Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Plan de mon intervention : l'homophobie, une discrimination ordinaire ?

Plan d’intervention de Jean-Luc Romero
Conseiller régional Ile-de-France
Président d’Elus Locaux Contre le Sida et du CRIPS
Fierté Montréal - 14 août 2012

L’homophobie : une discrimination ordinaire ?

 

Rappel historique
En France, il y a tout juste 30 ans, l'homophobie n'était pas une discrimination, c'est bel et bien l’homosexualité qui constituait un délit.
Ces dernières décennies, dans les pays occidentaux, nous sommes passés d’un délit à une sexualité comme les autres... Presque !

Quelques dates en France:
1960 : l’homosexualité est un fléau social au même titre que la tuberculose et l’alcoolisme,
1968 : l’homosexualité est classée dans la catégorie des maladies mentales,
1981 : l’homosexualité est retirée des maladies mentales,
1981 : le fichier policier des LGBT est supprimé,
1982 : dépénalisation en France,
1991 : suppression par l’OMS de l’homosexualité de la liste des maladies mentales.
30 ans seulement que l’homosexualité est dépénalisée en France !

Comment se manifeste l’homophobie ?
Au-delà des cas dramatiques, comme plus récemment celui de Bruno Wiel laissé pour mort, l’homophobie se manifeste par toutes les attitudes de rejet du quotidien, les insultes, les remarques discriminantes de la famille, du voisinage, au travail (homophobie du quotidien).
Conséquence de l'homophobie  = 6 à 13 fois plus de risques pour un jeune homosexuel de faire une tentative de suicide (par rapport à un jeune hétérosexuel) selon les études françaises et canadiennes.

L’homophobie vue comme une discrimination ordinaire
Le plus souvent, les remarques homophobes sont « couvertes » par plusieurs prétextes : l'humour, l'existence d'une prétendue norme, etc. : l'homophobie est vue comme une discrimination trop ordinaire
On ne naît pas homophobe, on le devient / influence du contexte familial, éducatif, socioculturel.

Comment changer les choses ?
- par l'octroi des mêmes droits à tous, l'Etat reconnaissant ainsi que l'orientation sexuelle n'est pas une justification à un statut de sous-citoyen. Un signal fort et clair pour la société.
- par l'éducation qui permet, plus que la simple tolérance, l'acceptation de l'autre via l'apport d'informations et le non jugement.
- par la répression pénale, l'Etat reconnaissant l'homophobie comme contraire aux valeurs fondamentales de notre société.
- lutter contre l’homophobie, c’est aussi lutter contre le sida.

Plan d’intervention de Jean-Luc Romero

Conseiller régional Ile-de-France

Président d’Elus Locaux Contre le Sida et du CRIPS

 

Fierté Montréal - 14 août 2012

L’homophobie : une discrimination ordinaire ?

 

 

 

Rappel historique

 

En France, il y a tout juste 30 ans, l'homophobie n'était pas une discrimination, c'est bel et bien l’homosexualité qui constituait un délit.

Ces dernières décennies, dans les pays occidentaux, nous sommes passés d’un délit à une sexualité comme les autres... Presque !

 

Quelques dates en France:

1960 : l’homosexualité est un fléau social au même titre que la tuberculose et l’alcoolisme,

1968 : l’homosexualité est classée dans la catégorie des maladies mentales,

1981 : l’homosexualité est retirée des maladies mentales,

1981 : le fichier policier des LGBT est supprimé,

1982 : dépénalisation en France,

1991 : suppression par l’OMS de l’homosexualité de la liste des maladies mentales.

 

30 ans seulement que l’homosexualité est dépénalisée en France !

 

 

Comment se manifeste l’homophobie ?

 

Au-delà des cas dramatiques, comme plus récemment celui de Bruno Wiel laissé pour mort, l’homophobie se manifeste par toutes les attitudes de rejet du quotidien, les insultes, les remarques discriminantes de la famille, du voisinage, au travail (homophobie du quotidien).

 

Conséquence de l'homophobie  = 6 à 13 fois plus de risques pour un jeune homosexuel de faire une tentative de suicide (par rapport à un jeune hétérosexuel) selon les études françaises et canadiennes.

