Lettre aux adhérents de l’ADMD
Chère amie, cher ami,
Comme vous, j’ai été choqué par le vide des conclusions du rapport rédigé à l’issue des 8 mois de travaux de la mission d’évaluation conduite par Jean Leonetti. Mais il est vrai, tout comme vous également, que je n’attendais pas grand-chose de ce travail.
Un sujet de société aussi grave, qui implique la détresse et la souffrance, qui en appelle aux valeurs d’humanisme et à la liberté, ne peut pas être réglé dans un consensus mou, onctueux tel que semble le souhaiter l’auteur-évaluateur-rapporteur.
Aussi, cette année 2009, il nous faut poursuivre notre travail, renforcer nos actions et concentrer nos efforts sur l’essentiel : la mobilisation des parlementaires, seuls susceptibles de faire changer la loi, et le dialogue avec le personnel soignant afin de les convaincre de la légitimité de notre demande de liberté et de la beauté du geste que ses membres pourraient avoir à accomplir à notre demande, consciente ou anticipée.
En 2009 se dérouleront les états généraux de la bioéthique. Le sujet de la fin de vie en a été exclu mais il nous incombe de l’imposer dans ce débat. J’ai fait des propositions en ce sens au conseil d’administration du 17 janvier. Un peu avant, le mardi 13 janvier, j’ai été auditionné sur ce thème par le Conseil d’Etat.
En juin, les élections européennes nous donneront l’occasion de nous montrer et de faire entendre notre voix. Ce sera l’occasion aussi de demander des engagements fermes.
Le 26 septembre, à Lyon, notre assemblée générale aura à désigner les nouveaux membres du conseil d’administration de l’ADMD. Ils devront partager un programme et des valeurs afin d’assurer la cohérence de l’ensemble et de mettre un terme au cycle infernal, stérile et puéril des démissions et des menaces.
Au-delà, dès l’automne, le président nouvellement élu aura à cœur de vous présenter son programme d’action et de poursuivre la modernisation de notre association tout en protégeant l’acquis et en ménageant les habitudes.
Avec vous, je sais que nous réussirons. Les Françaises et les Français nous soutiennent. Mais je pense à ceux d’entre nous qui, malades ou âgés, ne connaîtront peut-être pas la satisfaction de l’aboutissement de leur combat et devront endurer, pour des motifs incompréhensibles et malheureusement au nom de notre société, des souffrances inutiles.
Amicalement,
Jean-Luc ROMERO
Président de l'ADMD