, surtout sexuel" écrivit Olievenstein. Nous sommes dans un autre contexte, bien sûr, celui du refoulement face à des interdits, mais la répression des pulsions qui pourraient s'exprimer par une abstinence prolongée névrosante devrait faire place à leur socialisation par le biais de la prévention et de la prise de responsabilités individuelle. Il me semble donc que le conservatisme s'il était récupéré à des fins d'odre sexuel par le brandissement de la faute favorisant la culpabilité, pourrait amener à des perversions dont les effets seraient bien plus graves que le refus de l'abstinence.

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