 

 

L’homophobie vue comme une discrimination ordinaire

 

Le plus souvent, les remarques homophobes sont « couvertes » par plusieurs prétextes : l'humour, l'existence d'une prétendue norme, etc. : l'homophobie est vue comme une discrimination trop ordinaire

On ne naît pas homophobe, on le devient / influence du contexte familial, éducatif, socioculturel.

 

Comment changer les choses ?

 

- par l'octroi des mêmes droits à tous, l'Etat reconnaissant ainsi que l'orientation sexuelle n'est pas une justification à un statut de sous-citoyen. Un signal fort et clair pour la société.

- par l'éducation qui permet, plus que la simple tolérance, l'acceptation de l'autre via l'apport d'informations et le non jugement.

- par la répression pénale, l'Etat reconnaissant l'homophobie comme contraire aux valeurs fondamentales de notre société.

- lutter contre l’homophobie, c’est aussi lutter contre le sida.

 

1)   Octroyer les mêmes droits aux homos et aux hétéros : tous citoyens ! Un signe fort et clair pour la société.

 

 

La lutte contre l’homophobie ne peut se résumer à une lutte pour avoir le simple droit de vivre, de vivre caché.

Nous sommes passés de l’affirmation du droit à l’indifférence à la demande de droits sociaux et de l’égalité des droits.

Clairement, la lutte pour les droits LGBT est une composante essentielle de la lutte contre l’homophobie. A l’intolérance des homophobes, nous opposons la dignité et l’égalité !

 

Ne pas accorder les mêmes droits aux homosexuels nourrit incontestablement l’homophobie, l’Etat ne reconnaissant pas tous ses nationaux égaux devant la loi. Ce débat a abouti au Canada, il commence enfin en France.

 

Quel statut pour les couples de même sexe en France ?

 

Le PACS a été adopté en 1999 en France, c’était au siècle dernier !

Contexte très tendu de son adoption : Christine Boutin et la Bible brandie dans l’hémicycle, débordements lors des manifestations avec les pédés au bûcher, le pacte de contamination sidaïque. Depuis plus d’avancées.

 

La vraie égalité : l’ouverture du mariage pour tous et la reconnaissance de l’homoparentalité

 

Ouverture du mariage aux couples de même sexe

(France : 63% de Français favorables

Election de François Hollande : promesse claire et réitérée de l’ouverture au mariage pour tous les couples (Proposition 31)

 

La reconnaissance des familles homoparentales

Selon les chiffres de l’APGL : 100.000 familles homoparentales élèvent entre 200 et 300.000 enfants en France

Le refus de donner un réel statut à l’homoparentalité constitue une discrimination : les enfants de ces couples n’ont pas les mêmes droits que les enfants des couples « traditionnels. » Une certaine forme d’homophobie.

 

2)   Education : plus que la tolérance, l'acceptation et le non jugement !

 

Lutter contre l’homophobie, c’est savoir ce qu’est l’homophobie et voir en l’autre son égal, c’est comprendre que la sexualité est diverse.

Cet objectif ne peut être atteint que par l’éducation. Education à l’école, éducation dans le monde professionnel, éducation dans le milieu du sport, information générale de la population dans son ensemble avec la journée mondiale.

 

Education des plus jeunes

 

Cela doit d se faire dès l’école élémentaire.

Mais les barrières dans l'éducation nationale sont nombreuses :

Problème de moyens; la tenue de séances d'éducation à la vie affective et sexuelle relève bien souvent de la bonne volonté plutôt que d'un programme établi

Problème de préjugés: affaire du Baiser de la Lune (un conte d’animation sur un amour entre deux poissons de même sexe)

 

Mission du CRIPS: 130.000 lycéens sont formés chaque année dont beaucoup sur la vie affective et sexuelle / engagement exemplaire de la Région Ile-de-France

 

Education dans le monde professionnel

 

Rapport SOS Homophobie en France : après internet, le lieu de travail est celui où est constaté le plus de discriminations.

Travail de terrain mené par les associations propres à l’entreprise (réunies dans le cadre d’une fédération: l’Autre cercle)

 

Education pour les personnes travaillant avec les  personnes âgée, un nouveau défi avec la génération de seniors qui a fait son coming out et qui arrive sans masques dans les maisons de retraite.

Modèle à transposer en France: programme "pour que vieillir soit gai" (Gai écoute / fondation Emergences"

 

Education dans le monde du sport

 

Action de Paris Foot gay: signature de la Charte contre l'homophobie par les Clubs de Ligue 1, promotion de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie dans les stades de Ligue 1 avec notamment la diffusion d'un clip vidéo "Carton Rouge à l'Homophobie" …

 

Education globale par une journée mondiale contre l’homophobie

Cette journée permet d’informer sur les conséquences de l’homophobie : l’homophobie tue !

 

3)   L’homophobie vue sous l’angle pénal car contraire aux valeurs fondamentales d’une société.

 

Depuis quelques années, la loi française considère l'homophobie comme une discrimination qui porte atteinte aux valeurs de la Nation et qui donc doit être sanctionnée.

 

Prise en compte de l’homophobie comme circonstance aggravante

 

Création par la loi du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure de l’article 132-77 du code pénal qui prévoit expressément la possibilité de retenir une nouvelle circonstance aggravante lorsqu’un crime ou un délit sont commis à raison de l’orientation sexuelle de la victime.

Dispositions étendues aux infractions de menaces, vol, extorsion par la loi du 9 mars 2004.

 

Répression des propos homophobes

 

De 2002 à 2005, un long chemin…
Historique de la loi et les difficultés à la voter : projet de loi retiré, et démission du poste de secrétaire national de l’UMP.
Vote de la loi du 31 décembre 2005, portant création de la HALDE (désormais intégrée dans le dispositif du Défenseur des droits) : cela a permis la pénalisation des propos publics homophobes, sexistes et handiphobes comme le sont actuellement les propos racistes.

La loi ainsi votée concerne les injures, diffamation, et provocation à la haine à caractère discriminatoire, tenus par voie de presse ou d’affichage.

(Application forte : procès Vanneste - les homosexuels sont inférieurs aux hétérosexuels...

Mais affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme : la CEDH validera-t-elle le droit aux paroles publiques homophobes dans le cadre de la liberté d'expression ?)

 

4)   Mais lutter contre l'homophobie, c'est aussi lutter contre le sida.

 

Situation en France

 

Les gays ont porté pendant longtemps la lutte contre le sida, palliant l’inaction de l’Etat et remplissant de ce fait une vraie mission de service public = ne jamais oublier la mobilisation exemplaire de la communauté gay ! (1981-1986, le président n’a jamais dit le mot sida. 1987, la publicité pour les capotes enfin autorisée).

Chiffres  en France: prévalence entre 15% et 20% chez les gays.

L’homophobie nourrit l’épidémie: la perte de l’estime de soi, le fait de se sentir inférieur provoque les pratiques à risques

 

Situation à l’international

 

Près de 80 états continuent de pénaliser l’homosexualité

Pénalisation et rejet = entraves à l’accès aux soins et à la prévention

Dans certains pays d’Afrique la communauté gay est 25 fois plus exposée au risque VIH que la population générale.

Pour rappel, seuls 18% des pays du monde ont mis en place des programmes de prévention VIH spécifiques en direction des minorités sexuelles ...

 

Un mot pour conclure sur mon inquiétude au Canada. Exemple en matière de lutte contre les discriminations, sur la santé sexuelle, le Canada commet une erreur en pénalisant la séropositivité.

C’est une grave atteinte aux droits humains.

C’est une faute de santé publique.

 

Conclusion

 

En conclusion, l’homophobie reste trop souvent une discrimination ordinaire.

Même dans un pays comme le Canada où l’égalité est assurée, le combat contre l’homophobie reste d’actualité. Une hiérarchie existe toujours dans les discriminations.

Au Canada, comme en France, l’éducation reste le meilleur moyen de prévenir l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie et la sérophobie.

Et là, le combat ne sera jamais terminé…

 

 

Les commentaires sont fermés.